« Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors hâte-toi, car c’est l’Eternel qui marche devant toi pour battre l’armée des Philistins » (2 Samuel 5 : 24).
Si je parle de réveil dans cette vallée, c’est à cause d’une intervention ponctuelle de Dieu dans un combat. Ce verset de l’Ecriture est souvent cité pour démontrer en quelques mots l’oeuvre secrète de Dieu avant son action ouverte et définitive.
Tout réveil est précédé de signes précurseurs – caractérisés ici par le bruit de pas – qui ne peuvent être reconnus que par des chrétiens authentiques, remplis de l’Esprit, sensibles aux choses de Dieu (cf. 1 Corinthiens 2: 9-11).
Dans la dernière étude il était question du bruit de la pluie (1 Rois 18 : 41), ici il s’agit d’un bruit de pas. Tout réveil est l’effet d’une cause spirituelle préalable où Dieu a mis un fardeau sur un seul homme ou sur un groupe de croyants. Humbles et consacrés, ils coopèrent avec lui dans la prière.
Les circonstances de ce récit méritent d’être rappelées. Il s’agit du couronnement de David établi sur tout le royaume dans la forteresse de Sion, après que la dernière résistance des Jébusiens a été brisée. Très vite l’opposition des Philistins resurgit. Ce sacre préfigure le retour en gloire de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, retour qu’aucun ennemi ne pourra empêcher. Alors le libérateur sortira de Sion pour délivrer tous les opprimés, et son règne s’étendra d’une extrémité à l’autre de la terre (cf. Romains 11 : 26). Cet événement sera accompagné d’une effusion mondiale de l’Esprit (cf. Joël 2: 28 et Actes 2 : 17).
Tous les réveils échelonnés au cours de l’histoire de l’Eglise sont un avant-goût de ce fait exaltant qui transformera le monde pour l’arrivée de son Roi. Aujourd’hui, ceux qui prient pour le réveil et parlent sincèrement de ce sujet doivent veiller à ce que leurs désirs ne dissimulent aucun but intéressé, limité et sectaire. Si nous demandons à Dieu d’accorder un réveil à son Eglise, c’est non seulement pour que des multitudes se convertissent à Jésus-Christ, mais pour que l’Eglise elle-même soit délivrée de son égoïsme et sanctifiée pour Dieu en vue de la dernière bataille avant l’enlèvement au ciel.
Un bruit de pas
Suivant les versions, il est question d’un bruit de pas ou d’un bruit de « gens qui marchent ». Ce même mot est employé dans les livres de Moïse, de Josué et dans les Psaumes pour définir le son de la trompette qui arrête, rassemble et commande. Dans le domaine qui nous occupe, ce bruit capte notre attention, s’impose avec autorité et nous oblige à écouter ce que l’Esprit dit aux Eglises (cf. Apocalypse 2: 7). Hélas, que nous sommes encore lents à entendre ce son… et plus lents encore à en comprendre le sens, car nous courons le danger d’être frappés d’un jugement d’aveuglement et de surdité vis-à -vis de Dieu à cause de notre désobéissance (cf. Esaïe 6 : 9-10).
Nous trouvons le même terme dans Ezéchiel 1 : 24 et 10 : 5. Il caractérise le bruit des ailes des chérubins, ces créatures angéliques qui font la volonté de Dieu, manifestent sa sainteté et jugent le mal parmi les siens. Nous retrouvons aussi ce mot en Esaïe 13 lorsque le prophète annonce la défaite des tyrans de l’humanité : « J’ai donné des ordres à ma sainte armée, j’ai appelé les héros de ma colère, ceux qui se réjouissent de ma grandeur. On entend une rumeur sur les montagnes… L’Eternel des armées passe en revue l’armée qui va combattre » (13 : 3-4).
