L’esprit de Saül et la tentation de la sorcellerie

Marcher dans l’esprit de Saül conduit à se soumettre à un esprit de sorcellerie et c’est ce à quoi ces tenants d’une mystique quantique se sont ouverts.

 

Tout comme Saül qui s’est placé en désobéissance flagrante avec les instructions du Seigneur sur la nécromancie, ils font commerce avec les morts. Il y a en effet une pratique consistant à aller dans les cimetières pour recevoir l’onction de guérison de ministères du passé. Une prophétie a même été donnée par Shawn Bolz, au pasteur responsable de Béthel Church (Bill Johnson) de la part de Bob Jones décédé. Ils ont certainement pensé que cela pouvait se faire puisque Saül, en allant vers la sorcière d’En Dor pour invoquer Samuel décédé, avait reçu une parole de sa part. Mais Saül avait désobéi à Dieu en faisant ça, et ce que Samuel a dit était une parole de jugement qui n’était rien d’autre que ce qu’il lui avait déjà dit de son vivant. Comprenons qu’évoquer les morts n’est pas un mythe, c’est une chose tout à fait possible, sinon Dieu n’aurait pas pris la peine d’interdire une chose infaisable. Deutéronome nous avertit, mais aussi Esaïe 8 verset 19 est tellement clair sur le sujet ! Dieu interdit qu’on s’adresse aux morts pour recevoir une parole à destination des vivants. C’est parce que faire cela nous place directement sous un interdit ; le commerce avec les morts occasionne dans notre protection une brèche qui ouvre la porte aux nuisances des séjours des morts. Lorsqu’on s’adresse aux morts en faveur des vivants, on n’est plus positionné sur la Pierre de fondation de l’Église, et alors les portes des séjours des morts ont toute latitude pour agir dans les vies. C’est un domaine tellement méconnu que les chrétiens manquent de prudence. La conséquence désastreuse de ce commerce avec les morts dans le ministère Béthel- Bill Johnson est bel et bien là : une porte a été laissée grande ouverte pour un esprit d’aveuglement encore plus manifeste. La preuve en est qu’une sorcière a témoigné avoir reçu à 3 reprises lors d’une visite incognito à Béthel Church Redding en Californie, une même prophétie de 3 personnes différentes de cette église qui ne s’étaient pas concertées et ne savaient pas qui elle était. Cette prophétie disait que Dieu était content et fier de cette sorcière, de ce qu’elle faisait et qu’Il l’encourageait à continuer même si son entourage lui disait que c’était mal. Ce témoignage est librement sur le net ici. Cette personne, sorcière actuellement, mais autrefois évangélique, a expliqué ici pourquoi elle avait décidé d’aller visiter cette église : pour observer le flux d’énergie. Elle dit en substance ceci « ma seule préoccupation était de savoir si je passerais pour un chrétien charismatique ou si je serais identifiée comme une sorcière… Une partie de moi était si curieuse de savoir comment je serais traitée s’ils savaient que j’étais une sorcière.. ». Elle y est allée avec son collier de pentacle caché sous sa chemise et elle a eu sa réponse : à Béthel personne n’a vu ni compris et au contraire ils lui ont dit que Dieu voulait qu’ils continuent dans leurs voies. Quel drame ! Vous savez, j’ai connu des assemblées évangéliques non charismatiques (je précise que je suis profondément charismatique) où une personne démonisée ne pouvait tenir en place durant le service. Alors comment se fait-il qu’en un lieu connu pour être si plein de la puissance de l’Esprit, des sorcières n’aient pu être démasquées ? C’est un véritable mystère mais surtout un véritable drame qui doit nous questionner, nous, chrétiens de cette génération.

