Définitions :

Trans : « à travers », indique un changement d’état, de situation, de lieu…

Humanisme : vient de « humain », touchant l’être humain, la personne humaine

Trans-humanisme : indique donc un changement d’état de l’être humain, de la personne humaine.

Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international, prônant l’usage des sciences et techniques afin d’améliorer la condition humaine, par l’augmentation des capacités physiques. Un des principaux théoriciens du transhumanisme, Nick Bostrom, le définit comme un « mouvement intellectuel et culturel qui défend le projet et affirme la possibilité d’augmenter de façon fondamentale la condition humaine à travers les nouvelles technologies » [1]N. Bostrom, « Transhumanism FAQ : A General Introduction,…. Le présenter comme un « mouvement » n’est pas une mauvaise définition, car le transhumanisme est une pensée militante, qui entend transformer le monde en mettant en œuvre une idéologie.

Le transhumanisme est né en Californie à la fin des années 1980. S’il est possible d’identifier des précurseurs, le mouvement lui-même et son contenu idéologique ne se sont constitués que sous l’impulsion du britannique Max More et du suédois Nick Bostrom. Il est actuellement constitué d’un réseau d’associations locales, implantées en Europe et en Amérique du Nord pour l’essentiel, et de deux pôles au rayonnement mondial : un pôle californien autour de patrons d’industrie charismatiques et de la Singularity University fondée par Raymond Kurzweil et Peter Diamandis ; un pôle britannique, animé par Nick Bostrom qui dirige le Future of Humanity Institute à l’Université d’Oxford, Bostrom étant par ailleurs expert pour les risques liés à l’intelligence artificielle auprès de diverses institutions officielles. Petit groupe californien de quelques centaines de membres au début des années 1990, comme il y en eut tant, le transhumanisme a réussi à inscrire ses questions à l’agenda intellectuel mondial, en tout cas occidental.

En France, l’Association française transhumaniste, ou Association française transhumaniste –Technoprog, crée en 2007  vise à promouvoir le TH à travers conférences, publications, débats divers.

Leur logo représente un œil de couleur verte qui ressemble à s’y méprendre au « fameux » œil du dieu égyptien Horus, qui renferme un H+.

Leur devise : « Être humain, demain. Nous prônons l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales humaines »

Je vous cite pêle-mêle quelques titres de conférences ou débats que l’on peut facilement retrouver sur le site internet officiel de l’Association :

  • Les végans sont-ils des transhumanistes ? (12 fév.22)
  • Faites des enfants ; la science améliorera leur vie ! Un monde sans enfants ou avec des enfants plus respectés et moins nombreux ?
  • La mort de la mort. Si les humains ne mourraient pas de vieillesse, regretterions-nous cette situation ?
  • Transhumanisme et politiques de surveillance. (déc.21)
  • Développements récents de thérapies géniques pour la longévité. La mort de la mort. (nov.21)

L’AFT émet des positions très claires au sujet notamment de l’euthanasie et du « suicide » assisté qui doivent répondre, selon elle, à des situations d’extrêmes souffrances devenues insupportables. On imagine volontiers les dérives que ces prises de position peuvent engendrer…

On distingue dans le transhumanisme, plusieurs courants que l’on peut regrouper en trois grandes tendances :

Les libertariens

Mettent en avant la liberté individuelle de s’augmenter par la technologie, chacun étant libre de pouvoir augmenter son corps ses capacités ou sa durée de vie.

Les technoprogressistes

Militent en faveur de l’égalité à l’accessibilité de ces technologies et sont davantage préoccupés par les impacts pouvant résulter de ces avancées du point de vue civilisationnel et humain.

Le mouvement singularitarien

Le singularitarisme est un mouvement social défini par la croyance en une singularité technologique, c’est-à-dire  l’hypothèse selon laquelle l’invention de l’intelligence artificielle déclencherait un emballement de la croissance technologique qui induirait des changements imprévisibles dans la société humaine.

Aux Etats-Unis, un certain Raymond Kurzweil, a fondé la Singularity University, avec les soutiens financiers de la NASA, de GOOGLE et de plusieurs technocapitalistes. Cette université se penche particulièrement sur les questions de l’Intelligence artificielle, de la robotique, espérant ouvrir, d’ici 2045 de nouvelles perspectives permettant d’appréhender les profonds et rapides changements du monde et des sociétés…

Les singularitariens souhaitent que l’humain ne soit plus concerné par la mort biologique. Par conséquent il convient d’améliorer ce qui est défaillant par nature : le corps humain. A l’aide de différentes techniques, en transformant le génome, en recomposant l’ADN ou en implantant la pensée et la conscience humaine dans un ordinateur ils espèrent pallier aux faiblesses physiques.