Ce même vocable se retrouve dans le texte de 2 Rois 7 lorsque les puissants Syriens qui campent autour de Samarie entendent un bruit de chars et de chevaux; une terreur panique s’empare d’eux et ils s’enfuient pour sauver leur vie. Elisée avait conscience de ces forces spirituelles quand il disait à son serviteur effrayé : « Ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux » (2 Rois 6 : 16). C’est la même toute-puissance divine qui explique la victoire d’Asa quand l’Eternel mit en fuite l’immense armée éthiopienne (cf. 2 Chroniques 14: 8-14).
Nous trouvons également cette expression lorsque Ezéchiel lance un véritable défi à Dieu et contre lui-même dans la vallée des ossements. Le Seigneur lui donne l’ordre de prophétiser sur les os desséchés pour qu’ils revivent; « il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os s’approchèrent les uns des autres » (Ezéchiel 37 : 7).
Ce tableau saisissant illustre l’état présent de l’Eglise de Dieu : sécheresse, divisions, souffrances et stérilité. Heureux ceux qui se reconnaissent dans cette vision et qui, délivrés de toute étroitesse mentale et de tout orgueil ecclésiastique, acceptent la révélation de Dieu sur l’état du peuple, prient et agissent en conséquence !
Un combat résolu
Qu’il est douloureux de constater l’absence de discernement parmi ceux qui portent le nom de chrétiens. Le niveau spirituel est si bas, l’horizon tellement limité que la vraie connaissance de Dieu se perd.
Quand l’apôtre Paul parle des puissances sataniques qui affectent l’Eglise de Dieu, il exhorte les croyants afin que leurs pensées soient amenées captives à l’obéissance de Christ (2 Corinthiens 10 : 3-5). C’est la puissance de la croix qui ordonnera nos pensées si souvent rebelles et vagabondes, indépendantes de Dieu et de sa Parole. Alors nous serons délivrés de nos idées préconçues et nous recevrons son instruction (cf. Matthieu 11 : 29).
Ensuite il pourra nous indiquer une attitude en accord avec l’Esprit, détacher notre regard des choses visibles pour les attacher aux invisibles, celles qui nous paraissent inatteignables (cf. 2 Corinthiens 4: 18). Heureuse est l’Eglise, la congrégation qui possède des membres « cherchant les choses qui sont en haut » (cf. Colossiens 3: 1-2), et auxquels Dieu dévoile la cause de situations bloquées. La vie de ces croyants est souvent ingrate, mal comprise, mais ils sont véritablement les sacrificateurs du peuple de Dieu. C’est en réponse à leur sacerdoce que le mouvement spirituel pour lequel ils prient sera déclenché. Ils ont su discerner l’illusion des formes de piété qui paralysaient l’oeuvre de Dieu.
A tout réveil il faut une préparation dont Dieu connaît la durée. Peut-être de longues années pendent lesquelles il éduque celui qui comprendra ses pensées. Ainsi un service fidèle se poursuit alors que beaucoup de chrétiens se contentent d’apparences trompeuses. Il échappe aux yeux des hommes, mais pas à ceux du Seigneur. Ceux qui prient ainsi demeurent fermes « comme voyant celui qui est invisible » (Hébreux 11 : 27). Ils intercèdent, seuls ou avec ceux qui ont le même Esprit et les mêmes désirs. Comme les Lévites, ils ont pour héritage le Seigneur Iui-même, et comme Elie ils se courbent en sa présence dans la prière. Combien d’enfants de Dieu, alités, prisonniers du Seigneur dans une chambre de malade, ou retenus par un âge avancé, l’invoquent sans que nul ne le sache… Mais le Seigneur connaît leur vie de prière, source secrète du réveil. On n’y prend pas tellement garde; pourtant ils participent à ces formidables luttes spirituelles dans les lieux célestes. Paraissant peu devant le public, davantage devant Dieu, ils savent prier, demander, insister une seconde fois et persévérer « jusqu’à ce que la pluie tombe ».