Ces sorcières utilisent, comme ces milieux de la mystique quantique, le même vocabulaire des énergies, sons et couleurs dans la perception spirituelle liée à leurs rituels païens. On comprend alors à quel point la ligne de démarcation dans le spirituel est ténue et il faut être bien enraciné dans la Parole de Dieu pour ne pas tomber du mauvais côté. Malheureusement la recherche effrénée du surnaturel à tout prix, de « pouvoirs », des signes miraculeux en zappant les étapes dans la solitude des déserts de la vie chrétienne, fait plonger tête baissée dans la séduction un grand nombre de chrétiens. Personne n’aime ces temps où on ne sent rien, où il ne se passe rien, où on a soif, sans qu’il semble possible de se désaltérer. Mais c’est mal connaître Dieu, mal connaître la Parole Vivante que de croire que nous passons de montagnes en montagnes. La vie chrétienne est faite de passage de lieux arides en lieux arrosés, de creux sombres, de vallées desséchées au sommet de montagnes fertiles et arrosées. La sécheresse intérieure est un lieu de préparation en nous pour l’écoulement de la bénédiction divine. Dieu doit souvent nous faire passer par des transvasements successifs sinon nous reposerions sur notre lie. Il cherche constamment à nous vider de notre vin triste, aigre, ou frelaté ; et si nous ne nous laissons pas facilement vider, Il est parfois, par amour, amené à faire éclater nos outres, mais son but est de nous changer, nous transformer, afin que nous puissions Lui ressembler en recevant constamment sa semence en nous, une semence qui devrait donner un fruit de la nature du Cep auquel nous sommes rattachés.

 

L’esprit de Saül et la séduction du Dominionisme

Le cœur même du christianisme quantique c’est la croyance que l’eEglise peut provoquer la transformation de tout le système mondial en le faisant passer des ténèbres à la lumière. La croyance selon laquelle les chrétiens doivent prendre le contrôle des sphères importantes de la société afin de créer une société morale et juste soumise à Jésus-Christ. Jésus siégeant dans le ciel guiderait son église sur terre dans une conquête des nations. Voila la théologie dominioniste qui est une séduction de ce temps étroitement lié à la mystique quantique. C’est l’idée qui sous-tend le prétendu grand réveil à l’échelle de la planète où le monde entier sera soumis à Jésus-Christ avant sa venue parce que les chrétiens auront pris le contrôle des 7 montagnes qui régissent ce monde, en comptant sur le pouvoir d’une sorte de mer de lumière quantique dont Dieu leur aurait dit de s’emparer afin d’amener son royaume sur terre. Toujours cette volonté de puissance et de contrôle. Mais le diable a sa réponse toute faite pour un tel désir. Comme il l’a fait avec Jésus, il transporte actuellement ceux qui sont remplis de convoitise pour le pouvoir, sur le sommet d’une prétendue montagne de révélation (que j’appellerai la tentation de la 11è heure) en leur proposant la même chose qu’il avait déjà proposée à notre Seigneur Jésus-Christ (Matthieu 4/8 à 11) « le diable le transporta sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire et lui dit ‘je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores’. Mais Jésus a répondu « retire toi Satan car il est écrit tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul ». Et à ce moment-là le diable le laissa. C’était la dernière tentation à laquelle Jésus fut soumis au désert et c’est je crois la tentation à laquelle l’Église est soumise en ces temps-ci. Reste à savoir quelle sera sa réponse.

 

La théologie dominioniste croit fermement — et ce à l’opposé de ce que dit la Bible — que ce monde-ci va devenir meilleur. C’était là, la brèche dont Satan avait besoin pour faire croire que toutes choses spirituelles ne pouvaient avoir qu’une source. Je ne sais pas dans quel univers parallèle vivent les dominionistes mais il est clair qu’aujourd’hui dans ce monde-ci, ceux qui se souillent se souillent encore d’avantage et une bonne partie de l’Église est en train de tomber dans la séduction annoncée par Jésus et les premiers apôtres. Nous sommes clairement dans ces temps de la fin prédits par eux. Aucun des apôtres n’a annoncé pour les temps présents ce que prétend le faux évangile du dominionisme. Mais une telle évidence biblique ne réussit malgré cela pas à ouvrir certains yeux déjà tombés dans l’aveuglement Laodicéen. A ceux-là Dieu veut donner un collyre.