On distingue dans le transhumanisme, plusieurs courants que l’on peut regrouper en trois grandes tendances :

Les libertariens

Mettent en avant la liberté individuelle de s’augmenter par la technologie, chacun étant libre de pouvoir augmenter son corps ses capacités ou sa durée de vie.

Les technoprogressistes

Militent en faveur de l’égalité à l’accessibilité de ces technologies et sont davantage préoccupés par les impacts pouvant résulter de ces avancées du point de vue civilisationnel et humain.

 

QUELS SONT LES BUTS ET OBJECTIFS DU TRANSHUMANISME ?

On connaît les célèbres personnages de science-fiction comme Frankenstein et Robocop, qui feraient plutôt figures d’ancêtres du transhumanisme, mais au-delà de ces exemples assez caricaturaux, il faut le dire, se cache tout de même une certaine réalité, si l’on considère, et c’est ce à quoi je m’emploierai maintenant, les buts-plus ou moins cachés- et objectifs du transhumanisme.

On peut considérer  le transhumanisme  comme étant une sorte de passerelle entre l’humain et le post-humain. Partant  du principe que l’humain est en constante évolution, il souhaite aujourd’hui guider et accélérer son processus d’évolution via des technologies et des modifications génétiques.

Le post-humain serait donc, pour les tenants du transhumanisme, le prochain stade de son évolution. Il s’agirait de « créer » l’homme du futur apte à se façonner par lui-même grâce à la technologie. Cet homme imaginé ne serait jamais malade et ne subirait plus les affres de la vieillesse. Il contrôlerait les sentiments négatifs et pourrait accentuer les sentiments positifs, il aurait tout le temps voulu pour expérimenter, découvrir, voyager, vivre pleinement…

A l’origine de ce mouvement, il n’était pas encore question d’immortalité, mais petit à petit, une certaine élite économique a fini par imposer cette idée ce qui a engendré un véritable lobby bioprogressiste, notamment en Chine, en Corée du Sud ou encore en Californie, qui sont les lieux pionniers des avancées NBIC (Nanotechnology, Biotechnology, Information technology, Cognitives science), Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives

Les « fausses » promesses du H+

Rallonger la durée de vie

L’objectif premier est de ralentir les processus de vieillissement, étant en bonne santé, afin de mieux profiter des merveilles de la vie (!!!). Ainsi les contraintes médicales dues à des maladies ou handicaps seraient définitivement annihilées.

Allonger la durée de vie implique retarder l’échéance de la mort, ce que les transhumanistes nomment amortalité plutôt qu’immortalité, en agissant sur le vieillissement, soit en le stoppant, soit en le rendant réversible (rajeunissement).

De fait, personne n’est obligé de vouloir vivre plus de 100 ou 150 ans, et donc on proposera aux volontaires de mettre eux-mêmes un terme à leur existence, soit par l’euthanasie, soit par le « suicide assisté ».

Augmenter les capacités humaines physiques et biologiques

Ce second objectif se nomme augmentation prothétique.

Il existe depuis longtemps déjà, différents types de prothèses humaines, dont le but premier est de pallier à une déficience organique, ou à l’absence d’un membre, il s’agit là de prothèses de remplacement, qui permettent aux personnes bénéficiaires de pouvoir retrouver, dans la mesure du possible, une vie quasi-normale. L’augmentation prothétique elle, poursuit un autre but : celui de rendre plus performantes les capacités naturelles de l’homme, qu’elles soient physiques ou même mentales, sans qu’il y ait eu au départ, déficience.

En poussant à l’extrême, il est également possible d’augmenter les capacités de chacun mentalement, et ce qui était de la science-fiction hier, pourrait bien devenir réalité aujourd’hui. Ainsi, par le truchement de prothèses ou d’implants (micro-puces), l’homme pourrait développer le contrôle par la pensée de son écosystème (ce qu’on nomme télékinésie) : écrire des messages en les pensant, communiquer directement par la pensée (télépathie) etc…

Améliorer les capacités cognitives

Les fonctions cognitives sont les capacités de notre cerveau qui nous permettent de communiquer, de nous concentrer, de percevoir ce qui nous entoure, d’avoir une mémoire qui permet de se souvenir ou d’accumuler des connaissances. Ainsi, en améliorant les capacités cognitives, le transhumanisme permettrait à l’homme de développer son niveau d’intelligence ou sa créativité.

