Aloumim [3] est une belle association juive qui s’occupe de faire vivre la mémoire de tous ces enfants qui ont été sauvés en France, des enfants qui ont appris après guerre, la quasi-destruction de toute leur famille. Comment vivre après cela, comme se reconstruire ?… Comme l’a dit un responsable de Aloumim, « c’est en 1945 que la guerre a commencé pour nous », hantés par l’absence de souvenirs, un trou noir. Créée en 1993, l’association Aloumim regroupe en Israël les enfants cachés en France pendant la Shoah. La grande majorité d’entre eux ont perdu leurs parents, assassinés dans les camps de la mort nazis.
L’histoire de
Berthe Badehi (article de 2018) – « Tous ceux qui ont visité le
Yad Vashem, le Lieu de la Mémoire de la Shoah à Jérusalem, ont pu rencontrer Berthe Badehi, un pilier de l’institution. Cela fait plus de 20 ans qu’elle distribue plans et sourires aux visiteurs du monde entier. Visage avenant, regard vif, coquette mèche argentée qui dissimule judicieusement ses 88 printemps, elle leur raconte aussi son histoire, celle d’une Juive française, enfant cachée pendant la Shoah. Car avant toute chose, elle aime témoigner, encore et toujours, avec la vigueur et la passion inébranlables de celle qui ne veut rien oublier. Née Elzon, de parents originaires de Pologne, Berthe voit le jour à Lyon en 1932. Son père Itzhak était arrivé en France à 14 ans, en 1924 ». Comme beaucoup, Berthe fut cachée comme enfant, chez Madame Massonat, une simple paysanne. Marie Massonnat s’est vue décerner la médaille de Juste parmi les Nations le 13 mars 1997, à titre posthume.
“J’avais peur que les Allemands ne voient sur mon visage que j’étais juive, mais je ne pouvais en parler à personne, puisque personne ne savait que j’étais juive. J’avais peur en permanence. Cela faisait très longtemps que nous n’étions plus des enfants. Nous n’avons pas eu d’enfance, nous avons tout de suite été confrontés à des situations auxquelles il fallait faire face”.
A Jérusalem, nous côtoyons ces ami(e)s qui ne peuvent oublier leur passé, hantés par l’absence de souvenirs de la tendresse d’une mère, de son visage même, de leur famille raflée en France et parquée dans un des nombreux camps « de transit » français, puis envoyée comme des bestiaux à Auschwitz ou autres camps de la mort… où ils sont morts de faim, d’épuisement, ou bien gazés dès l’arrivée, brûlés dans les fours et réduits en cendre.
Combien il est important de lire ou écouter ces témoignages de vies meurtries, de ceux et celles qui ont échappé à la mort et qui portent en eux la douleur de l’absence ! Le peuple juif est véritablement le peuple de la Vie et de la résilience. La revue «
Mémoire vive » de Aloumim, a écrit cette parole en exergue, comme un slogan : « N’oublie pas les événements dont tes yeux furent témoins » (Deutéronome 4,9). Israël est le peuple du « Souviens-toi, dit l’Eternel ! », et finalement la conscience de l’humanité.
Nous concernant, Sophie et moi-même étant en Israël depuis 18 ans au côté de tous ces témoins vivants, c’est un autre verset qui est sur notre cœur : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu, parlez avec tendresse au cœur de Jérusalem… » (Esaïe 40,1). Le verset corolaire est pour nous la mise en action de l’amour de Dieu pour Son peuple : « Pour l’amour de Sion, je ne me tairai point » (Esaïe 62,1).
Amis chrétiens, n’est-ce pas là un saint commandement ? C’est Dieu qui parle au travers du prophète. Aimer Israël n’est pas une option, aimer Israël, c’est aimer Dieu, c’est aimer notre prochain (Mat 25:40).
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