Dieu veut que Ses enfants vivent et marchent par la foi en Lui et en Sa Parole, la Bible, pour qu’Il puisse les conduire dans Sa volonté parfaite. Quel est donc le secret d’une vie chrétienne accomplie et heureuse  ?

 

Avant de parler de notre sujet, et de savoir comment vivre et marcher par la foi, je désire expliquer et écarter un malentendu très souvent associé à ce thème. C’est ce malentendu qui empêche certains de comprendre clairement ce que signifie « vivre et marcher par la foi. » Ce malentendu vient du fait que l’on garde rarement en perspective les deux aspects du même problème. Les gens comprennent clairement l’un des deux aspects, mais ils se limitent à la compréhension de cet aspect, sans se préoccuper de l’autre aspect. Il n’est donc pas étonnant qu’il en résulte une perception complètement déformée de la réalité.

Il faut donc comprendre que ce sujet, comme tout autre sujet, ne peut être pleinement compris que si on l’étudie constamment sous deux points de vue distincts. Je veux parler, bien entendu, du point de vue de Dieu et du point de vue de l’homme. Ces deux points de vue sont très différents et très contrastés. Mais ils ne sont pas contradictoires, bien qu’ils puissent sembler l’être pour un observateur superficiel.

J’en ai moi-même constaté l’illustration frappante récemment. Deux prédicateurs ont abordé le thème de la vie chrétienne profonde, en prêchant alternativement dans le même lieu. L’un d’eux n’abordait que le point de vue de Dieu, alors que l’autre ne parlait que du point de vue de l’homme. Tous deux étaient en parfaite harmonie, et savaient qu’ils parlaient des deux différents aspects de la même grande vérité. La plupart de leurs auditeurs le réalisaient aussi. Mais certains d’entre eux ne l’ont pas compris. Une sœur me dit, dans une grande perplexité : « Je n’y comprends rien ! Ces deux prédicateurs ont décidé de parler de la même vérité, mais ils me semblent se contredire absolument ! » Je compris qu’elle exprimait un problème qui provoque un grand nombre de difficultés dans l’esprit de nombreux Chrétiens qui veulent honnêtement étudier cette vérité.

Supposez que deux amis soient allés visiter un monument célèbre, et qu’ils entreprennent ensuite de décrire leur visite. L’un n’a visité que le côté nord de ce monument, et l’autre le côté sud. Le premier commence à dire : « Ce bâtiment a été construit de telle et telle manière, avec tant d’étages et telles et telles décorations… » L’autre l’interrompt aussitôt, et dit : « Oh non ! Vous vous trompez ! J’ai bien vu ce monument, et il est construit d’une manière complètement différente. Voici comment il était… » Il ne peut en résulter qu’une discussion très animée entre ces deux hommes, chacun affirmant que sa description est la vraie, jusqu’à ce que nos deux amis découvrent qu’ils ont en réalité décrit deux côtés différents du même monument. Ils se réconcilient alors aussitôt !

Je voudrais expliquer aussi clairement que possible en quoi consistent ces deux aspects du même problème, et montrer comment le fait de n’étudier qu’un seul de ces deux aspects, sans examiner l’autre, ne peut que créer de fausses impressions et déformer la vérité.

En bref, je dirai que la part de l’homme est de faire confiance, et celle de Dieu d’œuvrer. On peut voir immédiatement le contraste entre ces deux points de vue, qui ne sont pourtant pas contradictoires. Je m’explique. Il faut que Dieu accomplisse une œuvre. Il faut que nous soyons concrètement délivrés de la puissance du péché, et que nous soyons rendus parfaits pour faire la volonté de Dieu, en toute bonne œuvre. « Contemplant la gloire de Dieu comme dans un miroir, » nous devons être effectivement « transformés à Son image, de gloire en gloire, » par l’Esprit du Seigneur. Nous devons être transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin de pouvoir discerner ce qui est bon et acceptable, et comprendre quelle est la volonté parfaite de Dieu. Une œuvre profonde doit être accomplie en nous. Tous les péchés tenaces doivent être vaincus. Les mauvaises habitudes doivent être éliminées. Les mauvaises dispositions et les mauvais sentiments doivent être déracinés, et nous devons manifester des émotions saintes et un caractère saint. Nous devons subir une transformation positive. C’est du moins ce que la Bible enseigne.