L’homme pourrait mieux interagir avec son milieu environnant et inventer de nouvelles choses plus rapidement, que ce soit dans le domaine scientifique, artistique, ou même économique et financier.

Dans le même axe, les transhumanistes souhaitent développer l’empathie et l’altruisme de chacun au profit de la société de façon à la rendre meilleure…

Le transhumanisme espère donc jouer sur plusieurs tableaux, la bioéthique, la nanoéthique, la roboéthique, pour améliorer nos capacités. Mais ne nous leurrons pas, une très grande partie de leurs ambitieux projets relève plutôt de la futurologie, et ressemblent davantage à des scénarios possibles de l’avenir à partir des données actuelles, quelles soient technologiques, scientifiques, techniques, économiques, sociales, sociétales…issues du passé et du présent.

 

LE TRANSHUMANISME EST-IL UNE NOUVELLE RELIGION ?

Par bien des aspects, le H+ a une dimension religieuse. Parmi les penseurs  servant de référence, on peut citer le Jésuite Pierre Teilhard de Chardin et le philosophe religieux Nicolas Fedorov, le biologiste Julian Huxley (frère d’Aldous Huxley-auteur du roman d’anticipation « Le meilleur des Mondes »), définissant le H+ comme une « religion sans révélation ». Certains transhumanistes se revendiquent des ces personnages pour développer une forme de spiritualité transhumaniste, ou considèrent que certaines traditions spirituelles comme le bouddhisme ou le taoïsme sont compatibles avec la pensée transhumaniste.

Cette proximité a autorisé certains sociologues, particulièrement en Amérique du Nord, à définir le H+ comme un courant religieux ou parareligieux, ou comme un mouvement hybride mêlant motifs religieux et séculiers. Le H+ serait selon eux une idéologie athée, mais religieuse sur le plan fonctionnel. La comparaison avec le New-Age est éclairante, car ils ont en partage quelques éléments caractéristiques : l’idée que l’homme avance par mutation, la possibilité de dépasser les limites que la science classique accorde à l’humain, un spiritualisme de la technoscience comme voie du salut, l’attente d’une nouvelle ère, âge du Verseau. Certains sociologues décrivent même le H+ comme une version technicisée du New-Age.

En effet, par certains côtés le H+ entend prendre en charge des questions qui sont portées par les religions révélées : définir le sens de l’Histoire, de l’Humanité et sa finalité, proposer une forme d’immortalité, offrir un salut et un horizon d’espérance, guérir, ouvrir à des expériences mystiques par l’usage de technologies qui augmenteraient nos perceptions…

La plupart des militants H+ se définissent comme rationalistes, leur rapport à la religion a longtemps été celui d’une défiance. Dans les années 90 les Etats-Unis ont connu les « cultures wars » sous le mandat de G.W. Bush, qui avait institué un President’s Council on Bioethics donnant lieu à des affrontements entre « bioconservateurs » (des chrétiens surtout) et « technoprogressistes ». Les réactions des chrétiens ont été vives, manifestant un rejet au nom d’un conservatisme assumé aux Etats-Unis (ce qui n’est pas trop le cas en France…).

En France précisément, les positions demeurent assez tranchées. Les responsables de l’Association française transhumaniste (AFT) se revendiquent du « matérialisme ». Laurent Alexandre (chirurgien urologue et haut fonctionnaire bien connu sur les plateaux télé pour ses prises de position sur la crise covid 19, qui a écrit l’ouvrage « La mort de la mort » entre autres) rejoint par diverses autres personnalités, rêve de faire du H+ une voie de sortie du religieux, et est très attaché aux questions soulevées par l’Intelligence artificielle comme seul remède aux « limitations » de l’humain. Il prône notamment « l’euthanasie de la mort » (!!!), et l’implication de l’IA dans l’éducation. Il pose très sérieusement la question : a-t-on le droit de créer « Homo deus, l’homme-dieu ? »

Ce concept d’ « Homo deus, homme-dieu »vient d’un certain Yuval Noah Harari, professeur d’Histoire à l’Université Hébraïque de Jérusalem, et « gourou » du H+ qui avait écrit des ouvrages dont l’un intitulé « Homo deus, une brève histoire de l’avenir », et dont les publications et travaux divers ont suscité l’enthousiasme chez certaines personnalités telles B.Obama, Mark Zuckerberg (Facebook) ou encore Bill Gates, fait l’apologie du « tout technique » visant à remplacer petit à petit l’homme, incapable d’assurer son propre avenir en faisant abstraction de la science et des technologies les plus avancées, c’est-à-dire les techniques NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et Sciences Cognitives). Dans une conférence en 2019 où il s’adresse à un parterre de personnalités du monde politique et scientifique, il déclare ceci :

