Le Seigneur Jésus a dit “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive” (Luc 9/23), et en parlant ainsi, Il était lui-même fidèle au principe.

 

Le fait que la croix est quelque chose que l’on a accepté, ou en quoi on est entré une fois pour toutes reste vrai; c’est la crise dans laquelle nous disons : Seigneur, j’accepte une fois pour toutes ce que signifie la croix ! Mais nous verrons ensuite que, après la crise, la crise définitive, nous aurons à consentir à la croix, de jour en jour; et l’œuvre de la croix s’accomplit par ces afflictions et ces souffrances, par lesquelles le Seigneur permet que son peuple soit frappé. Dans sa souveraineté, il nous a mis dans une situation difficile, un foyer, un travail, un état physique difficiles, ou encore des rapports difficiles avec quelque proche.

Bien aimés, c’est précisément l’œuvre de la croix qui s’accomplit dans notre propre expérience, afin d’ouvrir la voie pour que le Seigneur Jésus ait une place plus grande. Cela doit frayer un chemin pour sa patience, pour l’endurance de Christ, pour l’amour de Christ. Cela ouvrira un chemin pour lui — et nous n’aurons pas à nous mettre à genoux chaque matin pour lui demander : Oh ! Seigneur, fais-moi sortir de cette maison, fais-moi sortir de ce travail, tire-moi de cette difficulté !

Non, nous devrons lui dire : Seigneur, si c’est cela l’expression de la croix pour moi aujourd’hui, je l’accepte aujourd’hui !

Nous trouverons qu’il y a de la force à considérer la situation de cette manière; il y a la victoire, et la coopération du Seigneur; et il y aura du fruit, pour remplacer la stérilité.

C’est dans ce sens que le Seigneur était fidèle au principe, en montrant la croix comme une expérience journalière.

“Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple” (Luc 14/27). Il ne peut être l’un de ceux que j’enseigne, l’un de ceux qui apprennent de moi, qui m’apprennent !

C’est ainsi que l’acceptation de cette difficulté, quelle qu’elle soit et de jour en jour, est la marche même par laquelle j’apprends Christ. Et c’est le chemin de la lumière, la lumière de la vie. C’est arriver à connaître, arriver à voir, arriver à la plénitude. Vous et moi, nous ne pourrons jamais ni voir, ni connaître, en dehors de la croix. La croix doit débarrasser le terrain de cette vie naturelle. Le Seigneur sait ce que nous ferions, s’il nous enlevait chaque jour la croix : ce ne serait pas pour notre bien. Cela libérerait aussitôt la voie pour l’essor de notre vie naturelle. Nous pouvons observer cela, lorsque les hommes commencent à avoir un peu de soulagement dans leurs épreuves ! Comme ils laissent tomber leur fardeau ! Ils se dressent sur une sorte de piédestal pour nous regarder de haut : nous avons tort, ils ont raison. L’orgueil, l’amour-propre, tout réapparaît. Est-ce bien ?

Que dirons-nous donc de Paul ? Je regarde Paul comme un géant, un géant spirituel. Nous sommes spirituellement des marionnettes à côté de cet homme; et cependant, bien-aimés, tout géant spirituel qu’il ait été, Paul confesse humblement que le Seigneur lui a envoyé un messager de satan pour le souffleter, une écharde dans la chair, de peur qu’il ne s’exalte outre mesure. Oui, les géants spirituels peuvent s’exalter, si le Seigneur n’y veille et ne prenne des précautions. Et afin de garder ouvert et clair le chemin de cette grande révélation, afin qu’elle grandisse et grandisse encore, le Seigneur dit : “Paul, il faut que je te maintienne très bas, sous beaucoup de limitations, c’est le seul chemin; dès que tu commencerais à t’élever, Paul, tu limiterais la lumière, tu ruinerais la révélation”.

Oui, c’est le principe. La lumière de la vie. C’est sa vie et c’est ainsi que l’apôtre dit encore :

“Nous portons toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps” (2 Cor. 4/10).

Considérons encore le but de Dieu : la lumière, la gloire, la plénitude, entrant en nous. Tout est en Christ. La mesure de la lumière, la mesure de la gloire, ce sera la mesure de Christ en nous; et la mesure de Christ dépendra entièrement de la place que le Seigneur pourra trouver pour Lui-Même en nous. Or, pour que la place soit faite pour lui, il nous faudra arriver au point où la mise de côté absolue de notre vie personnelle aura été accomplie; et cela demande toute une vie. Mais que Dieu soit béni ! Il y a le point suprême et glorieux, lorsqu’il viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru. Oh, puisse quelque chose de la lumière de cette gloire tomber dans nos cœurs, pour nous fortifier  maintenant, dans le chemin, pour encourager nos cœurs à avancer dans la connaissance de son Fils, pour l’amour de son nom.

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