Quoi de plus courant que l’insécurité ? Quoi de plus normal, banal et qui augmente chaque jour un peu plus ?
C’est quoi l’insécurité ? Selon le dictionnaire c’est un endroit qui est soumis à la délinquance ou à la criminalité.
C’est aussi un sentiment de vivre dans un environnement physique ou social qui favorise les atteintes aux personnes et aux biens.
Bref nous sommes tous concernés. Mais je ne veux pas parler au niveau social, émotionnel ou psychologique. Je désire parler au niveau spirituel.
L’insécurité a commencé avec la chute au jardin d’Eden. L’homme et la femme se sont cachés pour ne pas être vus. On pourrait imaginer qu’ils attendaient Dieu avec impatience pour Lui dire « Nous avons fait une grosse bêtise ». Non la sécurité de la relation était partie, ils étaient « nus » c’est-à-dire: sans protection. L’insécurité avait commencé ses ravages
Nous la retrouvons avec Noé. Dieu lui avait dit « Tu sortiras du bateau avec ta femme, puis tes fils avec leurs femmes. Noé a fait quoi ? Il est sorti avec ses fils puis les femmes derrière. Bref il a remplacé l’ordre divin par ses habitudes « Les hommes devant ».
On commence à voir un des esprits méchants caché dans le cheval : la désobéissance. C’est-à-dire de remplacer un ordre de Dieu par une manière de faire humaine. Cela nous sécurise.
Il est intéressant de voir que dans les sports, quand nous sommes confrontés à une situation nouvelle, nous allons prendre systématiquement la mauvaise position : mettez un débutant sur des skis, il va tout faire pour se casser la figure et souvent en plus se faire mal. Par crispation, par peur par insécurité. La sécurité, le geste juste, ne sont pas naturels, nous devons les apprendre.
Et comment apprendre ? (je parle du sport). Il nous faut une personne qui connaît la bonne position et qui sait la transmettre, qui sait corriger, qui sait se mettre à la place de l’autre. Cela s’appelle un coach sportif.
Soit-dit en passant, les ministères devraient fonctionner sur le même principe : une personne qui sait ce qui est juste, qui le montre, qui corrige l’autre et l’aide à se positionner de manière juste.
L’insécurité nous fait perdre pied, glisser, tomber, se blesser. C’est le cas dans le monde physique, mais c’est pareil dans le monde spirituel. Car que se passe-t-il pendant le moment qui précède la chute ? Nous n’entendons plus rien, plus aucun conseil, plus aucune voix, tous nos sens sont pris dans une seule préoccupation : comment faire pour ne pas mal finir ?
« Mes brebis entendent ma voix » disait Jésus. En pleine insécurité, au moment de stress intense, nous n’entendons plus rien. Satan aime ces moments : tu as reçu une lettre de menace, une nouvelle méchante, tu viens de te faire trahir, tu viens de tomber, tu es sous le choc, tu n’écoutes plus ton berger pendant un instant. C’est à ce moment que notre ennemi fait son œuvre de destruction dans notre esprit.
Le sol se dérobe sous nos pieds, au propre ou au figuré.
Cela m’a rappelé une terrible histoire : la révolte de Koré.
Israël était au désert, pour longtemps. Il y avait un chef de famille qui a commencé à se dire : « Notre problème c’est ce Moïse, sans lui tout irait mieux, il décide pour tout le monde, nous nous sentons mal, nous ne savons pas où nous allons, nous ne sommes pas en sécurité. Tout cela à cause de ce dictateur qui n’écoute personne. Je vais lui dire qu’on ne peut pas continuer comme cela, et que nous sommes nombreux à penser comme moi. »
A l’évidence, en langage moderne, Koré se sentait mal, il avait besoin d’une solution pour retrouver le bien-être, la sécurité. Aujourd’hui on chercherait à aider Koré, on pourrait même considérer ses arguments comme valables. Les chefs autoritaires ce n’est jamais bon…
Nous connaissons la suite : la terre s’est ouverte et a englouti Koré et les siens. Nous pouvons lire toute l’histoire dans Nombres 16.