« Vous, dans cette salle, vous allez vivre un âge d’or. Nous devons créer une société « inclusive (1) » et trouver le moyen d’éviter qu’il y ait un gigantesque gap (décalage profond entre les tenants de ce futur monde technique et les « autres ») :

Les dieux, vous, qui maîtrisez, contrôlez, managerez les technologies NBIC du H+, et les inutiles, les gens moins favorisés qui auront du mal dans le monde compliqué dans lequel nous rentrons, et les Gilets Jaunes (considérés comme des populistes ignares que l’on peut manipuler facilement, les « idiots utiles).

D’un côté les « winners », les dieux, de l’autre les « loosers », les inutiles. »

Il termine son discours en évoquant la possibilité pour les élites scientifiques, les « dieux » comme il les appelle, à envisager d’aller vivre dans des villes-citadelles, un « Elyseum » où ils ne risquent pas d’être contaminés par le peuple ignare et inculte, car, « l’intelligence c’est ce qui permet de prendre le pouvoir ».

Il y a une volonté certaine, pour le H+ d’arracher l’être humain à la « loterie de la nature », en dépassant les limites corporelles, en surmontant la mortalité ; notre condition d’humbles mortels n’est pas, selon eux, la condition humaine définitive. Celui-ci doit aspirer à une vie plus « glorieuse » et accomplie, non seulement d’un point de vue social, mais aussi d’un point de vue physique et corporel. Le H+ propose un « salut » et une « guérison » par l’avènement technologique de corps « glorieux ».

Certes, dans le domaine médico-chirurgical, on ne peut que se féliciter de l’avancée technique de bien des procédés d’interventions et de soins qui semblent être de bonne augure pour le bien des patients ; qu’il s’agisse de greffes, d’implants, de prothèses à visée curatrices, ou même d’opérations robotisées, ce type de progrès, qui permet également de soulager la charge de travail des équipes soignantes serait plutôt en faveur non seulement aux yeux du public, mais aussi auprès des médecins, chirurgiens, infirmiers etc…

Il n’empêche que, même aussi sophistiquées soient-elles, ces nouvelles techniques, ne pourront jamais remplacer l’humain à 100% dans le pouvoir de décision, voire de surveillance et de suivi des patients.

Dans un autre domaine, on parle d’automobiles sans conducteurs, d’avions sans pilotes, de banques sans banquiers… projets qui pour quelques années encore, demeurent encore à l’état embryonnaire.

LES GRANDS DANGERS DU H+

Déjà, sachons que le H+ ne veut pas simplement nous « améliorer » grâce aux progrès techniques : il veut un changement d’espèce. Mais il y a des barrières éthiques et métaphysiques à franchir. Les abolir induit d’énormes risques qu’un chrétien ne peut en aucun cas accepter, et auxquels tout homme « de bonne volonté » doit réfléchir.

« L’augmentation » de l’homme est une réalité, dans quatre champs différents. Tout d’abord dans la génétique. Le décodage des gènes permet une meilleure compréhension, mais aussi la manipulation de notre programme génétique, ce qui ouvre la voie à de graves dérives. La thérapie génique peut ensuite se développer tout au long de la vie, puisque le corps se renouvelle sans cesse.

La biologie moléculaire est un second champ d’application, ensuite les nanotechnologies qui permettent de « rajouter », de greffer au corps humain des prothèses, soit de remplacement, soit de fonctionnement, des yeux qui voient « plus loin », des oreilles qui entendent mieux etc, enfin l’intelligence artificielle qui consiste à vouloir compléter le cerveau humain avec un ordinateur, en greffant de la mémoire, ce qui finalement rendra l’ordinateur plus performant que les cellules grises de l’homme.

