Lorsque nous parlons de dépendance, nous pensons à la drogue, à l’alcool, parfois aux médicaments (dont nous sommes les plus grands consommateurs au monde !!!), mais rarement au café. Et pourtant, cette dépendance existe bel et bien. La seule différence : elle est bien tolérée par notre société.
Tout comme pour l’alcool, il existe une consommation « normale » et une consommation addictive du café. Je vais vous montrer comment je suis passée de l’une à l’autre sans même m’en rendre compte.
Lorsque j’avais 5 ans, j’ai fait des crises d’épilepsie. Les spécialistes ont fait une erreur dans le choix du traitement, car il existait déjà depuis une dizaine d’années un nouveau médicament pour ce type de crises, avec peu d’effets secondaires. À la place, ils m’ont donné le Gardénal, traitement qui n’est donné que pour les épilepsies sévères et pharmaco-résistantes (ce qui n’était pas mon cas). Il a comme effet de ralentir le fonctionnement cérébral (pour limiter le risque potentiel de crises), ce qui se traduisait pour moi par une moins bonne capacité de concentration et de travail le matin. En plus, il me faisait dormir en moyenne 11h par nuit : j’étais une vraie marmotte !!!
Comme il n’y avait pas de lésion neurologique, ils m’avaient conseillé d’arrêter le traitement à l’âge adulte si je ne refaisais plus de crises, car l’épilepsie pouvait disparaître une fois les hormones complètement équilibrées.
La vie continue tranquillement, je rencontre le Seigneur à l’âge de 14 ans (mais dans les milieux que je fréquente, on pratique peu la guérison, et on enseigne absolument rien sur la délivrance).
Je fais mes études de psycho à la fac parisienne réservée aux salariés, car les cours étaient principalement l’après midi et le soir, ce qui me laissait le temps d’émerger tranquillement le matin des brumes de mon traitement !! J’appréciais prendre un bon café en terrasse avec les amis, mais je ne comprenais pas comment les gens pouvaient boire ces cafés des distributeurs au goût infâme !!! Ce que je n’aurais jamais cru à l’époque, c’est qu’un jour je passerai mes journées plantée devant à me servir !!
Le stress des études augmente, et pour pouvoir tenir le rythme des examens je commence à boire ces fameux cafés dans les interclasse, mais vu mon dégoût pour eux, ma consommation reste encore « normale »… du moins je veux le croire (d’autant plus que je ne bois pas de café chez moi au petit déjeuner, mon estomac ne le supporte pas à jeun… je prends un bol de lait, et comme ça, une fois dehors, je peux boire les litres de café que je veux, ça ne me fait plus rien !!).
Je passe en mai 1995 le concours de conseillère d’orientation psychologue (que je réussis par la Grâce de Dieu) et je pars faire mes 2 années de titularisation à Lille. C’est alors que je repense au fait que je pourrais tenter l’arrêt du traitement : ce n’est pas une fois que je commencerai à travailler, avec le stress de la vie active, que je pourrai baisser dans de bonnes conditions. Je prends donc contact avec les spécialistes du CHU de Lille pour l’arrêt progressif du Gardénal.
Seulement je n’avais pas prévu que nos responsables nous mettraient une pression d’enfer : ils voulaient que la major de la promo fasse partie de notre groupe, alors qu’aucune d’entre nous n’en avait envie !! résultat des courses, je suis passée insidieusement de 2-3 cafés par jour à 1 ou 2 cafés par pause, dès l’arrivée au centre à 9h, jusqu’au départ à 17h… Soit entre 10 et 15 par jour, selon les besoins… et ce qui devait arriver dans un tel contexte est arrivé, je n’ai pas réussi à arrêter le Gardénal dont j’étais aussi complètement accro… d’où des crises carabinées quelques semaines seulement avant les examens finaux !!! Je les ai passés en vraie zombie… Mais Dieu est fidèle, Il a permis que je sois reçue, notamment pour un oral où je n’étais pas en état de répondre aux questions des examinateurs. Ils auraient dû me recaler, mais il y avait parmi eux une de mes profs (ça n’aurait pas dû être le cas !) : je suis sûre qu’elle m’a rattrapée sachant de quoi j’étais capable en temps normal !! Merci Seigneur !!!