Il faut que quelqu’un effectue cette transformation. Soit c’est nous qui l’effectuons, soit c’est quelqu’un d’autre. La plupart d’entre nous, nous avons commencé par tenter de nous transformer nous-mêmes, et nous avons lamentablement échoué. Nous avons ensuite découvert, dans les Écritures et par notre propre expérience, que c’est une œuvre que nous sommes complètement incapables d’accomplir par nous-mêmes, mais que le Seigneur Jésus est venu justement pour accomplir. Il l’accomplira dans la vie de tous ceux qui se remettent entièrement entre Ses mains, et qui Lui font confiance pour l’accomplir.

Dans ces conditions, quelle est la part du Chrétien, et quelle est la part du Seigneur ? Il est clair que le Chrétien ne peut rien faire d’autre que faire confiance au Seigneur. Et c’est le Seigneur, en qui nous nous confions, qui accomplit Lui-même l’œuvre que nous Lui avons confiée. La foi et l’œuvre sont des choses très différentes, qui sont même souvent contradictoires. Mais sont-elles contradictoires dans le cas qui nous intéresse ? Manifestement pas, parce qu’il s’agit de deux aspects différents du même problème. Prenons l’exemple d’une transaction humaine. Si nous confions l’exécution d’une tâche à quelqu’un, mais en essayant ensuite de la réaliser nous-mêmes, nous serions en pleine contradiction, et il en résulterait une impossibilité. Mais si l’une des parties confie à l’autre l’exécution d’une tâche, et si l’autre partie se met ensuite à l’œuvre pour l’accomplir, nous sommes dans le cas d’une transaction parfaitement simple et harmonieuse.

Par conséquent, pour ce qui est de la vie chrétienne plus profonde, si nous disons que la part de l’homme est de se confier en Dieu, et que celle de Dieu est d’accomplir l’œuvre qui Lui a été confiée, nous ne sommes plus en présence d’un problème très compliqué, ni très difficile à résoudre !

Un prédicateur qui présenterait la part de l’homme ne pourrait parler que de consécration et de foi, parce que c’est vraiment tout ce que l’homme peut faire. Nous sommes tous d’accord là -dessus. Pourtant, de tels prédicateurs sont constamment critiqués par ceux qui pensent que le problème se limite à cet aspect, et qui ne voient pas de quelle manière la vraie foi permet à Dieu d’accomplir Son œuvre. Certains pensent en effet que cette doctrine de la foi ne tient aucun compte des réalités concrètes de la vie, que l’on se contente de demander aux Chrétiens de croire, et de se prélasser ensuite dans un fauteuil religieux, pour rêver à une vie chrétienne dépourvue de tout résultat concret.

Tout ce malentendu vient du fait que le prédicateur a négligé d’exposer le second aspect du problème, ou que l’auditeur ne l’a pas compris. Il faut en effet comprendre que lorsque nous faisons confiance au Seigneur, Il œuvre, et de grandes choses peuvent alors être accomplies, non par nous, mais par Dieu. Nous voyons s’accomplir des choses concrètes, parce que nous avons cru, et parce que le Seigneur a manifesté ce que nous Lui avons confié dans la foi. Il accomplit Ses promesses dans la vie de ceux qui croient. Nous n’avons rien à faire de nous-mêmes, parce que c’est Lui qui agit. Et les choses sont bien mieux faites quand c’est le Seigneur qui agit ! Dès que nous avons compris cela, la prédication de la foi devient claire, et toute difficulté disparaît.

D’un autre côté, un prédicateur qui ne parlerait que du point de vue de Dieu serait aussi critiqué, mais pour d’autres raisons. Il n’aborderait pas le problème de la foi, car ce n’est pas le problème de Dieu. La part de Dieu n’est pas de croire, mais d’agir. Le Seigneur accomplit la chose que nous Lui confions. Il discipline et forme le Chrétien, à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. Il a recours à toutes les ressources de Sa sagesse et de Son amour pour nous purifier en nous faisant passer par le feu. Il a prévu toutes les circonstances de notre vie pour accomplir Son grand objectif, qui est de nous faire croître en grâce, et de nous rendre conformes, jour après jour, heure après heure, à l’image de Christ. Il nous fait passer par un processus de transformation, qui peut être long ou court, selon les cas, pour accomplir en nous, de manière concrète et expérimentale, tout ce que nous Lui avons confié.

