L’identification d’Élie à la mort

Après ces choses, le fils de la femme, maîtresse de la maison, devint malade, et sa maladie fut si violente qu’il ne resta plus en lui de respiration. Cette femme dit alors à Élie :

 

Qu’y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de mon iniquité, et pour faire mourir mon fils ? Il lui répondit : Donne-moi ton fils. Et il le prit du sein de la femme, le monta dans la chambre haute où il demeurait, et le coucha sur son lit. Puis il invoqua l’Éternel, et dit : Éternel, mon Dieu, est-ce que tu affligerais, au point de faire mourir son fils, même cette veuve chez qui j’ai été reçu comme un hôte ? Et il s’étendit trois fois sur l’enfant, invoqua l’Éternel, et dit : Éternel, mon Dieu, je t’en prie, que l’âme de cet enfant revienne au dedans de lui ! L’Éternel écouta la voix d’Élie, et l’âme de l’enfant revint au dedans de lui, et il fut rendu à la vie. Élie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison, et le donna à sa mère. Et Élie dit : Vois, ton fils est vivant. Et la femme dit à Élie : Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l’Éternel dans ta bouche est vérité (1 Rois 17 :17-24).

La chose même qu’Élie accomplit avec ce fils mort sur son propre lit est ce que Christ est venu accomplir sur la croix, et c’est uniquement en l’accomplissant que le salut est venu. Ils ont tous les deux pris la mort sur eux, ils se sont identifiés au péché, qui, en lui-même, est la mort. Le Seigneur, en union avec l’humanité adamique, a pris position pour elle, et a été fait un avec elle en l’embrassant dans toute sa puanteur.

Quand Jésus a dit : « Que cette coupe s’éloigne de moi», ce n’était pas la prière d’un homme qui avait peur de la douleur physique, mais son identification avec le péché et la mort, ce qui était contraire à Sa propre nature de sainteté. Élie s’étendant sur un garçon païen mort est un écho et une image du même phénomène. C’est l’attitude de cœur d’une personne disposée à embrasser la mort et à goûter la mort en échange d’autrui. C’est comme si le prophète, en s’étendant sur le garçon mort, disait : « Prends la vie qui est en moi et communique-la lui.» Il y a là une telle identification et un tel abandon de sa personne pour le garçon, qu’il n’y aurait pas eu de résurrection s’il s’était simplement tenu poliment au pied du lit. Sa prostration était nécessaire. Cette union avec la mort est le fait d’embrasser la croix.

Il est dit qu’Élie s’étendit sur le corps trois fois. Pourquoi la première fois n’a-t-elle pas été suffisante ? Dieu requérait un acte entier, un abandon final et un tel état d’identification avec cette chose, qu’à moins que Dieu ne réponde Lui-même, » vous êtes vous-même immergé dans cette mort ». Il n’y a pas de résurrection pour lui et il n’y a pas de résurrection pour vous. Il y a eu une identification complète.Élie a crié au Seigneur trois fois. Le Seigneur a entendu le cri d’Élie. A moins que nous n’émettions ce même cri, Dieu n’entendra pas, ni ne répondra. Qu’est-ce qui donne à l’homme la capacité de crier ? Élie avait les qualifications pour mettre la mort en défaite parce qu’il avait déjà traversé la mort et était du côté de la résurrection. Il n’est pas l’homme qui est poliment religieux et qui fait la chose qui a été correctement prescrite. C’est un homme qui a traversé la mort, et il applique maintenant la vie de résurrection pour mettre en défaite la mort à cet instant précis. Comment pouvons-nous traverser le voile de la prière respectable et appropriée pour atteindre la prière qui est un cri dont Dieu entend le son et auquel Il répond, et qui suffit pour ressusciter les morts ? C’est là le cœur du problème car Dieu ne répondra pas à moins qu’Il n’entende le son de ce cri. Dans tout l’environnement du christianisme actuel, il y a quelque chose de contraire à cette profondeur existentielle et à ce cri.

La prière fervente du juste a une grande efficace. Élie était un homme de la même nature que nous : il pria avec instance pour qu’il ne plût point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois (Jacques 5 :16-17).

Élie n’était pas un spécimen exceptionnel de l’humanité. Le mot clé qui distingue la prière d’Élie qui eut un impact sur les éléments est l’ardeur. D’autres synonymes seraient : la ferveur, l’intensité et la passion, ou en d’autres termes, Élie a prié comme Dieu aurait prié. Il a prié dans le nom du Seigneur. Il a prié en gardant contact avec la nature constitutive et le caractère de Dieu, et Dieu a entendu cette prière, car elle était, en tant que telle, la Sienne.

