Pessa’h, nous avons lu le Cantique des cantiques, ce chant d’amour qui scelle les fiançailles entre Hachem et Israel. Pendant sept semaines, le peuple s’est préparé comme une fiancée à ses noces.
Chavouot, un mariage pour l’éternité ! Vidéo
Arrive la fête de Chavouot, jour du Don de la Torah qui est appelé dans les Écrits : « le jour de Sa ‘houpa, le jour de l’allégresse de Son cœur ». C’est la célébration de l’Alliance extraordinaire de D.ieu avec le Klal Israël.
Les parallèles entre Matan Torah et la ‘Houpa sont nombreux, disent nos Sages. En voici quelques uns :
Tous les Enfants d`Israël ont fait une Tévila de Tahara pour se purifier avant de se présenter au Mont Sinaï tout comme la Kala fait son Mikvé la veille de son mariage.
Moché Rabbénou a sorti les Enfants d’Israël à la rencontre d’Elokim (Chemot 19,17) comme on conduit la Kala à la rencontre de son ‘hatan.
Hachem a brandi la montagne au dessus des Enfants d’Israël comme une ‘houpa.
Hachem et Israël étaient escortés par des anges comme les mariés par des Chochvinim.
La Révélation du Sinaï était accompagnée du son du Chofar, du tonnerre, des éclairs comme l’orchestre et les lumières d’une noce.
Les Tables de la Loi étaient, comme on le sait, la Ketouba écrite par D.ieu pour le peuple d’Israël, telle celle que le ‘Hatan remet à la Kala.
Même le décor de la « salle » n’a pas été oublié : le Mont Sinaï s’est couvert de fleurs en plein désert.
Tout comme la Kala est parée de vingt quatre bijoux, ainsi la communauté d’Israël a été parée des vingt-quatre livres du Tanakh.
Et la couronne de la mariée ? Les anges ont octroyé deux couronnes à chaque fils/fille d’Israël pour avoir dit : Na’assé venichma.
Au Sinaï, après la faute du Veau d’or, les premières Tables de la Loi ont été brisées comme le verre à la fin des Kiddouchin pour rappeler la destruction du Temple : une mise en garde pour renforcer le sérieux de l’union ; garde à l’infidélité !
Chaque année, à Chavouot, nous célébrons l’anniversaire de cette union extraordinaire car Chavouot vient du mot Chevou’a, serment.
Cependant, une alliance de mariage habituelle peut aboutir à une rupture. La Torah ne veut pas lier irrémédiablement des conjoints qui ne s’entendent pas.
L’alliance entre Hachem et le Klal Israël, en revanche, est éternelle !
« Veérastikh li léolam/Je te fiancerai à Moi pour l’éternité » Hachem a juré qu’Il ne brisera ce lien en aucun temps, qu’Il ne « prendra jamais une nouvelle femme » (Il ne choisira pas un autre peuple). Même si « l’épouse » se montre infidèle, il y aura des moments difficiles mais jamais de rupture. Son Nom est sur nous pour toujours, comme celui du mari pour l’épouse.
Le « ‘Hatan » a gardé précieusement la photo de sa « Kala » au mont Sinaï. Même dans un temps de dissension, au moment de la destruction du Temple, Il la « sort » devant Lui, comme il est écrit : « Je me souviens de l’affection de ta jeunesse et de l’amour de tes noces (Jérémie 2) »
Hachem se souvient toujours de l’amour que nous Lui avons montré à Matan Torah. En réponse à Son engagement, inconditionnel et éternel, le Klal Israël s’exclame à nouveau, chaque année à Chavou’ot :
« Pour Toi, Hachem, partout et à jamais : NAASSE VENICHMA/nous ferons et nous écouterons ! »
Pour se lier à Son peuple, Hachem a choisi l’alliance la plus forte : celle du mariage ! Aider à l’édification d’un foyer juif est une des mitsvot les plus chéries d’Hachem. Il appelle le Klal Israël à s’associer à Lui dans cette construction dont Il s’occupe constamment.
Toujours avec vous et pour vous.
Equipe BAIT Rabbanith P. Elkrief.
La plupart des fêtes du judaïsme possèdent plusieurs noms. Shavouoth, qui en français est traduit par Pentecôte est désignée aussi par plusieurs appellations. Shavouoth est la fête des semaines car elle est célébrée au terme des 7 semaines pendant lesquelles nous comptons chaque soir qu’un jour de plus s’est écoulé et, c’est au cinquantième jour qu’a lieu cette fête. 50 Jours c’est d’ailleurs la traduction littérale de Pentecôte du grec Pentecostes ou cinquantième.
