Le chemin de la puissance spirituelle commence par la faiblesse spirituelle.
Il commence par le brisement spirituel et ouvre au renoncement spirituel. Aucun progrès, aucune profondeur spirituelle n’est possible sans le brisement et le renoncement spirituels. Qu’est-ce que le brisement spirituel ? Qu’est-ce que le renoncement spirituel ?
[Notre développement de ce chapitre dépend de l’étude excellente de Peter Scazzero, Emotionally Healthy Spirituality (Nashville : Integrity, 2006)]
1. Définition du brisement spirituel :
Le brisement spirituel est un bouleversement spirituel profond qui arrive au serviteur (ou à la servante) de Dieu, quand celui-ci, à travers les épreuves (difficultés de la vie) permises par Dieu, prend conscience de son péché profond, de sa misère intérieure, de son impuissance et incapacité à plaire et à servir Dieu de lui-même. Dans un langage imagé, le brisement spirituel intervient quand Dieu laisse le serviteur qu’il veut utiliser puissamment se » cogner » contre le » mur » et se » fracasser » afin de le refaire d’une manière profonde à l’image du Seigneur Jésus-Christ (2 Corinthiens 3 : 18).
En pratique, le brisement spirituel arrive à tout le monde. Aussi bien au chrétien spirituel qui sert Dieu avec dévouement et qui tend vers plus de sanctification et de maturité spirituelle, qu’au chrétien charnel, esclaves des désirs de la chair. Le brisement spirituel c’est le résultat de l’effondrement de l’ego ou du moi ou encore de la volonté indépendante du chrétien contre le » mur » que Dieu place sur son chemin pour le nettoyer. Voici le schéma qui explique le processus du brisement spirituel qui produit la puissance et la maturité spirituelle :
Marche spirituelle — Mur placé par Dieu — Brisement — Renoncement —- Puissance et Maturité spirituelles
Le brisement spirituel ne résulte pas de l’effort personnel du chrétien. Le brisement spirituel résulte de l’action de Dieu dans la vie du croyant. C’est Dieu qui place un » mur » sur la voie du chrétien pour le pousser soit à progresser dans sa marche spirituelle soit à stagner. Le chrétien qui se laisse » briser » par le mur placé devant lui par Dieu, progresse spirituellement. Il passe à un niveau supérieur de foi, de puissance et de maturité dans la foi. Au contraire, le chrétien qui résiste au mur, celui qui essaie de le contourner, stagne dans la foi. Il devient stationnaire. Il ne perd pas son salut. Il ne perd pas sa foi. Mais il perd petit à petit sa puissance spirituelle et devient une terre dure de laquelle rien de spirituel ou de puissant ne peut pousser. Plusieurs chrétiens et serviteurs de Dieu se trouvent dans une situation semblable. Ils ont progressé spirituellement jusqu’à un point et ont cessé de croître parce qu’ils ont refusé le brisement que Dieu a placé devant eux.
2. Pourquoi le » mur » est-il nécessaire dans la marche chrétienne ?
L’ennemi numéro 1 du chrétien n’est pas le diable. L’ennemi numéro 1 du chrétien et de la puissance spirituelle c’est notre » hubris « , notre » orgueil inné. » Nous naissons tous avec l’hubris. Qu’est-ce que l’hubris ? L’hubris, c’est l’ego, c’est le moi, c’est notre tendance innée à l’indépendance vis-à -vis de Dieu et des autres. L’orgueil nous affecte tous, chacun à son niveau. L’hubris c’est la défectuosité innée de notre cœur dont parle Jérémie 17 : 9-10 : » Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître ? Moi, l’Éternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres. «
Tous, nous naissons avec une nature perverse. Nous naissons avec un cœur tortueux. La fibre de notre être est polluée par la rébellion contre Dieu. Sans que nous n’en prenions conscience, notre être intérieur n’aime pas être sous la domination de Dieu. Nous voulons être notre propre dieu. Avant de connaître le Christ, chacun de nous est son propre dieu. Après avoir connu le Christ, nous lui donnons la direction de notre vie. Mais notre tendance naturelle est de lui reprendre cette direction chaque fois que nous avons une décision importante à prendre. C’est là notre hubris, notre indépendance intérieure.
