Suite de la première partie:

Le réveil tant annoncé dans les rangs évangéliques de tous bords ne viendra pas car il y manque ce qui en est le carburant: la repentance.

Je ne vais pas revenir sur ce qu’est la repentance, l’ayant déjà  fait ailleurs. Les églises ont besoin de repentance. Une repentance non pas centrée sur les péchés inhérents à notre vieille nature bien trop présente encore, mais sur notre abandon de la Souveraineté du Seigneur sur les églises.

Je devrais commencer par dire sur soi-même. Les chrétiens ont trop tendance à se croire sauvés, donc libres (ce qui réel et vrai), mais ils n’ont pas reçu la liberté de se diriger eux-mêmes et de choisir eux-mêmes leur cheminC’est sans doute Celui de Christ, Christ Lui-même, mais le chemin que Dieu nous a choisi est trop vaste pour qu’un chrétien l’emprunte en entier lui seul. Il est dans ce chemin avec d’autres et chacun a reçu d’avancer en ligne droite, devant lui, sans essayer de faire ce que son voisin fait et qu’il n’a pas à faire.

Et plus encore d’entrer dans la ligne directrice de son voisin et d’oublier ainsi complètement la sienne. Or c’est ce qui arrive la plupart du temps.

C’est dû à l’oubli qu’ont les chrétiens de se charger de leur croix.

On connait la Parole du Seigneur Jésus:

 »  Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à  lui-rnême, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive «  – Matt 16/24 –

Le texte dit bien  » SA «  croix et non  »  la «  croix. Cette croix dont il faut que nous nous chargions en tant que chrétiens est donc personnelle. Elle est pour chacun ce qu’elle a été pour Adam (l’obéissance pour ne pas manger de l’arbre de l’intelligence du Bien et du Mal) et pour Christ (l’obéissance pour plaire à son Père de donner sa Vie).

Cette croix, c’est l’obéissance, non pas aux commandements de Dieu car ce n’est pas une crucifixion que d’obéir aux commandements de Dieu, qui sont Esprit et Vie pour nous. Mais l’obéissance de renoncer à soi-même, ce qui ne signifie pas le même renoncement pour tous, mais le renoncement à ce qui fait de nous un être indépendant, c’est-à-dire un être capable de déterminer ce qui est bon et agréable pour lui.

Or tant que le péché n’aura pas été exterminé, détruit, mais restera présent (et il le sera jusqu’à l’anéantissement de cette création), aucun être ne pourra se passer d’obéir et d’apprendre à obéir par les choses qu’il souffre. Car c’était une souffrance pour Adam que de tout connaître sauf le Bien et le Mal alors qu’il était fils de Dieu et de côtoyer jour après jour le fruit qui pouvait lui en donner l’intelligence. C’était une souffrance pour Christ que de passer par la mort – et quelle mort, puisque maudite par Dieu – LUI qui était Fils de Dieu et de côtoyer jour après jour le péché qui est la porte de la mort.

C’est une souffrance pour le chrétien que de n’être sauvé qu’en espérance (puisque selon Paul il n’est pas encore ce qu’il sera) et de côtoyer jour après jour ses droits sur lui-même, alors qu’il est fils de Dieu et cohéritier de Christ assis sur le Trône de Dieu, son Père et le Père de tous les chrétiens.

Renoncer à soi-même n’est pas mener une vie minable, ni être l’objet des Circonstances ou des personnes, mais c’est apprendre à entrer dans la Vie éternelle comme Dieu désire que ses fils doivent y entrer: en se dépouillant des droits qu’ils ont sur eux-mêmes, droits accordés par le Créateur à tout homme, mais qui ne permettent pas à  la Vie de Dieu de s’épanouir en eux, car tout est don en Dieu et un don n’a sa pleine valeur que lorsqu’il n’y a rien entre le donateur et celui à qui il est donné.

– Rien du coté de Dieu parce qu’Il a renoncé à toutes ses prérogatives – et le Seigneur Jésus-Christ en est l’illustration –

– et rien du côté du chrétien parce qu’il a accepté qu’un autre meure à sa place sur la croix.

Se repentir devant la face de Dieu est un retour à ce renoncement que Dieu nous demande de souffrir, non pas que le renoncement fasse souffrir, mais c’est après avoir renoncé que la souffrance se fait sentir, car elle nous fait côtoyer jour après jour nos anciennes exigences qui nous font horreur et nous font nous tenir dans l’humilité, tout comme l’horreur du péché a fait tenir le Seigneur dans l’humilité afin que le sacrifice de la Croix soit à la Gloire de son Père en Qui Il trouvait sa nourriture et Qui avait mis tout son Amour en Jésus Emmanuel son Fils Unique.

