Sophie Audugé est déléguée générale et porte-parole de l’association SOS Éducation, qui œuvre pour l’amélioration du système scolaire français.
Elle vient de publier, avec le pédopsychiatre Maurice Berger, le livre L’éducation sexuelle à l’école – Les nouvelles orientations de l’Éducation nationale en question (éditions Artège).
Un ouvrage qui s’appuie sur l’expertise de plusieurs professionnels de la médecine et du soin pour évaluer les risques et les bénéfices de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire.
« Vos enfants sont confrontés dès le primaire au risque de la pornographie… Il faut les prévenir des abus sexuels… Ils doivent savoir le plus tôt possible ce qu’est la sexualité pour éviter la désinformation des cours de récréation… Autant de ”bonnes raisons” de défendre une éducation sexuelle dispensée dans le cadre de l’école. Or il s’agit là d’une conception pour le moins naïve, voire biaisée du rôle de l’Éducation nationale. Ce n’est pas à l’enfant de se protéger de la violence, c’est aux adultes qu’il incombe de créer les conditions d’un milieu sécurisé », souligne Sophie Audugé.
« Mais surtout on ne mesure pas le danger d’une sexualisation précoce de l’esprit de l’enfant – dès la maternelle comme le prévoit la législation –, et les conséquences traumatiques chez un enfant qui n’a pas atteint la puberté, ou chez celui qui entre dans la période fragile de l’adolescence », ajoute la porte-parole de l’association SOS Éducation.
À travers plusieurs témoignages de dérives qui ont eu lieu lors de séances d’éducation à la sexualité dispensées ces derniers mois dans différents établissements scolaires, Sophie Audugé alerte sur les traumatismes psychiques infligés à des enfants auxquels l’Éducation nationale livre des contenus d’ordre sexuels particulièrement crus sous couvert de prévention.
« Même dispensé avec de bonnes intentions, un contenu à caractère sexuel provoque chez les enfants qui n’y sont pas préparés une effraction psychique potentiellement grave puisque les signes cliniques qui peuvent apparaître sont similaires à ceux de troubles post-traumatiques. En tout état de cause, une telle intrusion psychique dans l’intime de l’enfant bouleverse son développement cognitif et entrave son processus de construction identitaire. »
Sophie Audugé dénonce également le caractère idéologique de certains enseignements dispensés aux enfants dans le cadre de séances d’éducation à la sexualité, ainsi que l’intrusion dans les salles de classe d’associations militantes qui font la promotion de la théorie du genre.
« Les discours idéologiques créent une confusion dans l’esprit des enfants. Ce n’est pas dans leur intérêt de leur faire croire qu’être fille ou garçon est un choix en dehors de toute réalité biologique, en niant l’immuabilité du sexe de naissance. De tels discours perturbent plus qu’ils n’aident à se construire harmonieusement et progressivement », conclut Sophie Audugé.
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