 

L’esprit de Saül et l’onction de faux christs

Matthieu 24/ 23-24 : « Si quelqu’un vous dit le Christ est ici ou bien il est là, ne le croyez pas. Car de faux christs et de faux prophètes apparaîtront ; ils accompliront de grands miracles et des prodiges pour tromper si possible même les élus ». On parle beaucoup de l’apparition de faux prophètes. Mais ils ne peuvent exercer qu’en vertu d’une fausse onction qu’ils auraient reçu d’un faux Oint (c’est la signification du terme christ). Notons en passant que Saül est le premier Oint de l’histoire biblique. Mais son onction avait viré et a ouvert la porte de son esprit à un autre esprit qui l’a conduit à la divination, exactement ce qui s’est passé avec cette prophétie de Bob Jones (décédé) à Bill Johnson de Bethel Church.

 

Lorsque la Bible évoque ici les faux christs, elle ne parle pas de celui qu’on appelle le faux prophète en Apocalypse 13. Il est plutôt question d’onctions reçues d’un autre que le vrai Christ. De même que la vraie onction permet d’accomplir des miracles, la fausse permettra aussi à ceux qu’elle aura oint d’accomplir des prodiges mensongers qui tromperont ceux qui ne sont pas ancrés dans la Parole de vérité. Le vrai Christ libère une vraie onction dont le but est d’apporter la bonne nouvelle aux malheureux, guérir ceux qui ont le cœur brisé, consoler les affligés, proclamer aux captifs la liberté, aux prisonniers la délivrance, proclamer l’année de la grâce mais aussi le jour de vengeance de Dieu. L’Onction libérée par le vrai Christ sera toujours complète. C’est pourquoi Jésus a dit que l’Esprit de vérité qu’il enverrait convaincrait le monde de péché, de justice et de jugement ; il ne parlerait pas de lui-même mais glorifierait Jésus.

 

L’onction des faux christs ne glorifie pas Jésus mais elle glorifie l’onction en elle-même, la puissance. Cette onction des faux christs conduit ceux qu’elle touche en dehors des sentiers balisés de la pensée du Christ biblique. Ceux qui sont touchés par cette onction sont conduits vers des pratiques occultes de divination où certains se vantent d’avoir discuté avec des personnes décédées et reçu d’elles des révélations prophétiques, comme la prophétie donnée à Bill Johnson par un Bon Jones décédé. Le plus dramatique est que rien en tout cela ne semble mettre le warning chez certains chrétiens. Pourtant tout en produisant des signes et prodiges à l’imitation de la vraie onction, ces deux onctions ne se ressemblent pas dans leur essence. Les auteurs du livre « Physique des cieux » disent que Dieu demande actuellement de regarder vers ce qui se fait de faux pour comprendre comment opère le vrai ; ils disent au chapitre 5 : nous ne devrions pas craindre de regarder à la contrefaçon puisque la puissance de Dieu pour nous garder est plus grande que la capacité du diable à nous voler…. Si nous demandons au Seigneur de nous rendre l’authentique, pourquoi avoir peur d’opérer accidentellement dans la contrefaçon ? ». Cependant comme je l’ai dit, nous ne pouvons servir Dieu en utilisant les mêmes ressources spirituelles que les tenants du Nouvel Âge. Ceci est un mensonge servi par le père du mensonge. Cette onction conduit à une dénaturation de l’évangile. Voilà comment Phil Mason le promoteur de la gloire quantique voit l’évangélisation auprès des gens du Nouvel Âge, une approche en douceur où il ne serait pas question de déployer la vérité, mais de couler avec eux selon une sagesse terrestre. Quand on voit ça, on se dit que Pierre était loin du compte quand il a fait son long discours pour expliquer pourquoi Jésus était le Sauveur et qui se terminaient par (Actes 3/19) : « Repentez-vous donc et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés ». La bonne nouvelle de l’évangile de Jésus-Christ serait-elle devenue une si mauvaise nouvelle au point d’avoir honte de l’annoncer comme elle est aux perdus ? Paul dit pourtant que c’est elle qui a la puissance pour porter la vie et non pas les impartations pour communiquer une expérience. La rencontre avec Dieu ne se communique pas par l’imposition des mains, car ce n’est pas là le but de l’onction.