Ce qui rend la prière fervente n’est pas le tempérament de l’homme, mais sa justice.

La prière d’un juste met à disposition une puissance époustouflante et est dynamique dans son opération. Il doit, par conséquent, y avoir une certaine conjonction entre la prière efficace et la stature spirituelle de celui qui prie avec Dieu. L’homme de résurrection est donc éminemment l’homme juste. L’homme qui vit une telle identification avec la Croix et l’identification avec le fait de se vider de soi-même dans une relation quotidienne est l’homme qui connaît la résurrection. Il est entièrement juste de dire qu’il sait – et il abhorre l’idée contraire – que Dieu ne peut pas être servi à partir de sa propre énergie humaine, sa propre intelligence ou sa propre capacité. Qu’est-ce que la justice sinon Dieu Lui-même !

Élie signifie « Il est la divinité.» Il y a une telle union avec Dieu que vous ne pouvez pas dire où finit Élie et où commence Dieu. « …Il n’y aura ni rosée ni pluie sinon à ma parole.» Élie est un homme qui se tient sur le terrain de la résurrection, ce qui signifie qu’il est lui-même un avec la divinité. Ce n’est plus la justice d’Élie. Le cri d’Élie n’est pas un trait du tempérament humain, mais le propre cri de Dieu à travers un homme qui vit dans la dimension de Dieu Lui-même. C’est Dieu qui crie à Dieu. C’est une réponse profonde à quelque chose de profond dans un homme qui a passé à travers et au-delà des catégories religieuses, et se trouve dans la sphère de Dieu Lui-même.

C’est là la clé de l’activité de Dieu de la fin des temps. Se faire comprendre, avoir de bonnes intentions, de bons principes, être religieux et sincère seront inutiles et vains. Le fils, ou ultimement la nation d’Israël, restera mort.

L’inadéquation de l’homme

Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner (Esaïe 55 :7).

Nous devons comprendre la haine qu’éprouve Dieu à l’égard de ce qui prend sa source dans notre humanité déchue.

La religion est quelque chose qui émane de l’homme, lequel pense qu’il rend un culte à Dieu, mais elle vient d’en bas et non d’en haut. Elle semble en surface « respectueuse de Dieu,» mais Ses voies, à Lui, Dieu, sont plus élevées et Ses pensées sont plus élevées. Comment Dieu peut-Il appeler un homme injuste ou méchant si ce dernier n’a pas eu auparavant la possibilité d’obtenir les pensées de Dieu et de vivre dans Ses voies ? C’est exactement la crise que Jésus a amenée lorsqu’Il est venu en Israël et S’est révélé devant Israël comme le Fils de Dieu. Le scandale de Jésus est justement ce scandale-là, qui consiste à dire aux religieux : « Aussi bien intentionnés que puissent être vos efforts, ils sont privés de la gloire de Dieu. Dieu vous appelle à sortir, dans toutes les directions, de ce qui a son origine en vous, et veut vous amener dans une dimension dans laquelle Dieu est tout en tout.»

Comment la chose fut-elle reçue quand Jésus parla ? Elle engendra une réaction telle qu’elle amena la mort de Celui qui paraissait dérober aux hommes le fondement de leur propre justice. Si cela est vrai, à combien plus forte raison la chose doit-elle être démontrée par le prophète qui, par son appel et son ministère même, est le témoignage de Jésus ! Il doit être éminemment l’homme de la résurrection, et cela seul est la justice, et seule cette prière provenant de cette justice obtient la puissante réponse de Dieu.

Seul celui qui a traversé la mort et est revenu à la vie peut embrasser la mort (le garçon) sans craindre que cela pourra lui coûter la vie. Un homme qui continue à se raccrocher à sa vie et à vivre de sa vie, tout aussi religieuse qu’elle puisse être, n’embrassera pas la mort. Il priera d’une manière respectable, mais à distance. L’homme, cependant, qui a traversé la mort et dont la vie ensuite n’est pas sienne, peut s’étendre et s’étendra sur ce corps sans crainte. Il est déjà l’homme mort qui a été ramené à la vie et son cri n’est pas un cri religieux mais le propre cri de Dieu. C’est le cri d’un homme juste qui produit un fort impact sur les éléments. Nous devons saisir quelque chose de l’entêtement bien humain qui désire établir sa propre justice. A propos d’Israël, Paul pouvait dire :

Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu (Romains 10 :2-3).

