« Alors les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier: Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon? C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. » – Matthieu 17:19-21.
… Ils interrogèrent leur Maître au sujet de leur échec.
Lorsque les disciples virent Jésus chasser l’esprit mauvais de l’épileptique qu’ils ne purent pas guérir, ils interrogèrent Jésus au sujet de leur échec. Il leur avait donné toute puissance et toute autorité sur tous les démons, et le pouvoir de guérir toutes maladies. Ils avaient souvent exercé ce pouvoir, et avaient proclamé avec grande joie à quel point les démons leur étaient soumis. Et cependant à l’heure même, alors qu’Il était sur la Montagne, ils avaient essuyé un échec lamentable.
Qu’il n’y eût rien dans la volonté de Dieu ou dans la nature du cas qui puisse rendre la délivrance impossible, avait été prouvé : sur l’ordre de Christ, l’esprit mauvais était parti. A partir de leur expression : » Pourquoi n’avons-nous pas pu le chasser « , il est évident qu’ils avaient souhaité le faire et l’avaient cherché; ils avaient probablement utilisé le nom du Maître, et crié à l’esprit méchant de s’en aller. Leurs efforts avaient été vains, et en présence de la foule, ils avaient été exposés à la honte. Pourquoi n’avons-nous pas pu ?
… la puissance était en Christ, elle devait être reçue, saisie et utilisée
par la foi seule, la foi vivante en Lui.
La réponse de Christ fut directe et claire : » A cause de votre incrédulité. » La cause de Son succès et de leur échec n’était pas due au fait qu’Il possédait une puissance spéciale à laquelle il n’avait pas accès. Non, la raison ne devait pas être recherchée bien loin. Il leur avait si souvent enseigné qu’il y a une seule puissance, celle de la foi, devant laquelle dans le royaume des ténèbres, comme dans le royaume de Dieu, tout doit se courber; dans le monde spirituel, l’échec n’a qu’une seule cause, le manque de foi.
La foi est la condition même sous laquelle toute la puissance Divine peut entrer dans l’homme et opérer à travers lui. C’est la susceptibilité de l’invisible : la volonté de l’homme livrée à la volonté de Dieu et façonnée par elle. La puissance qu’ils avaient reçue de chasser les démons, ils ne la détenaient pas en eux-mêmes comme un don ou une possession permanente; la puissance était en Christ, elle devait être reçue, saisie et utilisée par la foi seule, la foi vivante en Lui.
» Cette sorte de démon ne peut être chassée que par le jeûne et la prière. «
S’ils avaient eu pleinement foi en Lui comme Seigneur et Vainqueur dans le monde spirituel, s’ils avaient eu pleinement foi en Lui comme Celui qui leur donna autorité de chasser les démons en Son nom, cette foi leur aurait donné la victoire. » C’est à cause de votre incrédulité » fut, tout le temps, l’explication du Maître et Sa réprobation de l’impotence et de l’échec dans Son Eglise.
Mais un tel manque de foi doit avoir une cause également. Les disciples auraient très bien pu demander : Et pourquoi n’avons-nous pas pu croire ? Notre foi a chassé des démons avant cela : pourquoi n’avons-nous pas maintenant réussi à croire ? Le Maître se mit à leur dire ce qu’ils avaient demandé : » Cette sorte de démon ne peut être chassée que par le jeûne et la prière. «
… La foi a besoin d’une vie de prière dans laquelle elle peut grandir et se maintenir forte…
La prière a besoin du jeûne pour son plein et parfait développement.
Tout comme la foi est le plus simple, elle est également le plus élevé exercice de la vie spirituelle, dans lequel notre esprit se rend lui-même dans une parfaite réceptivité à l’Esprit de Dieu et est ainsi fortifié jusqu’à son activité la plus élevée. Cette foi dépend entièrement de l’état de la vie spirituelle; c’est uniquement lorsque celle-ci est forte et en parfaite santé, lorsque l’Esprit de Dieu a une pleine influence dans notre vie, que la puissance de la foi accomplit ses plus puissantes actions. Et par conséquent Jésus ajoute : » Cette sorte de démons ne sort que par le jeûne et la prière. «
Le foi qui peut vaincre une telle résistance entêtée telle que vous venez de voir dans cet esprit méchant, Jésus leur dit qu’elle n’est pas possible sinon aux hommes vivant en très étroite communion avec Dieu, et dans une séparation très spéciale d’avec le monde dans la prière et le jeûne. Et ainsi Il nous enseigne deux leçons de première importance touchant à la prière. L’une est que la foi a besoin d’une vie de prière dans laquelle elle peut grandir et se maintenir forte. L’autre, que la prière a besoin du jeûne pour son plein et parfait développement.