Dans la marche chrétienne, notre hubris se tient au travers de la volonté de Dieu. Dans le ministère chrétien, notre tendance à l’indépendance empêche Dieu d’accomplir son œuvre en et à travers nous. Dieu nous purifie et nous rend adéquat et efficace dans la vie chrétienne, Dieu place un » mur » devant nous afin que notre hubris s’y brise. Car ce n’est qu’à travers le brisement de notre orgueil intérieur que la puissance de Dieu est capable de pénétrer et d’agir librement à travers nous. La puissance et la maturité spirituelles sont impossibles sans le brisement et le renoncement spirituels.
3. En quoi consiste le » mur » spirituel ?
Le » mur » spirituel consiste dans les personnes, les circonstances et les événements négatifs, frustrants que Dieu permet dans notre vie dans le but de nous faire prendre conscience de notre saleté et misère spirituelles intérieures. Le » mur « , les personnes, les circonstances et événements qui nous frustrent, offusquent, et offensent font jaillir en nous la colère, les insultes, la vengeance et la pourriture interne qui continuent à nous habiter après notre conversion à Christ. Chacun de nous, malgré sa conversion à Jésus-Christ continue de porter un certain degré de la chair qui le domine et s’oppose à la manifestation de la puissance de Dieu dans notre vie. Dans le processus de la marche et du ministère chrétien, nous développons des habitudes spirituelles nuisibles qui, sans que nous n’en prenions conscience, glorifient notre hubris, ainsi s’opposent à la volonté de Dieu.
Dieu qui nous aime et qui veut nous utiliser puissamment place des » murs » le long de notre marche spirituelle pour nous confronter avec les habitudes physiques, morales, sociales et spirituelles nocives qui empêchent la manifestation de sa puissance à travers nous et notre maturation spirituelle. Les » murs » spirituels sont donc placés volontairement par Dieu sur notre voie afin que notre orgueil personnel s’y brise.
En pratique, nous nous » cognons » contre le mur spirituel, quand une ou plusieurs personnes avec ou sans raison, se placent au travers de notre chemin. Ces personnes, dans la majorité des cas sont les membres de notre famille, des collaborateurs de service ou les membres de l’église locale que nous fréquentons. Ces personnes disent et font des choses qui sont de nature à nous faire » bouillir » intérieurement. Les paroles ou actions de ces personnes nous font penser, dire et faire des choses qui révèlent la méchanceté de notre cœur.
Les » murs » des circonstances que Dieu place contre nous sont des événements injustes, que nous ne pouvons contrôler, mais qui nous affectent profondément. Ces circonstances vont des frustrations mineures aux crises majeures qui nous arrivent dans la vie et nous font soit insulter et haïr les autres, soit insulter et haïr Dieu. Ces circonstances peuvent être le manque de réussite à l’école, au travail et dans la vie, la maladie personnelle ou la maladie et la mort des proches. Les » murs » que Dieu place sur notre marche spirituelle sont des circonstances dévastatrices qui nous font douter de nous-mêmes, des autres et de Dieu. La douleur provoquée par les » murs » est si intense qu’elle nous fait douter de l’amour, de la grâce et de la puissance de Dieu pour contrôler le mal qui se passe dans le monde. Les » murs » spirituels arrivent à tout le monde sans exception, chrétiens et non chrétiens.
4. Les 3 réactions possibles aux » murs » dans la vie chrétienne
Il y a 3 réactions possibles face aux » murs » d’épreuves et de souffrance que Dieu permet dans notre vie : le rejet de Dieu, l’endurcissement et le renoncement à soi qui correspond au brisement spirituel. Analysons ces 3 réactions possibles.
a. Le rejet de Dieu
Confrontés aux » murs » que Dieu place sur leur marche et ministère chrétiens, plusieurs chrétiens et chrétiens en arrivent à rejeter Dieu. Pourquoi ? Parce que ces chrétiens refusent d’accepter les » murs « , les épreuves et souffrances que Dieu permet dans leur vie. Devant les difficultés croissantes et l’apparente inaction de Dieu, les chrétiens rebelles renoncent, non pas à eux-mêmes, mais au contraire renoncent à Dieu. Les chrétiens qui rejettent Dieu et son église dans la souffrance sont ceux qui sont complètement dominés par leur propre ego (moi).
