Dans la prophétie de Jérémie (8-10-21) l’homme de Dieu dit :
« Je voudrais soulager ma douleur; mon coeur souffre au-dedans de moi. Voici les cris de la fille de mon peuple retentissent sur la terre lointaine : L’Éternel nest-il plus à Sion ? N’a-t-elle plus son roi au milieu delle ? — Pourquoi m’ont-ils irrité par leurs images taillées, par des idoles étrangères ? — La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes par sauvés ! »
On appelle souvent Jérémie le prophète qui pleure. Il avait le coeur brisé parce que la menace du jugement de Dieu était sur son peuple. Jérémie ne voyait pas seulement ce qui est visible, et n’entendait pas seulement ce qui est audible, mais voyait prophétiquement par l’esprit. Ainsi, non seulement tout ce qui était arrivé mais aussi ce qui allait arriver, peinait le coeur de cet homme de Dieu. Il allait y avoir une invasion en Israël; des troupes étrangères allaient entrer et conquérir les Israélites, et les emmener captifs dans une terre lointaine. Ils allaient briser leur vie et briser leur nation — voilà ce qu’ils allaient faire. Ce n’était pas le résultat d’une erreur politique. C’était la conséquence directe de leur vie mauvaise. Jérémie, un homme rempli du Saint Esprit, a été très franc avec les enfants d’Israël.
Il m’est arrivé d’entendre prêcher des gens qui n’avaient pas, à mon sens, le droit de parler aux autres de leurs péchés. Ils le faisaient avec trop denthousiasme, trop peu de tendresse. Mais Jérémie a dit : « Je suis blessé des blessures de la fille de mon peuple ». Jérémie était un homme blessé et il était blessé non à cause de choses le touchant directement. Il était blessé comme une mère pourrait être blessée si son enfant mourait dans ses bras. Elle, physiquement, n’avait aucune blessure. L’enfant avait été frappé, elle l’avait ramassé et, dans un paroxysme de douleur, elle le serre contre son coeur. Elle est blessée de la blessure de son enfant.
Jérémie était blessé de la blessure de son peuple, et donc Jérémie peut me parler, et il peut me parler avec autant de sévérité qu’il le faut ; il peut être aussi franc et honnête que la situation l’exige, je ne lui en voudrais pas, parce qu’un homme qui est blessé de mes blessures, qui souffre de mes douleurs, et s’attriste de ma tristesse, c’est un homme qui m’aime. Et un homme qui m’aime a le droit de me prêcher. Et je ne demanderais pas qu’il me console ou qu’il me parle amicalement ou gentiment. Je demanderais simplement à ce qu’il me dise la vérité.
Jérémie savait que c’étaient les péchés du peuple d’Israël qui allaient causer les choses à venir, la défaite, la division, l’invasion, la captivité, la déportation. Il le savait et il a cité leurs péchés : il disait qu’il y avait de l’idolâtrie. Jahvé avait été parmi eux mais dans leur coeur mauvais, ils se sont détournés du Dieu qu’ils connaissaient pour aller vers les idoles des païens. Ils étaient malhonnêtes entre eux — je n’invente rien, tout est écrit — c’étaient des menteurs, ils n’hésitaient pas à mentir tout en sachant que c’est mal. C’étaient des voleurs, certains d’entre eux; ils commettaient même parfois de meurtres. Il se trouvait parmi eux toutes espèces d’impuretés. Il y avait de la désobéissance arrogante quant à la voix de Dieu. Ils étaient têtus quand ils entendaient la voix de Dieu, et refusaient la correction. Jérémie a prophétiquement entendu ce cri de désolation : « La moisson est passée, l’été est fini — l’été de notre chance est passé — et nous ne sommes pas sauvés ! » Nous sommes loin dans une terre païenne avec nos harpes sur les saules. Dans les pays lointains, ils choisissent la mort plutôt que la vie, a dit l’homme de Dieu. Là, en captivité dans le pays lointain, sans sacrifice, sans prêtres, sans autel, sans prière, sans protection, sans rien …. A Babylone ils n’avaient que d’amers souvenirs, des remords, des regrets inutiles. La profonde détresse de l’âme perdue se retrouve dans ce cri : « La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés ! » C’est l’appel désespéré à l’aide. Ils vivaient, dans la terre lointaine, les conséquences amères mais prévisibles de leur style de vie, de leurs actes.
