Un livre de Amos Kaleb, très éclairant, dont je donne un extrait et le lien web…

Peshat, Rémez, Drash et Sod

Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? (Mat 13.10)

Les Juifs voient essentiellement 4 niveaux de compréhension face aux Ecritures. Je me propose d’éclaircir la chose.

Ces niveaux sont nommés Peshat, Rémez, Drash et Sod.

La première lettre de chaque mot p, r, d, s, forme le mot pardès en hébreu, ce qui signifie jardin fruitier et d’agrément, jardin des délices que seul Shlomo évoque dans le Cantique des cantiques (4.13) et rappelle dans l’Ecclésiaste (2.5).

Or le peshat signifie simple, c’est le niveau le plus simple de la compréhension des Ecritures, mais on passe alors à côté de perles qu’il fallait saisir. Certains n’entendent qu’un cours d’agriculture ! Certes la simplicité est une vertu, et lire la version syriaque de la Bible du IIème siècle nommée Peshittâ (version simple) peut être un délice car on passe directement d’un original araméen au français grâce au travail et à la traduction de Messieurs Calame père & fils qui ont rajouté 800 notes explicatives fort intéressantes.

Comme un enfant nous entendons d’abord des paroles au premier degré, au premier niveau, mais le Seigneur parlait souvent au deuxième niveau, donc en paraboles, c’est le « rémez ».

Les disciples étaient souvent dans le peshat alors que le Seigneur vit au « 4ème étage », le sod, voire au 5ème. Il y a donc un sérieux décalage ! « Il faudra toujours que le Seigneur explique les paraboles (2ème niveau) à ses disciples, mais jamais à la foule qui venait de loin l’écouter !

« II leur parlait longuement en paraboles » (Mat 13.3) mais écoutons :

 » Les disciples s’approchèrent, et lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? (réponse surprenante).

« Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. C’est pourquoi je leur parle en paraboles, pace qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent.

Et pour eux s’accomplit cette prophétie de léshayahou : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point. Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible. Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Mais heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! (Mat 13.10 à 16)

Souvent, les disciples ne comprenaient pas les paraboles du Seigneur, alors il leur expliquait tout en détail en particulier. C’est le cas, nous l’avons vu, lorsque le Seigneur parle de nourriture. Le niveau spirituel du Seigneur ne les atteint pas vraiment. Ils ne saisissent pas encore que les paroles de Dieu sont une nourriture.

Pourtant, Matthieu 4.4 le confirme :  » L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

Leur compréhension oscille entre le premier et le deuxième niveau, entre le peshat et le rémèz. Mais à eux, le rémèz leur est donné.

Il existe un troisième niveau accessible à tous ceux qui comprennent avec justesse les paraboles, allusions, maximes, proverbes : mishlèi », véritables trésors des Ecritures.

Faut-il encore vivre ce 2ème niveau pour accéder au niveau suivant: 3 ?… c’est préférable !

Si les paraboles nous sont décodées par le Saint-Esprit afin que nous les comprenions correctement et les vivions, alors la voie est ouverte pour accéder au 3ème niveau nommé : « Drash ».

Le verbe darash signifie chercher… faut-il chercher d’arrache-pied ? Pas forcément, parfois il arrive de trouver avant de chercher.

Certains appellent cela l’intuition. Ici parlons plutôt de révélation …

Mais en général, il faudra travailler, étudier, rechercher, réfléchir davantage, en un mot méditer dans le silence comme 1’exprime l’introduction des psaumes dès le 2ème verset : » Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la loi de הוהי, et la médite jour et nuit! « 

« Que tout en toi se taise, que tout en toi s’apaise et que ton Dieu te parle » aimait dire un ami sensible au Saint Esprit.

 

Que peut-on bien trouver avec notre cervelle fort bien formatée ?

J’ose le dire ! Pas grand-chose dans le domaine spirituel, car ce n’est pas avec notre tête qu’il faut chercher, c’est avec le Seigneur qui nous accompagne sur ce chemin de découverte et Seul. Il peut nous parler à travers notre néshama afin de nous édifier et nous conduire.

Il sait tout et peut nous enseigner à travers ce moyen, cadeau offert aux hommes dès le départ

(Ge.2.7).

Notre écoute (shma) et nos antennes tournées vers Lui sont la clé. Or notre néshama est une lampe qui nous éclaire (Pro 20.27).

Il faut donc veiller à ne pas l’éteindre, car dans ce cas on se retrouve dans les ténèbres dites « du dehors ».