Par exemple, selon Romains 6 : 11, nous avons osé, par la foi, nous considérer comme « morts au péché. » Mais c’est le Seigneur qui transforme ensuite cette vérité en réalité pratique dans notre vie. C’est Lui qui nous conduit à la victoire sur notre « moi, » par la discipline quotidienne de Sa providence. C’est parce que Dieu nous permet d’obtenir concrètement la victoire sur le péché que nous pouvons, au départ, nous considérer comme morts au péché. C’est pour cela que le prédicateur qui n’exposerait que le côté pratique de cette vérité, et qui expliquerait comment Dieu peut œuvrer pour nous faire atteindre des victoires concrètes, pourrait être accusé de contredire un autre prédicateur qui ne parlerait que de la nécessité d’avoir foi en Dieu, et de laisser croire que la sanctification ne serait qu’un processus graduel obtenu par les œuvres, tâche évidemment impossible et sans espoir.

En réalité, la sanctification est en même temps une étape soudaine de foi, et aussi un processus graduel d’œuvres. En ce qui concerne notre part, il s’agit d’une étape soudaine de foi. En ce qui concerne la part de Dieu, il s’agit d’un processus graduel d’œuvres. C’est par un pas de foi que nous entrons en Christ. C’est par un processus graduel que nous croissons en Lui, dans tous les domaines. C’est par un pas de foi que nous nous livrons entre les mains du Divin Potier. C’est par un processus graduel qu’Il nous façonne en vase d’honneur, propre à Son usage, et prêt à toute bonne œuvre.

J’emploierai une illustration concrète. Supposons que je doive expliquer à quelqu’un, qui ignore tout de ce sujet, la manière dont une masse informe d’argile peut être transformée en vase magnifique. Je lui montrerai tout d’abord la part que joue l’argile dans cette affaire. Mais tout ce que je pourrais dire à ce sujet, c’est que l’argile doit simplement être confiée entre les mains du potier, et qu’elle doit se soumettre passivement à toutes les manipulations des mains du potier. Du point de vue de l’argile, il n’y a réellement que cela à dire. Est-ce que mon interlocuteur pourrait dire qu’il n’y aurait rien d’autre à faire, puisque l’argile n’a qu’à s’abandonner entre les mains du potier ? S’il s’agit d’un auditeur intelligent, il me dira : « Je comprends. Je comprends ce que l’argile doit faire. Mais, à présent, quelle est la part du potier ? » Je lui dirais : « Parlons maintenant de la partie la plus importante. Une fois que l’argile a été placée entre ses mains, le potier commence à la façonner et à la travailler, selon l’idée qu’il a en tête. Il la pétrit, la déchire, la recolle, la presse, la mouille, la laisse sécher pendant un temps. Il la travaille parfois pendant des heures, et parfois la laisse de côté pendant des jours, sans la toucher. Tout ce travail a pour objectif de rendre l’argile parfaitement malléable entre ses mains. Finalement, le potier commence à façonner le vase qu’il projette de faire. Il tourne le bloc d’argile sur son tour, travaille la forme, la lisse, puis la laisse sécher au soleil, avant de la cuire au four, jusqu’à ce qu’il ait achevé ce vase d’honneur propre à son service. »

Mon auditeur pourrait-il dire que je me contredis ? Je lui avais d’abord dit que l’argile n’avait rien d’autre à faire que de s’abandonner complètement entre les mains du potier. Ensuite, je lui ai dit que l’on faisait passer cette masse d’argile par un long processus qu’elle ne pouvait pas réaliser par elle-même. Si l’on demandait à l’argile de se transformer elle-même en vase d’honneur, ce serait une tâche impossible et sans espoir. Mais si mon auditeur a bien compris quelle était la part de chacun, et que les deux aspects de ce problème, quoique très différents, ne sont pas du tout contradictoires, il verrait clairement qu’il n’est nullement demandé à l’argile de faire le travail du potier, mais qu’elle doit s’abandonner entièrement entre ses mains.