Or c’est ce manque de repentance que le Seigneur dénonce de nos jours:

« une voix crie dans le désert. »

Cette voix demande d’aplanir les chemins de Dieu. Sans la repentance du peuple de Dieu, des églises, il n’y aura pas de chemin aplani car le non-renoncement à soi-même est un obstacle qui se dresse sur ce chemin, ces chemins, car il y a autant de chemins que de chrétiens, même si ces chemins sont tous compris dans LE CHEMIN, Les églises oublient la seule requête de Dieu, l’Eternel Dieu :

 » C’est que tu pratiques le droit, que tu aimes la loyauté et que tu marches humblement avec TON Dieu «  -Michée 6/8 –

Ici pas question d’oeuvres, ni d’expériences, ni de faits éclatants, ou de nombre ou de représentation ! Mais au contraire de fruits visibles (donc de qualité), d’état de coeur régénéré (ce qui correspond à esprit nouveau, avec fruits et coeur nouveau) et surtout d’humilité dans le pas à pas avec Christ. (L’humilité n’étant pas dans l’attitude mais dans la prudence afin de ne pas marcher sur les pierres coupantes jetées çà et là  par le diable sur notre chemin, tout comme il y en avait sur le chemin de Christ [et à cet égard Il refusa d’utiliser la puissance de Dieu pour le garantir de ces pierres pour y substituer le recours aux Ecritures – Matt 4/6-7 6 où Il manifesta toujours la plus belle preuve de son humilité].

Il est bien évident qu’ensuite les églises prospèreraient comme les églises d’après la Pentecôte car elles y gagneraient en qualité mais pas forcément en nombre, même si la force de leur témoignage leur procureraient bien entendu de nouvelles âmes. Car à cet égard ce n’est pas pour rien que le Seigneur déclarait aux Apôtres

 »  J’ai un peuple nombreux dans cette ville … » -Actes 18/10 –

et ailleurs:

 »  … l’Esprit Saint ne leur permit pas d’y aller. .. «  – Actes 16/6-7 -(signe évident que le Seigneur n’y avait aucun peuple !)

Et ce malgré l’ordre de Christ d’aller par tout le monde.

Cela montre bien que le critère du nombre dans les églises n’est pas toujours selon notre désir mais bien selon le nombre d’âmes que le Seigneur voit prêtes à entrer dans SON Eglise.

La repentance produite selon ce qui vient d’être défini constitue un nettoyage radical de la lampe qu’est le chrétien, Cette lampe se remplit journellement de l’huile que le Saint Esprit y verse par la Parole de Dieu. Le chrétien n’a aucun effort à faire pour briller. Il est «  la ville sur une montagne… la lampe sur la table… » qui ne font aucun effort pour briller

Mais ce chrétien a aussi l’obligation d’emporter de l’huile dans un vase, s’il veut être classé parmi les sages de la parabole.

Il est à  remarquer que le mot lampe employé dans la parabole des dix vierges est incorrect car le mot grec utilisé est  » lampadès  » qui signifie textuellement  » torche, flambeau « . Ce qui est plus exact quand on songe à  la petitesse de la flamme d’une lampe qui ne pouvait éclairer qu’une très petite surface alors qu’un flambeau donnait une plus forte clarté.

Du reste dans l’antiquité on ne sortait pas la nuit avec une lampe à huile mais avec un flambeau qu’on imbibait d’huile. D’où la nécessité d’avoir, par prudence, toujours avec soi une fiole d’huile pour le cas où le trajet ou le temps s’avèrait trop long.

Ainsi donc le chrétien n’est pas une lampe, mais un flambeau.

Ceci nous amène à l’apôtre Paul qui dit  :

 » …parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde «  – Phil 2/15 –

Mais là  encore le mot est mal utilisé et mal traduit car le Grec dit  » phoster  » qui signifie  » luminaire « .

Autrement dit le chrétien doit être une lumière éclatante et doit bien éclairer à la fois le chemin pour éviter tout écueil et les autres hommes afin qu’ils voient dans la lumière la réalité de l’existence de Christ, mais aussi que leur vie n’est pas exempte du péché.

Cette huile, si elle est toujours donnée par le Saint Esprit au moyen de la Parole n’est plus l’huile qui va dans la lampe. C’est une huile de qualité supérieure. Non pas que l’autre soit de qualité inférieure mais c’est selon l’expression du Seigneur dans une autre parabole:

 » Mon ami, monte plus haut. » – Luc 14/10.

Belle leçon que cette parabole qui est trop souvent appliquée pour l’humilité de la conduite au milieu de nos semblables.

