NOTE MAV: Voici un article qui va faire grincer les dents de beaucoup. Prenez votre Bible et vérifiez ! Moi, il m’a permis d’approfondir ce que je savais déjà  et  sur quoi j’avais souvent écrit.  Méditez soigneusement, car Dieu va bouleverser cette   »    Eglise   »    qui est pour l’instant le fruit d’un système humain hiérarchisé, calqué sur le système romain (la Réforme n’a été que partielle: ce sont les fondements mêmes qui sont faussés). Oui Dieu va tout secouer pour remettre SA VISION de l’Eglise, telle qu’elle était à  son commencement. Ne nous étonnons pas que les chrétiens matures quittent par millions, et sur tous les continents, ce qu’on a appelé à  tort  »  églises  « , c’est -à -dire des bâtiments dirigés par un  ou plusieurs hommes, omnipotents, avec de l’autre côté des chrétiens démis, démissionnaires et assis. C’est Dieu qui ordonne:  »  Sortez d’elle, mon peuple   » (Ap 18:4)

Comme nous l’avons vu, l’idée moderne de « couverture spirituelle » est sans appui biblique. La Bible évoque bien, il est vrai, le problème de l’autorité et de la soumission, mais il est à  noter qu’elle verse beaucoup moins d’encre sur ce sujet que sur l’amour et le service mutuels.

Dès lors que sont maîtrisés dans une église les principes fondamentaux de l’amour et du service, les problèmes d’autorité et de soumission se résolvent d’eux-mêmes (et le plus souvent, ceux qui mettent trop l’accent sur ces choses cherchent plutôt à  prendre eux-mêmes une place d’autorité qu’à  servir les frères!).

La Bible donc, même si elle n’en parle pas beaucoup, évoque tout-de-même ces sujets. Et ils sont toujours en rapport avec le ministère mutuel dans l’église, et l’obéissance à  Christ — la Tête de toute autorité.

En discutant de ces questions, il serait bon d’utiliser uniquement le langage du Nouveau Testament. Le jargon extra-biblique ne fait que compliquer les choses. Il embrouille nos pensées et nos conversations. Si nous nous en tenons à  un vocabulaire biblique, nous pourrons y voir plus clair au travers des eaux vaseuses de la tradition humaine.

La tragédie des mouvements passés.

Je vais être assez direct. La plupart de ce qui passe de nos jours pour de « l’autorité spirituelle », c’est de la folie ! Le mouvement disciples/bergers des années 1970 illustre bien ce qui peut résulter d’une mauvaise application de l’autorité. Il y avait dans ce mouvement une grande confusion spirituelle, qui il a fini par dégénérer en une forme extrême de manipulation et de contrôle.

L’une des plus grandes erreurs de ce mouvement, c’était de considérer que la soumission impliquait l’obéissance inconditionnelle. Ils enseignaient aussi, à  tort, que Dieu investit certaines personnes d’une autorité indiscutable sur les autres.

Bien-sûr, les dirigeants de ce mouvement avaient les motifs les plus purs. A aucun moment ils n’avaient envisagé la tournure que prendraient les choses. La plupart d’entre eux se sont depuis repenti d’avoir contribué à  y donner naissance. Mais malgré tout, de nombreuses vies ont été dévastées par ce mouvement.

Souvent, on supportait l’abus spirituel en se disant que Dieu accomplit le bien malgré les erreurs commises par les dirigeants. On enseignait que les « bergers » seraient tenus responsables devant Dieu des mauvaises décisions qu’ils auraient prises. Les « brebis » ne porteraient aucune responsabilité, à  condition qu’elles obéissent (aveuglément) à  leurs bergers.

Ainsi, le mouvement a créé un nouveau joug de contrôle, semblable à  celui de la caste cléricale. Il étouffait la libre expression de la prêtrise de tous les croyants, et il manifestait cette même domination qui caractérise les sectes. Les soi-disant « bergers » se faisaient représentants de Dieu devant les autres chrétiens, et cherchaient à  contrôler les détails les plus intimes de leur vie. Et ce au nom de la « redevabilité biblique ».

Les chrétiens qui avaient fait partie de ce mouvement en sont sortis brisés et désillusionnés. Ils sont devenus méfiants à  l’égard de tout semblant d’autorité (certains ont connu des sorts plus cruels). Ceux qui, dans ce mouvement, avaient subi des abus de la part du clergé, ont développé une profonde aversion pour les mots tels que « autorité », « soumission » et « redevabilité. » Aujourd’hui encore, ils ont beaucoup de mal à  se défaire de l’image déformée de Dieu que cette expérience leur a laissée.

Il s’en suit que pour beaucoup, le sujet de l’autorité est assez sensible, car il représente un passé très chargé. A tel point que le simple fait d’employer le lexique de l’autorité les met sur la défensive.

Trente ans plus tard, l’autorité spirituelle reste un sujet émotionnellement chargé et plutôt inflammable. Ainsi, nous abordons un terrain dangereux, malgré la position que nous développerons au cours de ce chapitre.

N’oubliez pas que ce n’est jamais le simple emploi de mots bibliques qui donne lieu aux enseignements erronés. Ils résultent plutôt de ce qu’on donne à  ces mots un sens qu’ils n’avaient pas à  l’origine. Par conséquent, on a tellement avilé les mots tels que « l’autorité » et « la soumission » qu’il nous paraît nécessaire de leur redonner un peu d’estime, et d’en dégager les mauvaises connotations qu’ils ont acquises.

