MAV: Si c’était ainsi en 1972, qu’en est-il aujourd’hui ? Hélas ! Mais la réponse est toujours d’actualité…

Texte (amplifié) d’un message donné par Luc de Benoit lors de la conférence de jeunes intitulée “REVEIL AUJOURDHUI tenue à l’Institut Biblique “ Emmaus ” à Saint- Légier sur Vevey (Suisse), le Vendredi Saint, 31 mars 1972.

 

I.- Qu’est-ce au fond que le réveil ?

 

 

Nous en parlons beaucoup. Nous sommes conscients que les églises chrétiennes, du moins en Europe, sont dans un état de confusion et de crise profonde. Il semble que jamais, depuis des générations, l’érosion spirituelle n’a été si prononcée et les symptômes d’écroulement interne si tragiques qu’en ce début du dernier tiers du vingtième siècle. Jamais depuis longtemps un réveil n’a été aussi désespérément nécessaire qu’aujourd’hui.

Même les églises et les mouvements évangéliques demeurent relativement impuissants devant la marée montante de l’incrédulité, de l’égoïsme jouisseur et de l’immoralité. Trop souvent, dans les églises et les organisations évangéliques, l’infidélité doctrinale a été remplacée par d’autres formes d’incrédulité et d’endurcissement : l’autosatisfaction, la tiédeur, le sectarisme, le pharisaïsme ou le légalisme, le manque d’amour, les disputes, la jalousie, l’orgueil. Et tout cela n’est pas dû en premier lieu aux mutations sociales rapides ni eu puissant courant de sécularisme à l’extérieur des églises, mais bien à l’apostasie, au manque de spiritualité et au sommeil à l’intérieur des églises, dans le cœur des chrétiens eux-mêmes.

 

Nous savons d’autre part que l’église est composée de gens comme vous et moi. Avant de proclamer la nécessité du réveil pour les autres, le réveil doit commencer par moi. C’est moi qui en ai besoin, et combien ! C’est moi qui peut-être cherche encore le chemin d’une victoire que je n’ai pas encore trouvée.

 

Dans cette recherche du réveil pour nos églises et pour nous-mêmes, nous nous posons des questions. Nous avons raison de nous en poser. Qu’est-ce que le réveil ? Est-ce une bénédiction en premier lieu individuelle, ou un “ effet de masse ”, une action puissante de Dieu sur les foules de chrétiens endormis et de non-croyants, résultant en un mouvement extraordinaire de conversions et de restaurations spirituelles ? Est-ce une grâce souveraine de Dieu, que nous ne pouvons nullement produire par nos propres efforts, ou ne rient-il qu’à notre prière, notre humiliation, notre foi et notre zèle d’obtenir une telle bénédiction ? D’où viennent notre manque de puissance et notre sommeil ? En quoi sommes-nous un obstacle au réveil ? Quelle est notre part ? Quel prix faut- il payer ? Quelles sont les manifestations et les formes authentiques du réveil, par contraste avec ses contrefaçons ? Parmi toutes les tendances qui portent le nom de réveil, quelle est la bonne, la meilleure ?

 

Nous n’avons ni la prétention ni le loisir de répondre en détail à toutes les questions qu’on peut se poser sur le réveil. Notre but est pratique. Nous voulons examiner les questions les plus vitales et les plus fondamentales, sans nous laisser distraire par ce qui est secondaire et périphérique, même si ces problèmes secondaires sont intéressants et actuels. Nous désirons frapper en plein centre de la cible.

 

La question à laquelle nous désirons répondre maintenant est justement la suivante : qu’est-ce qui, dans un réveil authentique, est central, et qu’est-ce qui est secondaire ou périphérique ? Quelle est l’essence et le cœur de tout réveil ? Quel est son “ noyau ” irréductible ? Quel est le dénominateur commun de tout réveil, qu’il soit individuel ou qu’il ait lieu sur une grande échelle, et quelles qu’en soient par ailleurs les circonstances, les formes et les manifestations extérieures ?

 

Nous essayerons d’abord de donner une définition fondamentale du réveil, qui soit applicable à tout réveil authentique.

Ensuite, nous isolerons les éléments centraux suivants: dans tout vrai réveil

  • Dieu intervient dans sa grâce et reprend la place centrale, ceci en Jésus-Christ et par le Saint-Esprit ;
  • l’évangile, la bonne nouvelle, est intensément vécu, approprié et aimé. Cette appropriation toute fraîche de la bonne nouvelle inclut
    • une profonde conviction de péché, débouchant sur la repentance,
    • une profonde conviction sur la réalité du pardon et de la grâce de Dieu, débouchant sur une foi qui vit cette grâce, ainsi que
    • le renouvellement et l’action puissante du Saint-

 

II.- Remarques

 

Avant de procéder plus loin, permettez une ou deux remarques préliminaires, destinées à mieux faire comprendre ce que nous entendons par “ formes diverses ” et par “ contenu permanent ” du réveil. Ceci au moyen d’une comparaison avec la conversion.

 

Certains se convertissent à la manière de l’apôtre Paul, d’une façon soudaine, spectaculaire ou dramatique.

 

D’autres se convertissent comme Timothée. Enseignés depuis leur âge le plus tendre sur les genoux de leur mère chrétienne, leur conversion, dans l’enfance ou au début de l’adolescence, n’a rien de spectaculaire. Elle est l’aboutissement d’un lent cheminement ; et pour tant, elle n’en est pas moins un pas décisif et libérateur, impliquant une véritable nouvelle naissance. Entre l’expérience d’un Paul et celle d’un Timothée, on peut imaginer toutes les nuances possibles quant aux formes diverses et aux circonstances extérieures de la conversion. Mais, quelles que soient ces formes extérieures, si la conversion est authentique, elle aura le même contenu et le même “ noyau ” permanent : un changement décisif de vie, dans la repentance et la foi en Jésus-Christ, et une régénération accompagnée du don du Saint-Esprit.

