LE CHRÉTIEN ET L’ARGENT par Guy Maréchal  

LA SITUATION DANS L’ÉGLISE

C’est probablement ce verset qui explique la situation de nombre d’églises actuelles. J’ai  fréquenté plusieurs églises évangéliques, mais j’y ai rarement rencontré un avocat, un  médecin, un notaire, un architecte ou un chef d’entreprise importante. Preuve que les  personnes qui ont un certain niveau de vie ne sont pas bienvenues dans ces églises.
Bien-sûr, le verset repris ci-dessus en est une explication par sa mauvaise interprétation.

LE CHAMEAU ET SON AIGUILLE

De même que la citation biblique où Jésus dit «  qu’il sera plus facile à  un chameau  de passer par le chas de l’aiguille qu’à  un riche d’entrer dans le royaume Dieu  » encourage tous les bons penseurs à  l’exclusion systématique des travailleurs qui  gagnent plus de 2 fois le smic de persévérer dans leurs idées.

Mais la Bible ne jette pas l’anathème sur l’argent. Au contraire. Dans la Bible hébraïque,  la richesse est le signe de la bénédiction de Dieu, dont témoigne l’histoire des patriarches :  Abraham, nous dit la Genèse (13, 2) était  » très riche en troupeaux, en  argent et en or  « .  Isaac moissonne au centuple et  » s’enrichit de plus en plus, jusqu’à  devenir extrêmement riche «   (Gn 26, 13).

L’abondance témoigne de la générosité de Dieu. Et à  en croire la parabole des talents  (Mat.25:14-30), Jésus n’a rien contre l’enrichissement, puisqu’on y trouve  l’éloge d’un serviteur ayant réussi à  faire fructifier l’argent  que son maître lui avait  confié.

POURQUOI CETTE IDÉE GÉNÉRALE EST-ELLE UNE ABSURDITÉ ?

Les prétextes invoqués pour exclure toute une fraction de la société du plan de Dieu ne  tiennent pas compte des réalités bibliques, comme les histoires du  roi Salomon, de  la veuve  de Sarepta, d’Abraham et Lot, de  David et de Salomon.

L’ÉVANGILE DE MATTHIEU

Le verset 24 du chapitre 6 de l’Evangile de Matthieu a aussi fait l’objet d’interprétations farfelues et  inexactes.

Nul ne peut servir deux maîtres : Dieu et Mammon.  Mammon, mot araméen,  peut se traduire par  Mammon, Dieu de la fortune, mais aussi par le simple mot richesse, dans ce verset. Or, la Bible nous  rappelle qu’il faut choisir l’esprit et pas la lettre.

Il suffit donc dans ce cas de considérer que l’argent n’est pas un Dieu, mais un serviteur. Et tant que vous le gardez confiné à  ce rôle bien précis, ni la Bible, ni les saints ne vous en feront reproche.

Mais c’est à  l’usage que vous faites de l’argent que vous serez jugés.

L’histoire du Pentecôtisme nous démontre l’absurdité de cet oukase envers l’argent.

Ainsi, l’exemple connu de  cet entrepreneur américain devenu chrétien, qui demanda à  son pasteur  si la dîme était obligatoire. La réponse du pasteur fut très nuancée, expliquant qu’on peut aussi  donner la dîme de son temps, de ses biens matériels, etc.

L’entrepreneur lui dit alors qu’il  donnerait 90 % de ses revenus. Et l’histoire veut qu’il roula en Rolls Royce, avec chauffeur et habita  un château jusqu’à  sa mort.  Il semble que c’était un des associés fondateurs de  Caterpillar.

ET SI C’ÉTAIT LE CONTRAIRE ?

On voit aujourd’hui bon nombre de gens étonnants et talentueux être appelés à  faire  l’œuvre de Dieu au travers de leurs entreprises et les miracles se produisent, les besoins  trouvent réponse, et nous étendons l’amour extravagant de Christ.

Il est un cas évident où vous devez vous lancer dans les affaires :  Si vous savez que vous avez  un désir de servir Dieu et que les dons et talents qu’il a mis en vous vous poussent vers le  monde des affaires, vous pouvez le faire, mais :

– Avec onction

– Avec sagesse

– Avec foi

– Avec planification.

