Le mouvement transgenre a envahi les États-Unis… À la pointe de l’idéologie postmoderniste « woke », la fluidité du genre est affirmée comme un dogme au sein d’écoles publiques par des enseignants devenus activistes. Un petit nombre d’influenceurs « transgenres » inondent les réseaux sociaux. Et les cliniques spécialisées dans la « transition de genre » ont poussé comme des champignons au grand bénéfice des multinationales de « Big Pharma » qui observent avec gourmandise l’ouverture d’un nouveau marché. Ce phénomène dépasse les États-Unis et il convient d’en comprendre les racines. Il ne se limite pas à un excès du libéralisme ni à une mode promue par quelques illuminés. Le journaliste Christopher Rufo a plongé dans les soubassements de l’idéologie transgenre pour le Manhattan Institute (voir la vidéo en lien). Une poignée d’intellectuels marxistes ont rêvé de dépasser l’effondrement du bloc communiste en bouleversant les fondements des sociétés libérales ; un milliardaire transsexuel a utilisé sa fortune pour obtenir des soutiens politiques et permettre la construction des premières cliniques… Des expérimentations médicales et chirurgicales sur des enfants et des adolescents sont aujourd’hui pratiquées. Et ceci avec la bénédiction de nombreuses autorités locales sous le patronage de Washington…
Les origines du mouvement : dès la fin des années 80, alors que l’URSS s’effondrait, un groupe d’intellectuels d’extrême-gauche (Judith Butler par exemple) ont posé les bases doctrinales de l’idéologie. Le sexe ne serait qu’une construction sociale dont le but est de garantir la domination des Blancs hétérosexuels sur le monde. Il faut abattre ce système pour reconstruire une société enfin libre. La méthode la plus radicale pour permettre la naissance d’un « homme nouveau » : lui permettre de changer de sexe. Selon l’une des théoriciennes, Susan Stryker, un être transgenre est une construction technologique, l’arme ultime, contre la société occidentale. Au-delà de la lutte contre la famille traditionnelle, Stryker parle ouvertement de vaincre la Nature elle-même. Les « transgenres » doivent constituer l’avant-garde du prolétariat pour la victoire finale du marxisme – en dépassant le simple combat politique pour les classes ouvrières ou les mouvements de migration.
« L’argent est le nerf de la guerre » : des millions de dollars ont été investis pour que l’idéologie transgenre s’installe dans les écoles – devenant des réservoirs de petits patients pour les nouvelles cliniques. Un nom à retenir parmi ces généreux donateurs : Jennifer Pritzker ou James Pritzker selon son acte de naissance en 1950. Héritier d’une part significative de la multinationale hôtelière Hyatt, Pritzker a annoncé sa transition de genre en 2013. Dès lors, ses dons ont afflué vers les universités et les écoles, des cliniques et des associations d’activistes. Concomitamment, son cousin J.B. Pritzker, gouverneur de l’État de l’Illinois a signé des lois en faveur de la propagande transgenre dans les écoles et pour autoriser la couverture par le MedicAid (sécurité sociale américaine) des opérations de « transitions de genre ».
La synthèse de toutes les oppressions : l’être nouveau doit naître à Highland Park. Ce quartier de Detroit, Michigan, est un ghetto misérable parmi les plus pauvres du pays. Un bâtiment rutilant s’y élève pourtant : le Ruth Ellis Center. C’est le laboratoire le plus avancé dans les expériences de transitions de genre sur des patients issus de la minorité noire, pour la plupart vivant dans des centres d’accueil. L’enquête de Rufo démontre que les cobayes du Ruth Ellis Center sont principalement des jeunes en grande détresse, sans famille et avec un lourd passé d’addictions… On leur promet que la « transition de genre » les sortira de l’enfer qu’ils ont vécu. Une femme, noire, transgenre : voilà la nouvelle héroïne de la gauche américaine.
Dans « Frankenstein ou le Prométhée moderne », Mary Shelley (1818) a montré les conséquences monstrueuses d’une science libérée de toute contrainte éthique. Les docteurs du Ruth Ellis Center promettent le salut à des personnes fragiles (en « réconciliant leur enveloppe charnelle avec leur réalité intérieure ») qu’ils condamnent en fait. La pire monstruosité réside dans la boucherie chirurgicale proposée pour « changer de genre » définitivement. Or, les procédures ne se limitent plus à prélever des tissus pour fabriquer un pénis par exemple. L’étape ultime s’appelle la « nullification » (« nullum » = rien en latin) : on castre et on fait disparaître toute trace de sexe sur l’individu. C’est le rêve nihiliste du « transgenrisme » : ni homme ni femme, l’être nouveau enfin débarrassé des attributs de la Nature.
Et au bout de ce rêve cauchemardesque, les victimes se retrouvent défigurées, handicapées, à la marge de la société, à l’image du personnage de Mary Shelley… Les apprentis sorciers se défendent : c’est la société rétrograde qui exclut leurs jeunes patients…
Ludovic Lavaucelle
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