Nous le savons, le cœur de l’homme est tortueux. Le péché l’a rendu tellement insensible et méchant qu’il est devenu dur comme la pierre. Un cœur endurci ne peut pas être en communion avec Dieu car chaque jour ses pensées se tournent uniquement vers le mal (Genèse 6 :5).
» Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair « (Ezéchiel 36 :26).
Au travers de cette phrase, le Seigneur prophétisait l’œuvre de la croix et la nouvelle naissance. Ainsi, recevoir en soi l’esprit de Dieu et un cœur de chair revient à recevoir la grâce de Dieu. C’est Dieu qui remplace le cœur de pierre par un cœur de chair mais pour bénéficier de ce cœur nouveau, il faut déjà être disposé à le recevoir. Et si nous l’avons reçu, nous devons veiller sur lui afin qu’il ne s’endurcisse pas de nouveau et que nous ne soyons livrés à l’esprit d’égarement qui nous entraînera à une perte certaine.
Le cœur est un organe vital mais qui est caché. A moins que Dieu ne nous le révèle, nul ne peut voir ce qui se cache dans le cœur d’une personne. Une chose est certaine, plus l’homme pèche, plus son cœur s’encrasse. Ainsi, les multiples sinuosités qui le composent ressemblent d’avantage à une galerie d’égouts qu’à des fleuves d’eau limpide.
» Car c’est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies « Matthieu 15 :19.
A la nouvelle naissance, nous recevons l’Esprit de Dieu qui nous affranchit de l’esclavage du péché et nous conduit dans toute la vérité, en nous convainquant chaque jour en ce qui concerne le péché, le jugement et la justice, par le renouvellement de notre intelligence (Romains 6 ; Colossiens 1 :13 ; Ephésiens 1 :13 ; 4 :30 ; Jean 6 :8. Romains 12 :2). Le cœur débute alors un processus de nettoyage et de brisement par la Parole de Dieu qui est à la fois une eau pure, un marteau qui brise le roc (le cœur de pierre) et une épée qui tranche pour ôter les impuretés (Hébreux 10 :22 ; Ephésiens 5 :26 ).
» Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Éternel, Et comme un marteau qui brise le roc ? « (Jérémie 23 :29).
» Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur « Hébreux 4 :12.
Certains s’engagent dans ce processus de purification, l’acceptent et persévèrent, d’autres vont basculer de nouveau dans le péché et résister au Seigneur en manifestant un cœur impénitent et orgueilleux.
L’ORGUEIL
» Tu menaces les orgueilleux, ces maudits, Qui s’égarent loin de tes commandements « Psaumes 119 :21.
L’orgueil est à la base de tous les autres péchés. Il a été initialement conçu dans le cœur de Lucifer (son cœur s’est élevé nous dit la Bible en Ezéchiel 28 :2, 5,17). Satan a fait chuter Adam et Eve par ce même péché en les poussant à désirer être semblables à des dieux. Cette folie des grandeurs continue à frapper les hommes et elle s’avère particulièrement grave chez les chrétiens.
Notre Seigneur Jésus est un Dieu de grâce et de miséricorde. Il use de patience envers nous, il ne cesse de nous tendre la main pour nous relever, quand bien même nous aurions chuté sept fois dans une journée. Il est le premier à pardonner jusqu’à 77 fois 7 fois (Matthieu 18 :22 ; Luc 17 :4).
» Car sept fois le juste tombe, et il se relève, Mais les méchants sont précipités dans le malheur « Proverbes 24 :16.
Ceux qui sont sincères avec le Seigneur trouveront toujours les moyens de se relever, non par leurs propres forces, mais par l’Esprit de Dieu. Les orgueilleux, quant à eux, trouveront toujours des excuses pour justifier ou minimiser leurs actes. Beaucoup s’enferment aussi dans le déni : quand bien-même on les aurait surpris en faute, ils refuseront d’admettre qu’ils ont mal agi, même devant plusieurs témoins. Ils rejetteront toute la responsabilité sur les autres ou alors feront semblant de se repentir.