Un des grands dangers du H+ réside dans le fait que l’on veuille faire de l’homme un surhomme archi performant qui perdra immanquablement ses qualités d’homme pour devenir une machine facilement manipulable et contrôlable à merci, un exécutant, apte à n’importe quelle tâche, dont les limites seront extensibles à volonté. En fait d’amélioration, il s’agira plutôt de changement radical. L’homme deviendra un robot obéissant, sans âme et sans conscience. Inversement, on veut créer des machines ayant apparence humaine avec des semblants de sentiments ou d’émotions. On pourrait tomber amoureux d’une femme robot par exemple- et cela se fait déjà dans certains pays comme le Japon, entre autres. Alors pourquoi ne pas épouser une « robote », cela permettrait d’avoir les avantages, si l’on veut, sans les inconvénients (plus de disputes de couple, facilités de passer de l’une à l’autre, et surtout, pas d’enfants ! Encore que…on nage dans l’absurde mais ce n’est déjà plus de la science-fiction.

Mais le danger le plus grand, le plus improbable et pourtant le plus réel, est de vouloir éliminer de l’aventure transhumaniste ceux qui ne voudraient pas y entrer. Il existe un moyen radical pour cela : l’eugénisme.

Soit il faut faire « disparaître » les inutiles, les improductifs, les indésirables (personnes âgées, handicapés…), par des maladies, des vaccins, par l’euthanasie, les stérilisations forcées de femmes appartenant à des groupes sociaux « inférieurs », soit il faut induire une sélection d’enfants à naître par le truchement de manipulations génétiques de façon à donner des enfants « critérisés » selon des normes précises que l’on pourra utiliser. Un exemple parmi d’autres :

En 2018, la Chine a fait naître les deux premiers enfants génétiquement modifiés par manipulation de leur ADN. He Jankui, chercheur à  l’université des Sciences et des Technologies de Shenzhen, au sud de la Chine, annonçait sur YouTube la naissance de Lulu et Nana, deux jumelles génétiquement modifiées grâce à  la technologie CRISPR (Clustered Regulary Interspaced Short Palindromic Repeats), ou  »  ciseaux génétiques   » qui consistait à  modifier le gène CCR5, afin de prémunir les bébés d’une infection par le VIH. Or des études récentes démontrent que cette modification génétique affectera très probablement le développement de leur cerveau et leurs capacités intellectuelles.

Voici ce que Aldous Huxley, auteur des ouvrages « Le meilleur des monde » et « 1984 » disait dans un discours en 1962 ( !) à l’université de Berkeley. On pourrait presque parler de « prophétisme » en ce qui concerne le H+ d’aujourd’hui :

Je suis enclin à  penser que les dictatures scientifiques du futur    seront plus proches du  »  meilleur des mondes   » que de  »  1984  « , non pas à  cause de quelconques scrupules humanitaires des dictateurs scientifiques mais simplement parce que le modèle du  »  ‘meilleur des mondes‘  » est probablement plus efficace que l’autre. Si vous pouvez obtenir le consentement de la population sur la situation dans laquelle elle vit, son état de servitude, il me semble que la nature de l’ultime révolution que nous devrons affronter est précisément ceci  : que nous sommes dans le processus de développement d’une série de techniques qui permettra à  l’oligarchie, qui a toujours existé et qui existera toujours, de faire aimer à  la population sa propre servitude, ces méthodes sont un véritable raffinement des anciennes méthodes de terreur car elles combinent des méthodes de terreur avec des méthodes d’acceptation ».»

L’aspect « religieux » du H+ ;  et le point de vue biblique

Le H+ nourrit des attentes eschatologiques avec des accents « prophétiques », en ce sens qu’il envisage un monde qui, sans la technologie et ses multiples facettes, est voué à une destruction et une mort certaines. On pourrait donc résumer cela ainsi : hors le H+ point de salut !

Ces gens se rendent bien compte que l’on se trouve à un tournant décisif de l’Histoire humaine et ils nous placent devant une perspective cruciale : soit l’humain sera éliminé par l’intelligence artificielle, soit il le sera parce qu’il aura refusé de s’engager dans cette mutation transhumaniste.

La confrontation entre transhumanistes et chrétiens est inévitable, car le H+ est un courant idéologique et politique qui a des ambitions métaphysiques. Il existe en effet une sorte de « sacralisation » des technologies, tout comme il y a une « sacralisation » de l’humain modifié, ou augmenté, qui devient une sorte de « demi-dieu », l’homo deus évoqué plus haut, qui voudrait avoir des prétentions de défier le Créateur en voulant se mettre (presque) à son niveau.

 

Il est temps maintenant d’examiner, Bible à l’appui, comment le H+, loin de se limiter à un progrès technique ou technologique, présente de véritables dangers en voulant braver des interdits autant métaphysiques que spirituels.