Il ne faut donc pas, pour éviter la fausse doctrine, rejeter les mots bibliques, mais plutôt leur redonner leur sens originel. Autrement dit, nous devons apprendre non seulement à  parler de ce dont parle la Bible, mais aussi à  en parler comme elle en parle.

La conception biblique de la soumission

La « soumission » dont il est question dans le Nouveau Testament, c’est une attitude qui consiste à  céder volontairement aux conseils ou aux exhortations d’un autre, une attitude de coopération avec l’autre.

La soumission biblique, ce n’est pas de se laisser contrôler, ni diriger. C’est simplement une attitude consistant à  céder aux autres dans la mesure où ils reflètent la pensée du Seigneur.

La soumission biblique existe, et c’est une chose précieuse. Mais elle doit commencer par ce que Dieu veut, et ce que présume le Nouveau Testament: à  savoir, que nous soyons tous, individuellement et collectivement, assujettis à  Jésus Christ. Que nous soyons assujettis les uns aux autres dans l’église où nous vivons. Et que nous soyons assujettis aux travailleurs dévoués qui servent le Corps de Christ, et qui se sont montrés fidèles.

J’insiste sur « qui se sont montrés fidèles », car les faux prophètes et les faux apôtres abondent. C’est la responsabilité des frères locaux que d’examiner ceux qui se disent travailleurs (1 Thess. 1:5; 2 Thess. 3:10; Apo. 2:2). C’est pourquoi, la Bible nous exhorte de nous assujettir à  nos dirigeants spirituels, à  cause de leur noble caractère et leur service spirituel (1 Cor. 16:10-11,15-18; Phil. 2:29-30; 1 Thess. 5:12-13; 1 Tim. 5:17; Héb. 13:17).

Considérons Ephésiens 5:21, qui est particulièrement clair  :

 »  Vous soumettant  les uns aux autres  dans la crainte de Christ.  « 

Pierre exprime sensiblement la même pensée lorsqu’il dit  :

 »  Pareillement, vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens, et tous,  les uns à  l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles. »  (1 Pierre 5:5, Darby)

Jamais la Bible n’enseigne l’idée de « couverture protectrice ». Au lieu de cela, elle enseigne l’assujettissement mutuel. L’assujettissement mutuel du Nouveau Testament se base sur le fait que tous les croyants aient reçu certains dons, et qu’ainsi, tous soient en mesure d’exprimer Christ. Nous devons donc être soumis les uns aux autres.

Le principe de l’assujettissement mutuel découle également de la révélation du Corps de Christ. C’est-à -dire que le Corps tout entier a été investi de l’autorité Divine, et non pas une section particulière (Matt. 18:15-20; 16:16-19; Eph. 1:19-23). L’ekklesia de Dieu, c’est une société théocratique, où l’autorité Divine est répandue sur tous ceux qui possèdent l’Esprit.

Dieu n’a délégué son pouvoir à  aucun individu, ni à  aucune section de l’Eglise. Son autorité réside dans la communauté toute entière. Lorsque les croyants exercent leurs ministères respectifs, l’autorité spirituelle leur est dispensée à  travers les dons de l’Esprit.

Au fond, l’assujettissement mutuel demande que nous soyons conscients de faire partie de quelque chose de plus grand que nous-mêmes — un Corps. Nous devons aussi reconnaître que nous sommes, en nous-mêmes, incapables d’accomplir pleinement le dessein de Dieu.

L’assujettissement mutuel se fonde sur l’affirmation humiliante mais bien véridique, que nous avons besoin de la contribution de chacun des membres. Il reconnaît que nous ne pouvons être de bons Chrétiens tous seuls. Ainsi, l’assujettissement mutuel est indispensable à  une vie chrétienne normale.

L’assujettissement mutuel implique que vous acceptez que le Seigneur vous reprenne par le biais de n’importe quel croyant; que vous acceptez la réprimande et le châtiment (venant du Seigneur) quelle que soit la main qui tienne le fouet; que vous acceptez que d’autres vous parlent par rapport à  votre vie.

La conception Divine de l’autorité.

L’autorité va de pair avec la soumission. L’autorité, c’est le privilège, accordé par Dieu, de faire une certaine action. Dans le Nouveau Testament, le mot qui s’approche le plus de notre mot « autorité », c’est exousia. Ce mot dérive du mot exestin, qui désigne une action possible et juste qui peut être menée sans obstacle.

L’autorité (exousia) est en rapport avec l’interprétation et la communication du pouvoir. Plus précisément, l’autorité, c’est le droit de faire une certaine action. Les Ecritures enseignent que Dieu seul est la source de toute autorité (Rom. 13:1). Et cette autorité a été investie en Son fils (Matt. 28:18; Jean 3:30-36; 17:2).

Seul Jésus Christ possède de l’autorité. Le Seigneur a dit clairement : « Toute autorité m’a été donnée dans les cieux et sur la terre. » En même temps, Dieu a délégué Son autorité aux hommes et aux femmes dans ce monde, pour accomplir certains buts précis.

Par exemple, dans l’ordre naturel, Dieu a institué diverses sphères où s’exerce Son autorité (Eph. 5:22-6:18; Col. 3:18-25). Il a établi certaines « autorités officielles » qui ont pour but de maintenir l’ordre sous le soleil. Les officiers gouvernementaux, tels que les rois, les magistrats et les juges, reçoivent cette autorité (Jean 19:10,11; Rom. 13:1; 1 Tim 2:2; 1 Pierre 2:13-14).