Si quelqu’un représente une menace contre une justice fondée sur nos accomplissements et notre rectitude, nous, les propre justes, avons la fâcheuse réaction de le tuer afin d’ôter cette menace, mais en le tuant, nous révèlerons et nous prouverons que nous ne sommes pas justes. La justice d’Élie, ses prières et ses obéissances n’étaient pas siennes. Il est le prophète sans doute davantage que tous les autres, qui reflète Dieu comme Dieu.

La restauration de l’autel

Élie dit alors à tout le peuple : Approchez-vous de moi ! Tout le peuple s’approcha de lui. Et Élie rétablit l’autel de l’Éternel, qui avait été renversé. Il prit douze pierres d’après le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel l’Éternel avait dit : Israël sera ton nom ; et il bâtit avec ces pierres un autel au nom de l’Éternel. Il fit autour de l’autel un fossé de la capacité de deux mesures de semence (1 Rois 18 :30-32).

La première démarche d’Élie après s’être moqué des faux prophètes a été la restauration de l’autel qui avait été renversé. Élie doit d’abord venir et restaurer toutes choses. C’est là le modèle des choses futures dans lequel nous devons creuser pour saisir la signification de la restauration d’un autel qui a été intentionnellement renversé. Que représente-t-il et pourquoi douze pierres sans lesquelles le sacrifice qui allait suivre n’aurait pas pu être offert et le feu ne serait pas tombé ? La restauration de l’autel est en quelque sorte une exigence classique et on doit s’attendre à la trouver dans le « prophète Élie» des temps de la fin.

Premièrement, nous devons identifier ce qu’elle représente, parce que c’est un acte d’une signification énorme qui doit révéler le cœur du prophète.Douze est l’assertion du gouvernement divin de Dieu. L’œuvre de restauration est monumentale ; c’est un travail usant pour le dos que de soulever ces pierres qui ont été dispersées tout autour. L’autel n’est pas tombé. Il a été brisé. Ceci implique une rébellion, une attitude vindicative, une véhémence et une colère exprimées à l’encontre de Dieu. C’est la suprême impertinence devant le Tout Puissant, et c’est la condition à laquelle est parvenu Israël. Tout Israël, qui avait participé à ce type d’événement, ou avait bénignement permis qu’il ait eu lieu, et n’avait pas lui-même restauré l’autel, regarde maintenant le prophète en train de le restaurer.

Quel est donc le corollaire à cet acte significatif pour l’appel prophétique dans les temps de la fin ? En d’autres termes, se pourrait-il que nos autels soient aussi renversés ? S’il y a quelque chose que l’on célèbre de façon charismatique aujourd’hui, c’est bien l’adoration et la louange. Est-ce que l’autel de Dieu est renversé aujourd’hui quand il est célébré de façon si ostensible aujourd’hui dans une telle masse de cassettes, vidéos, groupes musicaux et groupes de louange ? Tout ceci est écrit pour notre instruction, nous qui sommes parvenus à la fin des siècles.

Si nous nous acheminons vers ce type de confrontation, en particulier alors que l’Église s’achemine vers l’apostasie et ne le sait même pas, alors qu’est-ce que cela signifie pour nous qui sommes appelés à être la « compagnie d’Élie» ? Quel autel est tombé dans notre génération ? Je ne peux croire que le Seigneur va revenir avant qu’il n’y ait de nouveau un Élie sur la terre dans les derniers temps pour accomplir cette œuvre, et si nous ne pouvons même pas identifier ce qui a été brisé, alors comment allons-nous le restaurer ?Dieu a dit que Sa maison est un lieu de sacrifice ; dans le cas contraire, ce n’est pas Sa maison. Dès que les choses deviennent prédictibles et commodes, alors ce n’est plus la maison de Dieu. La première fois que le mot adoration est utilisé dans la Bible, c’est lorsque Abraham a été sur le point d’offrir son fils en sacrifice :

Et Abraham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous (Genèse 22 :5).