Il me semble donc que l’on peut enseigner les deux aspects de ce problème d’une manière parfaitement harmonieuse, bien qu’ils soient apparemment contradictoires. Quelle peut être la part de l’homme dans cette grande œuvre, sinon qu’il doit continuellement se livrer entre les mains du Seigneur, et Lui faire entièrement confiance ?

Mais quand nous en venons à la part de Dieu, il y aurait tant à dire en ce qui concerne les multiples manières merveilleuses qu’Il emploie pour accomplir l’œuvre que nous Lui avons confiée ! C’est là que s’effectue notre croissance spirituelle. Ce bloc d’argile ne pourrait jamais être transformé en beau vase d’honneur, s’il restait pendant des siècles dans la réserve d’argile. Mais, dès qu’il est pris en charge par un potier compétent, il passe rapidement par toutes les étapes, pour devenir un vase magnifique. Il en est de même pour le Chrétien qui s’abandonne à la volonté du Divin Potier. Il est rapidement transformé de gloire en gloire à l’image du Seigneur, par Son Esprit.

Nous devons tout d’abord faire le pas de foi qui consiste à nous en remettre entièrement et absolument entre les mains du Seigneur. Nous pouvons ensuite nous attendre à ce qu’Il commence Son œuvre. Il se peut que les moyens qu’Il choisira pour accomplir ce que vous Lui avez confié diffèrent de ceux qui vous auriez vous-même choisis. Mais Il sait ce qu’Il doit faire, et cela doit vous suffire.

Je connais une sœur qui était entrée dans cette vie de foi dans une grande effusion de l’Esprit, remplie de joie et de lumière. Elle supposait, bien entendu, qu’elle était préparée pour un grand ministère, et s’attendait à être immédiatement employée dans le champ et la moisson du Seigneur. Mais, au lieu de cela, son mari perdit brutalement toute sa fortune, et elle se trouva confinée dans sa maison, absorbée par toutes sortes de tâches domestiques, sans avoir ni le temps ni la force de se consacrer à une quelconque mission d’évangélisation. Elle accepta la discipline, et se consacra de tout son cœur à son ménage et à sa cuisine, comme elle l’aurait fait si elle avait prêché, prié ou écrit pour le Seigneur. Par cette formation, le Seigneur en fit un vase d’honneur propre à Son usage, et préparée pour toute bonne œuvre.

Une autre sœur, qui était entrée dans cette vie de foi dans des circonstances similaires, avec de grandes bénédictions, et qui espérait être utilisée par le Seigneur dans un grand ministère, dut s’occuper de deux nièces invalides, les soigner et les distraire tout au long du jour. Mais, contrairement à la première sœur, elle n’accepta pas cette formation. Elle s’énerva, et finit par se rebeller. Elle perdit donc toute sa bénédiction, et retomba dans un état de misère spirituelle et de triste froideur. Elle avait pourtant bien compris, au début, qu’elle devait faire confiance au Seigneur, mais elle n’avait pas compris par quel processus divin le Seigneur voulait la faire passer pour accomplir Son plan dans sa vie. Elle se retira donc des mains du Divin Potier, et la vase resta sur le tour, inachevé et dans un triste état.

Je crois que beaucoup de vases restent ainsi dans ce triste état, faute d’avoir compris ces choses. Nous ne pouvons pas atteindre une pleine maturité chrétienne en un instant. Mais elle résulte de l’œuvre du Saint-Esprit de Dieu qui, par Sa puissance transformatrice, nous fait croître en Christ, dans tous les domaines. Nous ne pouvons pas espérer atteindre cette maturité sans nous abandonner complètement et volontairement à Sa volonté puissante. La sanctification, que les Écritures nous demandent de rechercher comme une expérience constante, n’est pas la même chose que notre croissance jusqu’à la maturité. La sanctification concerne la pureté de notre cœur. Cette pureté doit être aussi complète chez le bébé en Christ que chez le vétéran de la vie chrétienne.

La motte d’argile, à partir du moment où elle est prise en mains par le potier pour être transformée, ne cesse alors d’être conforme, à chaque moment de sa transformation, à la volonté du potier. Elle ne peut donc que lui plaire, même si elle est encore loin du résultat final, de l’état de vase d’honneur envisagé par le potier.