L’autorité officielle, c’est l’autorité revêtue par un poste fixe. Elle fonctionne indépendamment des personnes qui occupent le poste. C’est une autorité fixe, positionnelle. Aussi longtemps que la personne détient le poste, elle possède l’autorité.

Lorsque l’autorité est déléguée à  quelqu’un, cette personne devient elle-même, dans une certaine mesure, « une autorité ». C’est pour cette raison que les chrétiens sont tenus d’être soumis aux dirigeants gouvernementaux — indépendamment de leur caractère (Rom. 13:1; 1 Pierre 2:13-19).

Le Seigneur Jésus, ainsi que Paul, manifestèrent un esprit de soumission lorsqu’ils se trouvèrent en présence de l’autorité officielle (Matt. 26:63-64; Actes 23:2-5). Nous de même, nous devons toujours être soumis à  de telles autorités. La rébellion et le mépris de l’autorité sont le fruit d’une nature pécheresse (2 Pierre 2:10; Jude 8). Cela dit, la soumission et l’obéissance sont deux choses très différentes, qu’il ne s’agirait pas de confondre.

La soumission et l’obéissance.

En quoi la soumission diffère-t-elle de l’obéissance? La soumission est une attitude. L’obéissance est une action. La soumission est absolue. L’obéissance est relative. La soumission est inconditionnelle. L’obéissance est conditionnelle. La soumission est interne. L’obéissance est externe.

Dieu nous demande d’avoir un esprit d’assujettissement envers ceux qu’il a placés, selon l’ordre naturel, dans une position d’autorité. Mais ce n’est pas pour autant que nous devons leur obéir s’ils nous ordonnent de faire des choses qui vont à  l’encontre de Sa volonté. Car l’autorité de Dieu est plus élevée qu’aucune autorité terrestre.

Cependant, il est possible de désobéir tout en étant soumis. On peut désobéir à  une autorité terrestre tout en maintenant un esprit humble et assujetti. On peut désobéir tout en ayant une attitude de respect et de révérence, par opposition à  l’esprit de rébellion et de mépris (1 Tim. 2:1-2; 2 Pierre 2:10; Jude 8).

La désobéissance des sages-femmes israélites (Exode 1:17); les trois jeunes hébreux (Dan. 3:17-18); Daniel (Dan. 6:8-10); et les apôtres (Actes 4:18-20; 5:27-29) illustrent tous ce principe spirituel. Ils étaient soumis aux autorités officielles, mais ils ont désobéi lorsque celles-ci se sont opposées à  la volonté de Dieu.

Bien que Dieu ait établi une autorité officielle dans l’ordre naturel, Il n’en a pas instauré dans l’Eglise pour autant.

C’est pourquoi Paul ne mentionne pas les dirigeants ecclésiastiques lorsqu’il traite des sphères d’autorité dans Ephésiens 5-6 et Colossiens 3.

Il est vrai que Dieu a accordé aux croyants l’autorité (exousia) de mener certaines actions. Parmi elles, l’autorité de devenir enfants de Dieu (Jean 1:12); d’avoir des possessions (Actes 5:4); de choisir entre le mariage et le célibat (1 Cor. 7:37); de décider ce qu’ils mangeront et ce qu’ils boiront (2 Cor. 10:8; 13:10); de recevoir des bénédictions particulières en rapport avec certains ministères (1 Cor. 9:4-18; 2 Thess. 3:8-9); de gouverner les nations et de manger de l’arbre de la vie dans le royaume à  venir (Apo. 2:26; 22:14).

Mais jamais la Bible n’enseigne que Dieu a donné aux croyants l’autorité (exousia) sur les autres croyants!

Souvenez-vous des paroles du Seigneur dans Matthieu 20:25-26 et Luc 22:25-26, où il avait condamné ce type d’autorité parmi ses disciples. Ce fait devrait suffire à  nous faire réfléchir sérieusement.

Par conséquent, il est illogique que de suggérer que les dirigeants de l’Eglise auraient le même type d’autorité que les dirigeants de ce monde. Encore une fois, dans le Nouveau Testament les dirigeants ecclésiastiques ne sont jamais revêtus d’une telle autorité (exousia). Et à  aucun moment il n’est écrit que certains croyants pourraient exercer une telle autorité sur les autres croyants.

Bien-sûr, l’ancien Testament parle des prophètes, des prêtres, des rois et des juges comme étant des autorités officielles. Cela vient de ce que ces « postes » étaient une ombre du ministère du Seigneur Jésus Christ Lui-même. Christ est le vrai Prophète, le vrai Prêtre, le vrai Roi, le vrai Juge. Mais jamais le Nouveau Testament ne décrit un dirigeant ecclésiastique comme étant une autorité officielle.

En fait, l’idée que des chrétiens pourraient avoir de l’autorité sur d’autres chrétiens montre ni plus ni moins une exégèse erronée. En tant que telle, elle est sans appui biblique. Lorsqu’un dirigent ecclésiastique exerce le même type d’autorité que les officiers gouvernementaux, c’est un usurpateur!

Il est vrai qu’il s’exerce aussi, dans l’Eglise, une certaine autorité. Mais elle est fondamentalement différente de celle du monde naturel. Ceci n’a de sens que dans la mesure où l’église n’est pas une organisation humaine, mais un organisme spirituel. L’autorité qui s’y exerce n’est pas une autorité officielle; c’est une autorité biologique.

L’autorité officielle et l’autorité biologique.