Lorsque Abraham disait « adorer», vous pouvez être certain qu’il voulait dire « sacrifice». La toute première utilisation du mot adorer se place dans le contexte d’un sacrifice ultime. Adorer est synonyme de sacrifice. Qu’est-ce que cela dit à propos de l’Église aujourd’hui ? Que cela coûte-t-il d’aller à l’église le dimanche pendant quelques heures ? Est-ce une reddition totale à Dieu ou est-ce une décharge religieuse, réduite et minimaliste, qui nous libère de nos poursuites réelles ? Qui est-ce qui laisse le peuple de Dieu s’accommoder de cela ? Qui refuse de porter ce phénomène sur ses épaules et crie à plein gosier pour confronter le peuple de Dieu piégé dans cette superficialité ? Le baptême est devenu une ordonnance religieuse, mécanique dont les gens ne savent pas, ou prétendent ne pas savoir, qu’il signifie aller au lieu de la mort. Nous leur enseignons à chanter des chœurs et à répéter « Amen» et « Alléluia» et par cela à leur faire sentir qu’ils ont rendu un culte à Dieu. Les autels ont été renversés et la situation est pire que ce nous pensons et, ironiquement, cela a lieu à l’heure même où le christianisme est le plus porté aux nues ! Les groupes de louange aujourd’hui débattent sur ce qui va prédominer : l’adoration ou la parole prophétique. Les hommes prennent tout leur temps pour « faire leur chose» dans l’adoration afin de « créer» le climat et l’atmosphère, et au lieu que les gens soient préparés à la parole prophétique, ils sont souvent empêchés de l’entendre à cause de l’adoration. L’adoration est hostile à la parole prophétique plutôt que d’y conduire. La chose qui est supposée être calculée pour conduire à adorer et préparer à la parole, ironiquement, devient la chose qui s’y oppose et rivalise avec elle !

Quelque chose a besoin d’être restauré en vérité et est intrinsèquement liée au nombre douze et seul le prophète aura en lui les entrailles pour le faire. Il se pourrait qu’il ait à renverser avec ses poings avant qu’il ne puisse rebâtir. Il se peut qu’il ait à détruire ce qui prétend être l’autel de l’adoration, mais est en réalité une contrefaçon en plastique qui ne peut pas supporter le poids véritable du sacrifice, et induit le peuple de Dieu, comme les faux prophètes de Baal, à une pseudo religion de convention. Élie ne ramasse pas des pierres qui se trouvent juste autour de l’autel. Il est en train de reconstruire un autel qui existait autrefois et avait douze pierres. Il est le prophète de la restauration. Il ramène ce qui existait autrefois, mais qui est parvenu à l’endroit, non seulement du déclin ou d’une mauvaise utilisation, mais qui a été violemment rejeté et renversé. Il reconstruit et restaure cette chose même. Il est plus facile de trouver quelques grosses pierres et de les rassembler pour la première fois plutôt que de prendre ce qui autrefois existait et a été maintenant totalement rejeté. L’œuvre de restauration est plus grande que l’œuvre d’inauguration. Il est plus facile de partir à zéro que de revenir en arrière pour s’occuper des choses qui existaient autrefois. C’est un travail monumental, qui use le dos.

Élie doit d’abord venir et restaurer toutes choses, et à moins que ce mot « restaurer» ne soit dans nos esprits, alors nous ne sommes pas des candidats à être des prophètes. Nous pouvons savoir dans une certaine mesure si nous avons un appel prophétique par la disposition que nous avons à restaurer les anciens chemins et sentiers, les choses qui sont tombées ou ont été renversées par la force et rejetées au loin. Qu’est-elle l’intention de Dieu, qui était au commencement ?

Au commencement…

Si nous voulons voir quelque chose dans son authentique configuration telle que Dieu la voulait à l’origine, alors nous devons la voir dans sa première expression dans les Écritures. C’est dans ce but qu’il nous a été donné les grandes figures patriarcales. Abraham est le prototype, le père de la foi. L’Église du livre des Actes est le modèle de ce qu’était l’Église au commencement mais qu’elle n’est plus.

L’Église aujourd’hui est de plus en plus la somme des traditions, dénominations, sophistications et des technologies et méthodologies modernes. Par exemple, « l’adoration» est censée faire descendre Dieu. Tous ces éléments nous invitent à les renverser, déraciner et arracher afin que quelque chose soit restaurée : il s’agit de ce que Dieu a donné depuis le commencement, à savoir le christianisme apostolique. A la fin, il doit être aussi authentique qu’il ne l’était au début, lorsque la gloire de Dieu était dans l’Église, au point que les hommes étaient effrayés même à l’idée de s’y joindre. Quiconque violait l’Esprit de Vérité était emporté mort, les pieds en premier, par les jeunes gens. Restaurer avant le retour du Seigneur est une tâche exceptionnelle et écrasante, parce qu’il est tellement facile de « passer outré.» Un prophète a la vision de ce qui est originel et une jalousie de la gloire qui l’accompagnait. Il ne peut encaisser aucune déviation, aucun ersatz contrefait ou de notre époque moderne. Il veut la gloire de Dieu qui était au commencement, et veut voir la chose authentique restaurée et sait que cela requerra un tel labeur pour ramasser ces pierres.