Les orgueilleux sont hermétiques à la repentance car du fait qu’ils estiment être des demi-dieux ou des surhommes, ils se montrent réfractaires à l’exercice de la remise en question. De manière plus ou moins avouée, ils finissent par considérer la grâce comme normale, certains estiment même qu’ils la méritent. L’orgueilleux aime être son propre chef et décider par lui-même, il éprouve par conséquent de grandes difficultés pour se soumettre au Seigneur. Il vit dans la désobéissance et la rébellion mais il donne le change soit en manipulant la Parole pour justifier ses actes soit en vivant une double vie : saint le dimanche à l’assemblée et païen le reste de la semaine.
Leur comportement me laisse pantoise : je n’arrive pas à comprendre pourquoi ces personnes s’entêtent à vouloir fréquenter des assemblées tout en pratiquant le péché. Pourquoi s’imposer ces contraintes qui les obligent à donner le change devant les chrétiens alors qu’elles pourraient retourner dans le monde et vivre leur vie sans avoir à rendre des comptes à personne ? Païen ou faux chrétien, la finalité reste la même : l’enfer. Autant y aller en vivant à fond dans les excès sans devoir s’en priver le dimanche matin. Et pourtant, il y en a qui persistent dans ce paradoxe sans se rendre compte qu’ils ne font qu’alourdir la peine qui les attend parce qu’une fois la supercherie découverte, ils auront été un sujet de scandale et de chute pour beaucoup de frères et sœurs.
» Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! « Matthieu 18 :7.
Quel est le problème de ces personnes ? Elles abusent de la grâce de Dieu en tentant sans arrêt le Seigneur.
FOULER LA GRACE DE DIEU AUX PIEDS
On ne peut pas quantifier la grâce de Dieu car elle est immense. Souvent nous nous demandons pourquoi le Seigneur tarde à venir et laisse les méchants prospérer. Pourquoi ne tire-t-il pas vengeance de ses ennemis et des nôtres ? Et bien c’est tout simplement à cause de sa grâce. Il use de patience envers tous afin de nous laisser le temps de mesurer les conséquences de nos actes et de nous repentir.
» Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance « 2 Pierre 3 :9.
La patience de Dieu est l’expression de sa grâce et de son amour, elle peut durer de longues années, des siècles entiers. Voilà pourquoi le psalmiste disait » Sa miséricorde dure à toujours « (Psaumes 118 et 136). La dispensation de la grâce n’est pas infinie, il y aura un temps où elle s’achèvera. De même, la patience et la tolérance de Dieu à notre égard ne sont pas infinies. Toutefois, pour arriver à user la grâce que Dieu nous offre, il faut se montrer particulièrement persévérant dans son péché et sa mauvaise foi. Malheureusement, il y en a qui excellent à cet exercice.
» N’endurcissez pas votre coeur, comme à Meriba, Comme à la journée de Massa, dans le désert, Où vos pères me tentèrent, M’éprouvèrent, quoiqu’ils vissent mes oeuvres. Pendant quarante ans j’eus cette race en dégoût, Et je dis : C’est un peuple dont le coeur est égaré ; Ils ne connaissent pas mes voies. Aussi je jurai dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! « Psaumes 95 :9-11.
Une personne qui a le cœur endurci ne se laisse pas convaincre humblement par les preuves de la puissance de Dieu mais trouve toujours un moyen pour contester et douter de lui. Elles osent donc mettre Dieu à l’épreuve alors que ses œuvres sont évidentes. Ces personnes-là ne sont pas sincères, elles cherchent simplement un moyen de gagner du temps pour continuer à traîner en Egypte et vivre comme bon leur semble.
Le verbe tenter a été traduit du grec peirazo, notamment dans les passages suivants :
» Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté [peirazo] par le diable « Matthieu 4 :1.
» Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l’éprouver [peirazo], lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. « Matthieu 16 :1.
» Ils disaient cela pour l’éprouver [peirazo], afin de pouvoir l ‘accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre » Jean 8 :6.
» Ne tentons point le Seigneur, comme le tentèrent [peirazo] quelques-uns d’eux, qui périrent par les serpents « 1 Corinthiens 10 :9.
Peirazo signifie essayer si une chose peut être faite, tenter, éprouver malicieusement ou astucieusement pour prouver ses sentiments ou ses jugements, éprouver la foi, la vertu, le caractère par la séduction du péché. Il s’agit donc de pousser Dieu dans ses retranchements pour tester les limites de sa patience, de sa bonté et de sa grâce. Les personnes qui tentent le Seigneur s’engagent donc avec audace dans une surenchère du péché en se persuadant elles-mêmes que Dieu les pardonnera parce qu’il est amour. D’autres sont tellement prisonnières de leur égo qu’elles n’envisagent même pas que Dieu puisse leur reprocher quoi que ce soit. Le Seigneur a beau avertir avant de frapper, il n’y a rien à faire, elles persistent avec une obstination folle dans leur égarement.