Ces chrétiens sentent que Dieu leur doit des explications. Ils sentent que Dieu a des comptes à leur rendre. Dieu doit expliquer pourquoi, lui qui est omnipotent, omniscient, omniprésent et amour, ne peut pas simplement intervenir pour mettre fin à leur souffrance. Ce genre de chrétiens, sûrs et remplis d’eux-mêmes congédient Dieu et son église de leur vie et vivent désormais en maître d’eux-mêmes. C’est le genre des chrétiens qui retournent dans le monde et deviennent pires que les non chrétiens. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit les paroles suivantes à propos de ce genre de chrétiens : » Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie. Lorsqu’une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu’elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d’être maudite, et on finit par y mettre le feu. » (Hébreux 6 : 4-8)
Nos cités et pays sont remplis des » ex » chrétiens et chrétiennes. Des personnes qui ont abandonné la foi à cause de leur refus de passer au travers des » murs » de brisement que Dieu a placé sur le chemin de leur marche spirituelle. Au lieu de capituler devant Dieu, ces chrétiens et chrétiens lui ont résisté et l’ont finalement rejeté. Le sort final de ces chrétiens et chrétiennes est grave. Ici n’est pas le lieu de discuter de la question de la possibilité de la perte du salut. Mais comme le salut ne se perd pas, ceux qui rejettent Dieu à cause de leur refus de se laisser briser par lui, prouvent qu’ils étaient parmi nous sans réellement être des nôtres. Car comme l’écrit l’apôtre Jean : » Petits enfants, c’est la dernière heure, et comme vous avez appris qu’un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists: par là nous connaissons que c’est la dernière heure. Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres. « (1 Jean 2 : 18-19).
b. La résistance et l’endurcissement spirituels
Plusieurs autres chrétiens et chrétiennes ne rejettent pas Dieu et l’église quand ils sont confrontés aux » murs » d’épreuves et de souffrance que Dieu place sur leur chemin spirituel. Au lieu du rejet, ces chrétiens et chrétiens résistent à Dieu. Ils refusent de se laisser briser par les » murs » que Dieu place sur leur chemin spirituel. Ils s’endurcissent dans leur résistance. Aux » murs » des personnes et circonstances négatives que Dieu permet dans leur vie, ils répondent par des » murs » de colère, des ressentiments, des rancunes, de haine, et des désirs de vengeance contre ceux qui les ont offensés et contre Dieu qui a permis ces difficultés dans leurs vies.
En pratique, l’église et le ministère pastoral sont remplis des chrétiens et pasteurs aigris contre les autres, contre le monde et contre Dieu. Ces chrétiens sont toujours chrétiens. Ils n’ont pas rejeté Dieu. Mais ils sont aigris, fâchés contre ceux qui les ont offensés et contre Dieu qui a permis ces offenses. Ces chrétiens ont des personnalités qu’ils ne peuvent pas et ne veulent pas pardonner. Ces chrétiens sont endurcis et spirituellement stagnants. Ils pratiquent la foi chrétienne sans vivre dans le brisement intérieur. Ils sont spirituellement impuissants. La puissance du Saint-Esprit ne peut se manifester en eux d’une manière consistante, parce qu’ils sont remplis d’eux-mêmes et de méchanceté contre ceux qui les ont offensés et contre Dieu. L’ironie de la situation est que ces chrétiens sont souvent victimes de la méchanceté des autres et de la vie. Mais parce qu’ils sont incapables de pardonner et de s’humilier devant Dieu, ils deviennent victime de leur propre résistance et endurcissement spirituels.
c. La soumission, le renoncement à soi et le brisement spirituels
Devant les » murs » des personnes et circonstances négatives que Dieu place dans la vie de tout chrétien, la seule réponse adéquate c’est la soumission à Dieu et le renoncement à soi qui produisent le brisement spirituel. Dans Jacques 4 : 6-10 : » L’Écriture dit: Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus. Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. « . La puissance et la maturité spirituelle se manifestent dans notre vie chrétienne quand nous laissons notre orgueil personnel se » fracasser » contre les » murs » des personnes qui nous offensent et des circonstances négatives qui se tiennent sur notre chemin.