Vous voyez mes amis, si un homme sait qu’un pont est tombé, et s’il y a pancarte sur pancarte pour avertir que le pont est tombé, et si tout au long de la route il y a des gendarmes faisant des signes de mains avec des drapeaux rouges et qui crient « Attention, le pont est tombé ! » et si un homme poursuit son chemin, délibérément, le sourire aux lèvres, puis tombe jusqu’à la mort, il aurait pu le prévoir, parce que tout était là pour le prévenir.
Sachez mes amis, que nul n’est en enfer par accident, et nul n’est au paradis par accident !
Devenir chrétien sans le vouloir, c’est impossible ! On ne se réveille pas un matin pour s’apercevoir tout-à-coup qu’on est célèbre, et on ne se réveille pas non plus un beau matin pour se retrouver chrétien. On choisit; on prévoit. On peut le savoir, avec la parole de Dieu. Nous savons que deux plus deux font quatre, et donc, si nous voyons deux et deux, nous pouvons prévoir le quatre. Ainsi Israël, dans son cri de remords, de regret intense, aurait pu le prévoir. Ils ne sont pas excusables; ils auraient pu le prévoir. Le chemin qu’ils prenaient leur avait été clairement indiqué, et ils auraient pu l’éviter.
Je voudrais vous faire comprendre ceci : le type de christianisme qu’on prêche aujourd’hui est un christianisme faible, indécis, et efféminé ! Il dit au pécheur qu’il n’est pas en faute, que c’est une maladie. Aujourd’hui, on dit que l’alcoolisme est une maladie, un alcoolique est un homme malade. C’est la seule maladie au monde que je connaisse qu’on doit acheter avec de l’argent. On l’achète et on la boit, volontairement. Mais on dit : « Ne dis pas à l’ivrogne qu’il est coupable, il est malade »; d’une maladie qu’il a bue, intentionnellement sachant quelle en serait la conséquence ! Il aurait pu le prévoir et l’éviter. L’homme en enfer aura ceci à ajouter au poids de sa détresse éternelle, qu’il aurait pu être autre part; si son amour de pécher ne l’avait pas empéché de vouloir être autre part. Telle est l’ironie cynique du péché.
Vous voyez, on ne se rend plus compte de la gravité du pécher aujourd’hui. L’évangéliste moderne n’en parle guère. Il parle beaucoup d’un sauveur pleurnichard, qui les excuse et leur dit « Ne t’inquiète pas de tes péchés, ne t’inquiète pas de tes péchés, je suis mort pour toi sur la croix, je suis mort pour toi sur la croix. » Ce n’est pas là la religion du Nouveau Testament ! Ce n’est pas la religion des prophètes, et ce n’est pas la religion des pères de l’église, et ce n’est pas la religion des réformateurs, et ce n’est pas la religion des missionnaires, ni la religion des grands évangélistes. C’est un christianisme efféminé et coupé à l’eau, et parfumé, qui affiche un Christ pitoyable face devant des gens qui s’en moquent. J’ai entendu un homme dire qu’on passe notre temps à faire manger aux gens ce qu’ils n’ont pas envie de manger. Ce qu’on devrait dire aux gens, c’est que le péché, c’est de leur faute. Vous, si vous péchez, c’est de votre faute. Et si je pêche, moi, j’en suis responsable. Ce n’est pas une excuse que de dire « c’est une maladie », ou « je ne l’ai pas fait exprès, c’est héréditaire, je l’ai hérité de mon grand-père Adam; je n’y puis rien, je suis un pauvre homme, faible. »
L’ironie cynique du péché, c’est que ceux qui nous soutiennent dans le péché ne peuvent plus nous aider quand nous en subissons les conséquences. Ils nous empêchent de voir les conséquences. Ils nous mettent les mains sur les yeux pour nous empécher de voir le bourreau qui arrive, pour qu’on ne voie pas le trou noir dans la colline qui mène vers l’enfer. Les mauvais amis — les mauvais désirs et passions de la terre, les mauvais plaisirs — nous empêchent d’obéir, nous éloignent du droit chemin mais quand on est loin, ils ne peuvent nous empécher d’en subir les conséquences. C’est une affreuse cruauté qui sent le dragon. Une trahison sans coeur de la confiance du pécheur.