QUAND DIEU FRAPPE
Conséquences collatérales
Bien-aimés, quand Dieu frappe une personne endurcie de cœur, il y va très fort car pour briser un cœur de pierre, il faut y mettre les moyens. Inutile de préciser qu’il faudrait éviter d’en arriver à ce stade-là et s’humilier avant que le Seigneur n’appesantisse sa main sur nous.
» C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant « Hébreux 10 :31.
L’orgueilleux est aussi un égoïste, il fait ce que bon lui semble et ne se soucie guère des conséquences de ses actes sur son entourage. On ne cessera jamais de le répéter : le Dieu de l’ancien testament est le même que celui du nouveau. Il est toujours ce Dieu qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et quatrième génération (Exode 20 :5). Souvenons-nous que l’endurcissement de Pharaon et des égyptiens a abouti à la mort des premiers-nés. Certains penseront peut-être que cet exemple ne peut nous être appliqué car c’étaient des païens. C’étaient certes des païens mais ils avaient résisté à Dieu et l’avaient tenté malgré les prodiges et les miracles qui avaient été opérés au milieu d’eux. Mais prenons un autre exemple, celui de l’égarement passager du roi David, l’homme selon le cœur de Dieu. Dans 2 Samuel 11 et 12, il nous est raconté son adultère avec Bath Schéba, la femme d’un soldat nommé Urie. Là aussi, David s’est enfermé dans une escalade du péché :
-Il convoite Bat Schéba.
-Il décide d’assouvir sa convoitise et envoie quelqu’un pour la lui amener
-Il commet l’adultère avec elle.
-Bat Schéba tombe enceinte. David essaie en vain de manipuler son époux afin de le convaincre de quitter le front pour rejoindre sa femme, espérant ainsi qu’ils aient des relations intimes et qu’on pense que l’enfant est de lui.
-Face au refus d’Urie, David prémédite son meurtre et ordonne qu’on le place au plus fort du combat.
-Urie meurt. David est devenu un meurtrier.
David s’était installé dans son péché, il était devenu tellement orgueilleux qu’il estimait qu’il pouvait bien se permettre quelques incartades. Il se croyait déjà arrivé. D’ailleurs, lorsque le prophète Nathan vint le reprendre, il crut d’abord qu’il parlait de quelqu’un d’autre (1 Samuel 12 :1-7). Dieu punit très sévèrement ses péchés : le fils qu’il eut avec Bat Schéba mourut, la paix de son royaume lui fut enlevée et surtout sa famille fut divisée et détruite. L’histoire tragique d’Absalon, Tamar et Amnon en est l’exemple le plus terrifiant (voir 2 Samuel 13 et suite).
Dieu aimait David mais cela ne l’empêcha pas de le châtier rudement.
» Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment : c’est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas ? Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ? « Hébreux 12 : 6-9.
Encore une fois Dieu n’a pas changé, ce sont des choses qui arrivent encore aujourd’hui. Quatre couples, dont deux que j’ai connus personnellement, ont vécu des drames similaires (3 enfants morts et 1 malade)*.
Conséquences personnelles
» Mais si tu n’obéis point à la voix de l’Éternel, ton Dieu, si tu n’observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront ton partage : […] L’Éternel te frappera de délire, d’aveuglement, d’égarement d’esprit… « Deutéronome 28 :15, 28.
Bien-aimés, on ne se moque pas de Dieu, ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera (Galates 6 :7).
» L’homme orgueilleux sera humilié, Et le hautain sera abaissé : L’Éternel seul sera élevé ce jour-là » Esaïe 2 :17.
Veillons à rester humbles avec le Seigneur, en particulier s’il nous a élevés et qu’il nous utilise puissamment. Attention : plus nous montons haut avec le Seigneur plus la chute risque d’être lourde et les conséquences destructrices. Ne soyons pas comme Satan, ne cherchons pas à usurper la gloire de Dieu, ne méprisons pas la grâce et ne résistons pas à la réprimande du Seigneur de peur d’être frappés de folie.
