Dans le premier chapitre, nous n’avons pas parlé du quatrième jour, c’est-à-dire de l’organisation du temps. Pour marquer le temps, Élohim crée le soleil qui préside au jour et la lune qui préside à la nuit.
La rotation de la terre permet le décompte des jours, sa révolution autour du soleil le décompte des années. Les cycles lunaires scindent l’année en mois et fixent le calendrier des solennités (hébreu : moadim) prévues en Lévitique 23.
Mais il y a une subdivision du temps qui ne provient pas de l’observation des astres, il s’agit de la semaine. Au début du chapitre 2 du livre de la Genèse, il nous est dit qu’après avoir créé le monde en six jours, Élohim se reposa le septième. Le Seigneur aurait-il besoin de repos ? Plus sûrement, Il met ce jour à part afin que l’homme organise son temps de travail selon le modèle divin, qu’il se souvienne que, à l’origine de la création qu’il voit, il y a un Créateur qu’il ne voit pas et qu’il participe, par la foi et en se reposant, aux bénédictions qu’Élohim a prévues pour lui !
En hébreu, ce jour est appelé « shabbat » et correspond au samedi (du latin sambati dies, jour du sabbat). C’est un temps d’origine surnaturelle qu’Élohim nous donne pour nous faire comprendre que la création est achevée, qu’Il en a été le maître d’œuvre et que nous pouvons maintenant entrer dans le repos. Le sabbat est en vérité le signe tangible et perpétuel (Exode 31:16,17) du repos qu’Élohim accorde à ceux qui ont la foi, c’est-à-dire à ceux qui Lui obéissent. Ce signe subsistera tant que cette terre subsistera, soit jusqu’à la fin du millénium (Ésaïe 66:23).
Lors de l’alliance avec le peuple hébreu, Élohim rappelle son œuvre créatrice sous la forme d’un commandement, le quatrième du Décalogue (Exode 20:8-11) : nous voyons que l’ordre concernant le jour du repos est au même niveau que les autres lois spirituelles et morales, c’est dire son importance ! Parmi les dix paroles prononcées par YHWH, puis écrites de Son doigt (Exode 31:18 et 34:28) sur des tables de pierre, les trois premières (aimer Dieu) concernent Celui qui donne le message (verticalité) et les six dernières (aimer son prochain) concernent l’entourage de celui qui reçoit le message (horizontalité). Au point de jonction de ces deux axes, le Seigneur propose à chaque croyant de s’aimer lui-même en respectant l’équilibre divin entre le temps du travail et le temps du repos. Nous sommes donc invités à nous approprier cette quatrième parole, selon ce que le Messie Yeshoua a déclaré : le sabbat a été fait pour l’homme (Marc 2:27). C’est, en effet, comme s’il nous était dit :
Arrête de travailler comme un fou,
Tu vas te ruiner la santé !
Arrête de courir après les sous,
Tu en perdras ton foyer !
Car, de même qu’Élohim donnait le double de manne la veille du sabbat (Exode 16:22-30), de même que la terre devait être laissée au repos la septième année (Lévitique 25:2-7), il nous est rappelé aujourd’hui de ne pas nous inquiéter concernant les choses d’ici-bas (Matthieu 6:25-34 et Luc 12:22-31).
Il est significatif de constater que l’organisation du temps astronomique est l’objet du quatrième jour de la création tandis que l’organisation du temps humain est l’objet du quatrième commandement. Pour nous pénétrer encore de l’importance de nous soumettre à la Parole d’Élohim, j’aimerais examiner avec vous le début du livre de l’Exode.
Au chapitre 7, à partir du verset 8, nous voyons qu’Aaron s’est positionné devant Pharaon, qu’il a jeté sa verge par terre et qu’elle est devenue un serpent ; mais, au verset 11, il nous est dit que les magiciens d’Égypte en firent autant par leurs enchantements. A partir du verset 20, Aaron prend sa verge, frappe les eaux du fleuve et elles deviennent du sang ; mais, de nouveau, au verset 22, les magiciens d’Égypte en font autant par leurs enchantements. Au chapitre 8, verset 2, Aaron étend sa main sur les eaux de l’Égypte et des grenouilles montent et couvrent le pays ; mais, cette fois encore, les magiciens en font autant par leurs enchantements… Au verset 13, Aaron étend sa main et frappe de sa verge la poussière de la terre qui se change en poux ; les magiciens emploient leurs enchantements pour produire des poux, mais ils ne le peuvent pas et s’écrient alors devant Pharaon : c’est le doigt de Dieu ! Pour les trois premiers miracles, les magiciens ont semblé égaler la puissance divine mais, quant au quatrième, ils s’avouent vaincus, ils reconnaissent qu’il y a là un pouvoir qui dépasse leurs propres possibilités d’origine diabolique.