Il n’y a rien qui ait autant besoin de grandir que notre foi.
La foi a besoin de la prière pour sa pleine croissance. Dans toutes les différentes parties de la vie spirituelle, il y a une telle union étroite, une telle action et réaction incessantes, que chacune peut être à la fois cause et effet. Ainsi en est-il de la foi. Il ne peut y avoir aucune vraie prière sans la foi; une certaine mesure de foi doit précéder la prière. Et pourtant la prière est aussi le chemin vers davantage de foi; il ne peut y avoir aucun niveau plus élevé de foi sinon à travers beaucoup de prière.
C’est là la leçon que Jésus enseigne ici. Il n’y a rien qui ait autant besoin de grandir que notre foi. Votre foi grandit à l’excès, est-il dit d’une Eglise. Lorsque Jésus prononçait les paroles : » Qu’il vous soit fait selon votre foi « , Il annonçait la loi du royaume qui nous dit que tous n’ont pas un égal degré, que la même personne n’a pas toujours le même degré, et que la mesure de foi doit toujours déterminer la mesure de puissance et de bénédiction.
C’est quand nous prenons Sa parole du Livre Béni, et que nous la Lui apportons,
Lui demandant de nous la dire de Sa voix d’amour vivante,
que la puissance viendra pleinement
de telle sorte que nous croyons et recevons la parole
comme la propre parole de Dieu qui nous est adressée.
Si nous voulons savoir où et comment notre foi doit grandir, le Maître désigne pour nous le trône de Dieu. C’est dans la prière, dans l’exercice de la foi, en communion avec le Dieu vivant, que la foi augmente. La foi ne peut vivre qu’en se nourrissant de ce qui est divin, de Dieu Lui-même.
C’est dans le culte d’adoration rendu à Dieu, le fait de s’attendre à Lui et de L’attendre, le profond silence de l’âme qui s’abandonne à Dieu afin qu’Il Se révèle, que la capacité de connaître Dieu et de Lui faire confiance se développera. C’est quand nous prenons Sa parole du Livre Béni, et que nous la Lui apportons, Lui demandant de nous la dire de Sa voix d’amour vivante, que la puissance viendra pleinement de telle sorte que nous croyons et recevons la parole comme la propre parole de Dieu qui nous est adressée.
Beaucoup de chrétiens ne peuvent pas comprendre ce que cela signifie que prier beaucoup
bien qu’ils en entendent parler : ils ne peuvent aucunement concevoir le fait de passer des heures avec Dieu,
ni en sentir le besoin.
C’est dans la prière, dans un contact vivant avec Dieu dans une foi vivante, que la foi, le pouvoir de faire confiance à Dieu, et dans cette confiance, d’accepter tout ce qu’Il dit, d’accepter toutes les possibilités qu’Il offre à notre foi, deviendra forte en nous. Beaucoup de chrétiens ne peuvent pas comprendre ce que cela signifie que prier beaucoup bien qu’ils en entendent parler : ils ne peuvent aucunement concevoir le fait de passer des heures avec Dieu, ni en sentir le besoin. Mais ce que le Seigneur dit, l’expérience de Son peuple l’a confirmé : les hommes possédant une foi forte sont des hommes qui prient beaucoup.
Ceci nous ramène justement à la leçon que nous avons apprise lorsque Jésus, avant de nous dire de croire que nous recevons ce que nous demandons, nous dit en premier lieu : » Ayez foi en Dieu « . C’est en Dieu, le Dieu vivant, que notre foi doit plonger ses racines en profondeur et en étendue; alors elle sera forte au point de déplacer des montagnes et de chasser les démons. Si vous avez foi, rien ne vous sera impossible.
C’est dans la mort à soi-même ce qu’implique beaucoup de prière, en
étroite communion avec Jésus, que l’esprit de foi viendra puissamment.