En pratique, Dieu ne place pas un seul » mur » dans la vie du chrétien. Pendant différentes périodes de la marche chrétienne, Dieu place des » murs » dans notre vie pour détruire l’orgueil qui facilement nous enveloppe. Les » murs » ont pour objectif la purification de notre foi, comme l’affirme les apôtres Jacques et Pierre : » Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. « (Jacques 1 : 2-4).
» C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu ), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. « (1 Pierre 1 : 6-9)
Mais le brisement n’est jamais une expérience facile. Il signifie le reniement de nos droits et de notre intérêt personnel pour les intérêts de Dieu.
5. Comment, en pratique expérimente-t-on le brisement et le renoncement spirituels ?
a. Le » mur » et la prise de conscience de notre pourriture intérieure
Aucun progrès spirituel, aucune manifestation de la puissance de Dieu n’est possible si Dieu ne nous conduit pas à prendre conscience de la gravité de notre pourriture intérieure. Il est vrai que chacun de nous sait qu’il est pécheur de nature. Mais dans notre vie de chaque jour, la réalité de notre déchéance naturelle ne nous dérange pas souvent. Nous sommes et demeurons souvent aveugles vis-à -vis de notre pourriture intérieure. Et quand, par sa grâce Dieu nous utilise de plus en plus, nous nous trompons intérieurement en croyant que Dieu nous utilise peut-être parce que nous sommes préférables par rapport aux autres. Sans tarder, nous commençons à perdre de vue la réalité de notre corruption intérieure. Sans le dire tout haut, nous commençons à nous sentir plus spirituels que les autres. Pour nous sortir de cette fausse sécurité spirituelle, Dieu nous fait » cogner » contre le mur des personnes et circonstances qui nous offensent.
Soudain, du fond de notre cœur jaillissent les sources de la colère, de l’animosité, de la méchanceté, de la rébellion, et de la vengeance. Nous nous surprenons en train de penser des pensées inimaginables. Nous commençons à dire des choses indicibles. Nous commençons à faire des choses qui sont contraires à la volonté de Dieu. Nous sommes étonnés de nous-mêmes. Nous re-expérimentons notre nature déchue avec une telle force que cela nous plonge dans une crise spirituelle. Nous désespérons de nous-mêmes. Comment, nous qui connaissons Dieu si bien et si longtemps, pouvons encore penser, dire et faire ce que nous faisons ?
La prise de conscience de notre misère intérieure, le besoin urgent pour une intervention divine en notre faveur est le point de départ du brisement et du renoncement spirituels. Mais la prise de conscience de notre misère se produit en nous quand par la grâce du Seigneur, nous réalisons que le mal qui sort de nous ne vient pas de ceux qui nous oppriment. Le mal qui sort de nous vient du mal qui se trouve dans notre propre cœur. En effet, si quelqu’un presse notre bras, nous sentirons un petit pincement. Mais rien de mauvais ne sortira de notre bras si celui-ci est en bonne santé. Mais si nous avons un bras malade, rempli de pus, la petite pression venant d’un autre fera jaillir le pus qui se trouvait déjà en nous. Cette image montre que le pus qui sort de notre bras n’a pas été créé par la pression extérieure. Le pus qui sort de notre bras se trouvait déjà en nous. La pression extérieure n’a fait que le rendre manifeste.
Il en est de même des frustrations et circonstances extérieures. Elles ne créent pas le mal en nous. Les frustrations et épreuves de la vie révèlent le mal qui se trouve déjà dans notre cœur. Ainsi, les » murs » que Dieu envoie dans notre vie ont pour but de nous révéler le » pus » spirituel qui affecte notre âme afin que Dieu puisse nous guérir. Le chrétien soumis qui prend connaissance de sa pourriture intérieure à travers les épreuves, pardonne ceux qui l’ont offensé, non parce que ceux-ci sont innocents. Il leur pardonne parce que la méchanceté de ces derniers a révélé sa méchanceté personnelle. Il pardonne pour permettre à Dieu de lui pardonner et de le guérir des maux spirituels qui ont été rendus manifeste par les épreuves.
b. Le » mur » et l’appel au secours à la grâce de Dieu
Mais pour l’expérience du mur soit positif, il faut qu’il nous conduise à appeler Dieu au secours. Il faut qu’elle nous conduise à expérimenter la grâce de Dieu. En effet, comme l’affirme l’apôtre Paul, seule la tristesse selon Dieu conduit à la repentance qui amène au salut. L’apôtre écrit : » Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne m’en repens pas. Et, si je m’en suis repenti,-car je vois que cette lettre vous a attristés, bien que momentanément,- je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. « (2 Corinthiens 7 : 8-10)
c. Le » mur » et le renoncement à soi
Le serviteur ou la servante de Dieu qui est réellement brisé par les circonstances négatives que Dieu permet dans sa vie expérimente le renoncement à soi. En quoi consiste le renoncement à soi ? Dans l’Evangile le Seigneur Jésus dit : » Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. » Mtt16 :24.