 

Personne n’a le droit de venir vers vous et de vous déclarer : puisque tu n’as pas fait l’expérience d’une conversion dramatique, où Dieu t’a physiquement prostré dans la poussière pendant une nuit entière, dans le sentiment de ton péché, tu n’as pas passé par une conversion authentique. Le critère d’une vraie conversion, vous le voyez bien, n’est pas : est-ce que tel ou tel phénomène ou circonstance extérieure ont eu lieu ou non ? C’est le fond de l’expérience qui compte, et non la forme. Est-ce que, manifestations particulières ou pas, cette personne a vraiment saisi la grâce de Dieu en Jésus-Christ ?

 

L’application de tout ceci au réveil est évidente. Là aussi, il faut bien distinguer entre formes diverses et contenu permanent. Là aussi, il est dangereux d’élever certaines manifestations “ extérieures au rang de critères d’authenticité, en déclarant : dans tel ou tel réveil, dont j’ai entendu parler ou auquel j’ai participé, les choses se sont passées comme ci et comme ça. Donc, tout réveil doit se dérouler comme ci et comme ça ; autrement il n’est pas authentique. Un tel point de vue peut nous amener à ne pas reconnaître certains vrais réveils, et à nous priver de la grâce.

 

Un second danger nous guette encore, à part celui de confondre formes et fond du réveil : celui de mettre la charrue avant les boeufs, c’est-à-dire les fruits du réveil avant sa source. La nouvelle vie ne peut pas ne pas se traduire par certains fruits visibles. Autrement, ce ne serait pas la vie. Tout réveil produira nécessairement plus d’amour, de joie et de partage fraternel, plus de zèle missionnaire, plus de prière et d’intérêt pour la Parole de Dieu, plus de richesse dans l’action et les dons du Saint-Esprit, etc. Mais nous devons prendre bien garde de ne jamais intervertir l’ordre divin de la grâce.

 

Une comparaison avec la conversion nous aidera encore une fois. La foi sans les œuvres est morte. Si la foi est authentique, elle doit porter des fruits visibles et durables dans les actes. Pourtant, nous ne sommes pas sau- vés par les oeuvres, mais par la foi seule. Le salut n’est pas l’aboutissement et le récompense des œuvres, il en est le point de départ. C’est le salut et le pardon qui rendent possibles les œuvres, qui les rendent acceptables devant Dieu. Mettre la charrue avant les boeufs dans ce domaine, en intervertissant l’ordre de la grâce, c’est commettre une tragique erreur, qui peut avoir des conséquences littéralement mortelles.

 

Nous avons, je l’espère, appris à éviter ce piège dangereux en ce qui concerne le salut tout court et la conversion. Mais l’avons-nous évité jusqu’ici dans notre pensée et dans nos efforts à propos du réveil ? Voyez- vous, une des ruses subtiles du .diable est la suivante. Il nous suggère : produisez les fruits du réveil, et vous aurez le réveil ! Les fruits du réveil, c’est-à-dire : plus de zèle, plus de confession des péchés, plus de prière, plus d’étude de la Bible, plus de sainteté, de consécration, plus de dons spirituels, etc. Allez-y ! Si vous arrivez seulement à produire cela, vous aurez le réveil. Source d’efforts propres et d’immenses déceptions ! Toutes ces choses sont bonnes et excellentes, elles sont nécessaires, elles sont enseignées dans l’Ecriture, elles font partie d’un réveil. Alors ? Une seule chose cloche ; l’ordre, qui n’est pas celui de la grâce, selon l’Ecriture. L’ordre de la grâce est le suivant : le réveil est un libre don de Dieu, tout aussi immérité et tout aussi gratuit que le salut. Ce don gratuit, comme le salut, commence à la croix, et toutes les choses que nous avons mentionnées sont le fruit de ce don gratuit, ceci avant d’être elles-mêmes l’occasion de nouvelles bénédictions.

 

III.- Une définition biblique du réveil

 

Essayons maintenant de donner une définition biblique du réveil.

 

Les termes “ réveil ” ou “ réveiller ” ne sont pas très souvent utilisés dans l’Ecriture dans le sens que nous recherchons. Nous trouvons cependant les passages suivants : Esdr. 1 : 5, où il est question, au terme de l’exil à Babylone, de “ tous ceux dont Dieu réveilla !’esprit ” et qui “ se levèrent pour aller bâtir la maison de l’Eternel à Jérusalem ”. Dans Aggée 1 : 14, toujours au retour da l’exil alors qu’il s’agissait de rebâtir le temple de Jérusalem, nous lisons qu’après le message d’Aggée, “ l’Eternel réveilla l’esprit de Zorobabel,… gouverneur, et l’esprit de Josué,.,. le souverain sacrificateur, et l’esprit de tout le restée du peuple, Ils vinrent, et ils se mirent à l’œuvre dans la maison de l’Eternel des armées, leur Dieu… ” (Notez en passant que dans ces deux derniers passages, c’est Dieu qui est l’auteur du réveil.)

 

Dans le Nouveau Testament, nous rencontrons des textes tels que Ro. 13 . 11 ss : “ Vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, et le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. ” Et dans Eph. 5.14, dans un contexte qui traite aussi de la sanctification, nous lisons l’ordre suivant : “ Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et Christ t’éclairera. ”

Se réveiller, c’est donc sortir de son sommeil. Qui dit réveil, implique automatiquement qu’il y avait précédemment un état de sommeil ou de somnolence. Dans les passages de l’Ancien Testament que nous avons cités, nous voyons que le sommeil signifie l’insensibilité à la parole de Dieu, à ses exigences et à ses promesses. Jusqu’à ce que Dieu ait réveillé l’esprit du peuple et de ses chefs, ils étaient insensibles, ou pas assez sensibles, à la parole de Dieu, à la nécessité de reconstruire le temple, ceci en priorité sur tous leurs autres intérêts, et à la promesse : “ Je suis avec vous ! ” (Ag. 1 : 7-9, 13 b).

