Transmis par Elisabeth777
« De même aussi l’Esprit nous assiste dans nos faiblesses. Car nous ne savons pas comme il faut ce que nous devons demander; mais l’Esprit lui-même prie pour nous par des soupirs qui ne se peuvent exprimer. Mais Celui qui sonde les coeurs connaît quelle est l’affection de l’Esprit; car il prie pour les saints, selon Dieu. » (Romains 8:25-26)
Mon avant-dernier discours avait pour sujet la prière efficace; et je fis observer alors que l’un des attributs les plus importants de la prière efficace est la foi.
Ce sujet est si vaste que je le réservai pour un discours particulier, et qu’en conséquence je traitai, vendredi dernier, le sujet de la foi dans la prière, ou, comme on dit, la prière de la foi. Je m’étais proposé d’achever ce sujet en un seul discours; mais, comme je fus obligé de me resserrer excessivement sur certains points, il m’a semblé, de même qu’à quelques autres personnes, que ce sujet fait naître certaines questions auxquelles il faut répondre plus abondamment, vu surtout qu’il règne sur ce même sujet tant d’obscurité. Un des grands objets de la prédication est d’exposer la vérité de manière à résoudre les questions qui s’élèvent naturellement dans l’esprit de ceux qui lisent la Bible avec attention, et qui désirent en connaître le vrai sens, afin de la mettre en pratique. Je me propose donc, en expliquant mon texte, de montrer aujourd’hui:
- Quel est l’esprit dont il est parlé dans ces mots: « L’Esprit nous assiste dans nos faiblesses; «
- Ce que cet Esprit fait pour nous;
- Pourquoi il le fait;
- Comment il le fait;
- Le degré de son influence sur l’esprit de ceux qui sont soumis à son action;
- Comment on peut distinguer ses influences de celles des mauvais esprits ou des suggestions du nôtre;
- Comment nous pouvons obtenir cette action du Saint-Esprit;
- Qui sont ceux qui ont droit à s’attendre à ses influences, c’est-à -dire ceux pour qui l’Esprit fait les choses indiquées dans notre texte.
1 – Quel est l’Esprit dont il est parlé dans notre texte
Quelques-uns ont supposé qu’il s’agit là de notre propre esprit, de notre intelligence; mais un léger degré d’attention à notre texte montrera clairement que ce n’est pas là son sens. Sans cela, nous aurions cette phrase: que notre esprit nous assiste dans les faiblesses de notre esprit, et que notre esprit fait intercession pour notre esprit. Vous voyez que la chose n’a pas de sens. Il résulte évidemment, de la manière dont notre texte est amené, qu’il s’agit ici du Saint-Esprit. « Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu….. car vous avez reçu l’Esprit d’adoption, etc. » Or, notre texte parle clairement du même Esprit.
2 – Ce que fait cet Esprit
Il intercède pour les saints. Il aide les chrétiens à prier selon la volonté de Dieu et à demander les choses pour lesquelles Dieu veut qu’on le prie.
3 – Pourquoi le Saint-Esprit agit-il ainsi ?
A cause de notre ignorance; parce que nous ne savons pas comment ni pour quels objets nous devons prier. Parce que nous ignorons tellement la volonté de Dieu, soit qu’il la révèle dans la Bible, soit qu’il ne le fasse pas, que nous avons souvent besoin d’apprendre par Lui-même à la connaître. Le genre humain est dans une profonde ignorance sur les promesses et les prophéties de la Bible; il est aveugle quant aux directions de la Providence; et l’ignorance est encore plus profonde dans les points sur lesquels Dieu ne s’explique que par les directions de son Esprit. Vous vous rappelez que j’ai indiqué ces quatre moyens ou ces quatre sources pour y puiser la prière de la foi. Quand tous nous manquent, l’Esprit vient pour nous diriger.
4 – Comment fait-il intercession pour les saints ? De quelle manière est-ce qu’il opère pour nous soulager dans nos faiblesses ?
