Source : http://www.europe-israel.org/2017/01/shmuel-trigano-2017-annee-eschatologique/x
» Eschatologique » désigne généralement la » fin des temps « . Je n’irais peut-être pas jusque là mais sans doute entrons-nous dans la fin d’un temps.
De nombreux signes nous montrent que cette année signera en effet la fin de l’époque que la chute du mur de Berlin (1989) a ouverte, elle-même la suite de l’après deuxième guerre mondiale, deux périodes charnières qui nous ont fait entrer dans un monde encore inconnu.
Entre 1989 et 2017, nous avons subi l’effet d’une même utopie qui s’est cristallisée autour de l’attente millénariste que le passage du bi-millénaire avait suscitée en 2000 et que l’on peut définir comme le post-modernisme. Un rêve de toute puissance et de fusion massifiante s’est alors emparée de l’Occident démocratique qui a cru à la fin de toute limite, à la maitrise totale du destin et de la nature humaines, à l’Etat mondial, à la fin des frontières et des territoires,… Une véritable ivresse de toute puissance.
La montée en force de la Russie, la décomposition annoncée de l’Union Européenne, scène principale de cette frénésie et de ce drame, le spectacle digne d’une légende de l’armée de » migrants » qui, l’an dernier, l’envahissait en rangs serrés, l’effondrement de l’Etat arabe de toutes parts, l’agression planétaire de l’islam font entendre les craquements de l’ordre ancien.
Nous sommes passés de l’affrontement entre des Etats à l’affrontement entre des blocs massifs, des civilisations, des empires ou aspirants à l’empire.
En Europe c’est le choc UE-Russie, au Moyen Orient Iran-Arabie, Turquie-Iran, Shiitse-Sunnites, Islam-Occident, sans oublier la Chine confrontée aux Etats-Unis. Les mondes concurrents se re-centrent chacun sur soi en même temps que progresse la mondialisation comme si chacun s’apprêtait à bondir sur son voisin.
Une étrange atmosphère s’est emparée de l’Occident où tout le monde rivalise de » moralité « , de pureté, de reconnaissance d’autrui mais où le double discours et la perversion des valeurs montrent chaque jour leurs effets. Nous sommes à Sodome dont la cruauté était déguisée sous la morale. Le visiteur, nous dit la tradition juive, y était accueilli mais forcé de dormir dans un lit trop petit pour les plus grands auxquels on coupait les pieds, trop grand pour les plus petits dont on étirait les jambes jusqu’à ce que mort s’en suive…
Comme toujours, le peuple d’Israël est le révélateur de l’état de l’humanité.
Ce qui lui arrive en est le symptôme. Deux scènes, très semblables, illustrent de façon théâtrale cette perversion du langage et de la réalité : le vote de la reconnaissance de l’Etat imaginaire de Palestine par le parlement français et le vote anti-israélien du Conseil de sécurité, les deux en standing ovation, puis, demain la conférence de Paris. Qu’avaient-ils donc tant à se féliciter pour un tel vote ? Combien cette joie exprime-t-elle de haine rentrée et de mépris, expression irrépressible d’une animosité atavique envers le peuple juif redevenu souverain et échappant au patronage de la maganimité compassionnelle de l’Occident ?
Que sont donc ces Palestiniens, pour jouer les victimes favorites de toute la planète où d’infiniment plus graves situations sont laissées à l’abandon ? Sinon parce qu’ils représentent un Israël substitutif qu’ils envisagent de substituer à Israël dans son propre être et son propre territoire ? Le » nouvel Israël » des postcolonialistes !
Car l’inimitié fondamentale des Palestiniens est de l’ordre de l’évidence. Cet acharnement a gravi les échelons : d’abord à l’UNESCO puis à l’ONU, qui décrète que les Juifs sont des colons à Jérusalem et qu’ils le sont sur la Terre d’Israël. Le sort de Jérusalem décide stratégiquement, en effet, du sort de toute ce territoire. Quelle sera la prochaine étape sinon l’annihilation morale et juridique d’Israël ? Nous voyons se lever à nouveau la horde amalécite et le combat devient total car c’est au fondement même de l’existence du peuple d’Israël que l’humanité assemblée au Conseil de sécurité porte atteinte. La planète d’un côté, Israël de l’autre c’est un signe attendu de la fin des temps dans la tradition messianique juive, la condition d’Abraham. L’humanité réunie décrète qu’Israël est un étranger sur sa terre et s’apprête à le mettre en quarantaine s’il ne vient pas à résipiscence avant de lui porter le coup fatal.
Situation prophétique, s’il en est ! Alors qu’au nord pointe le museau d’un nouvel empire de Perse, » du nord éclatera le mal » (Jr 1,14) ) au point focal de la concurrence des empires, russe, iranien, turc.
Que fera le jocker du destin, Trump ?
Shmuel Trigano
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