Ce jour se nomme aussi fête des prémices ou Hag HaBikourim car c’est à Shavouoth que l’on offrait au Temple les prémices des nouveaux fruits qui apparaissaient alors sur les arbres : abricots, amandes, pêches, cerises… Hag Matane Torah ou la fête du Don de la Torah.
Dans la Guemara, cette même célébration est évoquée différemment : Atsereth ou clôture. La fête de Souccoth dure sept jours et le 8ème qui est selon les termes de la Torah une « convocation sainte », est désignée comme « Shemini, Hag HaAtsereth » soit huitième, fête de la clôture.
Clôture de quoi ? En fait, lorsque HaShem parle à Moïse au sujet du don de la Torah au Peuple sur le Mont Sinaï, IL lui demande de bien avertir ce peuple aux réactions brutales et imprévisibles de ne pas s’approcher des pieds de la montagne pour ne pas mourir. De mettre, en quelque sorte, une clôture, pour qu’elle rappelle sans cesse la Sainteté du lieu. Cette clôture est donc si importante que les Sages de la Guemara ont choisi de citer cette fête de par cette clôture ?
A Pessah, il y a un rituel particulier (le seder) qui incite les jeunes et les esprits curieux à se renseigner sur ces signes : pessah, matsa ou maror. A Rosh HaShana, nous avons aussi un seder différent mais qui font que les jeunes enfants et même les moins jeunes s’interrogent sur les raisons de ce rituel. A Souccoth, la soucca, les arba minim, le seder des ouspizine, intriguent aussi.
A Shavouoth, rien de particulier sinon que dans certaines communautés sur deux repas on ne consommera que des mets lactés ou un repas lacté et un à base de viande… A telle enseigne que même le Ramo (R’ Moshé Isserlèss), suggère de faire un pain à base de beurre et un normal, parvé. Et que la nuit de cette journée de Shavouoth les hommes vont se rendre à la synagogue/yéshiva pour y étudier la Torah toute la nuit…
Cette étude, d’ailleurs, va empêcher ces messieurs de prendre part à l’éducation des enfants car, ils auront hâte de prendre du repos pour récupérer les heures de sommeil ratées.
Avant que de passer à d’autres considérations, je voudrais aborder ce sujet de repas bassari ou halavi. Certains raccrochent cet usage au verset du Shir HaShirim que l’on psalmodie : « devash vehalav tahat leshonekh » ou : du miel et du lait sont sous ta langue, la Torah étant comparée à du lait soit à un aliment de première nécessité sans lequel un enfant ne peut se développer.
D’autres basent leur raisonnement sur le fait que le peuple, aux pieds du Mont Sinaï, absorbé et concentré par l’écho du tonnerre et de l’éclat des éclairs ainsi que le son du chofar allaient en s’amplifiant, le peuple n’eut pas le temps nécessaire à l’abattage d’animaux ni à la confection de plats carnés, ils ont dû donc consommer des aliments lactés…
Par ailleurs, la tradition juive aime relier chaque événement majeur à l’amour des trois patriarches, ainsi que nous l’avons souvent rappelé. Jacob est relié à Souccoth et Abraham à Pessah car, la visite des Anges au patriarche eut lieu pour Pessah d’ailleurs, c’est pour cela qu’Abraham demanda à Sarah de cuire des galettes (matsoth) et ainsi, Isaac est relié à Shavouoth Hag HaAtsereth les Sages expliquent ainsi que le peuple s’étant plaint de toutes ses forces à HaShem de ses souffrances, HaShem s’adressa aux trois Patriarches pour leur demander à quel sacrifice ils étaient prêts pour faire sortir le peuple d’Egypte plus tôt que ce qui avait été annoncé et, seul Isaac dont le nom aurait dû être YSSHAK (youd-sine-heth-kouf valeur numérique 418 ) accepta que son nom fût YTSHAK (youd-tadik-heth-kouf valeur numérique 208) ce qui fit que la différence entre ces deux noms est de 210 soit le nombre d’années où les Bené Israël sont restés en Egypte !!!
Shavouoth est donc considérée comme la fête de clôture de Pessah, cette atsereth intervenant cinquante jour après Pessah et non le lendemain de Pessah comme shemini atsereth intervient au lendemain de Souccoth.
Le parallèle intéressant à faire est que la nuit précédant shemini atsereth, a lieu une nuit d’études tout comme a lieu une nuit d’études pour le shevii de Pessah et la atsereth de Shavouoth. De même, les cinq meguiloth sont lues lors de différents évènements du calendrier juif ainsi : celle d’Esther est lue à Pourim, celle de Ruth à Shavouoth, celle de Shir HaShirim à Pessah, celle de Qoheleth à Souccoth et celle des Lamentations est lue à 9 beAv !
Caroline Elishéva REBOUH
Tableau réalisé par Gérard Darmon Chavouot
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