Vous pouvez alors le faire par la création d’une entreprise durable qui sert les personnes et  crée des profits de sorte que vous pourrez redonner à  ceux qui en ont besoin. Dieu ne veut  pas que nous fassions de petites choses, car son plan pour chacun de nous est immense  permettant à  tous et à  chacun de faire partie de son plan pour les âmes.

Vous ne devez jamais séparer votre foi de votre entreprise parce que votre entreprise est  une expression de votre foi et que vous êtes chrétien à  plein temps.

Mais quel que soit le nombre d’heures que vous prestez par mois, et la montagne de  richesses que dans certains cas, vous pouvez en tirer,  cet argent n’est pas le vôtre. Oui, vous  avez travaillé : mais qui vous a donné la santé pour le faire ?

Vous devez marquer vos clients, vos fournisseurs, vos amis par votre façon d’envisager votre  entreprise, votre façon de la gérer, votre façon de gérer vos rapports avec votre personnel,  vos clients. Outre la réussite de vos affaires, Dieu vous permettra de devenir par votre  attitude un ouvrier pour la moisson.

Beaucoup aujourd’hui rêvent de devenir missionnaires, avec tous les problèmes matériels et  financiers que cette situation provoque.  Après seulement quelques voyages dans un pays,  des hommes et des femmes d’affaires étrangers peuvent  faire plus de contacts et discuter  des sujets religieux personnels plus librement que beaucoup de missionnaires  ne peuvent  le faire même après plusieurs  années.

Le problème que Christ relève, c’est celui de thésauriser pour soi-même. C’est de retenir des  richesses à  des fins égoïstes ; de voir dans l’accumulation de richesses un but en soi, un moyen  d’afficher sa valeur ou de réaliser tous ses rêves matériels.

Il ne s’agit pas d’une condamnation en bloc des riches :  L’écriture nous présente en  Job un homme immensément riche et juste !  

Abraham possédait de grands biens, sans parler de David ni de Salomon, et leur richesse n’a été  entachée d’aucun jugement de valeur.

L’éthique professionnelle de l’Ancien Testament montre la  légitimité de gagner de l’argent en fonction de son travail. L’ouvrier mérite son salaire, et il doit  travailler avec l’espérance d’en profiter financièrement (Prov. 28.19 ; Deut. 25.4).

Comme le dit un proverbe français:   » L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître  « .  

L’argent, les  trésors, les richesses sont, comme notre temps et nos compétences, une ressource formidable.

Vous voyez, la question, c’est le contrôle qu’exerce un trésor.  Quel est ton trésor ?  Qu’est-ce qui te  passionne, te fait vibrer, te fait choisir comment tu passes ton temps, ton énergie ? Ces passions  révèlent qui tu es. La couleur de ton cœur.  Ces passions vont également orienter toute ta vie. La  sensualité. Les gadgets et les richesses, la reconnaissance des autres.  

Quand on fait du deltaplane,  le seul moyen de contrôler la direction, c’est de faire basculer son corps dans un sens ou dans un  autre. Le centre de gravité se déplace et l’aile volante s’oriente dans la direction voulue. Il en va de même de nos trésors.

Par une décision consciente nous devons déplacer nos centres d’intérêts,  pour  que nos trésors ne mobilisent pas toute notre énergie.

Vous ne pourrez désirer n’importe quoi, car en chemin vers Dieu vous visez la sanctification, jusqu’à   ce qu’elle soit accomplie, au moment de son retour. Dès lors, vous resterez détaché de tout ce qui  pourrait vous dominer, pour mieux être disponible pour le Dieu qui vous a racheté –  ou acheté !

Qui  est votre maître ? Qui vous domine ? Je ne connais qu’un seul traitement accordé aux idoles dans la  Bible : le feu.  Avez-vous besoin de brûler une idole ? Cela peut-être littéral !

Un objet de superstition  (une icône ou une statue) qui personnifie Dieu au point de vous rendre craintif à  son égard et  finalement de prendre une part de votre vie.

http://www.enseignemoi.com/guy-marechal/video/le-chretien-et-l-argent-41344.html