Un front ennemi
En 2 Samuel 5 : 20, David s’est écrié : « L’Eternel a dispersé mes ennemis devant moi, comme des eaux qui s’écoulent. » Le mot traduit par dispersé est un terme employé dans les communiqués militaires. Il est rendu ailleurs par rompu dans le sens d’une rupture du front ennemi. Le même mot se trouve dans Esaïe 54: 3 : « Tu te répandras à droite et à gauche… » Cela signifie qu’après le sacrifice de la croix (cf. Esaïe 53 : 10) le front de résistance à l’oeuvre de Dieu sera rompu et que les villes désertes seront occupées par les représentants de l’Evangile. Quelle vision et quelle espérance nous donnent ces passages ! Tous les croyants sont appelés à rompre le front de résistance pour se répartir en porteurs de la Parole de Dieu, en messagers de la croix. C’est le but du réveil.
En quoi consiste ce front ennemi ? Il est formé par l’activité de Satan, non seulement dans le monde, dont il est le prince, mais aussi dans l’Eglise qu’il hait. Que de brèches, de destructions, de dégâts, de situations douloureuses causées par lui. Que de défaites humiliantes et tragiques auxquelles nous nous habituons tranquillement. Soyons vrais avec Dieu et droits envers nous-mêmes : certains affirment que les chrétiens ne peuvent être ni séduits ni attaqués par le diable, et ils ferment les yeux. D’autres reconnaissent les faits, mais en ignorent la cause première et se résignent. Ces ravages sont l’oeuvre de Satan qui résiste à Dieu et s’oppose à la prière (cf. Daniel 10:13).
Ce front ennemi c’est aussi l’ouvrage de « l’accusateur des frères » (cf. Apocalypse 12: 10), ouvrage échafaudé par des mensonges entre chrétiens et contre les autres chrétiens… Cette vaste oeuvre du diable peut rendre certains détracteurs insensibles à tout sentiment de culpabilité au point qu’ils en oublient le mal accompli avec une légèreté déconcertante. Comme le dit l’Ecriture, leur conscience est flétrie (cf. 1 Timothée 4: 2), chloroformée par les traditions intouchables. Ce front ennemi sera rompu par le combat intense de la prière efficace. Alors les consciences se réveilleront, les torts seront reconnus et les coeurs s’ouvriront.
Le vouloir de l’ennemi se manifeste encore dans les vies paralysées par toutes sortes de liens : l’erreur, le péché, le sectarisme, les habitudes mauvaises, le pouvoir des hommes. Que de personnes asservies qui voudraient se donner à Dieu et à son service ! C’est l’effet d’une cause précise et en voici le remède : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18 : 18-20). Voilà pourquoi nous assistons ensuite à des choses étonnantes : les esprits se rapprochent, les situations se dénouent, les incompréhensions se dissipent, les oeuvres du diable sont détruites ici-bas et la victoire est remportée dans le ciel par le nom et la puissance de notre bien-aimé Sauveur.
Une décision personnelle
Terminons par le récit de 2 Samuel 5 : 23-24 : « David consulta l’Eternel. Et l’Eternel dit… Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors hâte-toi, car c’est l’Eternel qui marche devant toi pour battre l’armée des Philistins. » Le terme hâte-toi est rendu par bestir thyself dans la Version Autorisée anglaise. Il signifie: remue-toi, agis, élance-toi. Puisque Dieu est là nous pouvons sortir devant les hommes, prêcher et annoncer la Parole et combattre les Philistins d’aujourd’hui. Regardons autour de nous : on a laissé trop longtemps le champ libre à l’ennemi, son autorité est peu disputée, il fait ce qu’il veut, il agit dans le monde comme il l’entend. Comment peut-on dire que l’Eglise du Dieu vivant – contre laquelle ne prévaudront point les portes du séjour des morts – est encore ici-bas ? Réveillons-nous, sortons de notre confort, lâchons les vieilles routines, prenons nos responsabilités et obéissons à la loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ dans nos familles et nos lieux de culte ! L’Eternel est présent, il passe devant et il attend que nous le suivions. Hâte-toi veut dire : ne gaspillez pas votre temps, rassemblez-vous, ayez un seul but, soyez prêts pour la bataille !
« David fit ce que l’Eternel lui avait ordonné, et il battit les Philistins depuis Guéba jusqu’à Guézer » (2 Samuel 5:25).
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