Saïd et Fatima Oujibou sont convertis au christianisme. Pasteur évangélique, Saïd témoigne dans les banlieues sensibles.
La vague d’attentats de 2015 provoque un regain de patriotisme. Plus qu’un effet de mode, un réflexe de survie, quand la France est attaquée dans sa chair et sa culture. Témoignage exclusif de Saïd et Fatima Oujibou.
» Notre famille a été durement éprouvée par les attentats. Le 13 novembre 2015, nous étions à proximité du Bataclan, avec nos deux enfants. Nous étions aussi accompagnés de la nièce de Saïd et de son mari. Ce dernier est le frère d’Ismaïl Omar Mostefaï, l’un des kamikazes responsables de l’attaque. Dieu veut nous faire aimer la France en vérité et nous faire comprendre que nous n’habitons pas un monde de bisounours »‰!
Nous sommes en train de payer trente ou quarante ans de ségrégation dans les banlieues. Dire cela, ce n’est pas excuser les jeunes qui ont commis ces crimes atroces. Mais cette révolte n’explose pas d’un seul coup. Elle ronronne depuis longtemps, sous des couches de souffrance et d’exclusion. En tant que Nord-Africains, nous voyons l’état de notre peuple. Il y a un sentiment d’abandon très fort envers la France.
Nous, nous sommes intégrés. La France est notre patrie. Mais pour nombre de jeunes, tout cela ne fait que renforcer le discours de Daech. Notre conversion au Christ nous amène à pardonner, et à dépasser cette image déplorable qui n’est pas la France. Nous passons par la croix, pour aimer la France. Mais allez dire ça aux jeunes de banlieues, alignés sur des textes coraniques agressifs »‰!
Pour nous, la solution, c’est de bâtir des ponts entre les communautés. Les chrétiens sont en position de force pour aller à la rencontre des musulmans, mais ils manquent cruellement de pratique. L’annonce de l’Évangile passe par l’amitié. Les actes, c’est la première étape de l’évangélisation. L’hospitalité est culturelle dans l’islam, mais dans le christianisme, c’est biblique »‰!
Honte à nous, chrétiens, de cacher la lumière »‰! Plus le quartier est chaud, plus il est réceptif à l’Évangile. Il faut que nous soyons des chrétiens de proximité, capables d’actes audacieux, mais simples.
Plus le quartier est chaud, plus il est réceptif à l’Évangile. Il faut que nous soyons des chrétiens de proximité, capables d’actes audacieux, mais simples.
Un exemple très concret »‰: nous étions en visite dans une paroisse évangélique de Perpignan, après les attentats de janvier 2015. Nous avons demandé aux fidèles »‰: « Qui connaît des musulmans »‰?« Beaucoup n’en connaissaient aucun. Pourtant, il y a une mosquée salafiste à côté de la paroisse. Nous avons établi le contact avec l’imam, qui a ensuite organisé un couscous dans l’église »‰! Mieux »‰: des chrétiennes ont proposé à l’imam d’Évry-Courcouronnes, Khalil Merroun, de projeter le film Jésus de Peter Sykes dans la mosquée. Il a accepté »‰! Plus de quatre cents musulmans ont assisté à la projection…
Les limites de l’évangélisation, c’est nous qui les fixons, pas Dieu. L’Église est en position de force pour jeter des ponts entre des mondes qui s’ignorent et parfois se détestent. Nous sous-estimons la puissance de la prière. Avec cette force extraordinaire, il faudrait prendre en otage les gens de Daech »‰! Les prendre en otage de notre prière, jusqu’à ce qu’ils se convertissent, comme l’Apôtre Paul »‰! »‰ » »‰
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