«  » » Ne les craignez donc point. Car il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu(…). Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme… «  » » (Mat 10.26-27)

 » Il y a deux choses auxquelles il faut se faire sous peine de trouver la vie insupportable : ce sont les injures du temps et les injustices des hommes. « 

(Chamfort)

 » L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme. « 

(Georges Bernanos)

 » Celui à  qui la souffrance est épargnée doit se sentir appelé à  soulager celle des autres. « 

(Albert Schweitzer)

Des larmes, une immense détresse, des champs de ruines, des vies brisées, des familles décimées, une société disloquée, et pourtant…de l’espoir chevillé au cœur de beaucoup de gens, la certitude d’avoir été épargné par un Dieu compatissant et miséricordieux, cet espoir qui peut sembler une insulte à  ceux qui ont tout perdu et qui ressassent cet éternel et douloureux refrain :

 » Si Dieu existe, pourquoi avoir permis cela ? « 

Mais cet espoir, quoiqu’on puisse en dire, ne vient pas tellement de l’aide matérielle que les différentes nations sont en train de mettre, avec plus ou moins de compétences et d’habileté, en place.

Dérisoire cette aide ?

Oui, quand on pense que cela ne servira, en fait, qu’à  assurer un certain  » immédiat  » qui va durer peut-être quelques semaines, au plus quelques mois…évidemment c’est mieux que rien, et l’on ne va pas  » cracher dans la soupe « quand on a faim, ou quand on est blessé.

Les vrais besoins sont ailleurs, et aucune aide internationale aussi organisée soit-elle ne viendra à  bout de la détresse et de l’angoisse.

L’argent versé ne servira pas non plus à  panser les blessures intérieures ni à  soulager l’immense plaie des cœurs qui est atrocement palpable parce que béante et saignant sans répit aucun. Encore une fois il ne s’agit pas de dénigrer l’aide apportée, et c’est un devoir que de le faire, pour ceux  » qui font « .

Mais déjà  on parle beaucoup moins d’Haïti aux informations au fur et à  mesure que les jours passent, l’aviez-vous remarqué ? L’immense élan de générosité va se tarir lentement, subtilement, comme il s’est tari lors des précédentes  » grandes catastrophes  » de l’histoire de l’humanité. L’intérêt porté au départ va aller en décroissant,  » c’est normal, il faut bien que chacun retourne à  ses occupations, après tout la vie continue… on a ses petits ou gros problèmes quotidiens, et la politique, et la crise, et nos retraites, et le bouclier fiscal, et l’immigration, et la taxe carbone, et le déficit de la sécu et Al Quaïda et, et, et… »

Dérisoire aussi quand on y réfléchit bien, car ce qui se profile derrière toute cette armada de vivres, médicaments, matériel, et cette  » compassion  » organisée et programmée, n’est pas si glorieux que cela. La nature humaine est décidément bien bizarre dans ses comportements parfois.

On lit dans l’express.fr d’hier mardi 19 janvier :

 » En Haïti, les ONG et les États ont confondu urgence et précipitation  »

 » Près d’une semaine après le séisme, la colère monte en Haïti, alors que l’aide internationale peine à  parvenir aux survivants.  » Une lenteur largement prévisible « , selon François Grünewald directeur du groupe URD (Urgence Réhabilitation Développement) et spécialiste de l’évaluation des actions humanitaires. L’aide humanitaire se heurte à  de nombreux obstacles logistiques. Au point que son efficacité est parfois mise en doute…  »

 » Haïti, un défi pour Barack Obama  »

 » Si le Président des Etats-Unis engage d’énormes moyens pour aider le pays sinistré, c’est aussi parce qu’il n’a pas droit à  l’erreur.

Au milieu du chaos, ce détail-là  n’est pas passé inaperçu à  Washington : la première équipe de secouristes étrangers débarquée sur le sol haïtien jeudi 14 janvier était chinoise. Celle des américains, venue d’un pays distant de quelques centaines de kilomètres seulement, est arrivée deux heures plus tard. Nul ne doute que la célérité des autorités de Pékin à  venir au secours de Port-au-Prince s’expliquait aussi par leurs ambitions diplomatiques, commerciales et politiques dans la région des Caraïbes et en Amérique Latine. « 

Tout est dit. Les Etats-Unis, en tant que principaux bailleurs de fonds d’Haïti se font un devoir de tout mettre en œuvre pour le  » sauvetage  » de l’île afin d’effacer des mémoires encore vives l’incurie totale et scandaleuse de l’administration Bush lors du cyclone  » Katrina  » en 2004.

Qui alors oserait nier que ce tremblement de terre devient finalement une affaire politique qui serait l’occasion  » rêvée  » pour M. Obama de démontrer ses capacités de  » leadership  » aux yeux du monde entier. Souvenons-nous de la réaction virulente qu’il avait eue à  l’endroit de son prédécesseur pour dénoncer l’indigence du gouvernement devant faire face à  cette catastrophe.

Curieusement on voit apparaître sur la scène du drame d’Haïti, l’ancien président Bill Clinton, aux côtés de G.W.Bush qui s’investissent l’un et l’autre dans la direction des secours. Avec Obama voici que le trio  » illuminé  » de choc est en train d’œuvrer  » pour le bien de l’humanité  » grâce aux réseaux internationaux de bailleurs de fonds et de leurs relations, surtout en ce qui concerne Clinton, avec les hautes instances de l’ONU, du FMI et consorts.

On oublie cependant de parler d’Israël qui a déployé de lourds moyens logistiques et humains mais dont la presse ne fait pas trop écho. Les USA ont la vedette…et des intérêts à  défendre.

