PARTIE 1 – L’ENFERMEMENT ET LA LIBERATION DE LA SEPHIRA DA’ATH PAR YESHOUA

Génèse 11.1-9

1 Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots.

2 Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent.

3 Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment.

4 Ils dirent encore : Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.

5 L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.

6 Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté.

7 Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres.

8 Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville.

9 C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.

Dans ce passage, dès le premier verset, on voit que les hommes ont formé une unité et un projet commun. En relisant ce passage, je me suis rendu compte qu’il y a dans ce projet une belle énergie, mais une vraie mauvaise application.

Je m’explique, les hommes s’unissent et décident d’ériger un édifice. On peut les blâmer, nous, chrétiens d’aujourd’hui, pourtant le Dieu d’Israël est bien le Dieu bâtisseur, et la nouvelle Jérusalem que nous bâtissons tous ensemble est bien une ville, un édifice. Il s’agit donc de la même impulsion (pas la même intention, c’est évident).

En fait, on constate avec Babel qu’il était inscrit dans l’homme, et ce dès le commencement, une envie furieuse de s’unir pour bâtir. Et quoi de plus simple quand le monde entier ne parle alors qu’une seule langue et peut s’unir autour d’un projet unique.

Cette envie profonde et puissante de bâtir semble étroitement liée à la langue, à la parole… Tant et si bien que la première chose que les hommes de cette époque forment, c’est un mot : « Allons !«  (en hébreu HABAH du verbe : YAHAB)

C’est la première occurrence de ce mot qui apparaît soudainement ! J’ai été surpris de voir qu’il peut se traduire par : faire, rendre, donner, remettre, placer, offrir, aller, venir…

Voilà un mot donc bien étrange avec une multitude de traductions différentes, un terme qui exprime deux choses finalement : une envie et un mouvement. Deux choses fondamentales, qui elles-mêmes forment : l’ouvrage. (Car un ouvrage est nécessairement le résultat d’un désir puis d’une action, puisque sans désir, il n’y a pas d’action et sans action le désir ne trouve jamais de moyen de se concrétiser)

En fait, l’humanité à ce stade de son histoire réalise qu’elle peut former un projet et le mettre en œuvre, du moment qu’elle est unie et solidaire.

Ce qui est d’autant plus étonnant (voire déroutant) est que le mot « YAHAB » est formé du Nom de Dieu YAH (Youd + Hei) et de la lettre Beit qui signifie « maison ».

Au cœur même du mot qu’ils se sont formés pour se « motiver » à bâtir quelque chose qui s’oppose à Dieu, on retrouve paradoxalement « une maison pour le Nom de Dieu »…

À partir de là, les choses deviennent inquiétantes pour nous, dans le sens que nous prenons systématiquement de la distance avec les constructeurs de Babel en argumentant que : nous, nous bâtissons une maison pour Dieu (la Nouvelle Jérusalem) et non pas une maison pour notre propre nom. Toutefois, dans ce passage on voit que la chose est bien plus subtile qu’il n’y parait.

En fait, les constructeurs de Babel on découvert la puissance que Dieu a cachée dans l’homme : la capacité à bâtir une ville pour son Nom (le Nom de Dieu). C’est une puissance contre laquelle personne ne peut rien car Dieu lui-même dit quelques versets plus bas : « maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté« 

En quelques sortes, en formant le mot « YAHAB » les hommes ont canalisé la puissance créatrice de Dieu qui avait été cachée en eux en vue de l’édification de la Nouvelle Jérusalem.

Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de dire que ce qu’ils ont fait à Babel est bien (loin de là !), je suis en train de faire remarquer simplement qu’ils ne sont pas si différents de nous qui nous illusionnons rapidement avec des arguments rassurants. Parce que nous avons l’Esprit de Dieu, nous nous mentons en disant que ce que nous construisons est forcément un édifice spirituel qui glorifie Dieu, cependant on voit qu’il est tout à fait possible de « puiser » dans l’énergie créatrice spirituelle de Dieu et de la détourner pour un édifice charnel. Et ça marche !

Or le détournement d’une force spirituelle pour un but charnel, c’est le principe même de la sorcellerie.

Babel est donc le fruit de la sorcellerie du détournement de la puissance créatrice donnée aux hommes pour générer la Nouvelle Jérusalem. Pas étonnant que Babylone devienne ensuite l’origine de toutes les sorcelleries, car c’est le lieu où l’homme a découvert la puissance spirituelle qui est naturellement en lui et la manière de la matérialiser.