Le prophète non seulement restaure mais également préserve et élève continuellement la conscience de la chose véritable devant le peuple de Dieu.

Les faux prophètes ne savaient pas qu’ils étaient de faux prophètes. En réalité, ils espéraient qu’il y aurait un Dieu qui les exaucerait. La forme la plus vile de l’apostasie survient quand les gens qui sont apostates ne reconnaissent même pas ou ne se voient pas comme des apostates, et pensent qu’ils sont pleinement dans la foi. C’est là l’apostasie ultime et nous devons sérieusement nous demander si nous ne sommes pas déjà en train de décrire la condition dans laquelle est parvenue l’Église, même dans ses formes les plus belles et ses plus éclatantes célébrations. Nous ne parlons pas seulement des grandes églises traditionnelles comme l’Église Episcopalienne et l’Église Méthodiste, mais sommes-nous disposés à considérer ces formes d’Église qui sont les plus charismatiquement célébrées dans le christianisme d’aujourd’hui ? L’apostasie est même pire dans ces milieux parce qu’elle n’est même pas reconnue en tant que telle, à tel point que quand quelqu’un vient les confronter et les mettre au défi, alors ce dernier est appelé un « trouble-fête en Israël» et on le met à la porte.

L’homme prophétique a en quelque sorte, dans les couloirs les plus profonds de son cœur, une petite sensation de malaise, de sorte que, bien que tout le monde puisse chanter « Amen» et « Alléluia» et savoure un merveilleux moment, il y a quelque chose dans son propre cœur qui ne peut dire « Oui» et « Amen.» Il ne voit pas la chose authentique, bien qu’elle prétende l’être et en ait toute l’apparence. Le prophète est si finement ajusté à Dieu, qui Lui seul est authentique, que quand il vient en présence de quelque chose qui paraît juste mais ne l’est pas, cela retentit sur sa propre âme. Comment un tel homme peut-il être trouvé et formé dans un tel discernement ? C’est le besoin criard de l’Église de cette heure parce que la séduction est bien plus étendue que ce que nous en savons.

Le feu du ciel

Il arrangea le bois, coupa le taureau par morceaux, et le plaça sur le bois. Puis il dit : Remplissez d’eau quatre cruches, et versez-les sur l’holocauste et sur le bois. Il dit : Faites-le une seconde fois. Et ils le firent une seconde fois. Il dit : Faites-le une troisième fois. Et ils le firent une troisième fois. L’eau coula autour de l’autel, et l’on remplit aussi d’eau le fossé. Au moment de la présentation de l’offrande, Élie, le prophète, s’avança et dit : Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël ! Que l’on sache aujourd’hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j’ai fait toutes ces choses par ta parole ! Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c’est toi, Éternel, qui es Dieu, et que c’est toi qui ramènes leur cœur ! Et le feu de l’Éternel tomba, et il consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l’eau qui était dans le fossé (1 Rois 18 :33-38).

Il y a un symbole que nous devons reconnaître ou sinon nos sacrifices seront vains, notre service sera incomplet et le feu de Dieu ne descendra pas, et l’Église restera dans son apostasie. Il s’agit d’un acte de type accompli une fois pour toutes qui fait écho : Dieu Se révélant Lui-même comme Dieu, et réfutant la sagesse et la logique du monde, et montrant qu’Il est plus grand. Même les pierres furent consumées dans le feu. Une démonstration fut faite devant une Israël apostate qui avait abandonné son Dieu et s’était tournée vers d’autres dieux. Les dieux de Baal étaient tant célébrés et honorés qu’on leur avait fait des idoles les représentant. C’était parce que ces dieux donnaient quelque chose à leurs faux adorateurs. Ils leur donnaient la fertilité ; ils les aidaient à la guerre ; ils les aidaient dans leurs finances et à leur trouver du travail ; ils les secouraient dans une certaine sagesse humaine.

C’étaient des dieux qui rapportaient beaucoup, et si vous les adoriez, alors ils vous aidaient. Si vous voulez vous enrichir rapidement en tant que chrétien, vous allez l’obtenir avec une facilité fabuleuse par l’intermédiaire des faux dieux de ce monde.