Prenons l’exemple de Nebucadnetsar, roi de Babylone. Dans livre de Daniel, au chapitre 2, il nous est dit que le roi avait fait un songe qui le troubla énormément et que Daniel lui expliqua. Il avait rêvé d’une statue immense dont la tête était en or pur, la poitrine et les bras en argent, le ventre et les cuisses en airain, les jambes de fer et les pieds mi fer mi argile. Nous le savons, ce songe annonçait la succession des grands empires qui ont dominé sur terre et leur future destruction par le Seigneur. Il s’agit des empires babylonien (la tête en or représentait Nebucadnetsar), médo-perses (poitrine et bras), gréco-macédonien (le ventre et les cuisses), romain (jambes) et enfin l’empire romain reconstitué c’est-à -dire l’Union Européenne (les pieds). Cependant ce n’est pas précisément le sujet qui nous intéresse mais plutôt la réaction de Nebucadnetsar après avoir reçu l’explication du songe. Daniel lui avait bien précisé qu’une pierre (Jésus notre rocher) se détachera sans le secours d’aucune main et réduira cette statue en miettes, puis deviendra une grande montagne (instauration du millénium).
Le roi reconnut alors l’authenticité de l’explication, se prosterna et déclara : » En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois « (Daniel 2 :47). Cette attitude aurait pu laisser penser qu’il allait s’humilier et se mettre au service de l’Eternel. Eh bien non ! Qu’a-t-il fait par la suite ? Il fit construire une gigantesque statue d’or et ordonna que tous les sujets de son empire l’adorent, sans quoi ils seraient mis à mort. Cette statue le représentait, mais contrairement au songe qu’il eut, elle était entièrement en or. Par cet acte, il signifiait au Seigneur qu’il n’acceptait pas sa volonté et lui disait : » Moi Nebucadnetsar et mon empire, allons subsister éternellement. Je suis un dieu et en tant que tel, j’ai l’intention de me faire adorer, que l’Eternel le veuille ou non « .
Comme nous le savons, les compagnons de Daniel refusèrent de se plier à l’ordre du roi et furent jetés vivants dans une fournaise ardente, extraordinairement chauffée pour eux. Voici ce qu’il se passa par la suite.
» Et ces trois hommes, Schadrac, Méschac et Abed Nego, tombèrent liés au milieu de la fournaise ardente. Alors le roi Nebucadnetsar fut effrayé, et se leva précipitamment. Il prit la parole, et dit à ses conseillers : N’avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés ? Ils répondirent au roi : Certainement, ô roi ! Il reprit et dit : Eh bien, je vois quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu du feu, et qui n’ont point de mal ; et la figure du quatrième ressemble à celle d’un fils des dieux. Ensuite Nebucadnetsar s’approcha de l’entrée de la fournaise ardente, et prenant la parole, il dit : Schadrac, Méschac et Abed Nego, serviteurs du Dieu suprême, sortez et venez ! Et Schadrac, Méschac et Abed Nego sortirent du milieu du feu. Les satrapes, les intendants, les gouverneurs, et les conseillers du roi s’assemblèrent ; ils virent que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que les cheveux de leur tête n’avaient pas été brûlés, que leurs caleçons n’étaient point endommagés, et que l’odeur du feu ne les avait pas atteints. Nebucadnetsar prit la parole et dit : Béni soit le Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed Nego, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui ont eu confiance en lui, et qui ont violé l’ordre du roi et livré leur corps plutôt que de servir et d’adorer aucun autre dieu que leur Dieu ! Voici maintenant l’ordre que je donne : tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu’il appartienne, qui parlera mal du Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed Nego, sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d’immondices, parce qu’il n’y a aucun autre dieu qui puisse délivrer comme lui. Après cela, le roi fit prospérer Schadrac, Méschac et Abed Nego, dans la province de Babylone « Daniel 3 :23-30.
Après cet épisode, on aurait pu croire Nebucadnetsar définitivement calmé et converti. Eh bien, non !
Quelque temps après, il eut un autre songe où Dieu l’avertissait une dernière fois avant de le frapper (voir Daniel 4).