1- Ce n’est pas en rendant inutile l’usage de nos facultés. Ce n’est pas en priant pour nous, tandis que nous ne faisons rien. Il prie pour nous en excitant notre action à nous-mêmes, non en nous suggérant immédiatement des paroles, ou en dirigeant notre langage, mais en éclairant nos esprits, et en faisant que la vérité s’en empare; Il nous conduit à considérer l’état de l’Eglise et la condition des pécheurs autour de nous. Nous ne pouvons dire la manière dont Il présente la vérité à nos esprits et l’y tient jusqu’à ce qu’elle produise ses effets; mais ce que nous savons, c’est qu’il nous conduit à une profonde considération des choses religieuses, et que le résultat naturel et logique de cette considération est une impression profonde. Lorsque l’Esprit présente la vérité à un homme, il n’y a qu’un moyen par lequel cet homme puisse échapper aux impressions dont je parle: c’est en détournant ses pensées de dessus cette vérité pour les tourner sur d’autres objets. Les pécheurs ne peuvent échapper à de profondes émotions quand l’Esprit de Dieu leur présente la vérité. Ils se sentent mal à l’aise aussi longtemps qu’ils restent impénitents.
Quand l’Esprit saint amène un sujet en contact avec un coeur chrétien, il est aussi impossible de ne pas en éprouver une impression, qu’il le serait de ne pas sentir de la chaleur en mettant sa main au feu. Quand l’Esprit de Dieu conduit un homme à réfléchir sur des objets qui sont faits pour exciter des sentiments pleins de puissance, si cet homme ne sent rien, c’est une preuve qu’il n’a aucun amour pour les âmes et qu’il ne sait ce qu’est l’Esprit de Christ ni l’expérience chrétienne.
2- L’Esprit apprend aux chrétiens à sentir le prix des âmes, et la culpabilité et le danger des pécheurs inconvertis. C’est une chose qui confond que de voir l’insensibilité et la stupidité de bien des chrétiens à ce sujet. Oui! il y a des parents même chrétiens, qui laissent descendre leurs enfants droit en enfer, sous leurs yeux et qui semblent à peine éprouver quelque chose à leur égard ou faire le moindre effort pour les sauver! Et pourquoi? parce qu’ils sont aveugles sur ce qu’est l’enfer, incrédules devant la Bible, et ignorants quant aux promesses précieuses que Dieu a faites aux parents fidèles; ils repoussent l’Esprit de Dieu à force de l’affliger; et il est inutile de leur dire de prier pour leurs enfants, puisque l’Esprit de Dieu les a abandonnés.
3- L’Esprit enseigne aux chrétiens à comprendre et à appliquer les promesses de l’Ecriture; c’est étonnant que jamais les chrétiens n’aient su appliquer pleinement les promesses de l’Ecriture aux événements ordinaires de la vie. Ce n’est pas que ces promesses soient obscures, elles sont assez claires; mais on a toujours une disposition excessive à méconnaître la lumière que les Ecritures répandent sur les événements de cette vie. Combien les apôtres n’étaient-ils pas surpris de l’application que Christ se faisait à lui-même de tant de prophéties! On dirait qu’on les entend continuellement s’écrier: « C’est singulier! Est-ce bien possible? Jamais nous ne l’avions compris! » Quel est l’homme qui, considérant la manière dont ces apôtres, dirigés plus tard par le Saint-Esprit, appliquaient aux temps évangéliques les passages de l’Ancien Testament, n’ait été surpris de la richesse de signification que présentent les Ecritures? Il en a été de même de plus d’un chrétien qui, plein de l’esprit de prière, a vu des passages de l’Ecriture recevoir une application dont il ne s’était auparavant jamais douté.
J’ai connu un individu qui était dans une grande obscurité spirituelle. Il s’était retiré pour prier, résolu de ne pas lâcher prise jusqu’à ce qu’il eût trouvé le Seigneur; il se mit à genoux et s’efforça de prier. Mais tout était ténèbres, et les mots n’arrivaient pas. Il se releva pour un moment; mais il ne pouvait renoncer à son entreprise, car il s’était promis à lui-même de ne pas laisser coucher le soleil avant de s’être donné à Dieu en entier. Il se remet donc à genoux; mais tout était encore ténébreux, et son coeur était aussi dur qu’auparavant. Il était près de désespérer, et il s’écriait comme en agonie:
– « J’ai repoussé l’Esprit de Dieu en le contristant, et il n’y a plus pour moi de promesses! L’accès auprès de Dieu m’est fermé! »
Mais comme il avait résolu de ne pas lâcher prise, il se remit à genoux. Il n’avait prononcé que peu de paroles lorsque ce passage se présenta à son esprit aussi nouveau et aussi frais que s’il venait de le lire:
« Vous me chercherez et vous me trouverez quand vous m’aurez recherché de tout votre coeur« .