Judas Iscariot était dorloté et flatté par les juifs jusqu’à ce qu’il ait vendu le Christ. Mais lorsqu’ils avaient mis les mains sur le Christ, et l’avaient noué de cordes et lui avaient mis les menottes, et que Judas avec un coeur brisé est revenu leur rendre l’argent, ces mêmes pharisiens, hypocrites et flatteurs, qui l’avaient supplié de vendre Jésus en lui offrant de l’or et de l’argent, ces mêmes juifs répondirent : « Que nous importe ? Cela te regarde. »
« Que nous importe ? »
Souviens-toi jeune fille, « Que nous importe ? » sera leur réponse si tu pèche ! Souviens-toi jeune homme, ceux qui te mènent au péché ne sauront pas t’en sortir. Et ceux qui t’y mènent, te diront, quand tu y seras, « Que nous importe ? » C’est la cynique méchanceté de l’enfer — et j’y détecte le souffle du dragon !
Alors, que peut-on tirer de tout cela ? Ceci est une description exacte d’un bon nombre de personnes aujourd’hui, et aussi, je suppose, de certains qui sont parmi nous ici, aujourd’hui. Dimanche dernier, j’ai dit à frère Gray qu’il y avait cinquante personnes, certains qui chantaient, d’autres dans la chorale, et peut-être même enseignant l’école du dimanche, qui auraient dû être là, à genoux, si nous avions obéi à Dieu dimanche dernier, car le Saint Esprit était présent. Je ne fais pas une critique de ceux qui enseignent l’école du dimanche; c’est seulement pour dire que dans toute assemblée de personnes attaquées par le feu de l’enfer, il y aura des blessés, il y aura ceux qui seront vaincus par la chair, le monde, et le diable. Ceci, dis-je, est une description exacte. Il y en a certainement qui savent que le chemin qu’il suivent mène à la perdition. On les a sans doute prévenus, et exhortés, mais ils ont été volontairement aveugles quant à leur fin.
Mais moi personnellement, je ne veux pas que jamais Dieu me dise : « Je t’ai donné l’occasion de le dire à ces gens, mais tu ne l’as pas fait, tu as voulu être un type sympa, tu as voulu être aimé des gens, et tu as refusé de leur dire la vérité. » Je ne veux pas entendre cette chose affreuse en ce jour. Je perdrais tous mes amis plutôt que de l’entendre. Je préférerais vous voir tous me tourner le dos et partir dans une colère froide, plutôt que de vivre ce moment terrible où les cris des hommes et des femmes retentiront, et crieront : « L’été est fini, la moisson est passée », en sachant que moi, je n’aurai pas aidé à les secourir, je n’aurai pas gagné leurs âmes, en les emmenant à Dieu.
Il n’est pas important que vous m’aimiez; ce qui compte, c’est que vous soyez lavés par le sang de l’Agneau, avant qu’il ne soit trop tard. Ce n’est pas important que vous me trouviez sympatique, mais c’est très important que vous rencontriez Dieu, une rencontre qui vous sauvera avant le jour terrible où vous seriez obligés de crier « J’ai laissé passer l’occasion ».
Les quatre saisons de la vie
Je voudrais maintenant parler brièvement des quatre saisons de la vie. Il y a quatre saisons de notre vie devant Dieu. Il y a le printemps, notre enfance et notre jeunesse. C’est un temps beau et merveilleux, le printemps. Après l’hiver si long où la neige a recouvert les champs et les prés, le jardin, les routes et les bois puis le soleil monte doucement et la neige commence à se retirer, comme disait le poète : « La neige se portant mal en haut de la colline déboisée… » Jai toujours aimé cette petite expression; la neige a du mal à résister. Puis le crocus tourne son petit visage souriant et curieux vers le haut pour savoir si l’hiver est fini, puis le bétail perd son poil d’hiver pour en avoir un nouveau. Il n’y a rien de plus lisse au monde que la peau d’un jeune cheval au printemps. Je les ai déjà vus bondir dehors et se coucher et se rouler par terre. Quelqu’un m’a demandé « Qu’est-ce qu’il fait ? » Ne savez-vous pas ? Ils se débarrassent des vieux poils d’hiver. Une étrille et brosse et vous les ferez briller ! Vous connaissez un peu les chevaux ? Moi, j’ai littéralement grandi avec eux et sur eux.
