Qu’en est-il réellement ? Il y a 15 jours, j’écrivais qu’il était probablement plus contagieux, et probablement moins méchant, et qu’une contamination naturelle, plus efficace et plus durable que la vaccination, était peut-être envisageable. Laisser faire la nature. J’écrivais aussi qu’il fallait encore une quinzaine de jours pour pouvoir l’affirmer, c’est quasiment fait (même s’il peut toujours y avoir un doute avec ce fichu virus). Des faits, rien que des faits :
Premier point, un variant delta plus contagieux ? Oui, c’est une évidence, il a rapidement pris le dessus partout, de 50 à 90 %, cela augmente tous les jours. Point besoin de vous inonder d’exemples ou de courbes, personne ne le nie, personne n’a besoin de cacher ces chiffres. Nous allons vite vers le 90-100 % de variant delta, avant le suivant. Cela semble donner raison à ceux qui, par expérience, nous disent que ce n’est pas la même épidémie, mais des épidémies successives, avec des virus différents, probablement de moins en moins virulents, pour se terminer après 2-3 ans par une endémie quelques années, avec un virus variant qui ressort ici et là, comme pour la grippe saisonnière.
Un exemple flagrant : la grippe espagnole. Plus que probablement avec un virus très voisin, épidémie bien plus mortelle que l’actuelle. Elle a disparu progressivement, n’existe plus à l’heure actuelle, et ce sans avoir besoin de traitement ou de vaccin. Demain on nous dira que la disparition de l’épidémie actuelle, c’est grâce au vaccin, alors qu’il s’agit d’un phénomène naturel qui se répète depuis des siècles.
Ce variant ne touche que les non-vaccinés ? Apparemment c’est le cas dans un seul pays au monde, le nôtre. C’est notre Ministre qui le dit, la presse ne sort aucun autre chiffre que ce qu’il dit, c’est donc la vérité. Ailleurs, il semble que ce ne soit pas le cas, nous devons bénéficier d’un climat particulier. Les pays qui ont le plus vacciné au monde font quand même face à cette nouvelle vague, parfois même plus que les autres. Si cela ne touchait que les non-vaccinés, ce ne serait pas le cas. J’en ai parlé, chiffres à l’appui, dans les précédents billets, c’est le cas des Seychelles, de Gibraltar, et bien d’autres, mais aussi de pays plus grands et bien suivis, comme le Royaume-Uni ou Israël. Dans ces deux pays, on peut avancer un chiffre moyen de 40 à 50 % de contaminés vaccinés. Comme le taux de vaccinés est de l’ordre de 50-60 %, on peut peut-être affirmer que ce variant touche autant les vaccinés que les non-vaccinés, on n’est pas loin des 50/50.
On cherche à le cacher. Sir Patrick Vallance, le monsieur Salomon au Royaume-Uni, s’est d’ailleurs mélangé les pinceaux en essayant de minimiser les faits, déclarant en conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Boris Johnson que 60 % des personnes nouvellement admises à l’hôpital avaient reçu 2 doses, pour dire ensuite sur Twitter que c’était une erreur mais 60 % de non-vaccinés. En Israël, c’est plus clair : selon le ministère, il y a 5 jours, sur les 143 hospitalisés, 58 % étaient totalement vaccinés, 3% partiellement, 39 % non-vaccinés. Si on regarde les nouveaux cas, plutôt que les hospitalisations, depuis le début de la vague en mai, 40 % des nouveau cas sont vaccinés 2 doses. 1 % des nouveaux contaminés avaient eu la covid avant, ayant des anticorps acquis par la maladie (72 cas sur 7 700 contaminés depuis le début de la vague, contre plus de 3 000 vaccinés 2 doses). Cela ne veut pas dire que la maladie est 40 fois plus protectrice que les vaccins, car il faut tenir compte du fait qu’il y a moins d’anciens malades que d’anciens vaccinés. Toutefois le pays recense 860 000 cas (ajouter les porteurs sains), soit 10 % de la population, versus 60 % de vaccinés, ce qui ramène le rapport non de 1 à 40, mais de 1 à 7. L’immunité à la maladie semble 7 fois supérieure à celle du vaccin. Je retiendrai donc un chiffre moyen de 40 à 50 % de vaccinés dans les nouveaux cas, ce qui n’est pas rien pour juger de l’efficacité d’un vaccin, que l’on met en avant pour stopper ce variant !
Ajoutons que les vaccinés ne sont pas moins contaminants que les non-vaccinés. Peu de personnes le disent chez nous. En revanche, regardez ce que dit le Président de l’Ordre des médecins à Rome. Impensable chez nous, avec un Ordre aux ordres.