» Le roi a vu l’un de ceux qui veillent et qui sont saints descendre des cieux et dire : Abattez l’arbre, et détruisez-le ; mais laissez en terre le tronc où se trouvent les racines, et liez-le avec des chaînes de fer et d’airain, parmi l’herbe des champs ; qu’il soit trempé de la rosée du ciel, et que son partage soit avec les bêtes des champs, jusqu’à ce que sept temps soient passés sur lui. Voici l’explication, ô roi, voici le décret du Très Haut, qui s’accomplira sur mon seigneur le roi. On te chassera du milieu des hommes, tu auras ta demeure avec les bêtes des champs, et l’on te donnera comme aux boeufs de l’herbe à manger ; tu seras trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très Haut domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. L’ordre de laisser le tronc où se trouvent les racines de l’arbre signifie que ton royaume te restera quand tu reconnaîtras que celui qui domine est dans les cieux. C’est pourquoi, ô roi, puisse mon conseil te plaire ! mets un terme à tes péchés en pratiquant la justice, et à tes iniquités en usant de compassion envers les malheureux, et ton bonheur pourra se prolonger. Toutes ces choses se sont accomplies sur le roi Nebucadnetsar. Au bout de douze mois, comme il se promenait dans le palais royal à Babylone, le roi prit la parole et dit : N’est-ce pas ici Babylone la grande, que j’ai bâtie, comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? La parole était encore dans la bouche du roi, qu’une voix descendit du ciel : Apprends, roi Nebucadnetsar, qu’on va t’enlever le royaume. On te chassera du milieu des hommes, tu auras ta demeure avec les bêtes des champs, on te donnera comme aux boeufs de l’herbe à manger ; et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très Haut domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. Au même instant la parole s’accomplit sur Nebucadnetsar. Il fut chassé du milieu des hommes, il mangea de l’herbe comme les boeufs, son corps fut trempé de la rosée du ciel ; jusqu’à ce que ses cheveux crussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme ceux des oiseaux. Après le temps marqué, moi, Nebucadnetsar, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. J’ai béni le Très Haut, j’ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant : il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ? En ce temps, la raison me revint ; la gloire de mon royaume, ma magnificence et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me redemandèrent ; je fus rétabli dans mon royaume, et ma puissance ne fit que s’accroître. Maintenant, moi, Nebucadnetsar, je loue, j’exalte et je glorifie le roi des cieux, dont toutes les oeuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil « Daniel 4 :23-37.
Dieu a frappé Nebucadnetsar de délire pour lui apprendre à s’humilier. Il aura fallu que ce roi soit abaissé au rang d’animal pendant 7 longues années pour qu’il retrouve une raison saine et apprenne enfin à obéir au Seigneur pour son bien. 7 années dans une forêt ou dans un asile psychiatrique, ce n’est guère une partie de plaisir. Cela doit être une expérience traumatisante qui laisse forcément des traces quelque part. Là encore, Dieu n’a pas changé.
Je peux vous parler de 4 personnes, dont 3 que j’ai personnellement connues, qui ont été frappées de folie à cause de leur orgueil et leur rébellion. Ces frères et sœurs avaient été puissamment utilisés par le Seigneur, tout du moins ils avaient des ministères prometteurs, mais ils n’avaient pas veillé sur leur cœur. Je peux vous dire que le fait de les voir délirer, alors qu’elles ont porté l’onction, vous fend le cœur de douleur. C’est un spectacle à la fois triste, pathétique et effrayant. Parmi ces 4 personnes, 2 ont été restaurées mais elles ont perdu la grâce de Dieu liée à leur appel.
Malheureusement, malgré les avertissements et châtiments successifs du Seigneur, certains ne se repentent toujours pas. Ils sont alors livrés à l’esprit d’égarement qui les enchaînera dans leur endurcissement pour l’éternité. Leur sort est scellé, aucune prédication, aucune intercession, aucun miracle ne pourra les ramener sur le chemin de la repentance et donc du salut.
L’ESPRIT D’ÉGAREMENT
» L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés » 2 Thessaloniciens 2 :9-12.
Le problème des personnes frappées de cet esprit est clairement expliqué dans ce passage : elles n’ont pas reçu l’amour de la vérité. Rejeter la vérité c’est d’abord rejeter Jésus lui-même, ensuite c’est rejeter la vérité sur notre besoin d’être sauvés. Difficile dans ces conditions d’accéder au salut ou de le conserver.
