Transmmis par Élisabeth – Source : http://temoignagechretien.jimdo.com/la-tribune-de-jean-philippe/le-fils-prodigue-ou-2-fr%C3%A8res/

 

http://familyinjesus.f.a.pic.centerblog.net/u6afk82d.gifContexte  :

Dans l’évangile de Luc au chapitre 15, Jésus nous donne une parabole pour illustrer avec force, l’amour que le Père témoigne à  quiconque se repent et revient de sa mauvaise voie. En effet, les pharisiens venaient de le critiquer car tous les publicains et les gens de mauvaise vie s’approchaient de lui pour l’écouter (verset 1er).

Dans un premier temps Jésus annoncera les paraboles de la brebis et de la drachme perdues qui procurent une joie profonde à  leur propriétaire lorsqu’elles sont retrouvées. Ensuite, dans la même idée, il exposera la parabole du fils prodigue.

Nous trouvons donc là  un puissant encouragement car ces TROIS paraboles traitant du même sujet sont ces  » TROIS témoins   » qui attestent par TROIS fois l’amour et l’accueil du Père à  tout pécheur, pécheresse repentant  !

Introduction  :

Cependant si la parabole du fils prodigue nous enseigne cette vérité essentielle, elle nous parle aussi d’autres choses au-delà  de l’idée première. En effet, si le fils cadet (le fils prodigue) à  bien compris qu’une part de l’héritage lui revenait de droit, il manquait cependant de maturité pour utiliser cet héritage à  bon escient. Inversement si le frère aîné avait cette maturité, il semble relativement frustré et incapable de se réjouir de la grâce accordée à  son jeune frère repentant.

Ne ressemblons-nous pas tour à  tour à  l’un de ces 2 frères, soit immatures dans la gestion de notre héritage, soit frustrés  dans notre expression chrétienne ?

Pouvons-nous relever le défi de devenir ce qu’il y a de bon chez les 2 en même temps  et n’être, ni un chrétien charnel sans cesse en train de dilapider l’héritage céleste dans les choses temporaires et charnelles de la terre, ni un chrétien frustré qui demeure incapable de se réjouir des bénédictions accordées à  d’autres ?

Le fils cadet  :

Si une chose est claire dans l’esprit du fils cadet c’est qu’il entend profiter de sa jeunesse et de sa vie  ! Et profiter, signifie pour lui mener la grande vie… Pour ce faire, il a besoin de moyens et ces moyens vont être sa part de l’héritage paternel.

Il part donc avec le magot en poche et avec l’idée de profiter de la vie  ! Il désire vivre pour le monde car ses yeux sont fixés sur les choses du monde. Au lieu de considérer la maison de son père et tout ce que son père a durement acquis pendant sa vie, il considère le monde et est attiré par lui. C’est pourquoi il ne peut résister à  la tentation car c’est ce qu’il désire dans son cœur. Car il est dit que nous sommes tentés lorsque nous sommes attirés par notre propre convoitise. Jacques 1.14.

Mais c’est là  son choix et son père le laisse donc aller après lui avoir donné sa part d’héritage.

Cet héritage spirituel est tout simplement les dons ou les talents que nous avons reçu du Seigneur, chacun pour notre part.

Ce sont les dons ou les talents d’ordre spirituels, comme Paul qui encourageait Timothée à  réveiller le don qu’il avait reçu par imposition des mains, (C’est pourquoi je t’exhorte à  ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains. 2 Timothée 1.6) ou des choses naturelles comme une capacité ou une compétence plus  »  technique   » et à  l’instar de Betsaleel et Oholiab nous devons les mettre au service du Seigneur.

L’éternel parla à  Moïse, et dit : Sache que j’ai choisi Betsaleel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu, de sagesse, d’intelligence, et de savoir pour toutes sortes d’ouvrages, je l’ai rendu capable de faire des inventions, de travailler l’or, l’argent et l’airain, de graver les pierres à  enchâsser, de travailler le bois, et d’exécuter toutes sortes d’ouvrages. Et voici, je lui ai donné pour aide Oholiab, fils d’Ahisamac, de la tribu de Dan. J’ai mis de l’intelligence dans l’esprit de tous ceux qui sont habiles, pour qu’ils fassent tout ce que je t’ai ordonné. Exode 31.1-6.

