« Je veux dire, juste pour un moment, réfléchissez à ça. Il est impossible de faire signer des leaders musulmans français pour s’opposer à l’antisémitisme, qui est la plus ancienne haine historique » – Fiyaz Mughal*.
Les dirigeants musulmans français ont tous refusé de signer une déclaration commune avec leurs homologues juifs condamnant l’antisémitisme et la haine anti-musulmane, selon l’activiste britannique à l’origine d’une campagne interconfessionnelle qui s’est déroulée avec succès au Royaume-Uni, et les médias français sont restés d’une discrétion exemplaire sur cet échec.
J’imagine que l’occultation de cette importante découverte – ou confirmation – par mes confrères journalistes n’est pas seulement destinée à ne pas apporter d’eau au moulin de l’extrême droite. La raison plus profonde est sans doute que l’information ne cadre pas avec le mantra que l’islam est une religion tolérante d’amour et de paix. Et encore moins avec le narratif culpabilisateur de la gauche, un narratif si simpliste que s’il venait de la droite, les mêmes parleraient de populisme : le Français ethnique est le méchant, il doit expier ses crimes, son mal colonialiste génétique, et les minorités musulmanes – dont on ne dira pas qu’elles ont pour l’instant colonisé 54 pays dans le monde – sont bien entendu les victimes du racisme de ces vilains blancs.
Fiyaz Mughal, responsable britannique de l’initiative « Musulmans contre l’antisémitisme », a cherché le mois dernier à reproduire en France une campagne interreligieuse publique couronnée de succès au Royaume-Uni en mai, et qui a vu des annonces pleine page dans les principaux quotidiens britanniques – y compris The Telegraph et Metro – signés par plus d’une douzaine de dirigeants musulmans britanniques condamnant l’antisémitisme. En France, il est tombé sur un os – halal.
Fiyaz Mughal explique avoir trouvé « une base réceptive au sein de certains musulmans du Royaume-Uni, et de l’empathie pour les frères et sœurs juifs lorsque nous avons mené la campagne au Royaume-Uni ». En revanche, « Le sentiment au sein de certaines sections des communautés musulmanes au Royaume-Uni est nettement différent et beaucoup plus positif pour les communautés juives, ici au Royaume-Uni, qu’en France », a ajouté Mughal, qui est le fondateur et directeur de Faith Matters, un groupe musulman anti-extrémisme – une anomalie dans l’islam qui se termine historiquement par l’assassinat des dirigeants de telles organisations.
Lorsqu’il a présenté son projet de déclaration aux dirigeants français, la réponse a été infiniment moins encourageante. En fait, Mughal s’est heurté à un mur d’intolérance et de rejet.
« En France, ce que j’ai trouvé, c’est une politisation profonde sur la question la plus fondamentale de la défense de l’autre. J’ai dû changer mon texte et le remanier, [j’ai eu] très peu de réponses en retour et des suggestions selon lesquelles les musulmans ne veulent pas être associés à la lutte contre l’antisémitisme », a-t-il déclaré au Times of Israel (3).
Rejet explicite des valeurs européennes
Lorsqu’il a appelé ses co-religionnaires français à signer un appel pour la défense des Valeurs européennes, contre la haine des juifs et des musulmans et la solidarité entre les deux communautés religieuses, aucun dirigeant musulman français n’a finalement été disposé à signer. Aucun, cela inclut je suppose, les leaders musulmans dont vous entendez quotidiennement les noms cités en exemple pour leur tolérance et ouverture.
Vous vous souvenez sans doute de cette déclaration contre l’antisémitisme, signée par 300 personnalités plus tôt cette année (1), qui demandait la suppression des versets du Coran appelant au « meurtre et à la punition des juifs, des chrétiens et des incrédules ».
Vous vous souvenez que la déclaration a suscité la fureur de la communauté musulmane.
En réponse, les dirigeants musulmans français avaient déclaré que la lettre mettait injustement l’islam en cause. Ils avaient réagi en affirmant qu’il n’y a pas d’antisémitisme dans l’islam (2). Mais sollicités pour s’opposer à l’antisémitisme qui n’existe pas dans l’islam, ils ont refusé. Et si la taqiya n’était pas qu’un fantasme après tout ?
Les juifs sont la cible d’environ un tiers des crimes haineux enregistrés en France, bien qu’ils ne représentent qu’environ 0,7 % de la population. La totalité de ces crimes est commise par des musulmans.