Le mot égarement dans ce passage vient du grec plane et veut dire égarement, celui qui s’égare hors du droit chemin, qui ère ici et là ; égarement mental, délire ; erreur, fausse opinion sur la morale ou la religion ; une fausse manière d’agir, ce qui amène à l’erreur.
L’esprit d’égarement s’empare des personnes qui ont persisté dans l’erreur malgré les avertissements et les réprimandes répétés du Seigneur. Par leur vie de péché et leur cœur impénitent, elles ont attristé et outragé à l’excès l’Esprit de Dieu et l’ont ainsi poussé à se retirer d’elles.
» N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption « Ephésiens 4 :30.
Ainsi, quand même le Saint-Esprit renonce à convaincre une personne, cela signifie qu’elle s’est engagée de manière définitive et irrévocable sur la voie de la perdition. Elle a donc commis le péché qui mène à la mort que l’apôtre Jean évoquait. Or le seul péché impardonnable est le blasphème contre le Saint-Esprit (Matthieu 12 :31-32). (voir article complet sur le sujet ICI). Inutile d’intercéder, ces personnes sont devenues incapables de se repentir (1 Jean 5 :16 :17)**.
» Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie « Hébreux 4 :4-6.
La Bible parle de plusieurs personnes qui manifestaient les œuvres de l’esprit d’égarement (Caïn, la génération antédiluvienne, Saül, Achab et ses prophètes…) notamment un certain Nabal (son nom signifie sot, insensé, rustre) dont l’histoire nous est racontée en 1 Samuel 25. Il était marié à une femme de bon sens nommée Abigaïl. Par son comportement méchant et insensé, il faillit provoquer sa destruction ainsi que celle de toute sa famille. Son épouse demeura intègre et refusa de suivre son mari dans son égarement. Par sa vie de sainteté et son intercession, elle sauva la vie des gens de sa maison et obtint un sursis pour son mari. Lorsque Nabal apprit qu’il était passé à deux doigts de la mort, cela ne le poussa pas à se remettre en question. Voici comment il finit : » Mais le matin, l’ivresse de Nabal s’étant dissipée, sa femme lui raconta ce qui s’était passé. Le coeur de Nabal reçut un coup mortel, et devint comme une pierre. Environ dix jours après, l’Éternel frappa Nabal, et il mourut « (1 Samuel 25 :37-38).
Aucun châtiment ne peut corriger une personne définitivement égarée, elle mourra donc dans son péché et sa fin sera terrible.
» de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce ? » Hébreux 10 :29.
Combien de chrétiens, combien de prédicateurs ne se sont-ils pas engagés dans cette voie sans issue en refusant de s’aligner sur la Parole de Dieu ? Ils sont impudiques, voleurs, menteurs, sacrilèges, idolâtres et même sorciers et Dieu leur a tendu la main tant de fois… Nous assistons déjà à la déchéance de certains et le châtiment des autres s’annonce terrible. Veillons sur nos cœurs car nous sommes faillibles comme eux et si nous ne prenons pas garde, nous pouvons finir comme eux. Nous pouvons avoir eu une marche chrétienne parfaite depuis notre conversion jusqu’au jour où le Seigneur nous demandera de passer un cap que nous refuserons de franchir. En très peu de temps, nous pouvons basculer dans le camp des impies et y demeurer.
Nous vivons dans des temps extrêmement critiques où il nous faut être particulièrement vigilant. Ne faisons pas l’erreur de croire que nous sommes parfaitement réformés, même si nous avons eu de multiples illuminations du Seigneur. Connaître la Parole est une bonne chose mais c’est sa mise en pratique qui sauve. La réformation du cœur durera toute notre vie. Efforçons-nous donc de rester humbles et malléables devant Dieu jusqu’au bout.
Adèle F.
*Il arrive aussi que des personnes perdent leurs enfants sans qu’elles aient péché comme ce fut le cas de Job. Quelles que soient les raisons pour lesquelles Dieu permet ce drame, montrons-nous compatissants et soutenons dans la prière ceux qui passent par cette terrible épreuve.
**A moins que le Saint-Esprit nous le révèle, nul ne peut savoir à vue d’œil si une personne a atteint un niveau d’égarement incurable. Ne nous permettons pas de juger trop hâtivement les gens et continuons à prier avec persévérance pour ces personnes. Tant que l’Esprit nous pousse à prier, cela signifie qu’il y a encore de l’espoir.
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Source: Les Dokimos
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