C’est le printemps… Quand un oiseau chante en automne tu te dis, en le regardant « Ah, toi, je te connais ! Je sais où tu vas. Tu es en route vers le sud, pour aller en Floride pour l’hiver. » Mais quand il chante au printemps tu lui dis « Salut, toi, je suis content de te revoir ! » Il y a quelque chose de frais dans le chant des oiseaux au printemps. Il y a quelque chose de merveilleux dans le soleil du printemps beaucoup plus merveilleux que le soleil de l’automne que l’on voit à travers le brouillard et la brûme et qui a une certaine tristesse. Il en est de même dans la vie. On peut tout pardonner à un jeune, justement parce qu’il est jeune. La jeunesse, les premiers jours, les temps de fraîcheur… et la joie. La joie est une des caractéristiques de la jeunesse; d’être joyeux.
Un enfant peut être joyeux pour un rien, même si, pour être réaliste, il faut dire qu’il n’en faut pas d’avantage pour l’attrister ! Mais il peut devenir tout joyeux pour un rien. La jeunesse, mes frères, c’est très beau. C’est le moment des occasions, le moment pour se décider. C’est ainsi dans la vie, il y a une période, pas toujours la même que celle de notre jeunesse physique, mais il y a le printemps de nos occasions le printemps de notre désir où Dieu nous semble bon et le sang du Christ nous semble merveilleux, et où l’on veut connaître Dieu. Et, particulièrement si on est jeune en âge, on n’a pas autant de problèmes à résoudre. On n’est pas aussi cynique, on n’a pas été abattu et trahi jusqu’à ce qu’on ait perdu la foi. Il est merveilleux d’être sauvé jeune. Les statistiques montrent que la plupart de ceux qui sont sauvés, sont sauvés jeunes. Moi, j’avais dix-sept ans à ma conversion.
Puis doucement, le printemps cède à l’été. On n’est jamais sûr quand le printemps est parti et l’été a commencé, mais il finit bien par arriver : c’est la vie mûre. Un homme de vingt ou trente ans, entame l’été de sa vie; le moment est sûrement bon, il a assez de sagesse pour savoir qu’il ne peut pas s’en sortir seul, qu’il a besoin de l’aide d’un autre monde que celui-ci, et tout le dirige vers Christ. Ce qui est triste, c’est que la plupart des gens arrivent à l’été de leur vie mariés, ils ont des obligations par rapport au travail. Ils ont une voiture, des impôts à payer, une assurance, une maison et peut-être deux ou trois enfants. Peut-être une femme qui le pousse à gagner plus. C’est souvent le cas — pas toujours. Ou plutôt, pour être plus juste, souvent ce n’est pas le cas, mais quelquefois si. Mais l’été a commencé et on est trop occupé. « Je sais que je devrais être sauvé, je sais que je devrais être en bonnes relations avec Dieu; mais voilà ! je ne peux même pas aller à l’église le dimanche ! J’ai trop de responsabilités, je ne peux pas me le permettre. Je sais que si je deviens chrétien, je devrai donner la dîme, mais après que le gouvernement canadien a pris vingt-deux pourcent de mon revenu, et que les employés en ont pris une partie, mon bulletin de salaire devient très mince, comment puis-je en donner encore davantage ? » Alors ils laissent passer l’occasion. Comme ils sont nombreux ! Des hommes qui commencent à avoir les temples gris; ils ne sont pas sauvés ! Ils ne se sont jamais donnés à Dieu en total abandon. Ils ne sont pas à lui.
Ils vont à l’église de temps en temps, mais ils ne sont pas à lui. C’est la vie mûre. Il y en a moins qui sont sauvés alors.
Puis vient l’automne, la vie tardive. Ils ont arrêté de se battre; arrivé à l’automne, on ne se débat plus. Tant qu’on s’arrache encore les cheveux gris en espérant que c’en sera la fin, on demeure raisonnablement jeune, mais dès lors qu’on se jette les bras en l’air, et qu’on se dit
« Cela ne sert à rien ! », c’est la vie tardive. Il y en a très peu qui, arrivés à cet âge, n’ont jamais été trahis par leurs amis, ou déçus par ce qu’ils aimaient, très peu qui n’aient jamais été trahis par quelqu’un, très peu. C’est un moment de tristesse. A moins bien-sûr qu’on se livre à l’alcool, aux cartes, aux paris, au jeu. Il n’y a rien de plus pitoyable qu’un vieillard joueur, rien de plus pitoyable.