Dans les deux passages du N.T., le sommeil est plutôt lié à l’idée de nuit, et de ténèbres spirituelles. Les ténèbres, dans la Bible, sont souvent le symbole du péché, et du refus de laisser la lumière de Dieu pénétrer nos vies et y exposer le péché.

Le réveil, c’est donc la lumière de Dieu qui pénètre et que nous laissons pénétrer dans des ténèbres spirituelles qui n’étaient pas dissipées jusqu’ici, pour y juger le péché et y appliquer sa parfaite grâce.

 

Parfois dans l’Ecriture, le sommeil est aussi celui de la mort. Sortir de ce sommeil, c’est en quelque sorte ressusciter, c’est retrouver la vie après la mort. C’est pourquoi Eph. 5:14, après avoir dit : “ Réveille-toi, toi qui dors ”, ajoute, en guise de précision : “ Relève-toi d’entre les morts, et Christ t’éclairera ”.

Donc, être réveillé, c’est être rendu à la vie, à une vie abondante, c’est être revivifié par la grâce de Dieu, ceci après une période de mort, de misère et d’impuissance spirituelles. C’est d’ailleurs cette idée de renouvellement de la vie qui est à la base du mot anglais désignant le réveil : revival, le don d’une nouvelle vie, une puissante réanimation spirituelle de croyants et d’églises dont la vie spirituelle était en train de s’étioler, de s’éteindre, ou de végéter.

 

Voici quelques-uns des principaux passages où cette réalité de “faire revivre ” est mentionnée.

 

D’abord, sur le plan individuel et personnel : Ps. 119: 25 (et ailleurs dans ce psaume, v. 88, etc.) “ Mon âme est attachée à la poussière : Rends-moi la vie selon ta parole !” Es. 57 : 15, “ Ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint •. J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté, mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits ” (ici le verbe ranimer est exactement le même que dans le Ps. 119: 25 ; on pourrait traduire •. “ afin de rendre, de redonner la vie aux esprits humiliés et aux cœurs contrits ”.)

 

Dieu rend aussi la vie sur le plan plus vaste de son peuple, dans son église ou d’une partie de son peuple.

Par exemple, il faudrait pouvoir relire tout le Psaume 85, qui, avec d’autres, est un psaume de réveil.

Ce psaume commence par le rappel du pardon complet de Dieu, — voilà la base du réveil, la grâce — : “ Tu as pardonné l’iniquité de ton peuple, tu as couvert tous ses péchés ” ;

Puis, sur cette base de la pure grâce de Dieu, vient la prière, dès le v. 5 : “ Rétablis-nous, Dieu de notre salut… Ne nous rendras-tu pas à la vie… ? Eternel, fais nous voir ta bonté, et accorde-nous ton salut ! ”

La fin du psaume anticipe les résultats de cette nouvelle vie, de ce réveil : “ Oui, son salut est près de ceux qui le craignent…

La bonté et la fidélité se rencontrent, La justice et la paix s’embrassent, la fidélité germe de la terre… ”

 

Voyons encore deux textes dans l’A.T. Osée 6 : 1 -3 : Sur la base de la révélation de Dieu comme un Dieu qui pardonne et restaure, le prophète exhorte : “ Venez, retournons à l’Eternel ! Car il a déchiré, mais il nous guérira… Il nous rendra la vie dans deux jours ; le troisième jour il nous relèvera, et nous vivrons devant lui. Connaissons, cherchons à connaître l’Eternel ; il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie de l’arrière-saison qui arrose la terre. ” Et voici la prière d’Habakuk (3 : 2) : “ Eternel, j’ai entendu ce que tu as annoncé, je suis saisi de crainte ! Fais revivre ton oeuvre dons le cours des années, ô Eternel ! Dans le cours des années, manifeste-la ! Mais dans ta colère, souviens toi de tes composions ! ”

 

Bref, le réveil, c’est le don manifeste d’une nouvelle vie.

 

C’est un puissant renouveau de vie, après une période de décadence, de défaite, d’impuissance, d’insensibilité et de mort spirituelles. Ce renouveau manifeste de la vie peut avoir lieu sur le plan personnel, sans nécessairement entraîner de grands mouvements de foule, dans quel cas on parle de réveil personnel ou individuel.

Cette nouvelle vie peut être donnée à l’échelle plus large d’une église ou d’une région, dans quel cas on parle de réveil de l’Eglise, ou de réveil tout court. Il y a réveil dans la mesure où il y a renouveau et renouvellement de la vie, si bien qu’il est difficile de tracer une ligne exacte pour savoir où commence et où finit le réveil.

Mais on réserve d’habitude le terme de “ réveil ” pour désigner une action particulièrement puissante, profonde, évidente et remarquable de Dieu dans une vie, dans des églises ou des mouvements chrétiens.

 

Dans tous les cas, c’est Dieu qui est l’auteur du réveil, et non pas nous. C’est lui qui rend la vie. Mais nous sommes responsables de prendre ses promesses au sérieux, de nous sonder et de le prier en attendant tout de la grâce qu’il aime donner abondamment et gratuitement.

 

Le réveil commence par la grâce de Dieu. Notre responsabilité, c’est de prendre au sérieux cette grâce.

 

IV.- Quel est le Cœur du réveil ?

 

Maintenant posons-nous la question :

 

  • Quel est le coeur du réveil, son noyau irréductible, par contraste avec ce qui est secondaire, périphérique

?

 

  • Et quelle est la source du réveil par contraste avec ce qui n’en est qu’une conséquence, qu’un fruit ?

 

1)            Dans tout réveil authentique, Dieu intervient.

 

Dieu vient. Il rend manifeste sa présence, sa sainteté et sa grâce. Il reprend la place centrale. Plus rien ne compte en face de lui et à part lui, à part sa sainteté et son amour.