Le renoncement spirituel, c’est la prise de conscience de notre déchéance, faiblesse et inutilité en tant que personne déchue, et la réalisation en même temps de la bonté et de la grâce de Dieu qui nous veut compagnon, malgré notre insuffisance. Renoncer à soi signifie en pratique cesser de placer sa confiance en soi-même, en ses capacités et compétence, dans les capacités et compétences des autres ou du système du monde. Et placer toute sa confiance uniquement en Dieu. Celui qui renonce à lui-même prend sa croix et suis Jésus-Christ. C’est-à -dire accepte la réalité de sa limitation humaine et s’engage dans la suite de Jésus-Christ qui est désormais le seul Seigneur et Sauveur de sa vie. Le renoncement à soi est un acte volontaire, une décision spirituelle prise avec lucidité et humilité devant Dieu. Le renoncement en soi c’est la prise de conscience de notre dépendance existentielle sur la personne de Dieu et la décision de vivre sous la direction de Dieu.
Le renoncement à soi se manifeste par une obéissance » joyeuse » à la volonté de Dieu telle qu’elle nous parvient à travers la Bible. Dans la Bible, tous les serviteurs et servantes utilisés puissamment par Dieu sont passés sans exception par l’expérience du brisement et du renoncement à Dieu. Voici quelques exemples :
– Abraham, après avoir reçu de grandes promesses de Dieu est soumis à une rude épreuve. Il vit presque toute sa vie active sans enfants. Mais malgré la peine de son attente, la Bible écrit ce qui suit à son sujet : » Abram eut foi dans le Seigneur, et pour cela le Seigneur le considéra comme juste. » (Genèse 15 : 6).
Après la naissance d’Isaac, Abraham sera une nouvelle fois profondément brisé par le Seigneur qui lui demandera de lui sacrifier son fils unique (Genèse 22). L’obéissance d’Abraham fut chaque fois suivie d’une plus grande communion avec son Dieu.
– Moïse a du fuir l’Egypte pour se réfugier dans le pays de Madian. C’est dans le désert que Dieu l’a appelé pour l’envoyer délivrer son peuple de la maison de servitude, de l’Egypte (Exode 1-6). Dans le désert, dans la peine et la souffrance, Moïse est puni par Dieu qui lui prive l’entrée dans la terre promise. Mais malgré cela, Moïse demeura fidèle au Dieu qui l’a si profondément brisé (Nombres 20 : 1-13 ; Deutéronome 3 : 23-28). Le témoignage que Dieu donne de Moïse n’est dépassé dans la Bible que par celui que Dieu donne sur Jésus-Christ son Fils unique. » L’Éternel descendit dans la colonne de nuée, et il se tint à l’entrée de la tente. Il appela Aaron et Marie, qui s’avancèrent tous les deux. Et il dit: Écoutez bien mes paroles! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Éternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai. Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l’Éternel. » (Nombres 12 : 5-8)
– David, » l’homme selon le cœur de Dieu » est durement frappé par Dieu à cause de sa désobéissance dans l’affaire de Batshéba (2 Samuel 12).
Il est de nouveau durement frappé dans l’affaire du recensement (2 Samuel 24). Mais à chaque fois, David s’était humilié devant son Dieu et en est sorti plus fort et puissant dans sa vie et ministère.
– Le prophète Esaïe n’expérimente la puissance de son appel que quand la manifestation de la gloire de Dieu dans le temple le terrifie et lui fait reconnaître et confesser ses péchés :
« Alors je dis: Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit: Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. » (Esaïe 6 : 5-7)
– Jérémie passe par la même peur et brisement pendant son appel et le long de son ministère (Jérémie 1 : 4-9).