Nous savons que nous devons utiliser ce que nous avons reçu pour le Seigneur et ne pas nous laisser voler nos talents pour des activités qui n’ont pour but notre propre gloire ou notre jouissance personnelle. Jésus nous enseignera d’ailleurs la parabole des talents et le serviteur qui cache le talent en terre (Matthieu 25.14-30), comme celui qui se met à  boire avec ses compagnons en l’absence de son maitre (Matthieu 24.45-51) sont montrés comme exemples à  éviter de mauvais dispensateurs de ce qu’ils ont reçu en gestion de la part de leur maitre.

Trop souvent nous utilisons d’une mauvaise manière ou laissons inactifs les dons et les talents que nous avons reçus du Seigneur chacun pour notre part.

Évidemment je ne suis pas en train de dire que nous ne devrions rien faire qui nous procure une satisfaction ou un plaisir personnel comme un loisir ou une détente pourvu qu’elle reste saine. Mais je veux parler là  du gâchis de talents que le Seigneur nous a confiés et qui pourraient, s’ils étaient utilisés à  la gloire de Dieu, être un puissant encouragement, pour nous premièrement et pour ceux qui nous entourent ensuite.

Cependant si le fils cadet a bien compris la notion d’héritage, il lui manque cependant la maturité pour utiliser son héritage de la bonne manière. Il manque terriblement de discernement et de clairvoyance pour sa propre vie et il dilapide tout son bien tout simplement car il agit comme un enfant et non comme un adulte. Le propre d’un enfant c’est  :  » Je veux tout et tout de suite et si je ne l’ai pas, je pleure, je me révolte et je me plains  « .

En tant que parents, nous apprenons à  nos enfants qu’ils doivent patienter et mériter les choses qu’ils obtiennent. Lorsque cette éducation n’est pas menée correctement, l’enfant grandit en pensant que tout lui est dû et que tout est facile. Nous connaissons certainement des cas de ce genre. C’est la même chose dans le domaine spirituel, si la maturité spirituelle n’est pas acquise à  un moment, nous serons des gens faibles et mal affermis qui réagiront très mal aux difficultés rencontrées et se décourageront très vite. Nous aurons des désirs charnels que nous ne pourrons pas assouvir ou alors au prix fort de notre engagement pour Dieu. Nous serons toujours en train de nous lamenter comme Israël dans le désert.

Souvent j’entends dire  :  »  Je suis ainsi  « ,  »  j’ai essayé, mais rien n’y fait je ne peux pas changer  « . Pourtant l’évangile nous exhorte à  nous  »  efforcer de  « , comme si c’était possible  ! Jacques nous dit qu’Elie était de la même nature que nous et Jean pousse le bouchon jusqu’à  dire que  »  ses commandements ne sont pas pénibles  « . Si Dieu l’a dit, c’est possible. Ne le faisons pas menteur en nous plaignant de nos échecs mais crions vers lui et repentons-nous pour qu’il nous guérisse. Suivant ce que dit le prophète  :

Ils ne crient pas vers moi dans leur cœur, Mais ils se lamentent sur leur couche. Osée 7.14.

La maturité spirituelle est donc une chose indispensable dans notre vie spirituelle, si l’immaturité est compréhensible dans les premiers temps de la marche chrétienne, elle en revanche inadmissible après quelque temps. Évidemment, d’une personne à  l’autre ,cette progression sera plus ou moins rapide mais la volonté de Dieu, c’est que nous parvenions à  cette maturité spirituelle, à  cette stature d’hommes faits en notre Seigneur.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle sont donnés les ministères  :

Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à  ce que nous soyons tous parvenus à  l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à  l’état d’homme fait, à  la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à  tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à  tous égards en celui qui est le chef, Christ. Ephésiens 4.11-15.

Dans ce texte, nous voyons que la maturité nous rendra forts contre toute tromperie ou mensonge Satanique et nous enracinera dans la foi au Fils de Dieu. Nous serons donc fermes et inébranlables dans nos convictions.

Dans la parabole du semeur, Jésus nous apprend que seuls ceux qui persévèrent portent du fruit. Ceux qui sont vaincus par les tentations du monde ou les difficultés à  cause de la parole, (ce sont les graines tombées parmi les épines et dans les endroits pierreux), meurent avant de porter du fruit. Luc 8.4-15.