On peut tout pardonner à un enfant vous savez. Ils peuvent me heurter, me renverser, et je ramasserais mes lunettes du trottoir, et me relèverais, sans même leur parler méchamment. Cette année, je prends le bus, et il y a des écoliers qui y montent. Ils sont gentils, vraiment tout gentils, mais quelle énergie ! Ils vous bousculent, blaguant, riant, se poussant; ils ne veulent aucun mal. Mais quand je vois un vieil homme comme ça, j’ai honte pour lui. Quand je vois un vieil homme qui ricane, et dont la seule raison d’être est son habilité à raconter des histoires, à faire des blagues fades et usées, s’accrochant au dernier fil de sa virilité, qu’il aimerait croire encore valide, mais qui ne l’est pas. Une fatigue, un découragement, et l’approche de l’hiver. Je me demande à combien de personnes je parle ce soir qui sont dans l’automne de leur vie, et qui n’ont jamais rien fait pour Dieu, depuis toutes ces années. Mais oui, tu as donné un peu d’argent, oui, bien-sûr, tu soutiens les missionnaires. Mais au fond de toi, il y a un découragement de la vie, et parfois, à des moments silencieux, tu te demande si la vie en vaut la peine.
Puis c’est l’hiver, la vieillesse. Tout a été dit à propos de la vieillesse. J’ai lu tout ce qu’en ont dit les écrivains classiques, et je suppose que si on est un David, ou un Samuel, un Elie ou un Paul, un Wesley à l’âge de quatre-vingt-trois ans ou un TJ Bach, on peut dire que la vieillesse n’est qu’un inconvénient mineur. Mais sans Christ, c’est une véritable tragédie. Avec Christ, c’est un épi de blé mûr qui attend le moissonneur, mais sans Christ, c’est une tragédie. Très peu de gens viennent à Jésus dans la neige. Dans l’état d’Indiana, j’ai prêché une fois, et après le culte, une femme est descendue à l’autel, et elle a dit qu’elle donnait son coeur au Seigneur, et je n’ai aucune raison de croire que ce ne serait pas une conversion sincère. Je lui ai demandé si elle était déjà venue prier à un autel, et elle a répondu non. Elle avait soixante-neuf ans. Soixante-neuf ans ! Je ne sais pas, je n’ai pas pu la suivre, je devais retourner chez moi, mais j’aime penser que Dieu m’aurait permis ce jour là de tendre la main jusque dans la neige, pour saisir une femme gelée et la sortir par la chaleur et l’amour de Christ, et la sauver de la neige, mais il n’y en a pas beaucoup, mes frères.
Très, très peu se tournent vers Dieu quand ils sont vieux.
Voilà les quatre saisons. Et ils crient « La moisson est finie ». Ils se dépêchent de traverser les saisons de leur vie par le péché. Le péché a jeté sur eux un hiver précoce. Moi, j’ai vu des personnes jeunes en âge, mais qui avaient déjà traversé les quatre saisons de la vie, pas vous ? Je les ai vus. Ils étaient jeunes en âge et sur le calendrier ils étaient encore jeunes, mais dans leur coeur, la neige était déjà tombée. C’est ce qui me peine ces temps-ci. Nos jeunes, si beaux initialement, vont dans le monde, et il faut peu de temps pour qu’ils aient tout vécu, connu toutes les sensations, nerveuses et émotionnelles, qui devraient leur prendre une vie entière; ils traversent tout d’un coup. Et je les vois marcher, débraillés, nerveux, des beatniks moraux. L’hiver est sur eux alors qu’ils sont encore jeunes. Pas un cheveu gris sur la tête, mais la vieillesse dans le coeur. Pas une ride au visage, mais la neige dans l’âme.
