Il est aisé de savoir ce que la plupart des médias français vont dire du sommet de Singapour : ils copient en général ce qui se dit sur CNN et MSNBC, et publient ce qu’ils ont copié.

Ils vont donc dire que Trump a accordé une légitimité à  un abominable dictateur, ce qui montre qu’il préfère les dictateurs aux dirigeants démocratiques, que Trump s’est placé sur un pied d’égalité avec Kim Jong-Un et n’a eu que faire des droits de l’homme, et que Trump s’est fait rouler dans la farine par un homme plus intelligent que lui.

Comme d’habitude, tout cela est un tissu d’inepties.

Ce qui s’est passé a montré la stature de Donald Trump et ce qui en fait un très grand Président des Etats-Unis, un homme qu’on peut situer à  la hauteur du grand Ronald Reagan, que Trump admire beaucoup.

Trump n’a pas cherché la « détente » avec la Corée du Nord. Il a vu que le régime était dangereux et était poussé par la Chine à  se montrer de plus en plus menaçant aux fins d’intimider les Etats-Unis et de les pousser à  quitter la région. Il savait comment la Corée du Nord avait procédé au cours des dernières décennies et utilisé la menace pour obtenir des concessions.

Il a décidé de changer complètement la donne. Quand la Corée du Nord s’est faite menaçante, il n’a pas montré qu’il était intimidé et qu’il entendait faire des concessions. Il s’est montré lui-même plus menaçant que la Corée du Nord et a fait comprendre à  Kim Jong-Un que s’il persistait, il risquait la destruction totale du régime nord-coréen.

Il a fait comprendre en même temps à  la Chine que ce qui risquait de se produire pour elle était la destruction du régime nord-coréen avec, en prime, des Etats-Unis sur la frontière nord-coréenne.

Il a, en parallèle, mis en place des sanctions destinées à  asphyxier le régime nord-coréen et a fait pression sur la Chine pour qu’elle sanctionne elle-même le régime, ce qu’elle a fait par crainte de sanctions américaines bien plus fortes à  son encontre.

Quand la Corée du Nord a été au bord de l’asphyxie et que Kim Jong-Un a demandé à  négocier, il lui a demandé des gestes de bonne volonté et trois prisonniers américains ont été relâchés, le site de tests nucléaires nord-coréen a été détruit. Mike Pompeo, Secrétaire d’Etat, est allé rencontrer Kim Jong-Un à  la demande de ce dernier, qui semblait en train de changer de position et préférer survivre que mourir asphyxié.

Mike Pompeo a dit à  Kim Jong-Un que, loin de le protéger, les armes nucléaires constituaient une menace pour le régime nord-coréen car elles poussaient les Etats-Unis à  asphyxier le régime et à  envisager une intervention militaire contre lui. Et il a proposé à  Kim Jong-Un l’alternative voulue par Trump : une dénucléarisation totale et vérifiable de la Corée du Nord et, en échange, une garantie que le régime nord-coréen ne serait pas renversé, à  condition qu’il s’ouvre économiquement, qu’il signe la paix avec la Corée du Sud, qu’il cesse de terroriser ses voisins et qu’il cesse de se comporter en tortionnaire vis-à -vis de sa population. Il a ajouté que les Etats-Unis dans ces conditions seraient prêts à  une reconnaissance diplomatique de la Corée du Nord.

Kim Jong-Un a hésité, puis lors d’une deuxième rencontre avec Mike Pompeo a accepté. Convoqué deux fois en Chine par Xi Jinping, Kim Jong-Un a semblé un instant réticent et a tenté d’obtenir davantage des Etats-Unis. Trump s’est montré ferme et Kim Jong-Un a fini par accepter pleinement.

Le sommet de Singapour a découlé. Il s’est déroulé conformément aux exigences de Donald Trump, en le lieu choisi par Trump, et à  la date choisie par Trump.

La Corée du Nord accepte la dénucléarisation totale et vérifiable, elle va signer la paix avec les Etats-Unis et la Corée du Sud. Elle va cesser de terroriser ses voisins et en particulier le Japon. Elle va cesser de se comporter en tortionnaire vis-à  vis de sa population.

En échange, les Etats-Unis acceptent la pérennité du régime, garantissent sa sécurité, assurent que son ouverture économique va lui permettre de sortir de la misère, et le reconnaissent diplomatiquement. Les Etats-Unis ne relâcheront la pression et ne mettront fin aux sanctions que lorsque la dénucléarisation totale et vérifiable aura commencé et sera devenue irréversible. Trump n’a pas voulu humilier Kim Jong-Un car il sait (ce que ne savent pas ou ne veulent pas savoir ceux qui écrivent des inepties) que cela aurait tout ruiné. Trump n’a rien concédé militairement ou financièrement. Strictement rien.

C’est une immense victoire de la méthode Trump, et la révolution Trump continue à  changer le monde. C’est sans doute la fin d’un conflit vieux de soixante-cinq ans. C’est sans doute la fin des tensions entre les deux Corées. C’est sans doute la fin de la menace que la Corée du Nord faisait peser sur le Japon. C’est sans doute un commencement de délivrance partielle pour la population de Corée du Nord.

C’est une mutation pour la Chine, qui a fini par préférer une dictature nord-coréenne ouverte au capitalisme au risque d’avoir l’armée américaine sur sa frontière.

C’est une défaite cinglante pour ceux qui continuent à  délirer concernant Donald Trump, mais ils vont néanmoins continuer à  délirer, bien sûr.

Ils n’ont toujours pas compris qu’il y a une doctrine Trump et une stratégie qui découle de la doctrine Trump. La doctrine Trump s’applique au Proche-Orient et la révolution en cours en Arabie Saoudite, le rapprochement entre l’Arabie Saoudite et Israël, le reflux programmé du régime des mollahs sont d’autres éléments de la stratégie. Les exigences de Trump vis-à -vis de l’Union Européenne sont d’autres éléments de la stratégie encore. Je publierai cet automne un livre appelé Ce que veut Trump pour expliquer ce qui doit l’être. Ceux qui veulent comprendre le liront. Les autres peuvent lire ou écouter les délires. C’est leur droit le plus strict. Les délires coûtent moins cher que les drogues dures et détruisent les neurones avec autant d’efficacité.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

 

Source:  https://www.dreuz.info/2018/06/12/la-revolution-trump-change-le-monde/