Je suis titularisée en région parisienne, avec plus de 3h de transport par jour. J’aurais dû me mettre à 80% car je ne pouvais pas tenir un temps plein dans ces conditions, mais financièrement c’était impensable. Malgré le fait que j’aie repris le traitement aux anciennes doses, je continue à faire des crises.
Au bout d’un an je décide de prendre RV avec plusieurs spécialistes de différents centres. Tous font le même constat : il faut à tout prix arrêter le Gardénal qui est absolument contre indiqué pour moi et qui risque de m’abimer les neurones si je continue à le prendre… La plupart d’entre eux veulent me donner la Dépakine (le traitement qui aurait du m’être donné à mes 5 ans), mais m’étant renseignée auprès des associations, je sais qu’il existe une génération encore plus récente de médicament, avec encore moins d’effets secondaires. Le seul problème c’est que c’est un quitte ou double : soit le corps l’accepte, soit il fait une réaction de rejet. Mais quand il est toléré, c’est le traitement idéal pour les femmes : il ne fait pas grossir, permet de prendre la pilule, n’a pas de retentissement sur les capacités intellectuelles, bref, mener une vie normale, quoi !!
La plupart des neurologues ne voulaient pas prendre le risque de me voir faire une réaction allergique. Seule l’une d’entre eux, après que je lui ai posé la question : à ma place, vous tenteriez lequel des 2 ? a répondu : le Lamictal, car si je le tolère il n’aura aucun effets secondaires, contrairement à la Dépakine (même s’ils sont minimes). J’ai aimé sa franchise, et c’est elle qui me suit depuis.
On augmentait très progressivement les doses du Lamictal tout en diminuant celles du Gardénal : le problème était que j’étais devenue complètement accro au Gardénal au bout de presque30 ans. Lorsque vous prenez un traitement, il faut une semaine pour que le sang ait complètement évacué la dose prise (et non pas le lendemain comme on le croit si souvent). J’avais donc très souvent une crise de sevrage une semaine après avoir baissé le traitement. Après le corps s’habituait au nouveau dosage et les choses rentraient dans l’ordre.
Il y a des jours où j’avais vraiment l’impression d’être une vraie junkie !!!
Il restait un problème de taille : tenir le rythme de travail… il n’y avait plus de distributeur de café, mais par contre il y avait une cafetière classique, et les collègues achetaient du bon café, et c’est là que ça a été le début de ma descente aux enfers… très vite je me suis mise à boire la cafetière entière à moi toute seule durant la matinée. Mais paradoxalement, plus j’en buvais, plus j’avais besoin d’en boire !! Puis j’ai commencé à m’arrêter tous les matins à la brasserie pour prendre un premier expresso avant d’arriver au service, puis cela ne suffisait toujours pas, alors j’en ai pris dans les couloirs de correspondance des Halles et de la Défense… parfois le besoin était tellement fort que préférais encore rater ma correspondance et boire ce satané café !!! J’en buvais dans l’après midi aussi, jusqu’à 17 ou 18h selon les jours… c’est très souvent moi qui finissais la cafetière… c’est pour cela que l’on m’avait surnommé miss cafetière !!!
Je pouvais en boire des litres, aucun effet sur moi, pas de palpitations, le soir je dormais toujours comme un bébé… cela dura pendant 6 ans, le temps qu’il aura fallu pour me faire arrêter définitivement le Gardénal. A partir de là , je réagissais à la caféine comme n’importe qui d’autre, mais je réalisais que je ne pouvais plus m’en passer !!! Mais trop tard, impossible d’arrêter…Par la volonté, je décidais d’en boire jusqu’à 14h maximum, pour pouvoir dormir le soir. C’était en mai 2007. J’étais revenue à une consommation « raisonnable » de caféine, mais la dépendance était toujours là à me cisailler le ventre toute la matinée et obnubiler mes pensées toute la journée.
Puis je découvre l’enseignement de Michelle d’Astier à l’automne 2009 : cela a changé ma vie !! J’ai découvert que j’étais liée des pieds à la tête à un degré que je ne pouvais même pas imaginer : entre tout ce à quoi j’avais touché (notamment au niveau des médecines parallèles, espérant y trouver la guérison que je ne trouvais pas dans la neurologie classique), et tout ce que j’avais hérité de mes ancêtres : idolâtrie mariale, sorcellerie, occultisme, et j’en passe, je crois qu’avec mon frère nous n’avons pas encore tout découvert : les choses se font progressivement !!! Mon épilepsie était une conséquence de tout cela, et il a fallu 2 séminaires pour que Dieu me guérisse : j’avais ma part à faire de renoncements et de pardon pour permettre à Dieu d’agir, et cela m’a pris du temps. Mais j’y suis arrivée, avec Son aide.