C’est là une chose terrible, mes frères. Je ne vous cacherais pas que je mets la faute, moi, tout d’abord sur le diable et le péché, bien-sûr, mais, quant à son expression dans la société humaine, je mets la faute sur ceux qui nous divertissent, ces gens fous d’argent, cupides, amoureux du péché ! Le Canada se bat contre l’influence des États-Unis, et je ne leur en veux pas. Je suis américain, et j’aurais honte de dire du mal de mon pays, mais j’aurais honte aussi d’approuver sa vile propagande ! J’aurais honte d’approuver, ou d’excuser le Sodome qu’on nomme Hollywood, et que toutes les filles du continent tentent d’imiter. Nos filles, imitent les prostituées d’Hollywood ! La radio et la télévision, le théâtre et les films, la littérature vulgaire. Des hommes obscènes et vils, des hommes avec des vers dans l’esprit, et un serpent dans le coeur, s’assoient dans une chambre d’hôtel, et écrivent une histoire répugnante, et elle devient best-seller ! Et si on la condamne, on se précipite pour l’acheter. Et si la police la bannit, ou si on essaye de la censurer, le résultat en est que l’article est épuisée dans les librairies. Telle est la nature humaine !
Tout ceci est arrivé et la moisson est passée, et nos jeunes, jeunes en âges, le visage rayonnant et beaux à voir, sont en train de s’épuiser, s’épuiser. Leur plus grand rêve serait d’être célèbre.
Je suis content que la mère de John Wesley n’ait pas cherché à être célèbre. Je suis content qu’elle n’ait pas eu des caniches à la place de bébés, je suis content qu’elle n’ait pas laissé ceux qu’elle avait chez la nourrice pour aller diriger la ville. Elle a eu dix-sept, si ce n’est pas dix-neuf enfants et John Wesley était numéro dix-sept ! Et Charles Wesley était le quatorzième.
Ces deux anges de Dieu qui ont déployés leurs ailes pour bénir deux continents ! Suzanna Wesley ne voulait qu’être une femme obéissante et une mère aimante. Elle les faisait rentrer, les asseyait et leur enseignait la Parole. Elle n’avait pas une très haute opinion de ce que ça pouvait être d’avoir une carrière. Si elle avait eu une carrière à la place de John Wesley, le monde entier en aurait été plus pauvre, toutes les carrières d’Hollywood ou New York ou Toronto ni toutes les carrières de toutes les femmes du continent aujourd’hui n’auraient pas suffit à compenser pour un homme, John Wesley, numéro dix-sept — dix-sept !
Ils se sont dit : « On va l’appeler John », et ils ne savaient pas ce qu’ils nommaient quand ils l’on nommé John ! Ils ne le savaient pas ! Ils se sont dit « Regarde, regarde-le courir de partout ». C’était un petit coquin. Ils l’appelaient Johnny mais quand il a grandi, ils ont arrêté de l’appeler Johnny et se sont mis à l’appeler John. Il apprendra le grec et l’hébreu, et quand il entendra parler de Téxtigan, il apprendra l’allemand pour pouvoir le traduire en anglais. Il fera le tour du monde sur un vieux cheval, jamais entendu parler d’un avion. Quand il s’éleva en Angleterre, on lui jeta des pierres, des oeufs, des fruits pourris, et des chats morts, tout ce dont on ne voulait pas, on le jetait sur John Wesley, et lui, il a continué à prêcher, et quand il était vieux, l’Angleterre l’a accueilli avec les fanfares. Dieu et lui avaient gagné !
John Wesley, le dix-septième ! Aujourd’hui, on les rend beaux et raffinés, et on leur donne une carrière. Prenez-les, vous ! Moi, je n’en veux pas ! Ils enfantent leurs semblables. Ils vieillissent avant d’être vieux, et meurent intérieurement avant de mourir extérieurement. Longtemps avant que le cercueil ne les prenne, ils sont morts en leur âme. C’est une situation affreuse, affreuse. « La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés ». Oh mon Dieu, comme c’est terrible ! Je vous le dis donc, veillez à ne pas laisser passer l’été de votre désir. Si vous désirez Dieu, je vous en supplie, ne laissez pas passer votre occasion. Elle est à toi, la lumière est sur ton chemin, et peut-être y a-t-il des gens qui prient pour vous. Quoi qu’il en soit, ne laissez pas un hiver précoce se mettre soudain en place sur l’été de votre désir. Venez, venez, ne laissez pas la parole partir, ne tournez pas le dos sur la lumière, venez, pendant que vous le pouvez, venez. Je dis cela aussi bien pour ceux qui ne sont pas sauvés et qui le savent, que pour ceux qui ne sont qu’à moitié sauvés, et qui vivent à la lumière d’un autre chrétien, ce qui revient au même.
Que Dieu vous aide ce soir à chercher sa face.
Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.