Donc le but de cette maturité est tout d’abord de porter du fruit à  la gloire de Dieu, d’éviter les pièges du diable, de discerner le vrai du faux et de séparer le saint du profane. Ainsi nous nous tiendrons devant le Seigneur et nous recevrons sa parole dans nos cœurs.

La maturité aurait évité bien des soucis au fils cadet, cependant cette maturité a fini par venir lorsqu’il s’est retrouvé dans la détresse et la misère. Sa démarche doit nous servir d’exemple car Dieu nous accueillera de la même manière  ! Notons cependant ce qu’il dit à  son père  :  »  Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires  « . La repentance étant à  l’œuvre dans son cœur, il pensait vraiment ce qu’il disait. Le sentiment d’indignité se faisait durement sentir dans son cœur. Lorsque nous revenons au Seigneur, ne devons-nous pas être dans cet état d’esprit  ? Accepterions-nous réellement de revenir au Seigneur dans ces conditions  ? Ou pensons-nous  »  Mais Dieu est miséricordieux…   »

 

Ce qui est vrai bien sûr, cependant si notre repentance est très superficielle, il y a fort à  parier que nous revenons à  Dieu uniquement à  cause de nos problèmes mais que la leçon n’est pas apprise. Et lorsque les problèmes disparaitront, l’immaturité de notre cœur nous fera de nouveau prendre les mauvaises décisions.

Israël a erré 40 ans dans le désert sans jamais apprendre cette leçon, l’Ecriture dira même que le Saint-Esprit est devenu leur ennemi et qu’il a combattu contre eux  (Esaïe 63.10)  ! Quelle tristesse, quelle déception, quel temps perdu  ! Avoir de telles promesses, voir de telles choses et demeurer tant de temps dans l’incrédulité et la défaite  !

Mais n’oublions pas cependant que si ces choses leur sont arrivées, c’est pour nous servir d’exemple à  nous aujourd’hui.

Cessons donc de nous lamenter, rentrons en nous-mêmes et revenons avec assurance et humilité vers notre Dieu qui ne se lasse pas de pardonner et qui nous accueillera favorablement.

 

Le fils ainé  :

Si le fils cadet a pu mettre à  exécution ses projets c’est aussi parce qu’il avait bien compris que sa part d’héritage était… à  lui  ! De ce fait il l’a effectivement utilisée.

Mais cette compréhension n’est pas si claire chez le fils ainé. Il se met en colère lorsqu’il apprend la  »  bonne   » nouvelle du retour de son frère et surtout l’accueil que lui a réservé son père. Il lui aurait sûrement semblé correct que son frère  »  paye   » pour ce qu’il a fait ou qu’il soit traité comme un serviteur et soit mis au banc de «   ceux qui sont tombés.   »

Cette conception est profondément humaine pour ne pas dire charnelle. Elle est en tout cas dénuée de l’amour de Dieu. Elle est logique mais elle ne procède pas d’un cœur rempli de l’affection Divine. Malheureusement cette réaction est trop souvent présente dans nos cœurs.

Pourtant en Jésus-Christ ne devrions-nous manifester l’amour de Dieu envers ceux qui sont tombés et qui se repentent  ? Et comment pourrions-nous les regarder de haut ou nous irriter des grâces que le Seigneur leur accorderait à  nouveau  puisque nous aussi nous bénéficions de la même grâce qu’eux ?

Mais avant d’aller plus loin il nous faut comprendre ce qui motive la réaction du fils ainé.

Tout d’abord la colère qu’il manifeste en apprenant la nouvelle, nous indique que son jeune frère ne lui manquait pas vraiment et qu’il devait peu se soucier de son état. Si, bien sûr, il fallait respecter le choix du plus jeune, mais l’affection naturelle aurait dû au moins l’amener à  se réjouir de ce que son frère soit en bonne santé.

Si ceux qui sont tombés voyaient cette manifestation d’amour chez nous qui sommes debout, leur retour à  Dieu en serait certainement favorisé.

Ensuite il adresse à  son père, un reproche très révélateur  :

 »  Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as jamais donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras !  « 

Luc 15.29-31.