Qu’est-ce que l’autorité biologique? C’est l’autorité qui émane de la vie spirituelle. L’autorité biologique, c’est une autorité qui se communique. C’est-à -dire que si quelqu’un communique la vie de Dieu, par ses paroles ou par ses actions, il a l’approbation et le soutien du Seigneur Lui-même.

De par le fait qu’ils ont la vie de l’Esprit, tous les chrétiens possèdent une mesure d’autorité biologique. C’est pourquoi le Nouveau Testament nous exhorte à  nous soumettre les uns aux autres dans la crainte du Seigneur. Mais ceux qui ont une plus grande expérience de Christ exprimeront plus abondamment Sa pensée que ceux qui sont encore immatures et charnels (Héb. 5:14).

L’autorité biologique se fonde uniquement sur la direction donnée par Christ au moment présent, et non sur un poste fixe. L’autorité biologique n’est pas liée à  une charge ni à  une personne particulière. Elle ne réside pas dans l’homme lui-même, ni dans la position qu’il détient (comme c’est le cas de l’autorité officielle).

L’autorité biologique est en dehors de l’individu, car elle appartient à  Christ. Une personne ne peut exercer l’autorité que dans la mesure où il se laisse diriger par Christ dans ses paroles et dans ses actions. Autrement dit, on ne doit écouter et obéir à  une personne que lorsqu’elle reflète la pensée du Seigneur. L’autorité biologique est donc obtenue de Christ, et communiquée par Lui aux hommes.

La nature communicative de l’autorité biologique se comprend lorsqu’on la considère dans le cadre de la métaphore du Corps que dresse Paul pour décrire l’Eglise. Lorsque la Tête (la source de toute autorité) signale à  la main de se déplacer, la main possède l’autorité de la Tête. La main, cependant, n’a en elle-même aucune autorité. Elle n’a de l’autorité que lorsqu’elle agit en accord avec ce que lui a communiqué la Tête. La main n’est une autorité que dans la mesure où elle représente la volonté de la Tête.

Remarquez que le mouvement de la tête physique par rapport au corps physique est biologique. Il se base sur les principes naturels de la vie d’un organisme physique. Il en est de même dans le spirituel. Les croyants ne possèdent l’autorité spirituelle que lorsqu’ils expriment Christ, par leurs paroles et par leurs actions.

L’autorité biologique est donc flexible et fluide. Elle n’est pas figée. Elle est transmise par Christ dans chaque situation. Elle se base sur la vie et le service spirituels. C’est n’est donc pas une possession irrévoquable.

Cela explique que l’autorité de Pierre et de Jacques, ainsi que de Paul et de Barnabas, ait fluctué (Actes 1:15; 2:14; 12:17,25; 13:2,7,13; 15:2,7,13,22). Puisque l’autorité biologique n’est pas instituée, mais transmise ponctuellement, on ne peut ni donner ni hériter de l’autorité de Dieu.

Un croyant ne peut pas s’y substituer, ni la posséder en lui-même. Il ne fait que la représenter. C’est là  une distinction très importante. Et faute de la reconnaître clairement, il y a eu une grande confusion de de nombreux abus parmi le peuple de Dieu.

Il est important, lorsqu’on discute d’autorité spirituelle, de mettre toujours l’accent sur la fonction et le service, et non sur une quelconque « spiritualité ». Prétendre à  l’autorité sur la base de sa spiritualité, ce n’est pas très différent de s’établir soi-même une autorité officielle. Car sous une telle proclamation se cache une « charge ecclésiastique ».

En effet, si un homme est réellement spirituel, sa spiritualité se manifestera par sa vie, par son service, et par son écoute du Seigneur. A ces critères seulement on pourra discerner la vraie spiritualité, jamais on ne peut se baser sur les affirmations de la personne concernée. Ainsi, si on maintient l’accent sur le service et la fonction, on pourra éviter à  une église qui se rassemble dans la simplicité du Nouveau Testament d’être emportée par un homme, et de dégénérer en un culte de sa personnalité.

Une comparaison utile.

Il serait bon d’isoler les différences majeures entre l’autorité officielle et l’autorité biologique.

1. Il faut obéir aux autorités officielles, à  condition que ce qu’elles exigent ne soit contraire à  la volonté d’une autorité plus haute (Actes 5:29). Le Nouveau Testament dit aux enfants d’obéir à  leurs parents (Eph. 6:1; Col. 3:20), aux citoyens d’obéir à  leurs gouverneurs (Tite 3:1), et aux esclaves d’obéir à  leurs maîtres (Eph. 6:5; Col. 3:22).

Ceux qui exercent une autorité biologique, au contraire, n’exigent jamais qu’on leur obéisse. Ils cherchent plutôt à  persuader les autres à  obéir à  la volonté de Dieu. C’est pourquoi Hebreux 13:17 nous exhorte à  nous laisser persuader par nos dirigeants.

On le voit aussi dans les lettres de Paul, qui résonnent d’exhortations et d’appels. Le langage est essentiellement persuasif. (Nous reviendrons sur ce point.)

2. Les autorités officielles détiennent la pleine responsabilité de ceux qui les suivent lors d’une mauvaise décision. Dans Nombres 18, on apprend que le fardeau de l’iniquité du peuple retombait sur le dos des sacrificateurs. Car c’étaient les autorités officielles du pays d’Israël.

L’autorité biologique, quant à  elle, n’annule jamais la responsabilité des autres. Dans l’Eglise, les croyants sont tenus responsables de leurs actions, même lorsqu’ils ne font qu’obéir aux conseils d’un autre.