“ Saint, saint, SAINT est l’Eternel des armées ! ”

“ Oh, si tu déchirais les cieux, et si te descendais… ” “ Ainsi parle le Très-Haut,

Dont la demeure est éternelle et dont le nom est SAINT :

J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ; Mais je suis avec l’homme contrit et humilié, Afin de rendre la vie aux esprits humiliés,

Afin de rendre la vie aux coeurs contrits. ” (Es. 6 : 3 ; 63 : 19; 57 : 15)

 

Il n’y a pas de réveil sans une manifestation particulièrement claire de la présence et de la puissance de Dieu. Une réalisation intense de sa présence, de la réalité de sa sainteté et de son amour, s’empare des âmes lors d’un réveil. C’est Dieu qui reprend le contrôle et la première place dans son Eglise.

Mais Dieu n’est pas seulement Dieu le Père. Il est le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit. Dieu au centre, la manifestation de sa présence, c’est aussi Jésus-Christ au centre.

C’est la manifestation de la présence de Dieu, de sa sainteté et de son amour en Jésus-Christ, et en Jésus-

Christ crucifié et ressuscité.

“ Dieu, qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dons nos coeurs pour faire resplendir !a connaissance “de la gloire de Dieu sur la face de Christ, ” (II Cor. 4 : 6)

Lorsqu’il y a réveil, les chrétiens réapprennent à connaître Dieu en Jésus-Christ.

Pour eux, “ la connaissance de la gloire de Dieu ” resplendit à nouveau “ sur la face de Christ ”. Christ est au centre, sa croix et son œuvre sont au centre.

Les chrétiens redécouvrent que “ toute la plénitude de la divinité habite… en lui ” et qu’ils ont “ tout pleinement en LUI ” (Col 2 : 9-10).

 

Et Dieu est aussi Dieu le Saint-Esprit.

En période de réveil, l’Esprit de Dieu intervient puissamment. Les circonstances et les manifestations extérieures peuvent varier de cas en cas, car l’Esprit souffle où II veut et comme II veut ; mais dans tout réveil. l’Esprit de Dieu est à l’oeuvre d’une façon puissante et manifeste.

L’oeuvre de l’Esprit, c’est ayant tout de convaincre de péché, ainsi que du fait que toute justice a été accomplie par Jésus-Christ, et que le diable est jugé et vaincu à la croix (Jean 16: 8-11).

Le Saint-Esprit vient, met le doigt sur notre péché, nous en convainc profondément, mais aussitôt après il nous montre Jésus-Christ comme la réponse, comme le seul Sauveur ; il glorifie Jésus-Christ (Jean 16 : 14; 15: 26-27), et nous convainc de la justice parfaite de ce dernier, de la justice qu’on obtient par sa croix et par son sang.

 

Ainsi, les circonstances extérieures peuvent varier, mais à chaque fois, Dieu se manifeste et intervient, Père, Fils et St-Esprit.

 

Dieu en Jésus-Christ par le Saint-Esprit.

 

 

 

  • Deuxièmement, dans tout vrai réveil, l’Evangile, la BONNE Nouvelle, est intensément vécu, appris, approprié et aimé. Ceci non seulement par les nouveaux convertis, mais aussi et d’abord par les chrétiens auparavant tièdes et endormis.

 

La puissance et la réalité de la bonne nouvelle sont redécouvertes, sont connues plus profondément et par expérience. Le réveil, ce ne sont pas seulement des foules du dehors qui se convertissent — ceci, c’est

 

plutôt une des conséquences du réveil — le réveil, c’est d’abord les chrétiens qui réapprennent l’Evangile.

 

C’est des chrétiens qui portent tous une plaque bleue sur le dos, avec un gros “ L ” inscrit dessus (apprentis conducteurs en Suisse), “ L ”, c’est-à-dire élève à l’école de l’Evangile, apprenti en grâce, disciple qui assimile concrètement ce qu’est l’infinie puissance et richesse de la faveur imméritée de Dieu en Jésus-Christ.

Ce “ L ” nous accompagnera jusqu’à notre mort !

 

Le réveil ne nous apporte pas autre chose que l’Evangile et la puissance de salut déjà connus à la conversion.

Il nous accorde la même chose, mais tout à nouveau, et plus profondément.

 

 

Le secret du réveil de la vie chrétienne est le même que le secret de cette vie chrétienne tout court. Je n’ai pas besoin d’un autre salut que celui qui m’a déjà été offert et donné en Jésus-Christ crucifié lors de ma conversion. J’ai besoin du même salut, mais renouvelé et puissamment approfondi.

 

C’est ce salut, ce Sauveur que Dieu me donne et me redonne lorsqu’il me réveille. Le réveil, c’est la redécouverte de la grâce, la redécouverte d’un Dieu qui pardonne et qui donne librement tous ses dons.

 

Réapprendre l’Evangile, en vivre de nouveau et concrètement toute sa profondeur, cela implique les réalités suivantes :

 

a). Cela implique une conviction profonde et renouvelée de péché, et d’abord, de nos péchés de chrétiens, de ce péché, de ces péchés, qui nous paraissaient justement peu graves et insignifiants auparavant.

 

Tout d’un coup, devant Dieu, devant Christ devant la croix, j’en deviens profondément sensible. Je réalise mieux l’abîme de péché qui demeure encore en moi. Le Saint-Esprit me dévoile des péchés précis, qui empêchaient jusqu’ici l’œuvre de Dieu de progresser en moi et autour de moi.

 

Je réalise soudain que mes efforts les plus sincères pour obéir à Dieu, pour témoigner et pour servir Jésus- Christ, que mon zèle le plus grand et mes réalisations les meilleures, que tout cela, à part le sang de Jésus-Christ qui me purifie et son Esprit qui m’est donné, est comme un paquet de chiffons sales et repoussants aux yeux de Dieu.

Esaïe, devant la vision de l’infinie sainteté de l’Eternel, s’écrie : “ Malheur a moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées ” (Es. 6:5).