Il comprit que cette promesse, quoique renfermée dans l’Ancien Testament et adressée aux Juifs, était aussi bien applicable à lui-même qu’à eux et son coeur en fut brisé en un moment comme par le marteau de l’Eternel; il pria et se releva heureux en Dieu.
(Conversion de Finney. Voir la Notice biographique en tête de ce volume. La plupart des exemples cités dans ces Discours se retrouvent dans la vie de Finney.)
C’est ainsi qu’il arrive souvent aussi à des gens qui n’avaient guère que la profession de la religion et qui prient pour leurs enfants. Ils prient d’abord dans l’obscurité et dans le doute, et il leur semble qu’il n’y a aucun fondement pour leur foi à cet égard, aucune promesse spéciale pour les enfants des fidèles. Mais, tandis qu’ils plaident avec Dieu, Dieu leur a montré le sens étendu de quelque promesse qu’ils oubliaient, et leur âme s’appuie sur elle comme sur le bras du Tout-Puissant. J’ai entendu raconter qu’une veuve était vivement en peine au sujet de ses enfants, jusqu’à ce que ce passage se présentât puissamment à son esprit:
« Laisse tes orphelins et je leur donnerai de quoi vivre. »
Elle vit que cette déclaration était susceptible d’un sens étendu, et elle fut rendue capable de saisir ce sens, et, pour ainsi dire, de mettre la main dessus. Dès lors sa prière acquit de l’efficace et ses enfants furent convertis.
Le Saint-Esprit a été envoyé dans le monde par le Sauveur pour diriger son peuple, pour l’instruire et pour lui remettre en mémoire les enseignements divins, aussi bien que pour convaincre le monde de péché
4- L’Esprit enseigne aux chrétiens à désirer et à demander les choses que la Parole écrite ne spécifie aucunement. Prenez le cas d’un individu. Que Dieu soit disposé à sauver, voilà une vérité générale. Il est vrai de même qu’il est disposé à répondre aux prières. Mais comment connaîtrai-je la volonté de Dieu, quant à cet individu, pour savoir si je puis prier avec foi et selon la volonté de Dieu, pour la conversion et le salut de cet individu ou non? C’est ici qu’intervient l’action de l’Esprit. Quand nous ne savons pour quel objet prier, l’Esprit nous apprend à insister sur tel ou tel objet, à en considérer les circonstances et la valeur, à prier et à éprouver comme des douleurs d’enfantement en faveur de telle ou telle personne, jusqu’à ce qu’elle soit convertie.
Je sais que cette sorte d’expérience est moins commune dans les villes que dans certaines parties de la campagne, à cause du nombre infini d’objets qui, dans les villes, détournent l’attention et contristent l’Esprit. J’ai eu beaucoup d’occasions de voir ce qu’il en était en certains lieux. J’ai connu un individu qui avait coutume de tenir une liste des personnes pour lesquelles il s’intéressait spécialement: et je sais une multitude de ces personnes qui furent immédiatement converties.
Je l’ai vu prier dans une espèce d’agonie pour certaines personnes portées sur sa liste et je sais qu’il demandait même quelquefois à d’autres personnes de l’aider à prier pour tels ou tels. Son esprit s’attachait, se cramponnait quelquefois à tel individu d’un caractère endurci et désespéré qui ne pouvait sûrement être atteint par les voies ordinaires. Dans une ville du nord de notre Etat, où était un réveil, il se trouvait aussi un adversaire violent et haineux de l’Evangile.
Il tenait un cabaret et il prenait plaisir à jurer d’une manière effroyable toutes les fois qu’il pouvait être entendu par quelques chrétiens, afin de leur faire de la peine. Il était tellement pervers qu’un de ses voisins songeait à vendre son établissement et à quitter la ville pour fuir un jureur de cette force. Le chrétien dont je vous parle, passant par cette ville, apprit ces choses et fut profondément affligé au sujet de l’impie.
Il le prit sur sa liste d’intercession; le cas pesait sur son coeur, même pendant le sommeil, et il pensa à lui et il pria pour lui pendant quelque temps. La première chose que nous apprîmes du malheureux jureur, c’est qu’il vint peu après à une assemblée, qu’il se présenta pour confesser ses péchés: son comptoir devint aussitôt le lieu où se tinrent les prières.