 

David ou Saül

L’onction de David a eu d’autres résultats que celle de Saül ; de même que l’apparence de David était à l’opposé de celle de Saül. Le premier était le plus petit d’entre ses frères, tandis que le second dépassait en stature non seulement ses frères mais aussi tout le peuple. Et nous observons que tous ces mouvements n’ont qu’un mobile dans leur recherche : toujours plus de puissance, plus de grandeur et de visibilité pour impacter le monde. Dieu ne nous incite pas à rechercher plus de puissance ; c’est Dieu que nous devons chercher, Il n’est pas déconnecté de Sa puissance. Mais ces mouvements agissent comme si la puissance de Dieu était une force impersonnelle qu’on peut actionner comme on veut. La Bible incite à aspirer aux dons les meilleurs pour le service du Corps. Le service n’a rien à voir avec la domination. Dans la vie du royaume, la puissance est la résultante de la présence de Dieu dans une vie soumise à Lui, dans la dépendance. La puissance de Dieu n’est pas alignée sur la conception du monde. Dirions-nous d’Elie qu’il était puissant ? Selon le critère actuel de ces mouvements oui, puisqu’il a fait descendre le feu du ciel. Cependant il ne l’a pas fait en hurlant « Fire !» ni en créant des tunnels de feu. Jean et Jacques, lorsqu’ils ont voulu crier Fire ! Jésus les a formellement repris. IL n’y a pas dans le royaume de Dieu une onction de pyromanie. La vie d’Elie — l’homme qui non seulement fit descendre le feu du ciel, mais aussi fit pleuvoir — est remplie de leçons pour nous : il est passé par des phases que connaissent les enfants de Dieu parmi les plus faibles, il a été obéissant mais a connu des moments de doutes et d’angoisse. Il n’a pas opéré dans des conditions idéales : en temps de sécheresse il a été envoyé vers un torrent qui allait se dessécher ; puis pour se nourrir tantôt auprès d’une veuve qui n’avait déjà rien pour elle-même, tantôt livré à la providence des corbeaux, considéré comme animaux impurs. A t-il un seul instant pensé à regarder à ce que faisaient les prophètes de Baal pour faire descendre le feu du ciel sur l’holocauste ? Non ! Et pourtant aujourd’hui certains chrétiens voudraient que le peuple de Dieu regarde aux scarifications et autres imprécations des prophètes de Baal modernes que sont les sectateurs du Nouvel Âge et autres occultistes sous prétexte que ces derniers opèrent dans le surnaturel. Mais aujourd’hui encore, Dieu dit la même chose qu’au temps d’Elie le Tishbitt : vous ne pouvez clochez des deux côtés. Choisissez qui vous voulez servir Dieu ou Baal.

L’onction doit pointer non pas vers un homme ou un mouvement mais révéler plus amplement Jésus-Christ en nous revêtant davantage de son caractère. Elle doit nous faire entrer non pas dans les profondeurs du surnaturel mais dans les profondeurs de Jésus-Christ. Nous avons dans les Ecritures un test fiable pour savoir si un prodige vient du vrai Dieu vivant Deutéronome 13/1 à 4 : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en te disant allons après d’autres dieux, et servons-les, tu n’écouteras pas les paroles de ce prophètes ou de ce songeur car c’est l’Eternel qui vous met à l’épreuve pour voir si vous aimez l’Eternel votre Dieu de tout votre cœur et de toute votre âme » . Regardez à quel point cette parole ressemble à 2 Thessaloniciens 2/10 et 11. Aussi, si une onction vous conduit à regarder vers les prodiges du New âge pour savoir comment Dieu opère afin de lui demander de réaliser la même chose, fuyez ! Car il y aura là manifestement un esprit de prostitution spirituelle qui vous conduira à adorer d’autres dieux. Le feu que vous allumerez sur l’autel sera un feu étranger, même si vous hurlez Fire ! à plein poumons. Le feu que le Saint-Esprit allume est un feu divin ardent, un feu dévorant même l’eau, mais aussi un feu que l’homme ne peut ni susciter ni fabriquer lui-même ; à plus forte raison ne peut-il apprendre à l’allumer au sein d’école de surnaturel ! C’est un feu qui descend du ciel lorsque l’autel de Dieu est restauré dans votre vie (voyez comment a procédé Elie). De même qu’il ne peut être allumé par l’homme (tel le buisson ardent), il ne pourrait davantage être éteint par l’homme. Alors que le feu étranger qui est allumé par la volonté de l’homme est très fugace et peut être éteint par l’eau.