Ce reproche nous apprend beaucoup de choses sur l’état intérieur du fils ainé  :

Tout d’abord, il met en avant sa propre justice devant son père  :  »  Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres  «  (Verset 29) et il semble en effet irréprochable.

Ensuite il est jaloux de ce qui est accordé à  son frère alors que lui n’a rien du tout à  part servir son père. C’est ce qui apparait lorsqu’il reproche à  son père de ne lui avoir jamais rien donné pour qu’il se réjouisse avec ses amis. (Verset 29).

Puis il est accusateur car sa perception naturelle ne lui permet pas de comprendre l’amour de Dieu pour le pécheur repentant et il rappelle à  son père, comme si celui-ci l’avait oublié, que son jeune frère «   a mangé son bien avec les prostituées   » (Verset 30.)

Donc si je me résume, ça donne  quelqu’un qui se base sur sa propre justice devant Dieu et devant les hommes, qui reproche à  Dieu de ne pas le bénir au moins un peu en échange du service rendu et qui accuse son frère de ne pas être aussi bien que lui.

Ce comportement me rappelle étrangement le pharisien de la parabole qui montait au temple pour prier… Luc 18.9-13, notez le verset 9  :

Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres…

 

Ou encore ces pharisiens de Luc 15.1 pour lesquels justement Jésus donnera cette parabole du fils prodigue.

Mais encore faut-il qu’il ne nous rappelle pas nous-mêmes…

En vérité ce comportement est celui de quelqu’un qui n’a pas encore pris la mesure, ou la mise en oubli, de ce que Dieu a en réserve pour lui. En effet, si je vois dans l’Esprit ce que Dieu a prévu pour moi, serais-je jaloux des grâces excellentes accordées à  un autre  ?

Et si je suis rempli du Saint-Esprit, comment ne pas me réjouir de voir la réhabilitation d’un frère, sachant que l’œuvre de Dieu se développera aussi au travers de lui maintenant qu’il est revenu.

Le vrai problème c’est que nous sommes bien souvent dans un état de faiblesse et de misère spirituelle en continuant parfois à  faire nos œuvres  »  pour le Seigneur   » et nous trainons un sentiment profond de frustration au lieu de nous réjouir et d’être rempli du St-Esprit et de la grâce de Dieu. C’est cet état qui nous conduit à  être souvent durs ou méprisants.

Mais pourquoi dis-je que le frère ainé est frustré et ne perçoit pas ce qui lui appartient en tant que fils et même fils ainé  ?

Examinons la réponse que lui adresse le père  aux versets 31 & 32 :

Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à  toi; mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à  la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé.

Tout d’abord le père lui assure qu’il est toujours avec lui et déjà  quelle joie et quel encouragement  ! Mais ce n’est pas fini  : «   Tout ce que j’ai est à  toi  «   ! Ce qui revient à  dire que si le fils ainé avait voulu d’un chevreau ou du veau gras, il aurait pu très bien le prendre. Mais il ne l’a jamais fait. Il aurait pu et ainsi il se serait réjoui avec ses amis avec la bénédiction de son père et lorsque son jeune frère serait revenu, il aurait été beaucoup plus miséricordieux car bénéficiant lui aussi, pleinement de l’héritage  !

Notez au passage que le fils ainé ne demande pas le veau gras mais seulement un chevreau, ce qui est très significatif qu’il ne comprend pas que ce qui est à  son père, est aussi à  lui. Car en effet lorsque le père donne l’héritage au plus jeune, il est dit  au verset 12 : Et le père leur partagea son bien.

Donc le fils ainé avait bel et bien aussi sa part d’héritage  !

L’Ecriture ne nous enseigne-t-elle pas à  ne pas nous priver de la grâce de Dieu  ? Hébreux 12.15.

Aussi incroyable que cela puisse paraitre et à  l’instar du fils ainé, nous nous privons nous-mêmes de la grâce de Dieu et nous jalousons tel frère ou telle sœur qui sont bénis parce que nous sommes nous-mêmes dans la misère spirituelle… Si nous ne recevons pas, c’est que nous ne demandons pas, si nous demandons sans recevoir c’est que nous demandons mal dans le but de satisfaire nos passions. Jacques 4.2-3.

Demandons avec foi et pour glorifier le Seigneur et nous recevrons sa grâce qui peut nous combler complètement  !