C’est pourquoi les Ecritures nous incitent maintes fois à  éprouver le fruit des autres. Elles enseignent aussi que la séduction entraîne le jugement Divin (Matt. 7:15-27; 16:11-12; 24:4-5; 1 Cor. 14:29; Gal. 1:6-9; 2:4; Phil. 3:2-19; 1 Thess. 5:21; 1 Tim 2:14; 1 Jean 3:4-10; 4:1-6). Jamais le Nouveau Testament n’enseigne que si un chrétien obéit à  quelqu’un d’autre, il ne serait plus responsable de ses actions.

3. Ceux qui possèdent l’autorité officielle peuvent être moins matures, moins spirituels, et moins justes que ceux sur qui ils exercent l’autorité. L’autorité biologique, au contraire, est directement liée à  la maturité spirituelle, et ne peut en être séparée.

Nous disons souvent à  nos enfants « obéissez à  vos aînés » parce que ceux qui sont plus âgés (dans la vie naturelle), ont tendance à  être plus mûrs dans leurs conseils. Ils méritent donc le respect et la soumission (1 Pierre 5:5). Il en est de même dans le spirituel.

Ceux qui sont allés plus loin dans la vie spirituelle portent une plus grande mesure d’autorité biologique. (Ainsi, on ne peut exercer l’autorité biologique que lorsqu’on est soi-même soumis à  l’autorité de Dieu.) Et la maturité spirituelle se manifeste par un esprit de servitude et une humilité d’enfant. Considérez attentivement les textes suivants, qui nous exhortent à  honorer ceux qui manifestent ces deux caractéristiques  :

 »  Or, je vous exhorte, frères — (vous connaissez la maison de Stéphanas, qu’elle est les prémices de l’Achaïe, et qu’ils se sont voués au service des saints,) — à  VOUS SOUMETTRE, VOUS AUSSI, À DE TELS HOMMES ET À QUICONQUE COOPÈRE À L’OEUVRE ET TRAVAILLE. Or je me réjouis de la venue de Stéphanas, et de Fortunat, et d’Achaïque, parce qu’ils ont suppléé à  ce qui a manqué de votre part; car ils ont récréé mon esprit et le vôtre  : RECONNAISSEZ DONC DE TELS HOMMES.  «   (1 Cor. 16:15-18, Darby)

 »  Recevez-le donc [Epaphrodite] dans le Seigneur avec une entière joie, et HONOREZ DE TELS HOMMES. CAR C’EST POUR L’OEUVRE DE CHRIST QU’IL A ÉTÉ PRÈS DE LA MORT, AYANT EXPOSÉ SA VIE …   » (Phil. 2:29-30)

 »  Or nous vous prions, frères, de CONNAITRE CEUX QUI TRAVAILLENT PARMI VOUS, et qui sont à  la tête parmi vous dans le Seigneur, et qui vous avertissent, et de LES ESTIMER TRES HAUTEMENT EN AMOUR À CAUSE DE LEUR OEUVRE …   » (1 Thess. 5:12-13, Darby)

 »  Que les anciens qui dirigent bien SOIENT JUGES DIGNES D’UN DOUBLE HONNEUR, SURTOUT CEUX QUI TRAVAILLENT A LA PRÉDICATION ET À L’ENSEIGNEMENT … Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou de trois témoins.   » (1 Tim. 5:17,19)

Souvenez-vous de vos conducteurs QUI VOUS ONT ANNONCÉ LA PAROLE DE DIEU; CONSIDEREZ QUELLE A ÉTÉ LA FIN DE LEUR VIE, ET IMITEZ LEUR FOI. (Heb. 13:7)

Obéissez à  [en grec: soyez persuadés par] vos conducteurs et SOYEZ SOUMIS, CAR ILS VEILLENT POUR VOS MES, COMME AYANT À RENDRE COMPTE; afin qu’ils fassent cela avec joie, et non en gémissant, car cela ne vous serait pas profitable. (Heb. 13:17, Darby)

 »  De même, vous qui êtes jeunes,  soyez soumis aux anciens  … »  (1 Pierre 5:5)

Il est donc clair que le Nouveau Testament nous exhorte à  donner un certain poids aux conseils de ceux qui travaillent sans relâche dans le service spirituel. Mais ce respect est spontané et instinctif. Il ne doit jamais être formalisé, ni devenir une obligation absolue.

Les critères bibliques d’un modèle spirituel sont toujours fonctionnels, jamais formels. Tout en respectant et honorant le service de ceux qui déposent leur vie pour les frères, on ne devrait jamais les séparer formellement du reste de la communauté de croyants. (C’est là  que s’égarent ceux qui promulguent la doctrine de la « couverture spirituelle »!)

En effet, l’honneur que reçoit un croyant de la part de l’église doit toujours être mérité, jamais exigé ni affirmé. C’est ainsi que ceux qui sont réellement spirituels ne proclament jamais leur autorité spirituelle sur les autres. Ils ne se vantent pas de leur travail ni de leur maturité spirituels. D’ailleurs, ceux qui proclament de telles choses ne font que prouver leur immaturité ! Celui qui déclare qu’il est « L’oint et l’homme fort de Dieu pour l’heure actuelle » — ou d’autres accolades similaires — ne démontre qu’une chose: qu’il n’a aucune autorité spirituelle!