Esaïe s’inclut donc quand il s’écrie plus tard, au chapitre 64 : 5 : “ Nous sommes tous comme des impurs », et toute notre justice est comme un vêtement souillé…

  1. 6 Il n’y a personne qui invoque ton nom, qui se réveille pour s’attacher à toi. ”

 

Dans une telle situation, tous nos efforts propres sont réduits à néant. De même que Paul écrit dans les Romains concernant le salut : “ Tous ont péché… nul ne cherche Dieu, il ne reste que la pure grâce de Dieu envers le pécheur, et cette grâce, Dieu l’offre librement à la foi et la fait abonder en Jésus-Christ ” Ro. 3 : 9-30 , de même Esaïe déclare: “ Toute notre justice est comme un vêtement souillé… il n’y a personne qui se réveille pour s’attacher à toi ”

Ainsi, il ne reste plus que la seule grâce de Dieu envers le chrétien pécheur, et cette grâce, Dieu la donne et la fait abonder en Jésus-Christ.

Dans ses prières, Esaïe ne fait plus appel qu’à cette pure grâce de Dieu, à cause de son grand nom (Es. 64 .

7-11) .

 

 

Voyez-vous, c’est par là qu’il faut commencer, qu’il faut recommencer et toujours revenir : à la fin de nos efforts propres.

 

Il faut revenir à l’admission et à la confession : Seigneur, comme chrétien, comme jeune engagé à témoigner de toi et à te servir, je n’ai rien à moi, sinon mon péché. Sans rien à moi. Agneau de Dieu, e viens, je reviens à la source où tout péché est purifié, à la croix.

 

 

  • A qui la faute ?
  • Pourquoi ne vivons-nous pas le réveil ?
  • Pourquoi y a-t-il si peu de bénédictions et tant de défaites ?
  • Manque-t-il quelque chose à ce que Dieu nous offre ?

 

  • Le “ nœud ” se trouve-t-il du côté de Dieu, de Christ, du Saint-Esprit ?
  • Christ ne serait-il pas la plénitude, toute la plénitude de Dieu pour nous ?
  • Sa victoire serait-elle imparfaite ?
  • Est-il impuissant à nous délivrer ?
  • Ou bien l’obstacle se trouve-t-il de notre côté ?

 

Poser ces questions, c’est y répondre.

 

L’obstacle vient de nous, et il a pour nom le péché, le contentement de nous-mêmes, alors que nous sommes “ pauvres, misérables, aveugles et nus ”.

 

C’est le péché qui attriste le Saint-Esprit et qui entrave son œuvre en nous.

Entre autres, ce sont ces péchés qui ne nous paraissaient pas si graves jusqu’ici, que nous traitions souvent comme sans grande importance : dissensions, jalousie et médisance entre chrétiens et serviteurs de Dieu, ingratitude, manque d’amour, incrédulité, négligence de la grâce de Dieu et de ses moyens de grâce : Parole de Dieu, prière, communion fraternelle , négligence envers les membres de notre famille et nos voisins ; orgueil, envie et jalousie, légèreté, esprit profane, hypocrisie, mensonge, impureté, interdits et chutes de toutes sortes.

 

Nous n’avons aucune solution contre ces péchés, absolument aucune, sauf la croix de Jésus-Christ.

Point de réponse, sauf un retour à la croix, avec un coeur contrit et humilié, qui dit sur son péché la même chose que ce qu’en dit Dieu. Car c’est cela le sens fondamental du mot “ confesser ” dans le N.T. : Dire sur mon péché la même chose que ce que Dieu en dit ; ne plus rien attendre de mes propres efforts, mais tout attendre du don gratuit de Dieu au Calvaire et à travers le Calvaire.

 

Il ne s’agit pas de chercher “ la petite bête ” en dénichant à tout prix, dans quelque recoin de notre cœur, des péchés ou interdits dont nous n’avions jusqu’ici aucune conscience.

Non, il ne s’agit pas de chercher “ la petite bête ”. La “ grosse bête ” est là tout le temps!

Nous n’avons pas besoin de noircir notre coeur, d’y faire la chasse aux sorcières ou aux démons, pour ensuite trouver de quoi apporter à la croix et enfin obtenir la victoire.

 

Comme chrétiens, nous sommes pécheurs. Toute notre justice et tout notre service, sans la croix sont comme un abominable vêtement souillé, aux yeux du Dieu trois fois saint, dont les yeux sont trop purs pour voir le mal.

 

La victoire ne s’obtient pas en allant plus loin que la croix, comme si nous n’avions plus besoin d’y revenir, mais justement en y revenant, en y restant.

C’est la notre place. Voilà le lieu de la victoire et du réveil ! La croix est la source, le lieu de passage obligé de toutes les autres bénédictions de Dieu.

 

Là nos péchés sont non seulement effaces, mais leur force vive est “ mise a mort ” (1Ro. 8 13b).

C’est là que le barrage de notre péché, qui retient les fleuves d’eau vive, est sans cesse détruit et nettoyé.

 

Notons que ce n’est pas une technique de repentance qui peut nous accorder la victoire. Une telle technique serait encore une forme subtile d’effort propre.

 

Ce qu’il nous faut, c’est cette conjonction du sacrifice efficace de Christ avec un cœur brisé et croyant, touché par la grâce de Dieu.

 

 

Où est la justification biblique de ce que nous venons de souligner ?

 

Nous n’avons que l’embarras du choix. Partout où des églises de l’âge apostolique connaissaient des problèmes, avaient besoin d’être renouvelées, visitées et gardées de fausses pistes, les auteurs du N.T. les ont ramenées on ne peut plus clairement à Jésus-Christ, et à Jésus-Christ crucifié.

 

Prenons les Corinthiens.

 

Ils avaient été “ comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance ” de sorte qu’il ne leur manquait “ aucun charisme ” (I Co. 1 : 5-7). Et pourtant leur église connaissait les plus graves problèmes : divisions, immoralité sexuelle, procès entre frères, abus de la liberté chrétienne, participation indigne à la Sainte Cène et autres désordres et hérésies.

