Cette semaine, du vendredi 4 au vendredi 11 juin 2021 au soir, nous sommes dans la Paracha Chéla’h Lekha, ce qui veut dire « Envoie pour toi » et non « Envoie » (Segond), la traduction du Rabbinat est déjà mieux avec « Envoie toi-même ».

Notre Paracha se trouve dans le livre des Nombres, Bamidbar, qui signifie « dans le désert », au chapitre 13 à 15, la Haftara y relative est Josué chapitre 2. Et pour une fois je vais dire à ceux qui sont un peu pressés, si vous ne lisez que la fin vous aurez l’essentiel.

Nombres 13.1-2 : L’Éternel parla ainsi à Moïse : « Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d’Israël ; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle, tous éminents parmi eux. »

Le thème principal est : « La faute des explorateurs. »

La Bible n’est pas un livre d’histoire et, contrairement aux apparences, la première Alliance l’est encore moins. Ces choses sont pour notre temps et aujourd’hui plus que jamais, car la révélation s’amplifie au gré des accomplissements au travers l’histoire et avec les dernières réalisations en cours tout va crescendo et tout va continuer d’aller crescendo jusqu’à l’aboutissement de toutes choses.

Je souhaite ici mettre l’accent sur une chose particulière, celle qui est en lien avec notre temps, celui de l’année 2021, mais auparavant tout de même quelques points importants avec cette Paracha.

  • L’analogie et le contraste avec la foi et l’audace sans limite d’Abraham lorsque qu’il reçut son fameux « Lekh Lekha », va pour toi ou va vers toi de Genèse 12, avec une conclusion autrement plus glorieuse que celle de nos explorateurs.
  • Il est très vraisemblable que Moshe n’aurait pas dû envoyer les explorateurs, les commentaires des maitres de la Torah le disent en tout cas sans hésitation, bien que le Seigneur ne s‘y opposa pas non plus. D’où cette locution « envoie toi-même ou envoie pour toi », en réalité le pays de la promesse ne devait pas être évalué avant, il fallait y aller et c’est tout, comme l’a fait Abraham.
  • Si l’on compare les envoyés de Josué (40 ans plus tard) avec les explorateurs, nous pourrions presque dire, un peu durement il est vrai, que les douze sont allés faire du tourisme, alors que les deux espions étaient de vaillants guerriers conduisant leur mission avec Emouna (foi), courage et une totale détermination.
  • La tradition nous dit également qu’en vérité les douze ne souhaitaient pas entrer en terre promise, non ils voulaient garder leurs conditions du désert, c’est-à-dire rester des assistés, D.ieu s’occupe de tout, presque rien à faire, la manne, rien à vraiment prendre en mains. Et par-dessous tout, des honneurs, car il nous est parlé de douze princes et non de chefs, ils ne voulaient pas perdre leurs prérogatives, leurs titres, leurs positions.
  • Et au-delà de tout, ils ne voulaient surtout pas entrer dans la Malkhout, celle qui rassemble le monde d’en haut et le monde d’en bas, le spirituel et le matériel. Ils ne voulaient pas s’occuper de ce monde d’en bas, ils ne voulaient pas combattre à l’image de Josué ou de David.
  • L’analogie avec la chute d’Adam et Eve est vraiment frappante : regardez l’amenée progressive, en partant de « A la vérité, c’est un pays où coulent le lait et le miel » pour arriver à « toute la communauté se disposait à les lapider » en passant par « Nous ne pouvons pas monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous ».

Tout cela pour nous amener en l’an 2021 et venir au point essentiel pour nous aujourd’hui et le point essentiel est :

« Tenons ferme jusqu’à la fin »

Comprenons cette Paracha pour aujourd’hui, faisons très attention les amis, comprenons ce qui se passe, nous sommes à bout touchant tout comme le peuple d’Israël était à bout touchant, la sortie du désert était juste devant. J’ignore combien de temps va durer notre « à bout touchant », mais il est sûr que nous sommes dans la dernière phase de notre ère.

Ils étaient à bout touchant, mais ils ont manqué la dernière étape, avec pour résultat un retour immédiat dans le désert, malgré tout ce qu’ils avaient vécu avec la sortie d’Egypte, tout cela ruiné en quelques instants ! Quel drame !