Mes amis, le quatrième commandement, c’est le doigt d’Élohim ! Et ce doigt désigne ceux qui Lui appartiennent ! C’est la seule des dix paroles qui s’inscrit dans la matière, témoignage visible d’une réalité intérieure, la soumission au Père, créateur de toutes choses : Lui qui, étant au centre de ce travail de création, a étendu l’univers dans les six directions de l’espace (devant, derrière, en haut, en bas, à gauche et à droite) et puis S’est effacé pour laisser vivre Son œuvre au rythme de Son temps ; le septième jour, c’est l’empreinte de Son doigt, c’est Son sceau et c’est Sa signature ! C’est le signe qu’Il a donné pour que nous puissions nous extraire du temps naturel et entrer dans le surnaturel, c’est-à-dire dans Sa présence, et accéder ainsi à l’éternité. Il y a effectivement un repos de sabbat réservé au peuple d’Élohim (lettre aux Hébreux, chapitre 4, verset 9), il est éternel et il commence dès aujourd’hui ! Quand cette terre aura également bénéficié de son sabbat, le Seigneur en créera une nouvelle (Hébreux 1:10-12, 2 Pierre 3:7, Apocalypse 21:1) et Lui-même reprendra Sa place centrale : la Véritable Lumière, et non plus les astres, éclairera les hommes pour l’éternité (Apocalypse 21:23 et 22:5). Mais cette Véritable Lumière accomplit déjà Son œuvre dans le cœur de ceux qui L’ont accueillie (Jean 1:9,12 ; Jacques 1:17 ; 1 Jean 1:5,7). C’est pourquoi rendons gloire à Élohim pendant que nous sommes encore dans cette création, en nous conformant au calendrier qu’Il a établi pour rythmer le temps de notre vie ici-bas !
En Lévitique 23, le sabbat est la première sainte convocation que Dieu nous adresse (versets 1 à 3). Elle est hebdomadaire et sert à magnifier l’œuvre du Père. Conséquence malheureuse, elle sert aussi à marquer la différence entre ceux qui servent Élohim selon Sa Parole et ceux qui prétendent Le servir au travers de traditions humaines. En effet, il est manifeste que la chrétienté a déplacé le jour du repos institué par le Créateur et l’a transféré au dimanche, le motif officiel de cette ordonnance nouvelle étant que le Messie est ressuscité le premier jour de la semaine… J’aimerais quand même dire que le Seigneur ne nous a pas attendus pour savoir ce qu’il convenait de faire et qu’Il avait déjà prévu Lui-même, dans Son calendrier prophétique, un jour pour fêter la résurrection de Son Fils ! Mais pour qui nous prenons-nous pour espérer changer les temps et la loi (Daniel 7:25) ? Alors, puisqu’il faut dénoncer cette trahison, je vais le faire en choisissant deux exemples tirés de la Parole.
LÉVITIQUE 10
Au matin du premier jour de sa sacrificature, Aaron avait quatre fils pour l’aider dans le service… Le soir de ce même jour, il ne lui en restait plus que deux ! Que s’est-il donc passé ? Il nous est dit que Nadab et Abihu apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qui ne leur avait été point ordonné. Un feu sortit de devant l’Éternel et ils moururent instantanément. Aaron garda (stoïquement) le silence et Moïse interdit à Éléazar et à Ithamar, les deux autres fils d’Aaron, de porter le deuil de leurs frères. Sévère, n’est-ce pas ? Nous pouvons nous rendre compte qu’on ne plaisante pas dans le service pour YHWH, qu’il n’y a pas de place pour l’improvisation. Nadab et Abihu étaient-ils animés d’une mauvaise intention ? À première vue, non ! Ils pensaient sans doute bien faire, et pourtant ils moururent…
Depuis dix-sept siècles, la chrétienté, abandonnant la Parole d’Élohim, a inventé ses propres rites, pour la plupart issus du paganisme. Cela fait-il plaisir au Seigneur ? Il est permis d’en douter. Il est même permis de penser, à la lecture du texte que nous venons d’évoquer, qu’Il a en horreur ce qu’Il n’a point édicté. Alors, lorsque le Seigneur nous adresse, en Lévitique 23, une sainte convocation pour le jour du sabbat, eh bien nous, nous prétendons l’honorer en organisant un culte un autre jour que le sabbat ! Cela ne s’appelle-t-il pas se moquer de Lui ? Si vous avez un rendez-vous chez votre médecin tel jour, à telle heure, vous allez à votre rendez-vous selon ce qu’il a été convenu. Et si une autorité administrative vous convoque tel jour, à telle heure, vous obéissez à ce qu’on vous a dit. Et quand c’est le Roi de l’univers qui nous parle, nous faisons comme si nous n’avions rien entendu ! Frères, le Seigneur est patient : la sévérité de Son jugement sera égale à la longueur de Sa patience !