Mais un chrétien a-t-il besoin d’une telle leçon ? S’il ne sait pas comment il faut se tenir en la compagnie de ses semblables, c’est qu’il n’est pas chrétien. En réalité cette parabole s’adresse à nos facultés intellectuelles bien plus qu’à une position sociale enviée dans un quelconque rassemblement. Nous devons aborder la Parole de Dieu comme nous aborderions une personne, bien mieux, un être aimé. À ce dernier on manifeste des égards, non pas pour le flatter (ce qui serait le contraire d’aimer), mais par pur respect.

Or la Parole de Dieu est DIEU : aucun chrétien ne doit en douter lorsqu’il lit les Ecritures.

Ce qui est paradoxal c’est que les Ecritures, (ou l’Ecriture pris dans le sens collectif) sont la pensée écrite de la Parole de Dieu, ce que Jean appelle le Verbe. Pensée qui traduit aussi bien la réflexion que l’action et le fait.

Ceci ne signifie pas que nous devons adorer les Ecritures. C’est le Père, un avec le Fils, qui doit être adoré. Mais la Parole de Dieu qui est révélée par les Ecritures doit être respectée, car c’est Christ que nous respectons. Le diable s’est acharné pendant des siècles à vouloir détruire les Ecritures parce qu’il savait qu’elles révélaient le Fils qui nous fait connaître le Père.

Mais de nos jours la Parole de Dieu est devenue un instrument dans la main des chrétiens, un moyen de confirmer toute action entreprise au nom de Christ et pour Christ, alors qu’Elle est ESPRIT et VIE.

Or qui a l’esprit et la vie sinon l’homme et par excellence le Fils de l’Homme ?

En se nourrissant de la Parole de Dieu, en étudiant les Ecritures, il faut être animé de sentiments modestes. Il faut garder constamment à l’esprit que la Parole de Dieu est vivante et, comme tout ce qui a vie; Elle est constamment en train de manifester sa vie, non pas dans une constante évolution (Elle demeure éternellement: Elle ne peut changer) mais en se renouvelant et en s’approfondissant parce qu’Elle est divine et non humaine et qu’en tant que telle, Elle est insondable et sans limite.

C’est l’esprit limité de l’homme qui Lui dresse des limites.

Les églises se servent de la Parole de Dieu comme moyen, et, à ce stade, Elle perd une grande partie de son efficacité parce que les chrétiens La limitent en l’associant aux moyens du monde après avoir demandé à Dieu de bénir ces moyens. Mais ce qui vient du monde reste du monde et ne sera jamais divin : les chrétiens le constatent, eux qui demandent à  Dieu de bénir les efforts et les moyens mis à la disposition de ces efforts, quand ce n’est pas de demander de bénir la Parole. Dieu a béni sa Parole pour l’Eternité en faisant de Christ Parole Vivante, Dieu béni éternellement.

On ne trouvera nulle part dans les Ecritures que les Prophètes ou les Apôtres aient demandé à Dieu une bénédiction sur leurs moyens : ils n’en avaient pas hormis leur propre voix et leur propre corps. D’où leur requête en Actes 4/29-30 .

Seulement leur corps était celui de la Sainteté et leur voix était celle de la Vérité, non pas la Vérité qui vient de la Parole Elle-même, mais la Vérité que Dieu désire trouver au fond d’un coeur, un coeur qui aime la Vérité et veut la vivre, même en souffrant dans l’obéissance.

Or nul d’entre eux n’était parfait loin s’en faut ! Pécheurs ils étaient et pécheurs ils se sentaient, et cela les ramenait constamment à poser les fondements de leurs actions et de leurs dires dans le seul fondement que Dieu admet: Christ et non sur la base de telle ou telle doctrine caractéristique de leur origine spirituelle.

Il n’est qu’à  lire de quels milieux ces apôtres venaient pour s’en convaincre. Pourtant, même si nous n’avons pas le témoignage écrit sur tous, on peut ne pas douter que chacun avait gardé ce qui faisait sa personnalité. Ce que nous avons permet de l’affirmer.

La repentance seule permet un retour aux sources. Non pas aux Ecritures – car chacun puise dans les Ecritures ce dont il a besoin pour son action – mais aux Sources des Ecritures. C’est un autre programme.

Ces Sources ne peuvent pas être découvertes, ni par la réflexion, ni par la méditation du chrétien (pasteurs et théologiens compris).

Ce n’est pas que ces exercices utiles à  la piété soient dérisoires : ils peuvent être très riches mais ils font partie de l’Espérance du salut, Espérance qui ne peut pas être concrétisée sur cette terre, ou plutôt dans ce monde. Et comme tout ce qui appartient à  ce monde, il y a une limite.

Pour découvrir les Sources des Ecritures, il faut avoir constaté et avoir éprouvé la soif de Dieu. Non pas la soif de percer les Ecritures mais la soif de la Parole de Dieu.

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SUITE À VENIR