Un petit bébé peut être tout ce qu’un bébé de son âge peut être, ou doit être, mais il est encore loin d’avoir atteint la stature parfaite souhaitée par sa mère, quand il aura atteint une pleine maturité, même si sa mère est parfaitement satisfaite de son état actuel.

Une pomme, au mois de juin, est aussi parfaite que peut l’être une pomme de juin. Mais elle est encore très différente de ce qu’elle sera en octobre, quand elle aura atteint sa pleine maturité.

Les œuvres de Dieu sont parfaites, à chaque étape de notre processus de maturation. Les œuvres de l’homme ne sont parfaites que lorsqu’elles le sont dans tous leurs aspects.

Tout ce que nous devons faire, dans cette vie de sanctification, est donc de nous remettre entièrement entre les mains du Seigneur, par un pas de foi, afin qu’Il travaille en nous selon le bon plaisir de Sa volonté. Et nous devons nous maintenir constamment dans cette position, par un exercice continuel de notre foi. C’est notre part. Quand nous faisons cela, nous sommes, au sens où l’entend le Seigneur, parfaitement agréables à Dieu, même s’il nous faut encore des années de formation et de discipline pour atteindre la pleine maturité, et devenir un vase d’honneur prêt à toute bonne œuvre pour le Seigneur.

Notre part, c’est de faire confiance au Seigneur. Sa part, c’est de travailler en nous pour nous faire atteindre le but. Il ne rate jamais Son œuvre. Ceux qui se sont confiés dans le Seigneur n’ont jamais été confondus. Ne craignez donc pas que les choses en restent là, une fois que vous avez commencé à faire confiance au Seigneur, et que vous avez encouragé les autres à en faire autant. La foi est nécessaire au commencement. Mais elle est aussi un fondement indispensable, tout au long du processus. Quand nous Lui faisons confiance, le Seigneur travaille. Dans toute cette affaire, c’est Son œuvre qui est la chose la plus importante. Et c’est cela qui explique ce paradoxe apparent qui trouble tant de Chrétiens. Ils nous disent : « Vous nous conseillez de ne faire rien d’autre que de nous confier en Dieu. Mais vous nous demandez ensuite de faire des choses impossibles ! Comment réconcilier ces deux déclarations aussi contradictoires ? »

Il en est de même quand nous considérons une scie dans l’atelier du charpentier. On peut dire que c’est la scie qui vient de scier une bûche. Mais on peut ajouter aussitôt que c’est le charpentier qui l’a sciée. La scie n’est que l’instrument, mais la puissance qui l’a animée, c’est celle du charpentier !

Il en est de même pour nous. Quand nous nous livrons entièrement entre les mains de Dieu, et quand nous Lui livrons nos membres comme des instruments de Sa justice, nous découvrons qu’Il produit en nous le vouloir et le faire, pour que nous fassions Sa volonté, selon Son bon plaisir. Nous pouvons alors dire, avec Paul :

« Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi » (1 Cor 15 : 10). « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Ephésiens 2 : 10).

En fait, quand nous y réfléchissons, seul Dieu, qui nous a créés, peut nous recréer, car Lui seul peut comprendre l’œuvre de Ses propres mains. Tous nos efforts pour tenter de nous recréer nous-mêmes ne peuvent qu’aboutir à la destruction du vase. Aucun Chrétien ne peut atteindre le but le plus élevé, s’il ne laisse pas travailler Celui « qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté » (Ephésiens 1 : 11).

Dans tous ces articles, je vais surtout exposer quelle doit être la part de l’homme en la matière. Car j’écris pour des hommes, dans l’espoir de montrer aux Chrétiens comment accomplir leur part de cette grande œuvre. Mais je souhaite que l’on comprenne bien que je n’aurais jamais écrit un seul mot, si je n’avais pas cru de tout mon cœur que Dieu accomplit fidèlement Sa part, quand on Lui fait confiance.

 


(Ceci fait partie d’un livre: « Le secret du chrétien pour une vie heureuse » de Hannah Whitall Smith, édité en 1870.)

Source  http://www.ccel.org
(Christian Classics Ethereal Library, Calvin College).

Article traduit par Henri Viaud-Murat.

Onzième  article d’une série de 14 articles.

http://bibletude.blogspot.fr/2011/01/le-secret-du-chretien.html?m=1