Les secousses qui sont devant nous, dont nous vivons les prémices depuis environ une année, vont-elles nous faire flancher au dernier moment ?

« Ils sont plus forts que nous ! »

Nous aussi nous allons rencontrer des « plus forts que nous », de plus en plus, alors comment allons-nous réagir à la prochaine secousse, comment allons-nous réagir la prochaine fois qu’il y aura des « plus forts que nous » ?

« Les plus forts que nous » dans les décisions iniques de nos gouvernements,

« Les plus forts que nous » dans notre travail,

« Les plus forts que nous » dans notre famille.

Car plus nous avançons où nous avançons et plus il y aura des « plus forts que nous ».

Oui faisons vraiment attention, soyons sur nos gardes, rejetons la peur, passons une étape à la fois, ne nous projetons surtout pas trop loin, de peur …. d’avoir peur de ce qui vient, oui une étape à la fois, prenons confiance en notre Seigneur, à chaque jour suffit sa peine, nous a dit le Seigneur, un jour à la fois, pas de programme, pas de projets, avançons et tenons ferme un jour à la fois. Soyons humbles, seuls Caleb et Josué étaient prêts, deux sur les douze pour les princes. Les responsables, le peuple ? N’en parlons même pas.

No 13,31 : Mais les hommes qui étaient partis avec lui, dirent : « Nous ne pouvons marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous. »

No 14:4 : Et ils se dirent l’un à l’autre: Nommons un chef et retournons en Égypte.

 Regardez ce revirement de dingues : « Nommons un chef », « Retournons-en Egypte » !!!!

Une réaction de panique totale, une panique qui remets tout en question, alors pour nous, attention ne paniquons surtout pas, ne cédons surtout pas à la panique.

Et nous, où en sommes-nous avec notre Egypte ? Notre Egypte de tous les jours, celle du vrai combat spirituel, celui qui se passe tous les jours dans notre travail, dans notre famille, et aujourd’hui dans les contraintes nouvelles.

Oui il restait un défi, un combat, pour le peuple d’Israël, le Seigneur avait pourtant tout préparé, néanmoins il fallait passer par cette dernière épreuve, ces dernières secousses. Et nous qu’allons-nous faire avec les dernières secousses de notre temps ? Celles qui nous amènent bien au-delà de la terre promise.

Alors cela m’amène à cette prière un peu folle, un peu folle mais tellement nécessaire.

 

Prière

 

J’avais récemment parlé de crier au Seigneur, de hurler même s’il le fallait, cette prière entre assurément dans cette catégorie, il s’agit d’un cri du cœur, d’un cri de vie :

 

  • Seigneur mon Seigneur, au secours !
  • Seigneur au secours, je veux être un guerrier.
  • Seigneur, ne me laisse pas mourir au désert, je t’en supplie, je ne veux pas mourir au désert ! Non, je veux monter avec toi, vaillant, vaillant et glorieux pour toujours.
  • Au secours Seigneur, je veux entrer en terre promise et même au-delà.
  • Je veux être un Caleb, je veux être un Josué, je veux être un guerrier.
  • Je veux être dans la Malkhout, je veux n’avoir peur de rien ni de personne.
  • Je veux entrer la main ferme avec mon Epée, oui, mon Epée, celle qui m’attend depuis si longtemps, oui depuis si longtemps.
  • Je veux entrer avec l’épée flamboyante dans ma main droite que tu fortifies.
  • Je veux entrer avec dans mes yeux le regard de la Malkhout, avec dans mes yeux la lumière de la Malkhout.
  • Je t’en supplie Eternel, donnes-moi les forces de ne pas lâcher au dernier moment, de ne pas lâcher quoi qu’il en coûte.
  • Seigneur, au secours, je ne veux pas lâcher lors des dernières secousses, les dernières secousses, celles qui commencent, celles qui ont commencé, celles qui viennent,
  • Je veux hurler : Rends moi fort, sans limite, pour être dans la Malkhout, la Malkhout pour ceux qui n’ont peur de rien ni de personne, excepté de Toi, excepté de toi, excepté Toi, je le veux Seigneur, je le veux, quel qu’en soit le prix.

 

  • Avec dans mes yeux le regard de la Malkhout, cela aussi je veux le hurler jusqu’au Cieux.

 

Que ces paroles prennent Vie en nous, qu’elles prennent Vie en nous, maintenant.

 

Amen !