2 SAMUEL 6
David a l’intention de rapporter à Jérusalem l’arche qui se trouve chez les Philistins. Pour ce faire, l’arche est mise sur un char neuf tiré par des bœufs. A un moment, le char penche et Uzza, qui se trouve à côté du char, met sa main sur l’arche pour l’empêcher de tomber : il meurt instantanément ! Uzza a-t-il mal agi ? Non, qui n’aurait pas fait le même geste ? Avait-il une mauvaise intention ? Non, et néanmoins il est mort sur le coup !
Répétons-nous : est-il permis de prendre des initiatives personnelles dans l’œuvre d’Élohim ? Est-il permis de faire ce qu’Il n’a pas ordonné ? En Romains 6:23, la Parole nous dit que le salaire du péché, c’est la mort. Comme il y a eu mort d’homme, il y a bien dans cette histoire un péché caché quelque part… À partir du verset 12, David, qui a compris la leçon, fait transporter l’arche de la manière prévue par l’Éternel : des lévites passent les barres de bois d’acacia dans les anneaux d’or qui sont aux quatre coins de l’arche (Exode 37:1-5) et la porte ainsi. L’arche arrive à bon port, et même David danse devant ! Lorsque le service pour Élohim est accompli selon Sa volonté, le Seigneur est glorifié et Il peut envoyer Sa bénédiction ! Méditons…
Historiquement, il semble plutôt que c’est suite à la « conversion » de l’empereur Constantin en l’an 312 que la secte des Nazôréens (soit la communauté messianique des suiveurs de la Voie : Actes 9:2; 19:9,23; 22:4; 24:22) a été obligée d’emprunter un chemin différent que celui sur lequel elle progressait jusque-là. En effet, par un édit du 7 mars 321, Constantin ordonne « que tous les juges, les citadins et les artisans se reposent au jour vénérable du soleil mais que ceux qui habitent la campagne s’adonnent paisiblement et en toute liberté à la culture de leurs champs » : on s’aperçoit que la doctrine n’est pas encore bien fixée ! Or, quel est ce jour vénérable ? Et qui ou quoi vénère-t-on ? Le Seigneur (le français « dimanche » vient du latin dies dominicus, jour seigneurial), ou bien le soleil (Sunday en anglais) ? Comme nous le verrons dans la deuxième partie de ce livre, le Seigneur n’avait prévu de mettre en valeur, dans Son calendrier prophétique, que deux lendemains de sabbat par an. Par ailleurs, le « Jour du Seigneur » mentionné en Apocalypse 1:10 n’est pas un sabbat hebdomadaire, mais l’époque où Yeshoua reviendra pour juger la terre ; cette expression correspond au « Jour de l’Éternel » du premier testament (cf. Joël 2:31 et Actes 2:20).
Yeshoua a dit qu’Il n’était pas venu pour abolir la loi mais pour l’amener à la perfection (Matthieu 5: 17) et qu’il ne disparaîtrait pas de cette loi un seul trait de lettre hébraïque, ou un seul iota de la traduction grecque des Septante, tant que les cieux et la terre d’à présent subsisteront. Serions-nous plus forts que le Maître du sabbat ? En choisissant, par amour pour Lui, de nous reposer le jour du sabbat, nous nous soumettons au rythme du Créateur de cette terre et nous possédons l’autorité qui correspond à cette obéissance ! Nous sommes aussi prophètes… car nous annonçons le Millénium (Apocalypse 20:4-6). En effet, de même que nous travaillons les six premiers jours de la semaine, de même, à la fin, la terre aura souffert six mille ans, selon l’équation révélée en 2 Pierre 3:8 ; le royaume messianique, qui durera mille ans, correspond donc au sabbat de cette terre. Bien plus, notre terre souffre actuellement les douleurs de l’enfantement, étant en travail dans l’attente de la révélation des fils d’Élohim (Romains 8:19-22). Or, ces enfants d’Élohim, qui ont appris à L’honorer en respectant Son jour, ont également appris à respecter Son œuvre ; c’est pourquoi ils ne seront pas exterminés (Apocalypse 11:18)…
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A toutes fins utiles, je précise que la présentation du livre et la table des matières se trouvent ici : https://michelledastier.com/livre-voici-je-viens-alain-couppe-de-la-hongrais/