La conscience fait certainement partie de la néshama. Comme une petite flamme lumineuse, on peut l’étouffer, voire l’éteindre, ou la cultiver; alors notre lumière intérieure grandit.

Voyez celle du Seigneur lors de la transfiguration ! Quel « Soleil » ! Mais les animaux n’en ont pas, c’est leur instinct qui les conduit.

Certes nous cherchons souvent mal, mais le Seigneur voit que nous cherchons, c’est déjà un bon départ. Mais pourquoi cherchons-nous ?

Dieu ne le sait que trop bien. La réponse Lui appartient.

Alors il révèle ou non une perle que nous ne cherchions pas vraiment.

La révélation est donc un pur cadeau faisant parti du mystère dévoilé, le « Sod » ou 4ème niveau. Ecoutons David : « Le mystère (sod) de הוהי est pour ceux qui le craignent, et son alliance leur donne connaissance » (Ps 25.14).

Or manque de connaissance le peuple meurt … danger !

Mais, dans certains cas, Dieu peut fermer les portes de notre compréhension, de notre entendement, même si nous passons pour un être très intelligent, décrochant moult diplômes. Ce n’est pas pour rien que David s’est écrié « maskil » : « illumination » encore traduit par « donnant compréhension » au début des psaumes 52 à 55. Quatre maskils ou illuminations ont engendré 4 psaumes mis en musique avec l’aide précieuse d’un chef de chorale : ménatséah, ce qui signifie « celui qui excelle » sous-entendu, en sa matière.

D’ailleurs ces « ménatséah » ne sont pas forcément des musiciens.

Les artisans Oholiab, Bethsaléel ou la couturière Dorcas (Ac 9.36-42) le sont. Avec l’aide divine nous pouvons tous exceller dans divers domaines afin de bien travailler dans et pour Son Royaume.

C’est pourquoi, à la fin de chaque lettre adressée aux 7 églises (Ap 2,3) nous lisons à 7 reprises : « le vainqueur » (ménatséah) aura ceci ou cela.

Le mot vainqueur est encore la traduction de ménatséah, celui qui excelle, exprimant ainsi l’origine de la gloire, de la victoire et de la perpétuité ; tel est le contenu ou la racine de ce mot.

Pas étonnant qu’il soit traduit par « vainqueur » forcément avec l’aide divine qui participe et nous aide efficacement dans notre appel.

Autrement dit, notre niveau de compréhension est bien contrôlé par הוהי. Et les perles divines ne peuvent être reçues, comprises, qu’à travers notre néshama que la bible affirme « se situer dans les chambres du ventre dans nos tripes là où bébé attend la sortie !

Et comme ces perles sont une nourriture, elles doivent être digérées ; c’est peut-être l’étape suivante, la 5ème ? Ne soyons pas étonné si nous passons du temps sur le même verset. Digérons- le vraiment, un sod est très nourrissant et nous fait joyeusement grandir.

Remarquons que le monde médical commence à être conscient qu’il existe un « deuxième cerveau » après celui logé dans le crâne (goulgoleth en hébreu).

La cervelle doit donc céder la place à 1’écoute du Seigneur à travers notre néshama étrangement ignorée et située dans le ventre nous disent les Ecritures !

Pour ma part, le deuxième cerveau est le premier et vice versa.

Si le Seigneur dit « mes pensées ne sont pas vos pensées » (Es 55.9) cela ne veut pas dire qu’on ne pourra jamais les connaître …

Cela veut dire qu’on ne peut pas y accéder s’Il ne nous les communique pas. Tout est don. N’est- ce pas à travers la néshama qu’on prophétise ? Cela dépasse généralement l’entendement des psys.

Malgré une mémoire d’éléphant et un cerveau « Einsteinien » on ne peut pas capter les trésors divins. Ils sont tous donnés par pure grâce.

Chaque sod est pur don, une confidence, un entretien dans une intimité, un secret seulement dévoilé à qui Il veut, selon ses critères.

« Ensemble nous savourions le sod, dans la maison d’Elohim, nous marchions avec la foule bruyante » disait David au psaume 55.14 déjà évoqué à la page précédente.

(F.Gaillac, Versets délicieux)

Paradoxalement, aller en profondeur dans l’étude des Écritures c’est aller en hauteur, monter !

À notre réflexion, au niveau profond du sod qui s’utilise aussi au pluriel ‘sodoth’ nous pouvons comprendre que les mots humains ne suffisent plus pour communiquer, que la communication se fait spirituellement, en Esprit.