Pour en revenir au test de Deutéronome 13, je veux insister sur le fait que le signe en lui-même n’est pas un indicateur d’action divine, ce qui est significatif c’est ce vers quoi il pointe, j’en ai déjà parlé il y a 10 ans. Les miracles ne sauveront personne. Le pouvoir n’est pas en lui-même un panneau indicateur dans le royaume de Dieu. Les magiciens de Pharaon faisaient les mêmes miracles que Moïse. Cette soif de surnaturel sans discernement est très dangereuse. Les choses dites surnaturelles ou paranormales qui défient la logique ne sont pas exceptionnelles pour ceux qui sont nés dans des pays non touchés par l’esprit Cartésien, mais est-ce une raison pour courir après, sous prétexte que nous devons nous mouvoir dans le spirituel ?

N’en déplaisent aux théoriciens du dominionisme, le monde devient de plus en plus méchant et les malfaiteurs spirituels sévissent et séviront de plus en plus dans le Christianisme, ce n’est pas moi qui le dis mais la Bible. Parmi ces malfaiteurs spirituels, de nombreux faux christs et faux prophètes, dont le fond de commerce change à mesure du temps et de la demande. Et lorsque la demande semble se tasser, une nouvelle offre alléchante voit le jour. Les fabricants et pourvoyeurs de drogues savent que le monde matérialiste a besoin d’autre chose qui les transporte au-delà de la réalité visible de plus en plus morose ; il y a des vendeurs de nirvana spirituel en milieu évangélique. La formule change avec le temps mais le commerce reste inchangé avec toujours le même fond : c’est la mise à disposition d’ersatz profondément dangereux pour le corps, l’âme et l’esprit même s’il peut sembler faire flotter.

 

Gethsémani ou la montagne de la transfiguration

Le diagnostic de ces mouvements est néanmoins assez juste : à savoir que ce monde semble avoir de plus en plus un penchant clairement avéré pour les choses surnaturelles et paranormales ; tout comme les enfants de Dieu sont créés pour vivre pleinement la vie spirituelle en abondance, et le Seigneur ne l’ignore pas. Mais lorsque les disciples étaient avec Lui à la montagne de la transfiguration et qu’ils ont voulu construire des tentes pour pérenniser ce moment, Jésus le leur a formellement déconseillé. Par contre il a voulu expressément qu’ils veillent avec lui lorsqu’il était à Gethsémani. Comprenons la leçon qu’il y a là pour nous. Même si la montagne de la transfiguration était une expérience merveilleuse à vivre, ce n’était pas là-dedans que le Seigneur voulait que ses disciples s’installent. Regardons le passage de Matthieu 17, c’est Jésus qui les emmène avec Lui à la montagne, ce n’est pas eux qui prennent l’initiative. Et là ils ont droit à tout : une théophanie extraordinaire, la nuée lumineuse, la transfiguration, la voix de Dieu waouh !! Oui mais à ce moment-là ils ont peur et c’est évident, Jésus est obligé de les rassurer « n’ayez pas peur ». La gloire de Dieu, nous ne pouvons la vivre comme si nous allions au marché, cela est impossible. Et cette sorte de visitation n’a pas duré. Elle se devait d’être fugace. Elle n’avait pas été envoyée pour que les disciples s’y installent. Et aussitôt après ils sont redescendus de la montagne. Or aujourd’hui les chrétiens à l’affût d’expériences surnaturelles proposent d’installer des tentes pour goûter aux puissances des siècles à venir. Par contre, plus loin, en Matthieu 26/36, lorsque Jésus conduit les disciples à le suivre à Gethsémani, il leur demande de s’asseoir et de veiller avec lui. Qu’est ce qui était plus difficile et qu’est ce qui était plus souhaitable ? Gethsémani ou la montagne de la transfiguration ? Aujourd’hui les nouveaux apôtres diraient qu’en termes d’expérience, Gethsémani précède forcément la montagne de la transfiguration. La montagne de la transfiguration, pour le moment, on ne fait qu’y passer furtivement par la grâce de Dieu, mais Gethsémani, Dieu nous invite à nous y asseoir avec lui pour que la puissance de la croix fasse son œuvre éternelle en nous. Si Paul a fustigé ceux qui marchent en ennemi de la Croix, c’est parce que c’est l’empreinte de la Croix de Christ qui doit caractériser la marche du croyant. C’est Christ crucifié, cette sagesse de Dieu qui est une folie en ce monde, que Paul a voulu manifester, et rien d’autre, et en cela, il a aussi montré la voie. A Gethsémani Jésus leur avait dit « veillez et priez afin que vous ne tombiez pas en tentation ». C’est l’heure pour nous d’aller à notre Gethsémani pour un temps d’agonie dans la prière, car la tentation/séduction est plus que jamais là, aux portes de l’église (Père, délivre-nous du mal). Aujourd’hui certains ne considèrent pas la réalité de cette tentation que l’ennemi déploie alors que la nuit descend ; leurs yeux spirituels sont appesantis, ils ne considèrent pas la nécessité de veiller ; pour eux c’est comme si Satan n’était plus le prince en ce monde (dominionisme oblige), ils ont perdu tout discernement du temps, ils ne comprennent pas que la nuit est là. La sentinelle qui veille sait que le matin vient, mais n’ignore pas que la nuit est aux portes.