– L’apôtre Pierre est dépouillé de son autosuffisance spirituelle quand le Christ le laisse se » broyer » contre les 3 reniements successifs pendant son jugement (Matthieu 26 : 74). Avec amour et grâce, le Seigneur le rétablit à son service après sa résurrection (Jean 21 : 15-17).
– Paul, le pharisien tenace est terrassé sur le chemin de Damas par l’apparition du Seigneur Jésus-Christ (Actes 9). Toute sa vie durant, il portera la peine de la mission de l’Evangile qui l’emmènera au martyr.
– Le Seigneur Jésus-Christ est le parfait modèle du brisement et du renoncement spirituel. Comme l’explique l’apôtre Pierre : » C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel. » (Hébreux 5 : 7-9).
Watchman Nee ne disait pas autre chose à propos du brisement. Bon rappel.
Bonjour, message intéressant. Je pourrais appeler ce brisement: « la mort au péché », le péché en tant que nature cachée dans notre coeur, et non plus en tant que simple action(les péchés). Cette nature impure, cette pourriture intérieure qui nous habite, n’est-ce pas le vieil homme que Christ a crucifié à la croix? Ne sommes nous pas des tombeau blanchis, bien que nous nous appelons enfants de Dieu. Or Dieu appelait sépulcre blanchis les hommes qui marchaient, qui étaient assidus dans sa parole, la torah, qui ne vivaient pas dans le monde mais qui n’avaient pas de révélations sur les écritures. Ils n’étaient pas paiens.
Si nous sommes fils de Dieu par la foi, bien qu’ayant cru en Christ, au sang excellent( qui a plus de valeur pour me rédempteur que mes oeuvre rédemptrices de culpabilité), ne nous reste t-il pas encore cette nature à faire mourir chaque jour.
Heb 1.15 affirme que Christ est venu nous délivrer de cette nature, nature que Paul appelle aussi « la mort » ( qu’on trouve dans le tombeau blanchi). Et comme beaucoup ont peur de la mort, ils sont retenus captifs de cette nature. Tous ne sont -ils pas esclaves du péché? Le Seigneur Jésus est venu nous libérer.
Qui ferait la différence entre la mort de Jésus POUR NOUS, pour nos péchés, afin que son sang coule et nous purifie de nos péchés, réconcilie l’homme avec Dieu(col1.20); et la mort de Jésus AVEC NOUS, avec les enfants de Dieu(Jn11.52, Col1.21-22) afin que ces derniers meurent et ressuscitent(appel au brisement, à la mort au péchés) avec lui? Christ n’a t-il pas été fait péché, malédiction pour nous, afin que Dieu nous mettent en lui à la croix et qu’on meure et ressuscite avec lui? Étant fait malédiction à la croix, et nous en lui, ne formait-on pas un corps de maudits dont il était la tête, afin qu’on meurt et ressuscite avec lui en tant que nouvelle créature sainte et et que l’Esprit nous déclare avec lui fils de Dieu rom1.4.
L’agneau qui meurt pour nous péchés et le sang de l’alliance comme le dit épître aux hébreux est comme le sang de l’alliance versé par l’agneau 1 FOIS L’AN, au début de chaque année, que le souverain sacrificateur allait présenter dans le lieu très saint. Or Christ y est entré pour toute avec son sang. Et la mort de Jésus avec nous, est comparable au sacrifice d’animal, individuel que chaque homme faisait après avoir péché INCONSCIEMMENT, c’est à dire par nature. Il imposait ses mains sur la tête de l’animal et confessait ses péchés(pour donner ses péchés à l’animal) puis l’animal devenait le pécheur et était sacrifié. Ainsi, le péché en nous doit mourir, soyons des sacrifices vivants.
Alors maintenant, étant mort avec Christ, ayons donc cette foi que cette nature est morte à la croix et marchons selon cette foi. Combattons cette nature en tant que vainqueurs. Nous sommes aussi ressuscités avec Christ pour être des nouvelles créatures saintes.
En définitive, si nous continuons à mourir au vieil homme en nous tous les jours, que pourrions nous affirmer de notre niveau spirituel après des décennies? La malédiction du péché sera t-elle toujours endormie en nous?
Que le Seigneur vous bénisse