Le variant delta moins virulent ? Maintenant, avec plus de recul, on peut le confirmer. Plus de recul, car il y a un décalage, en moyenne de 15 jours, entre diagnostic et décès (si c’est le marqueur que l’on prend). Les Anglais ont démarré leur troisième vague le 24 mai (premier jour de ré ascension des cas), soit il y a 2 mois, largement suffisant pour juger des dégâts causés par la vague. Voici les courbes superposées des nouveaux cas et des décès dans ce pays, depuis 18 mois.
Pour la seconde vague, on distingue bien le décalage cas/décès, et les deux courbes se suivent. Pour la troisième vague, celle du variant delta, la courbe décès ne suit plus, les décès sont faibles comparés à la seconde vague. Pour la première vague, la courbe des cas est aplatie et les décès plus forts, en raison des tests bien moins nombreux au début.
En proportion du nombre de cas, ces courbes montrent 15 fois moins de décès avec le delta, qu’avec le précédent variant. Autre constatation importante, les Anglais ont amorcé la fin de vague le 20 juillet, soit depuis 5 jours, les décès devraient diminuer dans une dizaine de jours. Fin de vague, sans avoir vacciné plus, et en ayant allégé toutes les mesures d’accompagnement depuis le 19 juillet. Avec l’inverse de ce que nous faisons en France, tout se passe bien avec le delta au Royaume-Uni. Tout ceci était visible depuis un mois, sauf par nos dirigeants, nos élus et notre presse.
Israël suit avec un décalage d’un mois, mêmes constatations sur les cas et les décès.
Même chose en France, notre vague a démarré exactement le 28 juin, soit il y a 4 semaines. Les hospitalisations et décès auraient dû redémarrer depuis 15 jours, alors que cela continue de baisser ou est en plateau bas (devrait remonter, dans une proportion 15 fois inférieure à celle des vagues précédentes si nous suivons l’Angleterre et Israël). Si cela se confirme, résultat dans 15 jours. Je signale que 15 fois moins, c’est moins mortel que la grippe saisonnière !
Aux États-Unis comme en France, on cherche à minimiser cette situation, mais les constatations sont les mêmes qu’ailleurs, même présentées différemment. Il y a un tableau très intéressant dans le New York Times (vous ne le trouverez pas dans le Monde ou le Figaro), donnant par région, le pourcentage de variants delta et les hospitalisations : plus vous avez de deltas, moins il y a d’hospitalisations ! Quand il n’y aura que des deltas, il y aura peu d’hospitalisations.
Le vaccin protège des formes graves ? Un récent rapport du Public Health semble montrer le contraire. De février à juin, sur les 257 personnes mortes de la covid au Royaume-Uni, 163 avaient reçu au moins une dose de vaccin, soit 63 %. Ces chiffres montrent que la mortalité est très supérieure chez les vaccinés que chez les non-vaccinés. Pris comme cela, c’est tendancieux, ce qui ne gênerait pas Olivier Véran, si ce n’était dans l’autre sens. Effectivement, il faut tenir compte que les personnes âgées dominent chez les vaccinés, et les jeunes chez les non-vaccinés. En cas d’infection, il est donc normal qu’il y ait plus de décès chez les anciens, donc parmi les vaccinés. Il est donc sans doute donc faux de dire que l’on meurt plus si on est vacciné, par contre ces chiffres montrent une chose : les vaccins ne protègent pas (ou peu) des formes graves, sinon il y aurait moins de décès chez les vaccinés, qui meurent autant en fonction de l’âge.
Variant delta et traitements ? Si ce variant semble très moyennement sensible aux vaccins, qu’en est-il des traitements médicaux ? L’Inde s’est très rapidement débarrassé de ce variant né chez elle, et la vague annoncée par tous nos journaux comme une catastrophe à venir n’a pas fait long feu. En intensité, le nombre de cas/million d’habitants, a été de moitié inférieur à la France. Ceci sans doute grâce à la seule arme dont ils disposaient : l’ivermectine. Les vaccinés complets représentaient 3 % de la population indienne au moment de la vague.
Il est d’ailleurs intéressant de comparer deux états indiens, le Tamil Nadu, 68M d’habitants, qui a refusé le traitement, et l’Uttar Pradesh, 204M d’habitants, qui a distribué massivement l’ivermectine. Tous deux avec 35 000 cas/jour au pic, voilà ce que donne la courbe de nouveaux cas par million d’habitants, avec un traitement (Uttar Pradesh) et sans traitement (Tamil Nadu), pour le même variant : une vague 3 fois plus forte, deux fois plus longue.
Conclusions sur ce variant delta :
1) Plus contagieux, bien moins virulent. Équivalant à la grippe saisonnière ?
2) Vaccin moyennement efficace, ne protégeant pas tant que cela des formes graves.
3) Traitements efficaces. Ce sont les chiffres qui le disent. Est-ce que cela mérite le drame que l’on vit en France depuis deux semaines, et qui laissera des traces pendant des décennies ?
Article original publié sur le blog de Gérard Maudrux, repris avec son aimable autorisation.
Auteur(s): FranceSoir
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.