Le niveau de connaissance ne doit pas être un frein à la communion fraternelle des ‘disciples nés d’En-Haut’ et à la manifestation de la diversité des dons spirituels et des ministères en complémentarité.

Soulignons :

Nous avons lu :

« Si les paraboles nous sont décodées par le Saint-Esprit afin que nous les comprenions correctement et les vivions, alors la voie est ouverte pour accéder au 3ème niveau nommé : « Drash ».

Le verbe darash signifie chercher… faut-il chercher d’arrache-pied ? Pas forcément, parfois il arrive de trouver avant de chercher.

Certains appellent cela l’intuition. Ici parlons plutôt de révélation …

Mais en général, il faudra travailler, étudier, rechercher, réfléchir davantage, en un mot méditer dans le silence comme 1’exprime l’introduction des psaumes dès le 2ème verset : » Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la loi de הוהי, et la médite jour et nuit!  »

Que peut-on bien trouver avec notre cervelle fort bien formatée ? J’ose le dire ! Pas grand-chose dans le domaine spirituel, car ce n’est pas avec notre tête qu’il faut chercher, c’est avec le Seigneur qui nous accompagne sur ce chemin de découverte et Seul. Il peut nous parler à travers notre néshama afin de nous édifier et nous conduire.

Il sait tout et peut nous enseigner à travers ce moyen, cadeau offert aux hommes dès le départ (Ge.2.7).

Notre écoute (shma) et nos antennes tournées vers Lui sont la clé. Or notre néshama est une lampe qui nous éclaire (Pro 20.27).

Il faut donc veiller à ne pas l’éteindre, car dans ce cas on se retrouve dans les ténèbres dites « du dehors ». »

L’agent révélateur est Celui qui doit nous habiter et qui était déjà présent dans les anciens temps bibliques, si nous vivons dans l’obéissance et la sainteté :

 » …Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu.  » (1Cor.2.10)

Il est utile, nécessaire et important de sonder les Écritures par le ‘Souffle Saint’, et tout autant Le laisser nous sonder :

« … et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.  » (Ro.8.27)

 » Et toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père, et sers-le d’un cœur dévoué et d’une âme bien disposée, car l’Éternel sonde tous les cœurs et pénètre tous les desseins et toutes les pensées. Si tu le cherches, il se laissera trouver par toi ; mais si tu l’abandonnes, il te rejettera pour toujours.  » (1Chro.28.9)

 » Mais l’Éternel des armées est un juste juge, qui sonde les reins et les cœurs. Je verrai ta vengeance s’exercer contre eux, car c’est à toi que je confie ma cause.  » (Jé.11.20)

« … et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.  » (Ro.8.27)

 » Je ferai mourir de mort ses enfants ; et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres.  » (Ap.2.23)

L’important n’est pas de comprendre la nature et les moyens d’actions de celui qui procède de הוהי/IHWH, mais qu’Il réside et soit, libre en nous et nous en Lui.

 

Mais ne confondons pas Rouah et Néchamah.1

En actualité, relevons et n’oublions pas un ‘si’ biblique2 :

 » Ainsi parle l’Éternel : Si les cieux en haut peuvent être mesurés, si les fondements de la terre en bas peuvent être sondés, alors je rejetterai toute la race d’Israël, à cause de tout ce qu’ils ont fait, dit l’Éternel.  » (Jé.31.37)

 » 14 Je t’écris ces choses, avec l’espérance d’aller bientôt vers toi, 15 mais afin que tu saches, si je tarde, comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Eglise du Dieu vivant, (qui est) la colonne et l’appui de la vérité. 16 Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand : celui qui a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire.  » (1Ti.3)

Attention à l’interprétation de ce verset. ‘L’Eglise du Dieu vivant, (qui est) la colonne et l’appui de la vérité’ ne peut en aucun cas être une dénomination, mais nous n’en disons pas plus ici.

Relevons l’expression de Johanna Exbrayat aux nombreuses vidéos disponibles : Pour comprendre la vie de l’Esprit, il faut « désintoxiquer les Chrétiens ».


1 Lui, Nous, Moi-je : http://horizonmessianique.eklablog.com/lui-nous-moi-je-a108539410


Source :

https://ekladata.com/bo96y5W7YZkXObepEoGAIthzuAY/Sod.pdf#viewer.action=download

 

Cette étude est précédée par ‘Une brève réflexion sur l’actualité et l’avenir’ intitulée :

Un monde meilleur

https://ekladata.com/IICSSk4NFH5YBU0f2bNsNalqP-Q/Un-monde-meilleur.pdf#viewer.action=download