De quoi avaient-ils besoin ?

De charismes ? Ils les avaient tous reçus, et abondamment.

Du baptême du Saint-Esprit ? Paul déclare qu’ils ont tous été baptisés dans ce seul Esprit (I Co. 12 : 13). Leur danger suprême, c’était de rendre vaine la croix de Jésus-Christ (cf. I Co. 1 : 17 ; 15 : 2-4), et Paul a

 

dû leur rappeler la nature et le centre de l’Evangile : “… pas autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ” (1 Co. 2 : 4). “ Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que vous deveniez en lui justice de Dieu ” (ll Co. 5:21) “ Je vous ai fiancés à un seul époux… Je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ ” (II Co. 11 : 2-3).

 

Et les Galates ?

 

Les Galates tentés de se soumettre à des rites de la loi, comme la circoncision, pour parfaire et assurer leur salut, que leur écrit Paul ?

“ O Galates dépourvus de sens ! Qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ? ” (Gal. 3 : 1 ).

“ J’ai été crucifié avec Christ… ” 2 : 20).

“ Loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ” (6 : 14).

 

 

Et les Colossiens ?

 

Quant aux Colossiens, tentés d’ajouter à Christ la philosophie, les préceptes, l’ascétisme ou un culte des anges, Paul rappelle que la réconciliation parfaite, la seule qu’il puisse y avoir, a été accomplie “ par le sang de sa croix ” (Col. 1 : 2).

En Christ habite “ toute plénitude ” et “ vous avez tout pleinement en lui ” ; “ unis à lui, vous êtes comblés ” (1 : 19 ; 2 : 9-10).

“ Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui ” (2 : 6).

 

Ce qui veut dire entre autres : de même que le passage obligé pour se convertir à Christ, c’est la croix, la repentance devant la croix, le chemin obligé de la marche chrétienne quotidienne, c’est encore la croix. Vous avez reçu Christ à la croix. Marchez en lui à l’ombre de la croix.

 

 

 

Les Hébreux

 

Aux Hébreux, tentés de retourner en arrière, c’est la supériorité et la perfection de la personne et du sacrifice de Christ qui sont rappelés en détail. Il est parfait. Son sacrifice est unique, parfait et entièrement efficace. Le début comme la suite de la vie chrétienne, comparée à une course, dépend de ce seul Sauveur et de ce seul sacrifice.

“ Rejetons .. le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance, fixant les regards sur Jésus, qui … a souffert la croix … et s’est assis à la droite du trône de Dieu ” (Héb. 12 : 1-2).

 

 

 

Les églises d’Asie

 

Aux églises de l’Apocalypse, que dit le Christ ressuscité ? Repens-toi ! Reviens où tu étais avant ! A la croix.

 

 

On pourrait continuer cette démonstration à travers pratiquement tous les livres du N.T. !

 

Quels que soient les autres fruits ou les circonstances extérieures du réveil, qui peuvent varier, voilà le passage obligé, le seul chemin pour vous et pour moi.

Si nous cherchons autre chose, ou si nous voulons les fruits du réveil sans passer et repasser par le Calvaire, nous ne connaîtrons pas le véritable réveil.

À SUIVRE

Vivre le réveil, c’est vivre l’Evangile de la Croix.

 

 

b). Plus que cela, c’est vivre l’Evangile de la GRACE.

 

Quand on redécouvre l’Evangile, on n’est pas seulement convaincu de péché, mais on est aussi convaincu de grâce.

 

La croix n’est pas seulement un lieu d’humiliation, mais un lieu de grâce, de pardon.

 

Là où le péché a abondé, la grâce surabonde.

 

  • De même que quand nous sommes venus la première fois à Jésus-Christ, nous nous sommes non seulement humiliés, mais nous avons découvert la REALITE du PARDON et de la GRACE de Dieu, nous accueillant tels que nous sommes, nous purifiant complètement, nous revêtant de la victoire et de la justice parfaite de Jésus-Christ, nous ressuscitant spirituellement, nous comblant de faveurs et de dons immérités,
  • de même, comme chrétiens, nous avons à redécouvrir la grâce, à être convaincus de grâce et de pardon, et à en être dans un sens encore plus convaincus que de péché.

 

Car le péché est englouti dans la victoire de la croix.

 

Le Saint-Esprit a pour tâche de convaincre non seulement de péché, mais encore de justice, c’est-à-dire de la justice parfaite que Christ a accomplie et obtenue pour nous en allant au Père, à travers la croix, suivie de la résurrection et de l’ascension (Jean 16: 8-11).

 

Quelqu’un a écrit : “ L’église s’humilie sans cesse, mais ne se repent pas ”.

 

  • Es-tu un de ces chrétiens qui s’humilie sans cesse de ses péchés et de ses insuffisances, et qui ne connaît pas cette repentante qui débouche sur la joie du salut et du plein pardon, du plein pardon des péchés et des misères de chrétiens?
  • Vis-tu l’Evangile comme une bonne nouvelle pour toi aujourd’hui, dans ta misère ?

Tous les dons de Dieu te sont librement et abondamment garantis à travers le sacrifice du Calvaire !

  • Vis-tu cela ?
  • Oses-tu croire ou plein pardon et à ses conséquences ?

Si oui, dans la même mesure, tu connaîtras le réveil personnel.

 

  • Ou es-tu de ceux qui viennent au pied de la croix avec leurs fardeaux, qui se lamentent et se frappent la poitrine devant la croix, puis repartent sans s’être déchargés, pour vivre des vies plus découragées, frustrées et vaincues que jamais?

 

Qu’est-ce qui brise le cercle vicieux de ma défaite ? La bonne nouvelle de la grâce de Dieu ! Envers moi, chrétien misérable et vaincu, Dieu est un Dieu qui pardonne, qui continue à pardonner.

Le sang de Jésus-Christ continue à me purifier de tout péché. Dieu me donne et me renouvelle tout avec son pardon. Des fleuves d’eau vive !