Je me suis interrogé sur ce texte, sur cette similitude du sol qui se dérobe sous nos pieds, et l’histoire de Koré. Il m’est venu une évidence que nous refusons de voir : dans le cheval de Troie de l’insécurité, il y a la révolte. Elle est bien cachée, toujours justifiée par l’insécurité.
Nous sommes bien les victimes, alors pourquoi nous parles-tu comme si nous étions les bourreaux ? C’est insupportable d’entendre cela ! Quelle révolte ? Moi qui souffre, tu m’écrases encore ?
Encore une histoire : elle est dans les Actes : Un homme et sa femme vendent leur champ. Ils se disent : on va être prudent, il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier, on va en cacher une partie. Ainsi, on pourra toujours se retourner en cas d’échec. N’est-ce pas de la sagesse élémentaire ?
L’insécurité leur a menti, ils ont cru qu’il valait mieux ne pas tout donner ou ne pas faire confiance à 100%. Et ils ont menti, par peur ! À qui ils ont menti au final ? À Pierre ? Non ! Au Saint-Esprit. Ils ont manqué de foi en Dieu par crainte de l’avenir. Cela leur a coûté la vie. Ils s’appelaient Ananias et Saphira. L’histoire est dans Actes 4 :32 à 5 :13.
Aujourd’hui je n’ose pas imaginer le traitement médiatique que subirait une personne qui se comporterait comme l’apôtre Pierre. Cela serait un lynchage, avec les églises en première ligne.
Nous arrivons à un autre ennemi caché dans ce cheval, c’est la confusion : quand l’insécurité est normale, alors tout l’ordre divin est renversé. Nous avons plein d’excuses, humainement, socialement, et même ecclésialement valables. Nos regards sont centrés sur les besoins de la personne. Mais si nous nous rappelons de l’exemple du débutant en sport, il a besoin de conseils, d’exemples, puis il a besoin d’essayer par lui-même tout en étant corrigé de ses erreurs. Plein de fois s’il le faut, mais à des niveaux différents.
J’ai vécu dernièrement une expérience troublante : c’est une personne très proche qui souffre dans son corps et dans sa tête. Je lui ai parlé d’une vidéo chrétienne avec des témoignages de guérison de personnes dans la même situation qu’elle. Je me suis heurté à un mur. Impossible d’aller plus loin. L’insécurité avait bétonné la porte de sa prison.
Beaucoup d’entre nous, nous nous sommes faits piéger. L’insécurité est vraiment un ennemi de notre foi. Le principe de base de la foi, c’est la confiance. Une confiance absolue en un Dieu unique. De la folie selon notre monde. De la folie pour notre insécurité qui aspire trop souvent à solutions humaines, au lieu de chercher la solution en Dieu (EX: Ps 91).
Encore un point :
L’insécurité de la femme augmente ses besoins de protection. Je vois cela de manière de plus en plus visible dans le monde, plus les hommes s’effacent, plus les femmes sont influentes et plus les besoin d’auto-protection augmentent. Cela n’est pas toujours forcément mauvais, mais c’est toujours au final liberticide, voire génocidaire (avortements massifs !).
L’insécurité de l’homme augmente sa tendance à ne rien faire, à ne pas prendre de risques, à démissionner. Nous n’avons pas envie de nous planter et de nous sentir encore plus mal. Hélas l’échec, dans cette configuration, est toujours garanti.
Je n’ai que des mauvaises nouvelles si tu cherches des solutions psychologiques pour ton insécurité. Cela ira de pire en pire, car tous ces esprits mauvais peuvent continuer à te séduire, te tromper et te détruire.
J’ai une bonne nouvelle si tu confesses ton insécurité à notre Seigneur Jésus, c’est la promesse de recevoir l’esprit d’adoption, celui qui nous fait crier « Papa » à notre Dieu. Je reviens de très loin dans l’insécurité, cela avait commencé dans le ventre de ma maman. Celui qui s’est révélé comme « Papa » a tout remis en ordre et c’est un gros soupir de soulagement qui monte maintenant de mes entrailles. Amen
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