J’ai définitivement arrêté le traitement à l’issue du séminaire de Valence en juin 2010 (je l’avais baissé de moitié à l’issue du séminaire précédant). J’ai eu la possibilité de participer sur une journée au séminaire de Quimper en août dernier, où comme par hasard le pasteur Bodere a parlé des addictions… et c’est là où j’ai réalisé que j’avais arrêté le traitement depuis presque 2 mois, sans aucune crise de sevrage, mais que pourtant j’avais augmenté ma consommation de café, alors que hormis le stress, je n’avais plus aucune raison valable de boire tout ce café. J’ai pris conscience que je ne voulais plus lier ma consommation de café au stress du boulot, parce que de toute façon ça n’y changeait rien. Je n’étais ni plus ni moins efficace. Par contre je savais qu’à recommencer à en boire de façon excessive, j’allais m’abimer la santé. J’ai donc demandé à Dieu ce jour là de me délivrer de ce besoin de caféine, ce qu’il a fait, dès le lendemain !!! AMEN !!
Je peux désormais passer devant un bar sans plus éprouver le besoin compulsif d’y rentrer et de boire un café. Je ne bois plus une goutte de café, sauf si je suis en bonne compagnie à passer un moment agréable avec des amis. Mais plus au travail : les premières semaines je pensais à aller me servir à la cuisine, mais je résistais, et maintenant ça ne me vient même plus à l’esprit tellement mon corps n’en a plus envie !!!
J’ai retrouvé ce que mon père m’avait appris : le plaisir de savourer un bon café en terrasse, avec des gens que l’on aime, en passant un bon moment, et non plus pour essayer d’atteindre une soi-disant rentabilité qui restera toujours inatteignable. Malheureusement, certains milieux professionnels fonctionnent sur cet espoir et encouragent la consommation excessive de café en vue d’une efficacité supérieure. Je n’ai jamais atteint cette efficacité supérieure, j’ai juste essayé de maintenir le même rythme pendant toutes ces années, et je ne crois même pas que ça m’ait aidé à cela…
Quand financièrement je l’ai pu, je suis passée à 80%, et je crois que c’est cette journée de repos qui m’a permis de maintenir le rythme.
Maintenant une seule chose compte pour moi : trouver un rythme de vie plus calme, tant pis pour la carrière, la santé est plus importante !!! Je vais essayer de muter sur un poste administratif plus près de chez moi. À priori la chose ne paraît pas évidente, mais je fais confiance à Dieu, avec tout ce qu’Il a déjà fait pour moi, je sais qu’Il ouvrira une porte et que le miracle se produira.
Ce que Dieu commence, Il le finit !!
Je viens de faire une rechute à cause (entre autre) de l’augmentation du stress, des heures supp au boulot, (preuve pour moi que je dois en changer), mais je ne remets pas en cause ma guérison. Le processus est lancé, à moi de mettre en place un mode de vie sain et d’éviter d’ouvrir certaines portes à l’ennemi, comme je l’ai fait récemment. Ne laissons pas le ressentiment nous détruire de l’intérieur : prenons le temps de nous expliquer avec les personnes qui nous ont blessées, peut être ne s’en sont elles même pas rendu compte, car nous pendant ce temps nous permettons à l’ennemi d’agir contre nous, en le laissant manipuler nos pensées. Vraiment c’est lui faire un trop beau cadeau !!
Que Dieu vous bénisse tous et vous donne ce que votre cœur désire.
J’ai été très "accro" au café étant étudiant et même après (entre 8 et 10 tasses/jour) et en plus je fumais…il s’agit vraiment d’une dépendance, comme il en existe bien d’autres et seul Jésus peut nous en délivrer. Mais au départ un grand effort de volonté est nécessaire ce qui va de soi, mais ce n’est pas toujours compris par tout le monde, y compris par des chrétiens qui pensent que ça va passer tout seul et que l’imposition des mains peut suffire!
La volonté, le courage et la persévérance sont les armes les plus efficaces.
Soyez bénie