 

Voici comme un homme de Dieu a exprimé cette vérité (citation de Stanley Jones) :

 

“ Beaucoup de prédicateurs insistent sur une conscience du péché qui paralyse, au lieu de nous rendre conscients du Fils qui affranchit. ”

“ Dans la vie chrétienne, nous n’avançons pas vers une victoire possible, mais à partir d’une victoire déjà remportée au Calvaire.

Vous ne commencez pas au bas de l’échelle pour grimper jusqu’à ce sommet où la communion avec Dieu est possible. Ça, ce n’est pas l’Evangile. Jésus vous rencontre au bas de l’échelle et vous transporte ou sommet. Car il est venu pour sauver des pécheurs.

Ça, c’est l’Evangile. Il y a de l’espoir pour vous, quel encouragement ! L’insistance est au bon endroit : sur la puissance de Dieu et non sur la faiblesse de l’homme ”.

 

Encore une fois, c’est l’Evangile redécouvert pour moi, aujourd’hui, chaque jour tel que je suis : non pas remporter la victoire, mais entrer en jouissance de la victoire déjà remportée à la croix.

 

Plus que cela, il ne s’agit pas d’entrer en jouissance d’une victoire dont je n’ai encore jamais joui, mais dont la jouissance m’a déjà été donnée.

 

La victoire de la croix est non seulement pour moi, mais à moi. Car “ j’ai été crucifié avec Christ ”.

Cela ne veut pas dire que je n’ai plus de péché, mais que chaque fois que je reviens au Calvaire, je découvre pour ainsi dire que mon nom est gravé sur le bois de la croix, que ma place et ma victoire et mon pardon m’attendaient déjà.

 

Il n’y a plus qu’à les saisir activement avec les mains vides et reconnaissantes de la foi.

 

L’histoire de Mephiboscheth, dans II Sa. 9, est une illustration de la grâce. Ce fils de Jonathan, homme misérable et infirme des deux pieds, survivant d’une maison ennemie de David, la maison de Saul, est accueilli à la table du roi, tous les jours, comme un des fils de David, par une faveur imméritée.

Cette table abondamment garnie, dressée tous les jours, cette présence et cet amour du roi David sont une image de la grâce. Ce qui est merveilleux, c’est que même si Mephiboschefh s’absentait et se privait un jour de la table du roi, sa place n’en était pas moins mise, et l’attendait.

De même, quand vous vous privez de la grâce de la croix, votre place de pardon, de victoire, et d’abondance à l’ombre de cette croix reste mise. Elle y est mise pour vous maintenant ! Votre nom est comme gravé sur la croix, indiquant où il faut retourner pour retrouver et rentrer à nouveau en jouissance de la victoire que Christ a déjà remportée pour vous.

 

Cette victoire, cette joie, cette appropriation toute fraîche et émerveillée de l’évangile, du pardon déjà

accompli, c’est une caractéristique du réveil.

 

 

c). Un dernier point. Il s’agit d’un aspect important de l’Evangile qui est redécouvert et vécu plus profondément dans le réveil : le renouvellement et l’action puissante du Saint-Esprit en nous.

 

Voyez-vous, il n’y a pas de concurrence entre la prédication du Calvaire et le message de la Pentecôte. Il ne devrait pas y en avoir. L’Evangile, c’est la croix, la résurrection et la Pentecôte. La Bonne Nouvelle ne se limite pas à un de ces aspects seulement, mais les englobe tous.

 

La plénitude de l’expérience de la croix débouche sur la plénitude de l’expérience de la Pentecôte.

 

Mais attention, et c’est là ce que je désire fortement souligner, il faut respecter l’ordre de la grâce, selon l’Ecriture.

 

L’ordre mort(1) — résurrection(2) n’est pas seulement l’ordre chronologique de Vendredi Saint et de Pâques ; c’est aussi l’ordre spirituel de notre propre expérience, qu’on ne saurait renverser.

 

Nous ne pouvons pas ressusciter avec Christ si nous ne sommes au préalable morts avec Christ.

 

De même, l’ordre Calvaire — Pentecôte n’est pas seulement l’ordre chronologique que nous rapportent les Evangiles et les Actes.

C’est l’ordre non réversible de toute expérience chrétienne authentique.

 

  • C’est l’ordre à la

 

Pierre, à la Pentecôte, proclame : “ Repentez-vous … pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit ” (Ac. 2 : 38).

D’abord la repentance et le pardon, qui font place à l’Esprit.

Dans la mesure où le Saint-Esprit est répandu et déploie sa puissance avant la repentance, c’est en vue d’amener les hommes à la repentance et à cette croix. Tous ne se repentent pas. Mais s’ils ne le font pas, même les manifestations les plus surnaturelles de la puissance du Saint-Esprit parmi eux ne leur serviront de rien et ne les empêcheront pas d’être éternellement perdus.

L’Esprit est descendu sur les disciples avant que Pierre ne dise “ repentez-vous, ” et la foule a été saisie par cette manifestation de puissance. Mais les trois mille n’ont reçu eux-mêmes le Saint-Esprit qu’après s’être repentis.

 

Leur repentance a produit deux résultats, le “ pardon des péchés ” et le “ don du Saint-Esprit ”.

 

  • L’ordre est encore le même pour le réveil et pour la marche chrétienne

 

Pourquoi ? Parce que le Saint-Esprit ne cohabite pas avec le péché, si ce dernier n’est pas constamment mis à mort par la repentance.

Tout péché non reconnu et confessé attriste l’Esprit et entrave son oeuvre en nous (Eph. 4 : 30).

 

Les dons de l’Esprit, sans un cœur constamment retrempé dans la victoire du Calvaire, sont comme un torrent d’eau vive jailli du rocher brisé dans le désert : ce torrent finit par se disperser dans les sables et par perdre sa puissance de vie s’il n’est pas renouvelé continuellement par un contact constant avec sa source.

 

La source, c’est la croix, c’est Christ qui s’est livré lui-même pour moi.

