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J’ai écrit ici la semaine dernière (Metula News) que la France était aujourd’hui le pays le plus antisémite et le plus anti-israélien d’Europe. Certains de ceux qui me lisent, tout en reconnaissant la validité de mes arguments, m’ont dit que je devrais regarder ce qui se passe en Espagne où montent en puissance une gauche et une extrême gauche antisémites et « antisionistes ».
Et ils ont raison : il faut observer ce qui se déroule au-delà des Pyrénées. Il faut aussi regarder du côté du Royaume Uni où un « antisioniste » ami du Hamas et de tueurs de Juifs, qui ne se dit pas antisémite mais qui l’est incontestablement, est à la tête du parti travailliste et peut fort bien accéder au pouvoir dans les prochains mois. Si l’on considère également la Scandinavie, on peut découvrir nombre de propos nauséabonds sur les Juifs et sur Israël, dans la presse et, parfois, dans les propos de ministres.
La réalité est simple et effroyable : l’Europe entière a été rongée par l’antisémitisme pendant deux millénaires.
On y a marqué l’antisémitisme du sceau de l’infamie parce qu’Adolf Hitler, ses alliés et amis collaborateurs ont perdu la guerre, ce qui, comme l’a dit un écrivain antisémite français, a « déshonoré l’antisémitisme ». On y prétend encore, rituellement, combattre l’antisémitisme d’extrême droite, qui n’existe quasiment plus. Et on y laisse monter un antisémitisme qui s’est doté d’habits neufs et se pratique, comme le montrent l’exemple de l’Espagne et celui du Royaume Uni, dans les rangs de la gauche et de l’extrême gauche de l’échiquier politique, où la haine à l’encontre d’Israël sert de masque à l’antisémitisme le plus infect et le plus virulent.
Dans la région de Valence en Espagne
Quand j’ai écrit mes livres consacrés à Israël (L’Etat à l’étoile jaune, Israël raconté à ma fille), j’ai pris des textes « antisionistes » européens récents et je les ai comparés à des textes antisémites d’il y a huit ou neuf décennies, or les accusations portées contre Israël aujourd’hui me sont apparues très semblables à celles dirigées contre les Juifs autrefois.
L’antisémitisme, qui est omniprésent sous la surface de l' »antisionisme » contemporain, n’est pas combattu.
Il l’est d’autant moins qu’un autre antisémitisme monte en Europe, porté par des gens que la gauche et l’extrême gauche accueillent à bras ouverts : l’antisémitisme musulman. Un antisémitisme qu’il est tabou de montrer du doigt en Europe sous peine de se faire traiter de raciste ou de suppôt de « l’extrême droite », ce qui lui permet de prospérer sans entraves et, puisque les musulmans antisémites sont imprégnés de haine anti-israélienne (les musulmans non antisémites et non imprégnés de haine anti-israélienne sont très rares comme le montrent les enquêtes internationales sur le sujet), ils rejoignent la cohorte de « l’antisionisme » et votent lors des élections pour ceux qui se montrent accueillants à leur endroit, qui voient leur haine anti-israélienne renforcée.
Une synergie délétère est à l’œuvre et prend des allures de cercle vicieux : le nombre de musulmans antisémites et anti-israéliens s’accroit, et la gauche et l’extrême gauche anti-israéliennes y gagnent des électeurs, ce qui les conduit à courtiser davantage de musulmans antisémites et anti-israéliens (d’où leur soutien à l’immigration) et à devenir plus anti-israéliennes encore. Les partis de droite classique perdent du terrain et, face à l’accroissement du nombre de musulmans, se laissent intimider jusqu’à devenir otages et ne veulent pas s’aliéner totalement l’électorat musulman qui grandit. Ceci explique leur pusillanimité croissante lorsqu’il s’agit de parler de l’islam, leur volonté de combattre « l’antisémitisme d’extrême droite » et seulement celui-là , et leur soutien sans cesse décroissant à Israël.
Cette synergie explique l’attitude générique des dirigeants européens vis-à -vis des régimes du monde musulman.
En Europe aujourd’hui on s’en prend volontiers à l’Egypte et à l’Arabie Saoudite, tout particulièrement depuis que des rapprochements discrets, mais très évidents, s’opèrent entre ces pays et Israël sous l’égide de l’administration Trump. On sait en Europe que les tenants de l’islam le plus radical détestent désormais profondément les dirigeants égyptiens et saoudiens. Et on ne veut pas fâcher les tenants de l’islam le plus radical.
On se montre davantage empli de mansuétude vis-à -vis de la Turquie, et on se montre très désireux de sauver le régime antisémite et antisioniste des mollahs à Téhéran. On sait que ces deux régimes soutiennent l’islam le plus radical. On sait à quel point ils sont antisémites et hostiles à Israël.
Aussi effroyable que cela puisse paraitre, les dirigeants européens sont les otages consentants du régime Erdogan et de celui des mollahs (le gouvernement français s’en est pris récemment à une cellule islamiste terroriste financée par l’Iran sur le sol français, mais ne change pas pour autant d’attitude face à la théocratie des mollahs).
Les dirigeants de l’Europe sont munichois, comme l’étaient Daladier et Chamberlain en 1938. Sauf que cette fois Daladier et Chamberlain s’appellent Macron, Merkel, May, Mogherini, qu’Hitler prie Allah et s’appelle Erdogan et Khamenei.
La différence est qu’il existe un Etat juif puissant, ce qui déplaît bien sûr de plus en plus aux dirigeants européens. S’ils sont de gauche et d’extrême gauche, mais pas seulement.
J’aimerais penser sur la base de ce que je viens d’écrire que l’Europe n’est pas perdue.
Dois-je le dire? Je vois dans la montée des mouvements qu’on appelle « populistes » en Europe une forme de sursaut de peuples qui voient qu’on les dirige vers la mort. Ces mouvements sont diabolisés. Je pense, comme Daniel Pipes, que ces mouvements ne sont pas hostiles à Israël : les dirigeants de ces mouvements voient, au contraire, en Israël un pays qui se bat contre des ennemis qui ressemblent à ceux qui assaillent l’Europe.
Ils n’ont rien en commun avec l’antisémitisme caché sous la surface de l' »antisionisme » de gauche et d’extrême gauche, et rien en commun non plus avec l’antisémitisme musulman, qu’ils combattent en combattant l’islamisation de l’Europe. Ils ne sont pas sans défauts, mais ne sont pas touchés par la mentalité d’otage qui imprègne les partis de la droite classique.
Je ne sais si ces mouvements populistes peuvent incarner un sursaut dans une Europe profondément malade. Je sais que Daniel Pipes le pense : il les appelle partis « civilisationnistes ». Je sais aussi que Binyamin Netanyahu a développé des relations diplomatiques soutenues avec les dirigeants des pays du groupe de Visegrà¡d1. Pour contrer le glissement délétère qui s’observe en Europe occidentale.
Note :
1 (Wikipédia) Le groupe de Visegrà¡d (aussi appelé Visegrà¡d 4 ou V4 ou triangle de Visegrà¡d) est un groupe informel réunissant quatre pays d’Europe centrale : la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Ces pays sont tous des États membres de l’Union européenne et de l’OTAN. La population du groupe s’élève à 63,8 millions d’habitants en 2016 (13 % de la population de l’UE).
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