Marcher dans et par l’Esprit est notre appel. Mais cela n’est pas vivre constamment dans le surnaturel. Sinon Dieu ne nous aurait pas fait corps âme et esprit. D’une façon pratique, vivre constamment dans le surnaturel reviendrait non seulement à voir constamment des anges mais aussi des démons car le monde entier en est rempli : ils sont dans la puissance de l’air que Satan contrôle encore actuellement. Vivre constamment dans le surnaturel reviendrait donc aussi à être constamment dans la crainte ou la paranoïa en raison de ce que vous verriez ou sentiriez autour de vous, étant donné que tous vos sens spirituels seraient en tout temps en éveil. Par ailleurs cela reviendrait aussi à devoir supporter constamment cet état spirituel dans un corps physique, et ça ce n’est pas très évident dans la durée. La visitation dans la sainte présence de Dieu peut donner parfois une sensation similaire à un choc électrique intense qui peut provoquer de gros tremblement ou carrément donner l’impression que vous êtes en train d’être foudroyé. C’est le poids de la gloire de Dieu ; en raison de ce poids de gloire et de ces conséquences sur ce qui est fait de chair, le souverain sacrificateur de l’ancienne alliance ne pouvait pénétrer dans le Saint des Saints sans la clochette amarrée à sa tunique pour appeler à l’aide si ça tournait mal pour lui. Les fois où j’ai eu ce choc électrique sur moi j’ai cru mourir et ce n’est pas un vain mot. Mais si nous pouvons pénétrer sans crainte aujourd’hui au-delà du voile (dans la nouvelle alliance), cela ne signifie pas que la Gloire de Dieu n’est plus la même ; et la chair a toujours du mal à la supporter et ce n’est pas juste la chair dans le sens du langage biblique, mais aussi la chair en tant que corps humain avec ses cellules.

 

Des stimuli extérieurs ou la croissance intérieure ?

Ce que Dieu veut c’est une transformation dans nos vies, les prodiges réalisés au cours de la vie de Saül n’ont pas produit cette transformation. Saül n’a pas connu le Dieu des prodiges comme David. Jésus a dit que dans les temps de la fin, il dira de beaucoup qui ont fait des miracles, des prodiges, des guérisons : « Je ne vous ai jamais connus ». Certains qui sont anti-signes, anti-miracles et guérisons, anti-dons spirituels utilisent ce verset pour dire que ceux que Dieu utilisent dans les signes, prodiges et miracles seront rejetés ; mais ça aussi est un faux évangile manipulatoire pour servir une doctrine et une chapelle en dehors des clous bibliques, et c’est tout autant répréhensible que ce qui est dénoncé ici.