Oh ! si seulement nous nous consacrions à l’œuvre que Dieu a pour nous dans le monde, entrant en contact avec les montagnes et les démons qu’il y a à chasser et à faire sortir, nous comprendrions bientôt le besoin qu’il y a de beaucoup de foi et de beaucoup de prière comme étant la seule terre sur laquelle la foi peut être cultivée. Christ Jésus est notre vie, la vie de notre foi également. C’est Sa vie en nous qui nous rend forts et nous rend simples pour croire. C’est dans la mort à soi-même ce qu’implique beaucoup de prière, en étroite communion avec Jésus, que l’esprit de foi viendra puissamment. La foi a besoin de la prière pour sa pleine croissance.
Et la prière a besoin du jeûne pour sa pleine croissance : c’est là la seconde leçon. La prière est l’une des mains avec laquelle nous saisissons l’invisible; le jeûne, l’autre, avec laquelle nous relâchons et chassons le visible. L’homme n’est en rien plus étroitement lié au monde des sens que dans son besoin de nourriture, et le fait de s’en réjouir. Ce fut par le fruit, bon à manger, que l’homme fut tenté et chuta lorsqu’il était dans le Paradis. Ce fut par le pain que Satan incita Jésus à changer en pierres, que Jésus, lorsqu’Il eut faim, fut tenté dans le désert, et dans le jeûne qu’Il triompha.
… C’est uniquement dans une vie de modération et de tempérance
et de reniement de soi qu’il y aura le cœur ou la force de prier beaucoup.
Le corps a été racheté pour être un temple du Saint-Esprit; c’est dans le corps ainsi qu’en esprit, c’est tout particulièrement, déclare l’Ecriture, dans le boire et le manger que nous devons glorifier Dieu. Je crains qu’il existe beaucoup de chrétiens pour lesquels cette nourriture à la gloire de Dieu n’est pas encore devenue une réalité spirituelle. Et la première pensée suggérée par les paroles de Jésus concernant le jeûne et la prière est que c’est uniquement dans une vie de modération et de tempérance et de reniement de soi qu’il y aura le cœur ou la force de prier beaucoup.
Mais ensuite il y a aussi son sens plus littéral. Le chagrin et l’anxiété ne peuvent pas manger : la joie célèbre sa fête avec le manger et le boire. Il se peut qu’il vienne des périodes d’intense désir où il est fortement ressenti combien le corps, avec ses appétits, quoi que légitimes, gêne encore l’esprit dans sa bataille contre les puissances des ténèbres, et où il se fait ressentir le besoin de le contrôler.
… le jeûne aide à exprimer, approfondir et confirmer la
résolution que nous sommes prêts à sacrifier n’importe quoi…
Nous sommes des créatures des sens : notre esprit est aidé par ce qui nous vient incarné dans une forme concrète; le jeûne aide à exprimer, approfondir et confirmer la résolution que nous sommes prêts à sacrifier n’importe quoi, à nous sacrifier nous-mêmes, à atteindre ce que nous cherchons pour le royaume de Dieu. Et Celui qui a accepté le jeûne et le sacrifice du Fils, sait accepter et récompenser par la puissance spirituelle l’âme qui est ainsi prête à tout abandonner pour Christ et Son Royaume – Il en reconnaît la valeur.
Et s’ensuit alors une application encore plus large. La prière est le fait de toucher Dieu et l’invisible; le jeûne est le fait de lâcher tout ce qui est du visible et du temporel. Tandis que les chrétiens ordinaires s’imaginent que tout ce qui n’est pas positivement interdit et péché leur est légitime, et cherchent à retenir le plus possible de ce monde, avec ses possessions, sa littérature, ses plaisirs, l’âme véritablement consacrée est comme le soldat qui porte uniquement ce dont il a besoin pour le combat.
N’allons-nous pas tout abandonner pour suivre Jésus
dans la route qu’Il inaugure pour nous ici…
Rejetant tout fardeau, ainsi que le péché qui assaille si facilement, craignant de s’empêtrer dans les affaires de cette vie, il cherche à mener une vie nazaréenne, comme celui qui est spécialement mis à part pour le Seigneur et Son service. Sans une telle séparation volontaire, même d’avec ce qui est légitime, personne n’atteindra la puissance dans la prière : cette sorte de démons ne part que par le jeûne et la prière.