4. Les autorités officielles détiennent l’autorité jusqu’à  temps qu’ils soient déchus de leurs fonctions. Tant qu’ils occupent leur poste, ils possèdent l’autorité, que leurs décisions soient sages et justes ou non. Par exemple, le Roi Saül a maintenu son autorité aussi longtemps qu’il était son le trône d’Israël — même après que l’Esprit de Dieu l’avait quitté (1 Sam. 16:14; 24:4-6)!

L’autorité biologique, elle, ne peut opérer que lorsque Christ est exprimé. Si donc un croyant incite l’église à  faire quelque chose qui ne reflète pas la volonté de la Tête (même si cela ne viole aucune loi explicite de Dieu), il n’a aucune autorité. Seul Jésus Christ détient l’autorité. Et ne peut porter de l’autorité, que ce qui coule de Sa vie.

5. Les autorités officielles forment quasiment toujours une hiérarchie. L’autorité biologique ne peut pas être hiérarchisée (Matt. 20:25-28; Luc 22:25-27). Lorsqu’on tente d’établir l’autorité biologique sous forme de hiérarchie, elle finit toujours par être déformée, et entraîner des abus. En fait, elle cesse alors d’être biologique, spontanée, et elle redevient formelle et officielle. Comme nous l’avons vu, la Bible ne parle jamais en termes de hiérarchie. Car la hiérarchie fait toujours injure au peuple de Dieu.

En résumé, l’autorité biologique ne coule pas de haut en bas, et ne s’appuie sur aucune hiérarchie. Et en même temps, elle ne coule pas non plus de bas en haut, c’est-à -dire de l’église vers la personne. Car même si l’église décide de donner à  quelqu’un l’autorité de faire une certaine tâche, elle n’a elle-même l’autorité pour le faire que si elle est en conformité avec la pensée de Christ.

L’autorité biologique coule de l’intérieur vers l’extérieur. Lorsque l’Esprit de Christ pousse un croyant ou une église à  parler ou à  agir, ils ont l’autorité de la Tête! Lui seul, de tout l’univers, a de l’autorité. Jésus Christ, manifesté au travers de Son Esprit, est la source unique de toute autorité.

En fait, tous les problèmes d’autorité qui s’élèvent dans l’église moderne sont dus à  une application simpliste des structures d’autorité officielle aux relations spirituelles. C’est une erreur grave que de chercher à  reproduire l’autorité officielle du monde, au sein de l’assemblée chrétienne — ou dans tout autre domaine où l’on a affaire à  des relations biologiques, organiques (tel que le mariage).

L’assujettissement mutuel se fait toujours dans le cadre de l’amour.

Lorsque quelqu’un exprime l’autorité biologique dans l’église, il est important de le reconnaître. Se rebeller contre cette autorité, c’est se rebeller contre Christ. Car il n’y a d’autorité que celle venant de Jésus Christ. Par conséquent, rejeter les paroles d’un homme, alors qu’elles expriment la pensée de Dieu, c’est rejeter Son autorité suprême.

On s’assujettit donc les uns aux autres par soumission envers Dieu, mais aussi par amour. L’amour est toujours ouvert à  la réprimande, toujours prêt à  écouter ce qu’un autre a à  dire. En même temps, l’amour est prêt aussi à  reprendre les autres lorsqu’ils chancellent.

L’amour rejette l’esprit d’individualisme, ainsi que toute quête de réussite ou de gloire personnelles. Il préfère l’interdépendance du Corps. L’amour se rend bien compte que, parce que nous sommes membres les uns des autres et que nous avons le même patrimoine spirituel, nos actions ont un impact profond sur les autres. L’amour déplore l’individualisation, la privatisation du christianisme. Mais il affirme son besoin des autres membres en Christ.

L’amour est parfois doux et gentil. Mais lorsqu’il se trouve face à  l’abomination du péché, il sait être interrogatif, belliqueux et inflexible. L’amour est patient, respectueux, doux. Il n’est jamais véhément, dictatorial, et ne cherche pas à  rabaisser les autres. L’amour répudie les prétentions orgueilleuses à  l’autorité. Il est profondément marqué d’humilité.

L’amour n’est pas mou et sentimental, mais perçoit et discerne avisément. L’amour cherche à  employer ses ressources pour aider les autres. Jamais il ne les manipule ni ne leur impose sa propre volonté. Jamais l’amour n’exige, ni ne contraint, ni n’oblige.

L’amour nous pousse à  accepter la responsabilité d’être « le gardien de notre frère. » Mais il nous interdit de trop nous ingérer dans sa vie privée. En effet, nous sommes appelés à  représenter la volonté du Saint Esprit les uns aux autres. Mais nous ne sommes jamais appelés à  nous substituer à  Lui, ni à  effectuer Son travail!

L’assujettissement mutuel ne nous autorise donc pas à  nous introduire dans les affaires intimes de notre frère pour « nous assurer » qu’il poursuit bien sa marche! Jamais la Bible ne nous donne la liberté de questionner nos frères sur leurs investissements financiers, leur amour conjugal, ni aucun autre domaine intime de leur vie.

C’est sur ce genre d’interrogation inutile — pratiquée au nom de la « redevabilité » — que se fondent les sectes autoritaires. De telles choses finiront inévitablement par créer un esprit de conformisme dans l’église. (Bien-sûr, si un croyant cherche volontairement à  confier de telles affaires personnelles à  un autre, c’est différent. Mais c’est un choix, et non un devoir.)