Malgré cela, des « imams indignés » n’ont pas eu la moindre gêne à affirmer qu’il n’y a pas d’antisémitisme dans l’islam. Céline Pina, dans une tribune pour le Figaro, comprenait que le déni des responsables musulmans révèle en réalité leur embarras devant les appels au meurtre des chrétiens, des juifs et des mécréants, contenus dans les textes sacrés de leur religion.
Ce que les 300 signataires avaient manqué dans leur déclaration pleine de bonne volonté est qu’il est interdit sous peine de mort de réformer le coran ou d’en changer même une seule virgule. Quiconque, parmi les musulmans, s’y risquerait, signerait sa mort. Tous les observateurs attentifs le savent.
La seule option viable est, comme le souhaite Fiyaz Mughal, de sensibiliser les dirigeants musulmans qui vivent dans les pays occidentaux, afin d’éduquer la population immigrée et les descendants d’immigrés de pays musulmans, à ne pas appliquer les parties de leurs textes religieux qui se trouvent en infraction avec les lois des pays où ils vivent, et qui appellent au meurtre de ceux que les leaders religieux et le coran nomment « les infidèles ».
Dans cette démarche, Mughal vient de s’opposer une fin de non-recevoir, et pour vous dire mon sentiment profond, cette posture rigide et intolérante des dirigeants musulmans est encouragée par les médias, qui sur le sujet se comportent comme des agents de destruction du vivre ensemble qu’ils appellent.
Si les médias, au lieu de fermer les yeux sur l’antisémitisme musulman, appliquaient une pression forte, qui deviendrait vite intenable, pour que les musulmans vivant dans les pays occidentaux laissent derrière eux l’antisémitisme qui les a nourris avec le lait de leurs mères, ces derniers ne pourraient résister longtemps, et ils changeraient d’attitude, ou partiraient.
Au lieu de cela, en se soumettant au narratif de l’islam, les journalistes sont complices de la remontée rapide de l’antisémitisme de sang qui a disparu du sol européen avec l’écrasement des nazis. Aucun beau discours des dirigeants politiques n’y changera rien.
L’antisémitisme musulman pourra probablement se résorber pour atteindre l’objectif d’une société multiculturelle harmonieuse promis par la gauche, lorsqu’il sera dénoncé aux heures de grande écoute sur France télévision, BFMTV et TF1.
Dois-je formuler mes profonds doutes sur cette éventualité ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
(1) http://www.leparisien.fr/societe/manifeste-contre-le-nouvel-antisemitisme-21-04-2018-7676787.php
(2) http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2018/04/25/31004-20180425ARTFIG00183-tribune-des-300-contre-l-antisemitisme-tribune-des-30-imams-le-decryptage-de-celine-pina.php
(3) https://www.timesofisrael.com/uk-campaigner-french-muslim-leaders-wouldnt-sign-anti-semitism-condemnation/
* Fiyaz Mughal est le fondateur et directeur de l’organisation interconfessionnelle Faith Matters www.faith-matters.org, et de TELL MAMA www.tellmamauk.org, qui soutient les victimes de la haine anti-musulmane, et surveille et mesure le niveau de haine anti-musulmane en Angleterre et au Pays de Galles. Vous pouvez le suivre sur Twitter à @tellmamauk.
Enfin, on voit mal les instances du culte musulman signer un tel appel, ce serait comme se tirer une balle dans le pied ! Cela va de paire avec l’extrême lenteur, et encore, du bout du bout des lèvres et quand elles ne peuvent décemment plus faire autrement face à l’insistance (très molle) des médias, quant il s’agit de condamner les terroristes islamistes après leurs tueries…
Il faut bien se mettre dans la tête que l’islam « ” tant « modéré » que radical « ” est l’irréductible ennemi du judaïsme et du christianisme. Il n’y a rien à attendre de cette engeance. Elle est le fer de lance du grand remplacement qui est en cours. C’est bien l’esprit tout aussi irréductible d’Amalek qui est à l’œuvre.
Le seul espoir de voir un musulman abandonner sa haine envers les Juifs (et les Chrétiens), c’est qu’il fasse une rencontre personnelle avec Jésus pour une vraie conversion. Et il en a beaucoup plus qu’on ne peut imaginer qui font cette rencontre, alléluia ! C’est très probablement une des raisons principales du radicalisme dont le monde musulman est entaché de nos jours. Amalek est enragé…