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Je vis désormais aux Etats-Unis. Si j’avais écrit des livres ou des articles vecteurs de haine aux dépens des Etats-Unis, si j’avais fait campagne en faveur de mesures internationales de boycott à l’encontre des Etats-Unis, il est quasiment certain que, quels que soient par ailleurs les documents attestant de mes qualités intellectuelles et de l’importance de mes publications, on m’aurait refusé le statut de résident.
Si, ayant participé à des manifestations encourageant la violence contre les Etats-Unis ou prônant leur destruction, j’avais souhaité me rendre aux Etats-Unis, on m’aurait, sans aucun doute aussi, interdit l’entrée sur le territoire du pays. Tout cela m’aurait paru légitime. Un pays peut choisir qui il accueille sur son sol et doit disposer de la liberté de décision en la matière, sinon, il n’est plus un pays souverain.
Le parlement israélien a voici peu voté une loi qui interdit l’entrée en Israël de gens tenant verbalement ou par écrit des propos de haine à l’encontre d’Israël et participant au mouvement BDS. Cette loi a fait l’objet de commentaires négatifs dans la presse européenne, où certains ont parlé de décision liberticide. Des articles ont été publiés en Israël qui la critiquent dans des termes similaires.
BDS, un mouvement essentiellement racial
Que la presse européenne fasse des commentaires négatifs sur une loi israélienne n’est pas surprenant. Chercher un article positif sur Israël dans la presse de la quasi-totalité des pays européens est plus difficile encore que chercher une aiguille perdue dans un hangar empli de foin.
Ce que des journalistes européens trouvent compréhensible lorsqu’ils parlent des Etats-Unis (ou, tout au moins, trouvaient compréhensible lorsqu’ils parlaient des Etats-Unis jusqu’à l’élection de Donald Trump) devient pour eux strictement scandaleux lorsqu’il s’agit d’Israël.
Que des commentateurs israéliens émettent des opinions négatives sur une loi israélienne, qui ressemblent aux commentaires hostiles que l’on trouve dans la presse européenne, n’est, hélas, pas surprenant non plus : ces commentateurs appartiennent à la gauche israélienne, qui est, en général, aussi aveugle que la gauche du reste du monde.
Que ces commentateurs israéliens ne voient pas qu’il existe une différence radicale entre la critique de la politique d’un pays et la haine exprimée contre ce pays, qu’ils semblent ne pas voir que les campagnes en faveur de mesures internationales de boycott visant Israël ont pour objectif la destruction d’Israël, qu’ils semblent ne pas voir non plus que les manifestations anti-israéliennes sur le sol israélien n’expriment ni critiques ni préoccupations, mais constituent des campagnes de haine, est préoccupant voire scandaleux.
Il existe des discours critiques de la politique israélienne, et des intellectuels juifs européens de gauche tiennent volontiers ces discours. En France, des hommes tels qu’Alain Finkielkraut ou Bernard Henri Levy n’ont, par exemple, jamais montré une sympathie débordante à l’égard des gouvernements successifs dirigés par Binyamin Netanyahu, et c’est le moins que je puisse dire. Nul pour autant ne pourrait qualifier leurs discours de discours anti-israélien haineux.
La consultation des sites des officines « pro-palestiniennes », nombreuses en Europe, permet quant à elle de déceler immédiatement que ces organisations sont imprégnées d’autre chose qu’une volonté de critique. Les accusations partiales, partielles et viciées contre Israël y abondent, les falsifications des faits et de l’histoire y sont omniprésentes, l’apologie du terrorisme et de l’assassinat de Juifs n’y est jamais très loin, la diabolisation de l’Armée et du gouvernement israéliens y est récurrente.
Quand des officines de ce genre organisent des voyages, elles vont souvent jusqu’au négationnisme, et disent que le voyage a pour destination la « Palestine », car pour elles, Israël n’existe pas et n’a pas le droit d’exister.
Dans quel autre pays accueillerait-on à la frontière des gens qui prétendent que ledit pays n’existe pas et n’a pas le droit d’exister ? Qu’Israël ne veuille pas accueillir des porteurs d’accusations partiales, partielles et viciées, des falsificateurs, des gens faisant l’apologie du terrorisme et de l’assassinat de Juifs et des praticiens de la diabolisation est légitime ; c’est même la moindre des choses dans un contexte où le risque d’attentats terroristes contre Israël et de meurtres contre des Juifs en Israël est omniprésent.
Le mouvement BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions) est à classer dans la même catégorie que les autres organisations « pro-palestiniennes ». Prétendre que ce mouvement ne vise pas la destruction d’Israël implique la volonté d’être aveugle de manière obstinée et forcenée. Vouloir détruire l’économie d’un pays, car c’est le but, c’est vouloir détruire un pays, car aucun pays ne peut vivre avec une économie ruinée. Qu’Israël ne veuille pas accueillir des gens qui s’emploient à détruire Israël est aussi vraiment la moindre des choses.
Que des gens désirent venir en Israël pour participer à des manifestations anti-israéliennes qui, systématiquement, sont porteuses de haine et de soutien au terrorisme, et qu’Israël ne veuille pas d’eux est encore une fois la moindre des choses.
Ceux qui haïssent Israël, ceux qui veulent détruire Israël, ont le monde entier pour cracher leur venin, vociférer, éructer, brûler des drapeaux israéliens. Ils n’ont pas à se voir accueillis en Israël pour se livrer à leurs méprisables activités. En ne les accueillant pas, Israël se conduit en pays souverain et ne viole le droit de parler et d’agir de personne.
Que cela déplaise à ceux qui voudraient qu’Israël soit rayé de la surface de la Terre est logique, mais Israël n’existe pas pour faire plaisir à ceux qui voudraient le rayer de la surface de la Terre.
Que des Israéliens ne le comprennent pas n’est pas grave, tant que ces Israéliens sont minoritaires : toute société démocratique inclut des aveugles, qui ont eux aussi le droit de s’exprimer.
Si ces Israéliens devenaient majoritaires, il y aurait des motifs de s’alarmer, mais, pour l’heure, Israël ne se trouve pas au seuil du suicide collectif.
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