Il ne faut jamais oublier que la Bible insiste beaucoup sur la liberté individuelle de chaque chrétien et son droit à  un domaine privé (Rom. 14:1-12; Gal. 5:1; Col. 2:16; Ja. 4:11-12). Les croyants doivent donc avoir beaucoup de respect pour ces choses. Tant qu’il n’y a pas de bonnes raisons de penser qu’un frère ou une soeur sont en train de commettre un péché grave, il ne relève pas d’un esprit chrétien que de chercher à  tout prix à  s’introduire dans leurs affaires domestiques.

Le Nouveau Testament nous avertit de ne pas nous « ingérer dans les affaires d’autrui » (1 Tim. 5:13; 1 Pierre 4:15). D’un autre côté, le croyant qui se trouve dans un état spirituel sérieux — qui lutte avec un péché grave — doit à  la fois chercher et accepter l’aide de l’église.

En somme, parce que l’assujettissement mutuel se fait dans le cadre de l’amour, il donne lieu à  une grande sécurité spirituelle. Il ne cherche pas à  contrôler, mais à  aider. Il n’est pas figé ni immobilisé par un système formel. Il n’est pas officiel, légal, ni mécanique. Il est fonctionnel, biologique, et spontané. Dès lors qu’on en fait une institution humaine, il y a danger — quelque nom qu’il puisse porter. En tant que chrétiens, nous avons un instinct spirituel qui nous pousse à  nous soumettre à  une autorité spirituelle. Et il est dans l’intérêt de toute l’église que nous suivions cet instinct.

En écoutant les conseils des autres sur notre vie, nous ouvrons la porte à  l’encouragement, la motivation, et la protection du Seigneur. C’est pourquoi le livre des Proverbes répète fréquemment que « le salut est dans le grand nombre des conseillers » (Prov. 11:14; 15:22; 24:6). L’amour, donc, est le parapluie divin, qui offre la protection spirituelle. Mais, heureusement, il est plus grand que les coeurs de certains qui en sont couverts.

Enfin, l’amour seul a le pouvoir de « couvrir » (Prov. 10:12; 17:9; 1 Pierre. 4:8).

Le coût de l’assujettissement mutuel.

L’assujettissement mutuel est radicalement différent de la subordination inconditionnée aux structures autoritaires. En même temps, il ne faut pas confondre l’assujettissement mutuel avec cette « tolérance » très individualiste, et moralement molle qui marque la pensée post-moderne.

L’assujettissement mutuel coûte cher. Autant se l’avouer. Notre ego n’aime pas être soumis à  un autre! En tant que créatures déchues que nous sommes, nous voulons faire ce qui est bien à  nos propres yeux — sans que d’autres s’y mêlent.

Par conséquent, la tendance à  rejeter l’autorité biologique est profondément ancrée dans notre nature Adamique (Rom. 3:10-18). Recevoir la correction et la réprimande de la part d’un autre mortel, constitue une croix très difficile à  porter (Prov. 15:10; 17:10; 27:5-6; 28:23). C’est pourquoi l’assujettissement mutuel sert d’antidote aussi bien à  notre chair rebelle, qu’à  notre culture pervertie.

Exercer l’autorité spirituelle n’est pas moins douloureux. Pour la plupart, il est à  la fois difficile et risqué de corriger les autres. Les Ecritures nous disent qu’un frère offensé est plus difficile à  gagner qu’une ville forte (Prov. 18:19)! Du coup la difficulté qu’il y a à  reprendre quelqu’un, et la crainte d’une confrontation, font qu’il est souvent très douloureux pour notre chair que d’exprimer l’autorité du Seigneur, conformément à  Sa volonté.

C’est beaucoup plus facile de laisser aller, ou de simplement prier pour notre frère égaré, que de véritablement le confronter, dans l’amour.

En fait, tout ceci nous ramène au fait que l’amour doit diriger toutes nos relations les avec les autres. Car si nous aimons nos frères, nous serons prêts à  écouter leurs conseils, et nous accepterons leur réprimande. De même, l’amour nous poussera à  aller voir notre frère, dans un esprit de douceur et d’humilité, chaque fois qu’il a besoin de notre aide (Gal. 6:1; Jacques 5:19-20). Au fond, la voie de l’amour, c’est toujours celle de la croix.

L’importance de connaître Dieu en tant que Communauté.

Comme l’assujettissement mutuel se fonde sur l’amour, il trouve son origine dans la nature-même de la Divinité. Dieu, par sa nature, est Communauté. Le Dieu unique est en fait une communauté de trois Personnes*, qui, d’éternité en éternité, partagent leur vie ensemble. (Historiquement, cette vérité a été connue sous le nom de « la Trinité ».)

*Note MAV Je me suis fortement opposé à  ce faux dogme, non biblique et d’origine grecque. Dieu n’est pas une  »  personne   » (mot exclusivement utiisé pour des hommes de chair). Dieu est Esprit, ne peut être approché sans qu’on en meure, et se manifeste sur terre aux hommes sous de multiples formes (humaines éphémères, comme Melchisedec, l’homme à  l’Ecritoire, devant Daniel, etc. Il y en a de très nombreuses), pour que les hommes ne meurent pas en sa sainte présence. Les autres manifestations humaines éphémères de Dieu sont multiples, le buisson, le Rocher, l’eau, une colombe, un lion, une étoile, l’ange de l’Eternel… Ses deux manifestations primordiales les plus décisives pour le salut des hommes sont son Esprit saint envoyé sur terre pour convaincre l’homme de péché, de justice et de jugement, et Sa manifestation corporelle sous forme de  »  Fils de Dieu   » pour sauver ceux qui croiront qu’il s’agit de Dieu Lui-même qui est venu sous cette forme corporelle, en rançon pour nos péchés:  »  le Père et moi sommes un  « . Notons qu’en Apocalypse Jésus (glorifié et revenu à  sa stature divine) dit de Lui-même qu’il est le Tout -Puissant (Apoc 1:8), qu’il a les   »  sept Esprits de Dieu  « , etc… Si l’on considérait chaque manifestation terrestre et céleste divines commes des individualités ou des personnes, Dieu ne serait pas trois mais 10, 20, 30 !!!! Rassurez-vous, il est INFINI, donc innombrable !