A l’époque d’Élie, ces religions avaient évidemment une telle emprise sur Israël qu’ils avaient abandonné le respect et l’honneur qu’ils devaient à leur Dieu.

Dieu, à un moment donné de l’histoire, doit démontrer avec une telle force ce qu’Il est en tant que Dieu qu’Il doit réduire en miettes tout ce en quoi Israël avait faussement placé sa confiance.

Dieu disait : « Je ne vais pas seulement consumer le sacrifice mais Je vais préparer ce sacrifice d’une telle façon que personne ne pourra croire qu’il peut être consumé. Je vais mettre tous les obstacles et obstructions possibles, tout ce qui, par l’intelligence charnelle, pousse à croire que le feu ne pourra pas être allumé, et Je vais vous montrer qui Je suis. Non seulement le feu va prendre, mais il va aussi consumer le sacrifice, l’eau et même les pierres sur lesquelles est posé le sacrifice, tout autant que Je suis Dieu.»

Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent : C’est l’Éternel qui est Dieu ! C’est l’Éternel qui est Dieu ! (1 Rois 18 :39).

C’était là quelque chose de si indiscutable qu’ils eurent à abandonner leurs notions, leurs concepts, leurs attitudes et leurs traditions. Cette divine jalousie pour la réalité et le feu réel est au cœur de l’appel prophétique, et elle rendra un homme capable d’attendre, et d’attendre dans le reproche, et ensuite d’être un agent de Dieu dans le moment historique que Dieu S’est choisi. Il n’y avait aucune garantie que le feu allait tomber, et le prophète doit être préparé même à la déception la plus amère, après avoir fait toutes ces choses, de voir que le feu ne descend pas. Dieu n’a pas besoin de s’expliquer, et nous subissons la déception la plus indicible devant les personnes à qui nous voulions le plus que Dieu révèle Sa gloire.

A moins que nous ne soyons préparés à ce que le feu ne tombe pas et à supporter l’inexplicable déception de n’avoir pas eu d’exaucement, nous ne pourrons pas être les hommes que Dieu va utiliser pour que le feu tombe. Un homme, qui est disposé dans son obéissance à faire tout selon Sa parole et à souffrir la douleur indicible de la déception dans le cas où le feu ne tomberait pas, a toutes les chances de voir le feu tomber. L’obéissance d’un fils signifie porter le reproche des incompréhensions des hommes et les inexplicables « déceptions de Dieu.»

Le feu était le témoignage de l’approbation complète et globale de Dieu concernant tout ce qu’accomplissait le prophète. C’était véritablement un fait sans précédent de voir ainsi une telle jalousie prophétique pour la gloire de Dieu, de sorte que pas une seule chose n’a fait défaut. Aussi nombreuses que puissent être les alternatives qui paraissent commodes et sont à portée de main, elles ne doivent pas être employées, seules les pierres de Dieu, les douze pierres doivent l’être !

Le ministère de la restauration est l’appel distinctif de l’œuvre prophétique de Dieu dans les temps de la fin. Le résultat en est qu’Israël va être restaurée, mais c’est l’Église qui doit d’abord être restaurée dans la véritable adoration et la foi véritable, la véritable obéissance à la Parole, la vérité elle-même, parce que l’Église est la colonne et le fondement de la vérité.

Il y a un énorme travail de restauration pour l’Église, qui, une fois restaurée, pourra être l’instrument de Dieu pour la restauration d’Israël. Une Église défunte ne fera pas tomber le feu pour Israël.

La vie ou la mort

La question du prophète est une question de vie ou de mort. Cela a toujours été le cas et le sera de nouveau dans les derniers temps. Le temps vient où nous devrons confronter les faux prophètes tout comme Élie l’a fait. Nous ne pouvons plus dire : « Eh bien, tu as le droit d’avoir ton opinion. Tu n’es pas obligé d’être d’accord avec moi.» Mais plutôt : « Votre point de vue est en fait en train d’endormir les gens et de les induire dans une fausse sécurité qui leur assurera la mort, et je vous confronte, car ce point de vue est faux

Élie a confronté les faux prophètes et nous rentrons dans une heure où nous ne pourrons plus garder nos opinions pour nous-mêmes.

La question de savoir qui est réellement véritable et qui est réellement faux requiert maintenant d’être posée sur la table pour être un sujet ouvert. Aucune question actuelle n’est peut-être plus critique pour l’Église : identifier et distinguer l’un et l’autre.