Ce n’est pas du tout ce que Jésus dit. Cette parole signifie simplement qu’on ne pourra jamais se baser sur ces choses pour prétendre avoir connu Christ ou être connus de Lui, car ce sont juste des signes censés accompagner ceux qui ont cru, ils ont la valeur que Dieu leur donne et pas plus. Dans ce même passage qui parle des faux prophètes devant venir (Matthieu 7), Jésus dit bien que c’est aux fruits qu’on les reconnaîtrait. Alors plusieurs se basent sur ce verset pour brandir comme de fiers commerciaux le graphique des courbes ascendantes de leurs réalisations : guérisons, délivrances et toutes sortes d’actions naturelles ou spirituelles faites au nom de Jésus comme étant des fruits à la gloire de Dieu. Mais les fruits dont Jésus dit qu’ils permettront de voir la nature de l’arbre c’est uniquement ce qui procède de la nature et du caractère de Jésus. C’est normal : réfléchissez à la parabole du Cep et des sarment vous comprendrez mieux ce qu’est le fruit attendu en nous par Dieu. Ce que Dieu veut, c’est que nous croissions à la ressemblance de Christ et c’est pour cela que les dons et ministères-dons ont été donnés à l’église. Pas pour qu’on se sente cool face au monde, mais pour que Jésus revienne cherche une épouse qui s’est préparée, une épouse dont l’âme le corps et l’esprit se seront laissés sanctifier par l’Esprit et laver par la Parole.

 

Vin nouveau ou vin vieux clarifié ?

Aujourd’hui, tandis que l’esprit de Saül impacte plus que jamais le prophétisme charismatique, la harpe Davidique élève une complainte, une sorte de cantique de l’arc, pour dire que des héros sont en train de tomber sur le champ de bataille, l’huile de l’Esprit a cessé d’oindre leurs boucliers, la foi transmise aux Saints est en train d’être dénaturée (2 Samuel 1/27) : « Comment des héros sont-ils tombés ? Comment leurs armes se sont-elles perdues ? ». Il arrive d’aujourd’hui la même chose que ce qui est arrivé à Saül. Les armes des héros se sont émoussées et ont perdu leur efficacité ; des mouches mortes ont infecté l’huile qui servait à oindre des armes. C’est pourquoi le vin prétendu nouveau que sert cette prétendue génération prophétique est en finalité un vin frelaté à la mort au pot. Ce n’est pas là le vin que le Seigneur a préparé pour Sion, la montagne de Dieu, l’épouse bien-aimée de l’Agneau. Contrairement à ce que proclame ce prophétisme infiltré par l’esprit de Saül, le vin de la fin n’est pas un vin nouveau qui ferait pâlir d’envie les apôtres de l’église primitive. Le vin nouveau était déjà en fait celui du commencement. Mais le vin de la fin n’est cependant pas un autre vin, c’est le même vin du commencement tiré du même cépage mais qui sera devenu un vin vieux clarifié par le travail de la Parole, l’Esprit. Comme l’a prophétisé Esaïe 25/6, c’est un festin de vins vieux, de mets succulents, plein de moelle, de vins vieux clarifiés que le Seigneur a préparé pour l’épouse. C’est le même vin déversé à la Pentecôte mais qui aura été clarifié c’est-à-dire purifié, filtré, dépouillé de toutes lies, scories ou particules mortes en suspension. Un vin à l’image de l’épouse pure et sans tache ni ride que l’Agneau viendra chercher. Et cette clarification est tout le travail de purification et de sanctification opéré par sa Parole de Dieu en vue du festin des Noces. C’est la Parole vivante et permanente de Dieu et non pas les prodiges et miracles, qui feront paraître devant l’Agneau une épouse glorieuse sans tache ni ride ni rien de semblable mais sainte et irrépréhensible.

Eliane Colard, 27 octobre 2017

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