 

Le torrent, les fleuves d’eau vive promis sont le produit de la source : “ Celui qui croit en moi (celui qui continue à croire en moi, c’est un présent), des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Jésus dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui… ” (Jn 7 : 38-39).

 

La source de l’Esprit, de l’eau vive, c’est Jésus crucifié et glorifié.

 

Boire, continuer à boire, dans un présent continuel, à Christ crucifié et glorifié.

 

Christ est le rocher brisé qui nous suit dans le désert de notre vie et le transforme en un lieu plein de sources (cf. I Co. 10 : 4).

 

Souvent nous suivons les méandres du torrent d’eau vive, au lieu de rester à sa source.

Les méandres, suivant la pente et la situation de l’endroit où nous nous trouvons dans le “ désert ”, ce sont les circonstances et les manifestations extérieures de la vie et du réveil, qui peuvent varier dans leur distribution et dans leur détail d’une fois à l’autre.

Les “ méandres ” ne font pas partie de l’essence du réveil.

Ne nous étonnons pas si elles ne reproduisent pas exactement le même itinéraire d’une fois à l’autre.

 

L’important, c’est de rester à la source. C’est de ne pas se disputer à la source, ou encore pire, en aval du torrent, loin de la source, en disant : voici la courbe typique du torrent charismatique, voilà la pente idéale du réveil d’Afrique Orientale, etc.

 

Non, la seule question qui compte est celle-ci : sommes-nous à la source ? Et buvons-nous ?

Tout le reste prendra soin de lui-même.

 

Le torrent sort de la source, et non la source du torrent.

 

Ainsi, n’allons pas à la Pentecôte pour recevoir l’Esprit tout à nouveau sans aller d’abord au Calvaire pour être purifiés tout à nouveau par le sang de Jésus.

Journellement, nous recevons la Pentecôte à travers le Calvaire. La Pentecôte non sans le Calvaire. Le Calvaire et la Pentecôte.

Mais si nous cherchons l’Esprit en croyant avoir dépassé le stade du Calvaire, il nous renverra à la croix en disant : Fais mourir les actions du corps ; c’est pour cela que moi, l’Esprit, je suis là, pour te faire faire mourir ces péchés à la croix, par la repentance (Rom. 8 : 13).

 

Dans la mesure où nous recherchons et accueillons la puissance et les dons du Saint-Esprit sans accueillir en même temps son ministère de conviction et de mortification, notre vie chrétienne sera déséquilibrée. Ses dons, même surnaturels, n’empêcheront pas notre misère spirituelle, comme dans le cas de bien des chrétiens corinthiens.

 

Mais dans la mesure où nous laissons le Saint-Esprit nous ramener au Calvaire et à Christ aussi souvent que c’est nécessaire, il pourra nous remplir plus entièrement.

Alors nous connaîtrons que nous avons véritablement tout pleinement en Christ. Aucun charisme ne sera déplacé ou méprisé.

Nous puiserons avec foi et avec joie dans les dons que le Seigneur nous a destinés comme il l’a voulu. Chaque merveilleuse expérience, chaque nouvelle mesure de puissance, chaque direction du Seigneur,

chaque exaucement et chaque don sera perçu comme ce qu’il est en réalité : un don de grâce rendu possible uniquement, mais parfaitement, sur la base du don de grâce ou charisme suprême, celui de Christ crucifié et ressuscité pour nous (cf. Rom. 5 : 15-16 et 6 : 23, où le terme grec charisma est utilisé).

 

Et s’il nous manque un don quelconque ou si nous avons besoin de quoi que ce soit, nous n’essayerons plus de le produire par nos pieux efforts.

 

Nous confesserons simplement à Dieu ce qui nous manque, et nous lui demanderons dans la foi l’équipement spirituel dont nous avons besoin. Il nous le donnera “ simplement et sans reproches ”. Quel salut glorieux !

 

 

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Voilà donc l’essence du réveil, son noyau irréductible : l’intervention de Dieu, qui reprend la première place, en Jésus-Christ et par le Saint-Esprit.

 

Dieu réglant une fois de plus, dans sa faveur imméritée, notre péché de chrétiens, en nous attirant de nouveau à la source, Jésus-Christ crucifié et glorifié.

 

Tout le reste en dépend.

 

Quand Dieu intervient et que la Bonne Nouvelle de sa grâce est vécue et profondément redécouverte, par le Saint-Esprit, alors en quelques semaines, voire en quelques jours ou en quelques heures, il se fait plus de travail dans les coeurs qu’en des années de ministère auparavant.

 

 

Les chrétiens, réveillés, font de nouveau envie aux non-chrétiens, qui cherchent à connaître leur secret et se convertissent nombreux.

 

L’Eglise redevient vraiment l’Eglise, comme celle des premiers jours.

 

  • Le zèle pour l’étude des Ecritures,
  • la joie et
  • la réalité de la communion fraternelle,
  • les prières,
  • la fraction du pain de la Cène qui retrouve tout son sens,
  • le témoignage et
  • l’évangélisation conquérante,
  • le désintéressement et
  • le partage matériel,
  • les restitutions et les réconciliations,
  • le règlement visible de problèmes sociaux dans la région où a éclaté le réveil, tout cela coule de source !

 

Voici une dernière illustration, en plus de celle du rocher dans le désert : la croix de Jésus-Christ, et la flamme du Saint-Esprit, avec toute sa puissance et ses fruits.

Le St-Esprit nous amène à la fois au pied de cette croix et part de la base de la croix.

 

Il ne dépend pas de nous de provoquer un réveil sur une grande échelle où, comme et quand nous le voulons. Cela dépend de la souveraineté de Dieu.

Nous ne pouvons que le lui demander avec foi dans la prière, dans l’assurance qu’il répondra où, quand et comme lui le veut.

 

Mais il y a une chose qui est à notre portée maintenant. C’est de nous courber, et de boire. Alors, le réveil aura déjà commencé en nous !

 

Luc de BENOIT.