Au sein de la Divinité, le Père se verse dans le Fils, et le Fils, à  Son tour, se donne au Père sans réserve. Et l’Esprit, le Médiateur, leur transmet leur amour l’un à  l’autre. Dans cette communauté Divine, il n’y a aucune hiérarchie. Il n’y que la communion mutuelle, l’amour mutuel, et la soumission mutuelle. (Jean 14:28 et 1 Cor. 11:3 ne contredisent pas ce principe. Ces textes ont en vue la soumission volontaire du Fils– durant sa vie terrestre. Ensuite le Père a tout remis dans ses mains – envers le Père, dans le cadre de leur relation d’assujettissement mutuel.)

Le partage mutuel qui a lieu continuellement au sein de la Divinité, c’est le fondement de l’amour. C’est d’ailleurs à  cause de cela que Jean a pu dire « Dieu est amour » (1 Jean 4:8). Si Dieu n’était pas Communauté, il n’y aurait eu personne, avant la création, qu’Il ait pu aimé. Car l’amour implique la présence d’au moins deux personnes.

L’église, c’est la communauté du Roi. En tant que telle, elle est appelée à  connaître, parmi ses membres, cet amour divin. Il n’y a pas de hiérarchie dans la Divinité. Il en est de même pour l’ekklesia. Entre ses murs, il n’y a que l’assujettissement mutuel, gouverné par l’amour mutuel. Cela vient de ce que l’Eglise vit d’une vie Divine — cette même vie qu’il y a au sein de la Divinité (Jean 6:57; 17:20-26; 2 Pierre 1:4).

Le Nouveau Testament utilise assez explicitement le modèle de la famille pour décrire l’église. L’église est comme une famille étendue. Une communauté de croyants qui vivent ensemble, qui partagent les fardeaux les uns des autres, qui confessent leurs péchés les uns aux autres, et qui discutent ensemble des décisions imminentes. Dans l’environnement familial de l’église, l’assujettissement mutuel crée l’unité. Il construit l’amour. Il donne la stabilité. Il incite à  la croissance. Et il donne un sens plus profond à  la vie chrétienne.

Autrement dit, la vie chrétienne n’était jamais faite pour être vécue en dehors d’une telle communauté. Et on ne peut la vivre pleinement que dans un tel environnement. L’ekklesia — la communauté du Roi — c’est l’habitat naturel du chrétien.

Dans les hiérarchies, au contraire, la soumission et la redevabilité sont légalistes, et punitives. Elles donnent lieu à  la domination et à  la manipulation — choses étrangères à  l’église primitive.

Ainsi, l’assujettissement mutuel protège l’église de la domination cléricale, car il met l’accent sur le pouvoir « pour », et le pouvoir « parmi », plutôt que le pouvoir « sur ». Il encourage le pouvoir de tous plutôt que le pouvoir de quelques-uns. Les relations plutôt que le programme. Les liens, plutôt que le détachement. La proximité plutôt que l’isolation. La participation plutôt que le spectacle. L’organisme plutôt que l’organisation. L’unité plutôt que la fragmentation. La solidarité plutôt que l’individualisme. La servitude plutôt que la domination. L’interdépendance plutôt que l’indépendance. L’enrichissement plutôt que l’insécurité.

Tandis que notre culture prône l’autosuffisance, l’individualisme et l’indépendance, ces choses sont incompatibles avec l’église du Nouveau Testament. Comme Dieu est Communauté, Ses enfants sont faits pour vivre en communauté. C’est à  cela que nous appelle notre nouvelle nature (par la régénération).

Nous chrétiens nous ne sommes pas des êtres isolés. Comme le Dieu Trinitaire en l’image duquel nous avons été créés, nous sommes une espèce communautaire (Eph. 4:24; Col. 3:10). Ce sont les relations profondes avec ceux de notre espèce qui constituent notre vie. La doctrine moderne de la « couverture spirituelle » obscurcit cette révélation fondamentale. L’assujettissement mutuel la met nettement en relief.

Autrement dit, la nature Trinitaire de Dieu sert à  la fois de source et de modèle pour la communauté humaine. Et c’est dans la relation d’amour de la Divinité que le principe de l’assujettissement mutuel est pleinement accompli.

L’assujettissement mutuel n’est donc pas une idée humaine. Elle provient de la nature communautaire du Dieu Eternel. Et c’est cette nature que l’ekklesia est appelée à  porter. Ainsi, l’assujettissement mutuel nous permet l’entrevoir le visage de Christ dans l’étoffe et la texture-même de la vie d’église.

On pourrait résumer la position développée dans ce chapitre concernant l’autorité et la soumission, en disant, dans les mots d’un autre auteur : « Cette position donne plus d’autorité à  l’église que n’en donne Rome, fait davantage confiance au Saint Esprit que les Pentecôtistes, respecte plus l’individu que l’humanisme, s’attache plus aux principes moraux que le puritanisme, et elle est plus ouverte à  la situation présente que ‘La Nouvelle Moralité.' »