Disciples de Jésus ! qui avez demandé au Maître de vous apprendre à prier, venez maintenant et acceptez Ses enseignements. Il vous dit que la prière est le chemin pour atteindre la foi, une foi forte qui peut chasser les démons. Il vous dit : » Si vous aviez la foi, rien ne vous serait impossible « . Que cette glorieuse promesse vous encourage à prier beaucoup. La récompense ne vaut-elle pas le prix? N’allons-nous pas tout abandonner pour suivre Jésus dans la route qu’Il inaugure pour nous ici; n’allons-nous pas, en cas de besoin, jeûner? N’allons-nous pas faire quelque chose que ni le corps ni le monde autour de nous n’arrêteront dans la grande œuvre de notre vie, alors que nous partageons la communion avec notre Dieu dans la prière, afin de devenir des hommes de foi, qu’Il peut utiliser dans Son œuvre du salut du monde ?
____________________________________
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS A PRIER.
… enseigne-nous, Seigneur Béni, qu’il y a un endroit où la foi peut être apprise et gagnée,
même dans… la prière et le jeûne…
Ô Seigneur Jésus ! Comme Tu dois continuellement nous reprocher notre incrédulité ! Combien étrange cela doit t’apparaître que cette terrible incapacité de faire confiance à notre Père et à Ses promesses. Seigneur ! Que Tes reproches, avec leur sanction : » C’est à cause de votre incrédulité « , pénètrent au plus profond de nos cœurs et nous révèlent de quelle grande mesure du péché et de la souffrance qui nous entourent nous devons être blâmés. Et alors enseigne-nous, Seigneur Béni, qu’il y a un endroit où la foi peut être apprise et gagnée, même dans… la prière et le jeûne, qui nous emmènent dans une communion vivante et ferme avec Toi et le Père.
Ô Sauveur ! Tu es l’Auteur et le Consommateur de notre foi; enseigne-nous ce que c’est que Te laisser vivre en nous par Ton Saint-Esprit. Seigneur ! Nos efforts et nos prières pour recevoir la grâce de croire ont été si vains.
… enseigne-nous comment, dans le jeûne et la prière, nous pouvons croître
jusqu’à la mesure de foi pour laquelle rien ne sera impossible.
Nous savons pourquoi nous avons échoué : nous avons cherché en nous-mêmes la force qui doit être donnée de Toi. Saint Jésus ! Enseigne-nous longuement le mystère de Ta vie en nous, et comment Toi, par Ton Esprit, Tu entreprends de vivre en nous la vie de la foi, afin de veiller à ce que notre foi ne défaille pas.
Ô fais-nous voir que notre foi sera juste une partie de cette merveilleuse vie de prière que Tu donnes à ceux qui s’attendent à être formés dans le ministère de l’intercession, non pas en paroles et en pensées seulement, mais dans la Sainte Onction que Tu donnes, le souffle de l’Esprit de Ta propre vie. Et enseigne-nous comment, dans le jeûne et la prière, nous pouvons croître jusqu’à la mesure de foi pour laquelle rien ne sera impossible. Amen.
Note:
Blumhardt se résolut à se consacrer au jeûne, quelquefois pendant plus de trente heures.
A l’époque où Blumhardt traversait son terrible conflit avec les mauvais esprits dans ceux qui étaient possédés, et cherchait à les chasser par la prière, il se demandait souvent ce qui faisait entrave à l’exaucement.
Un jour, un ami, à qui il avait parlé de son problème, attira son attention sur les paroles de notre Seigneur sur le jeûne. Blumhardt se résolut à se consacrer au jeûne, quelquefois pendant plus de trente heures. A partir de ses réflexions et de son expériences il acquit la conviction que le jeûne était bien plus important que ce que l’on pense généralement.
… le jeûne est devant Dieu… et dans la mesure où à un degré élevé
il renforce l’intensité et la puissance de la prière… devient l’expression pratique
incessante de la prière sans paroles…
Il dit : » Dans la mesure où le jeûne est devant Dieu une preuve pratique de ce que la chose que nous demandons est pour nous un objet d’un véritable et pressant intérêt, et dans la mesure où à un haut degré il renforce l’intensité et la puissance de la prière, et devient l’expression pratique incessante de la prière sans paroles, je pouvais croire qu’il ne serait pas sans efficacité, en particulier parce que les paroles du Maître firent mention d’un cas comme celui présent.
J’essayai ce moyen, sans le dire à personne, et en vérité le précédent conflit en fut extraordinairement éclairé. Je pus parler avec un bien plus grand repos et une bien plus grande fermeté. Il n’était pas nécessaire que je fusse présent aussi longtemps avec le malade; et je sentais que je pouvais avoir une influence sans être présent. «
Source: European Prophetic College
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.