Revenons ensuite sur cette phrase :  « maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté » que je mets ici en version Bible de Jérusalem : « Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux.« 

Transformons-le avec un vocabulaire chrétien auquel nous sommes plus habitués : un projet (ou un désir) capable de créer quelque chose qui devient une œuvre matérielle, c’est ce qu’on appelle très communément : la foi…

Vous me direz donc, les constructeurs de Babel ont-ils trouvé la foi ? Non, mais ils en ont très certainement compris le principe et ils l’ont détournée. Car si la foi s’oppose à l’incrédulité, l’incrédulité n’en demeure pas moins une foi mal placée. Croire, c’est mettre son assurance dans quelque chose, si je mets mon assurance dans la peur, je deviens incrédule et ma foi est consommée par satan. Ça reste néanmoins de la foi… Car l’homme vit par le principe de la foi, il existe parce qu’il espère, même celui qui se suicide est dans l’espérance d’un repos, d’un monde meilleur, sinon il ne s’ôterait pas la vie. Il perd foi en la vie, donc il met sa foi dans la mort, mais il y a toujours un principe de foi. Ce que Yéshoua appelle incrédulité n’est pas une « non-foi » mais plutôt « un détournement de la foi vers le Néant ».

Les constructeurs de Babel donc, découvrent non seulement le principe de foi (un désir matérialisé en œuvres) mais surtout, ils comprennent que cette énergie, cette motivation, peut tout à fait être synergique. Avec la foi synergique, il n’y a plus rien d’impossible, rien d’irréalisable. C’est sur cette force que le Seigneur établira pleinement son règne et, par mimétisme, que l’antéchrist vient bâtir son empire, c’est le principe même du Nouvel Ordre Mondial.

À partir de là, on réalise à quel point Babel et la Nouvelle Jérusalem peuvent rapidement s’interchanger dans nos entendements car elles utilisent toutes les deux le même processus et la même énergie.

Je ne veux pas faire peur, c’est loin d’être mon but, je veux simplement appeler chacun à examiner ce qu’il bâtit « au Nom du Seigneur », tout comme Paul disait : 1 Cor 3.10-15

10 Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le fondement, et un autre édifie dessus ; mais que chacun considère comment il édifie dessus.

11 Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ.

12 Or si quelqu’un édifie sur ce fondement de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume,

13 l’ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu’il est révélé en feu ; et quel est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera.

14 Si l’ouvrage de quelqu’un qu’il aura édifié dessus demeure, il recevra une récompense ;

15 si l’ouvrage de quelqu’un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu.

Or, frères et sœurs, je le dis en vérité, je désire qu’aucun d’entre nous ne se retrouve surpris et dépouillé par le feu de l’épreuve qui vient (et qui vient bientôt) sachant que je parle pour moi en premier.

Quand nous lisons un peu plus bas dans le passage de Babel, nous constatons beaucoup de choses étranges, je les mets en gras et les explique plus en détails :

5 L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.

6 Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté.

7 Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres.

8 Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville.

La première chose que l’on remarque, c’est que le Seigneur descend pour voir la ville (verset 5) puis qu’au verset 7 il se propose de descendre à nouveau… n’est-il pas déjà en bas ?

On peut tout à fait imaginer que le Seigneur est descendu deux fois. Une première fois parmi les hommes pour observer l’œuvre qu’ils étaient en train de bâtir et une seconde fois pour descendre plus bas. Mais plus bas où ?

En considérant que sa première « descente » est pour visiter la ville qui est sur terre, sa seconde descente concerne donc l’abîme. Mais de quel abîme s’agit-il ?

De manière évidente, si Dieu descend dans l’abîme c’est, soit pour y faire descendre quelque chose avec lui, soit pour y faire remonter quelque chose. Or dans l’arbre séfirotique, il existe une séphirah cachée appellée Daath qui se trouve au niveau de l’abîme. Ici, de mon point de vue, c’est le jour où le Seigneur a emporté la séphira du Daath dans l’abîme. Qu’est-ce que cela produit concrètement ?

Pour ceux qui sont déjà familiarisés avec l’arbre séfirotique, vous savez que le Daath est pile dans l’axe entre la Keter (la couronne, le point le plus haut), le Tiferet (l’équilibre parfait, la beauté), le Yesod (le fondement pour bâtir) et finalement la Malkhout (Le royaume, l’établissement de la nouvelle Jérusalem). Donc on est en plein dans le principe de construction ici !

Ce qui veut dire que le principe exposé plus haut, celui de la « foi synergique » provenait de l’utilisation à des fins charnelles de la séphira de la Daath. Or la Daath c’est la connaissance de l’arbre du bien et du mal, selon qu’il est écrit :

Genese 2.9

L’Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la DAATH du bien et du mal.

Il s’agit bien de ce qui a fait de l’homme un dieu puisque après avoir ouvert la séphira de la Daath en consommant l’arbre duquel elle est tirée, Dieu dit de l’homme :

Genese 3.22

L’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement.

On retrouve exactement le même procédé que pour Babel, l’homme s’est emparé de quelque chose de tout puissant et Dieu réagit en disant « maintenant empêchons-le » de faire telle ou telle chose. Tout a un rapport avec la puissance de la Daath qui propulse l’homme au rang de dieu mais qui le perd aussitôt, obligeant Dieu à intervenir.

Du coup, comme la première fois Dieu a empêché l’homme d’accéder à l’arbre de la vie, la seconde fois, il empêche l’homme d’accéder au Daath en enfonçant le Daath dans l’abîme, rendant inaccessible cette séphirah.