Voilà comment l’Esprit de Dieu conduit des chrétiens à prier pour des choses ou pour des personnes auxquelles sans cet Esprit ils n’auraient pas songé, et comment on prie pour certains objets « selon la volonté de Dieu ». Quelques-uns diront peut-être qu’on peut accorder à une telle intervention de l’Esprit le nom de révélation. Je sais qu’on a fait beaucoup de mal en usant pour ce cas-là de cette expression; mais le terme n’importe pas. Bien des gens seront effrayés de le voir employé dans ce cas, et ne voudront pas même s’arrêter à rechercher ce qu’il signifie, et si l’Ecriture le justifie ou non. Le fait est que l’Esprit porte un homme à prier; et quand Dieu nous porte à prier pour un de nos semblables, nous devons conclure avec la Bible que le dessein de Dieu est de sauver cet homme. Si donc nous trouvons, en examinant l’état de notre âme selon les Ecritures, que nous sommes conduits par l’Esprit à prier pour un individu, nous avons une bonne présomption pour croire que Dieu veut le bénir.
5- L’Esprit guide encore les chrétiens, en leur donnant un discernement spirituel à l’égard des mouvements et des actes de la Providence. Des chrétiens dévots, gens de prière, voient souvent les choses avec une telle clarté, et si loin devant eux, que c’est pour d’autres personnes un sujet d’étonnement; ces chrétiens semblent quelquefois presque prophétiser. Sans doute on peut être trompé, et on l’est quelquefois en s’appuyant sur sa propre intelligence, tandis qu’on croit être conduit par l’Esprit; mais il n’y a aucun doute qu’un chrétien ne puisse en venir à voir et à discerner clairement les signes du temps, de manière à comprendre, par les voies de la Providence, ce à quoi il doit s’attendre, et ce qui peut, en conséquence, devenir pour lui l’objet d’une prière faite avec foi; et c’est ainsi, qu’il pourra souvent s’attendre à un réveil, et le demander avec foi, lorsque personne d’autre n’en voit les moindres symptômes.
Il y avait, dans l’Etat de New-Jersey, une femme qui avait eu un réveil dans son endroit, et qui était assurée qu’il allait y en avoir un autre, Elle répétait qu’on avait eu les pluies de la première saison et qu’on allait avoir celles de l’arrière-saison. Elle demandait qu’on tînt ce que nous appelons des conférences, Mais le pasteur et les anciens, ne voyant rien qui les encourageât à cet égard, ne voulaient rien faire. Elle, au contraire, voyait qu’ils étaient aveugles, et elle alla en avant. Elle demanda à un charpentier de lui faire des bancs, parce qu’elle voulait avoir des assemblées dans sa maison, qu’il y aurait certainement un réveil. A peine avait-elle ouvert les portes de ses assemblées que l’Esprit de Dieu descendit avec grande puissance; et les membres endormis du troupeau se virent entourés tout à coup de pécheurs ébranlés; de sorte qu’ils ne pouvaient que s’écrier:
« Certainement l’Eternel était en ce lieu, et nous ne le savions pas!«
« ”La raison pour laquelle des personnes de ce genre discernent les indices de la volonté de Dieu n’est point une sagesse supérieure qu’elles possèdent, mais l’action de l’Esprit de Dieu qui leur apprend à voir les signes du temps. Ce n’est pas une révélation: elles apprennent à voir converger en un seul point différentes directions de la Providence, ce qui leur suffit pour conclure, avec raison, à un résultat assuré.
5 – En quel degré devons-nous nous attendre à voir l’Esprit de Dieu agir sur l’esprit des croyants ?
Notre texte répond que « l’Esprit intercède par des soupirs qui ne peuvent s’exprimer. » J’entends par là que l’Esprit excite des désirs trop grands pour qu’ils puissent s’exprimer autrement que par des soupirs: c’est quelque chose que le langage ne peut rendre, l’âme est trop pleine pour pouvoir mettre en paroles ce qu’elle éprouve. Le chrétien, dans ce cas, ne peut que soupirer; et Dieu entend ce langage du coeur.
http://www.enseignemoi.com/charles-grandison-finney/texte/l-esprit-de-priere-extrait-28520.html
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