A bien des égards, la Parole de Dieu nous met en garde et nous averti des dangers du H+, même sans le nommer, face à cette prétention humaine de vouloir résoudre tous les grandes questions de l’humanité par la seule technique, aussi poussée soit-elle.

Déjà, sachons que le H+ ne veut pas simplement nous « améliorer » grâce aux progrès techniques : il veut un changement d’espèce. Mais il y a des barrières éthiques et métaphysiques à franchir. Les abolir induit d’énormes risques qu’un chrétien ne peut en aucun cas accepter, et auxquels tout homme « de bonne volonté » doit réfléchir.

Le plus grand péché de l’homme est l’orgueil, et c’est le péché que Satan précisément à réussi à initier chez la femme et son compagnon.

«  Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gn 3 :4b)

Verset qui sera repris plus tard dans le psaume 82 :6

« J’avais dit : vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut », mais on oublie la suite du verset :

« Cependant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme un prince quelconque. »

S’il est vrai, comme le souligne la Parole, que nous avons été créés à l’image et la ressemblance de Dieu, cela ne fait pas de nous des surhommes, ni des dieux, et ce rêve du H+ de faire de l’homme « augmenté » un dieu (Homo deus), est bien le signe évident que l’homme, poussé dans un orgueil extrême, veut se faire l’égal de Dieu, ou tout au moins quelque chose d’approchant. Il voudrait bien faire Dieu à son image !

Les scientifiques oublient facilement que leur connaissance vient de Dieu qui les autorise à savoir ce qu’ils doivent savoir, sans dépasser les limites autorisées. La science se doit d’être au service du bien de l’humanité, mais l’homme ne doit pas être au service de la science ou des machines, ou bien tôt ou tard il se rendra lui-même esclave de la technique qu’il aura fabriquée et il sera impossible de faire marche arrière.

Rabelais écrivait bien : «  Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »

Ce qui manque à l’homme moderne, et ce que le H+ voudrait, c’est justement éliminer toute forme de conscience, cette conscience qui nous permet de faire la différence entre le bien et le mal. Aujourd’hui, dans un monde en complet bouleversement, on assiste à un renversement des valeurs morales : le mal devient bien, et le bien devient mal, selon Esaïe 5 :20 :

« Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume ! »

Cet orgueil de l’homme, on le retrouve avec l’histoire de Babel, et en ce sens, on peut dire sans hésitation, que ce monde hyper-technicisé qui nous attend, qui fera la part belle aux nantis mais exclura les autres, les manants, les serfs, et autres « sans dents » selon un tristement célèbre aphorisme de notre ancien président. Un mode impitoyablement sélectif pour devenir finalement meurtrier, réduisant les populations en esclavage pour le plus grand bonheur d’une poignée d’hommes et de femmes richissimes.

Un monde gouverné par un nouveau Nimrod, mi- homme mi- dieu, adoré par ses sujets, gouvernant sans partage sur un monde entièrement soumis à sa seule volonté.

Nous savons bien de qui et de quoi il s’agit.

Le H+ est un moyen de plus pour introduire ce « fameux » gouvernement mondial dont on parle depuis des décennies, voire des siècles quand on relit un peu l’Histoire. Un monde déshumanisé sacrifiant à l’idole Science, le « Baal » ou le « Veau d’Or » des temps modernes. Tyrannie technologique, tyrannie scientifique, anéantissement des valeurs morales et spirituelles, voici le monde de demain, et demain n’est plus si loin ; je pourrai même dire demain est aujourd’hui !

Je ne voudrais pas terminer cette étude sur une note trop pessimiste, car si nous croyons toujours à ce Dieu créateur des cieux et de la terre, de l’univers et de nous-mêmes, nous avons cette espérance que ces choses ne pourront pas nous troubler, à moins que nous y consentions…

Mais comme le dit si bien la Parole du Seigneur : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang (les hommes), mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. » (Eph 6 :12)

Les hommes pourront toujours inventer des choses de plus en plus sophistiquées, soi-disant pour le bien de l’humanité, Dieu renversera subitement tous leurs plans machiavéliques au moment où ils s’y attendront le moins. En attendant, soyons vigilants, pour nous-mêmes, nos familles et nos frères dans la foi, et poursuivons l’œuvre d’annoncer la Bonne Nouvelle aux nations.

Que Dieu vous bénisse.

 

(1)Une société dite inclusive doit s’adapter aux différences de la personne et va au-devant des besoins afin de donner toutes les chances de réussite dans la vie.