Quand on rapporte les points séfirotiques au corps humain, la Daath se trouve au niveau de la gorge (ou de la bouche), on comprend donc que c’est la Daath que Dieu est venu « mélanger » quand il dit « Allons ! descendons, et là mélangeons leur lèvre.« 

Il faut donc en conclure que, il ne s’agit pas ici de faire émerger différentes langues, comme si les hommes s’étaient mis à parler plein de langues différentes, c’est peut-être le cas, mais ce n’est pas le sens profond. Le sens caché est que le Seigneur a ôté la Daath de la bouche de l’homme, de ce fait, dès que l’un parlait à l’autre, ils n’interprétaient plus les mots de la même manière. Et surtout, leur vision de l’œuvre n’était plus du tout la même, car dès lors qu’on touche à la connaissance et à la parole, on touche au principe de perception de la réalité. Je vais donner un exemple ici pour que ce soit plus clair :

Un constructeur dit à son prochain :« Donne-moi une brique plus grosse, stp »

L’autre comprend deux fois plus grosse mais le premier voulait dire trois fois plus grosse.

Avant, le premier homme n’aurait pas eu besoin de préciser, mais à présent ils ne se comprennent plus ! Les mots sont les mêmes, mais leur essence est devenu hautement subjective. Extérieurement, il n’y a pas de grande différence entre avant et après, mais spirituellement ça change TOUT.

Pour nous ce sont des détails car nous avons passé nos vies à régler tous ces petits « non-dits », mais pour un groupe d’hommes qui étaient jusqu’à présent en PARFAITE SYNERGIE, c’est la catastrophe !

Il faut alors tout réapprendre, tout revoir, tout préciser, tout stipuler, tout détailler : la construction devient lourde et décourageante, ils préfèrent arrêter…

D’autant que, Da’ath c’est aussi le mot qui donne le verbe « connaître » utiliser comme « pénétrer » (Adam connut Eve), ce qui veut dire que c’est tout le principe de « reconnaissance de l’autre » qui vient d’être emporté dans l’abîme, c’est de cela dont il s’agit, c’est bien plus qu’un changement de langue.

DONC (pour récapituler un peu…) le Seigneur a enfoncé la Daath dans l’abîme. Or, c’est la séphira qui permettait à la séphira du Tiféret d’être en parfait alignement avec la séphira de la Keter et de la Malkhout, sans pencher d’un côté ni de l’autre des deux piliers de la Rigueur et de la Miséricorde. C’est donc tout le chemin de la Keter vers la Malkhout qui s’est perdu, c’est la puissance de la foi synergique qui fait se matérialiser le règne, c’est la vraie force pour bâtir.

Quittons Babel un instant pour parler un peu de Yéshoua, notamment quand il dit cette chose étrange :

Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.

La première chose c’est cette expression « un autre consolateur« , la consolation, c’est toujours vis-à-vis d’une tristesse, or nous voyons ici qu’il y a besoin de DEUX consolations distinctes, la première opérée par Yéshoua à la Croix et la seconde opérée par l’Esprit de vérité.

Or nous venons de voir plus haut qu’il y a eu DEUX interventions majeures de la part du Seigneur vis-à-vis de l’homme : l’arbre de vie (la vie éternelle) et l’emprisonnement du Daath, (la pénétration de la vérité).

Il est donc logique de penser que la vie éternelle a été donnée par la Croix et la pénétration de la vérité par l’Esprit répandu sur terre.

D’ailleurs, dans ce même chapitre où Yéshoua explique la seconde consolation, quelques versets plus haut Philippe lui dit une chose qui l’attriste : « Montre-nous le Père et cela nous suffit.« 

Yéshoua est attristé parce que malgré le fait qu’il déploie toute la lumière du Père parfaitement, leurs cœurs et leurs esprits demeurent fermés, emprisonné dans l’abîme. C’est donc bien de cette tristesse là de ne jamais accéder à la vérité, au Daath, dont l’Esprit est venu nous consoler !

Dans une lettre de Paul, nous lisons ensuite que Yéshoua est descendu et qu’il a ramené quelque chose :

Eph 4.9-12

C’est pourquoi il dit : « étant remonté, il a emmené captive la captivité, et a donné des dons aux hommes ».

Or, qu’il soit monté, qu’est-ce, sinon qu’il est aussi descendu dans les parties inférieures de la terre ?

Sachez que dans Esaie 5.13, il est écrit : C’est pourquoi mon peuple est allé en captivité, parce qu’il n’a pas de DA’ATH connaissance.

On comprend donc que Yéshoua, descendu dans l’abîme, a libéré la Daath de sa captivité et qu’il a ensuite verser des dons aux hommes :

Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses, et lui, a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs en vue de la perfection des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ

En vue de l’édification, on retrouve bien ici le principe de « bâtir ».

La force qui avait été dérobée aux hommes à cause de son détournement à Babel a été rendue libre par Yéshoua qui a traversé le voile de l’abîme pour aller la récupérer et la confier à son peuple.

NOUS POUVONS DONC NOUS REMETTRE A BÂTIR SANS CRAINDRE !

Le chemin du voile a été déchiré par Yéshoua,

de la Malkhout à la Keter, la voie est libre

et le Daath est pour chacun de nous !