Tout ce manège est assez sordide quand on pense aux victimes… qui n’ont cure de ces faux-semblants, pas plus qu’elles ne se soucient des tenants et aboutissants financiers, politiques ou diplomatiques engendrés malgré elles dans ce cataclysme. Décidément la politique, vue sous cet angle, n’est pas faite pour honorer l’homme, bien au contraire, et l’on ne peut que s’en offusquer et dénoncer ces agissements qui tiennent lieu de bonne conscience diplomatique et rien d’autre.

Quelles consolations peuvent espérer des millions de personnes en proie au dénuement, à  la faim, à  la soif, à  la solitude, aux deuils, au désespoir pour beaucoup d’entre eux ? Ce n’est certainement pas la décision du tout-puissant et  » opaque  » Club de Paris d’annuler la dette de 1,88 milliards d’euros due par le pays sinistré, ni les bonnes paroles venues de toutes parts, ni les promesses de dons qui ne seront peut-être jamais tenues, ni les déclarations de tel ou tel sur la situation et l’avenir de la nation.

Pour l’heure c’est la violence, une violence terrible, alimentée par le désespoir et la faim, qui fait rage.

3000 détenus sont dans la nature et profitent de cette aubaine pour semer et accroître la panique, occasionnant bagarres, meurtres et coups de force pour de la nourriture, pillages et vandalisme pour s’emparer de biens et matériels de toute nature. Les quelques policiers ayant réussi à  échapper au sinistre tentent en vain de contenir cette violence sauvage, débordés qu’ils sont devant des hordes féroces prêtes à  tout, rajoutant à  l’horreur de la situation.

 » L’enfer sur terre « ,  » apocalypse « ,  » vision de la fin du monde  » entend-t-on çà  et là … la violence partout règne, triste héritage de plusieurs siècles d’oppressions, d’humiliations, de révoltes, de mutineries et de massacres qui ont été le prix d’une liberté et d’une (fausse) indépendance chèrement acquises.

Les grandes catastrophes sont bien souvent des révélateurs des turpitudes de l’âme humaine, mais aussi de grands élans de solidarité et de courages insoupçonnés.

Ce séisme a engendré, en un seul jour, un autre séisme encore plus dévastateur : celui de la haine !

Haine de l’occupant, haine du colonialisme récurrent, haine de la répression, haine de la spoliation due aux pratiques honteuses des trusts financiers étrangers, haine des gouvernants dont l’incapacité, pour la plupart d’entre eux à  gérer le pays n’avait d’égale que leur cruauté et leur despotisme, haine de la corruption.

QUE PEUT DONC ENCORE ESPÉRER HAàTI ?

Rien, humainement parlant, absolument rien.

Si l’on savait tout ce qui se profile à  l’horizon !

Je crains qu’Haïti ne soit une  » répétition générale  » de plus-et il y en aura sans doute d’autres- du grand chaos international qui nous attend, et que certains attendent avec impatience…pour leur profit.

N’oublions pas que le monde est gouverné par une élite de grands financiers internationaux (dominés par des esprits amoréens) qui dictent leurs ordres à  des chefs d’état- n’ayant presqu’aucun vrai pouvoir- et qu’en réalité nos pays  » libres  » (plus pour très longtemps) ne sont que des pantins manipulés  » de l’extérieur « . De grands organes tels l’ONU, le FMI et l’OMS, pour ne citer que ceux-là , sont en train de  » tester  » la validité de leurs tactiques pour un prochain grand théâtre d’opérations.

Ce n’est plus le moment de rêver, ni de croire à  un monde meilleur, en tous cas en ce qui nous concerne, nous, chrétiens, nous croyons à  un monde qui  » n’est pas de ce monde  » et aspirons ardemment à  l’Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ qui Lui seul peut consoler et guérir les cœurs brisés.

« Malheur au monde à  cause des occasions de chute ! Car il est inévitable qu’il se produise des occasions de chute, mais malheur à  l’homme par qui elles se produisent ! «  (Mat 18.7)

L’homme est l’instrument de son propre malheur, c’est ce que beaucoup disent, mais combien en sont réellement convaincus ?

Haïti représente en ce moment le miroir de nos faiblesses, de nos incapacités à  aimer  » selon Dieu « .

Haïti à  travers ce drame épouvantable est devenu un microcosme qui renferme à  lui seul  » toute la misère du monde « . Certes l’Histoire peut expliquer beaucoup de choses sur la conduite et l’avenir d’une nation, mais ce qui est à  l’origine même du malheur de l’humanité c’est la racine de son iniquité qu’il est bien difficile d’extirper.

Veillons et prions pour qu’en Haïti et ailleurs aussi, se lève une  » armée des derniers temps « qui saura résister aux pires séductions que ce monde déchu ne cesse de répandre, répondra à  la violence par la paix, à  la haine par l’amour, mais aura le courage et la force de  » chasser les peuples cananéens de leurs vies  » et n’aura de cesse de dévoiler toutes les manœuvres de l’Ennemi pour avertir, rien que pour avertir…car

Ce monde est en train de devenir un cadavre encore bien frais autour duquel vont s’agiter et s’entredéchirer des chacals, des vautours et des hyènes affamés et assoiffés, et chacun veut en tirer la meilleure part.

La meilleure part c’est nous, par l’Église, qui l’avons, car même si nous sommes encore dans ce monde méchant et pervers, nous ne lui appartenons plus.

Nous mettons toute notre confiance en Celui qui  » a dépouillé les principautés et les pouvoirs, et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d’eux par la croix.  » (Col 2.15).

Soyez bénis mercredi 20 janvier 2010