En texte:
Nous avons tous des vaches sacrées…
» Le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s’assembla autour d’Aaron, et lui dit : Allons ! Fais-nous un dieu qui marche devant nous, car ce Moïse, cet homme qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est devenu.
Aaron leur dit : Otez les anneaux d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les moi.
Et tous ôtèrent les anneaux d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron.
Il les reçu de leurs mains, jeta l’or dans un moule, et fit un veau en fonte. Et ils dirent : Israël ! Voici ton dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte. » (Ex 32 :1-4)
Dans son impatience, son ingratitude et son incrédulité, le peuple d’Israël a cru bon de demander au sacrificateur Aaron de lui fabriquer une idole, en l’occurence un veau. Le plus fort c’est qu’Aaron,oint de l’Eternel, ait obéit aveuglément au peuple au lieu de le ramener à la raison.
Cette histoire de veau n’est pas sans nous rappeller un épisode fameux de l’histoire de Joseph en Egypte qui eu lieu auparavant et que l’on peut lire en Genèse 41 :
Il s’agit du songe de Pharaon ayant pour sujet les sept vaches maigres et les sept vaches grasses qui symbolisaient sept années de prospérité suivies de sept années de famine.
Ce qui nous intéresse ici c’est : pourquoi des vaches ? Et non pas des dromadaires ou des chevaux ?
La vache, est dans l’antiquité égyptienne un animal sacré, personnalisé par le dieu Apis, au même titre que quantité d’autres animaux tels le serpent, la chouette, le chat ou le scarabée…en Inde aussi la vache est un animal vénéré parmi d’autres.
C’est une idole, un dieu que les égyptiens adoraient et ce n’est pas un hasard si le songe de Pharaon mettait en scène des vaches, car ce songe en réalité inspiré par l’Eternel voulait montrer au roi sa suprématie sur les dieux auquel il était fortement attaché, étant de surcroît chef religieux autant que chef politique de cette nation de Mitsraïm/Egypte.
Dans la mythologie grecque aussi nous connaissons l’existence d’un bovidé, en l’occurence un taureau, celui-là même qui est devenu le symbole de l’Europe.
Europe, c’est cette princesse phénicienne, fille d’Agenor, roi de Tyr (dont la Bible parle d’ailleurs) qui fut, selon la légende, enlevée par Zeus métamorphosé en taureau blanc et déposée sur l’ile de Crète où elle s’accoupla avec lui, revenu sous forme humaine, pour donner naissance à des personnages tels Minos, Rhadamante et Sarpédon, autant de figures païennes qui jalonnent toute l’histoire mythologique du bassin méditerranéen avec en première ligne la Grèce.
Pour en revenir à notre question du jour, quelles sont nos » vaches sacrées « , il faut bien reconnaître que nous sommes à l’image du peuple d’Israël, impatients, incrédules,ingrats, remplis de convoitises charnelles, qui nous poussent à adorer, même inconsciemment, des vaches sacrées, c’est-à -dire des choses ou des personnes avec lesquelles nous remplaçons facilement notre seul vrai Dieu, l’Eternel. La vache est un animal domestique, assez facile à élever, dont le lait est à la base de notre alimentation, de même que la viande. C’est aussi un animal qui représente une certaine robustesse, qui résiste aux intempéries, et qui peut se nourrir de n’importe quelle herbe, même quand elle est rare ou desséchée, elle est également un signe de prospérité.
Dans l’alphabet hébraïque, la lettre Aleph, 1ère lettre symbolise un boeuf, donc signe de force, d’énergie, puisqu’il servit longtemps à labourer, donc destiné à des travaux pénibles qu’aucun autre animal ne pouvait effectuer, à part le cheval peut-être.
Nos » vaches sacrées » sont ainsi : robustes, résistant à tout raisonnement, très faciles à domestiquer et à entretenir, et surtout elles nous donnent toute l’alimentation dont nous avons faussement besoin, du lait et de la viande frelatés.
Alors, quelles sont-elles ces vaches sacrées ?
La religion, est une vache sacrée, de même que certains serviteurs de Dieu dans nos églises peuvent le devenir. Beaucoup de chrétiens » déifient » leur pasteur qui à leurs yeux est intouchable, infaillible, auquel on ne peut prêter aucun défaut. Tout ce qu’il dit ne peut être remis en cause, il est véritablement le » remplaçant « , à tout le moins, le » représentant de Dieu sur la terre. «
La famille, le conjoint, les enfants, le travail, les loisirs sont autant de domaines qui peuvent devenir des » vaches sacrées « . Combien de parents laissent tout faire à leurs enfants, de peur de les déranger, ou par peur de leurs réactions, combien d’époux ou d’épouses déifient leur conjoint, combien d’hommes et de femmes passent plus de temps à leur travail, devant leurs ordinateurs ou la télévision et délaissent leur conjoint et leur vie familiale, sans parler de la vie spirituelle ???
A notre insu, nous recherchons plus de confort, plus d’argent, plus de loisirs, plus de consommation pour satisfaire nos appétits insatiables. La société de consommation est aussi une énorme vache sacrée !
L’Europe, et l’occident en général, ont été pendant quelques décennies le symbole d’une certaine prospérité économique.Il y a eu une période de vaches grasses. Aujourd’hui c’est tout le contraire, nous sommes dans une époque sérieuse de récession, donc de vaches maigres.
Les européens, particulièrement les occidentaux avec les Etats-Unis ont idôlatré cette prospérité, ils en ont fait le but de leur vie, toujours plus, toujours consommer davantage sans toutefois produire suffisemment et surtout sans se préoccuper de l’avenir.
Nous le payons au prix fort et les années qui s’en viennent nous le prouveront.
Je terminerai ce petit exposé par ce verset de l’apôtre Jacques :
» A vous maintenant, riches! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur vous. » (Jc 5 :1)
Et aussi cette parole prophétique sévère de Jésus dans Matthieu :
» 4Mais, malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation! 25Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes! » (Lc 6 :24-25)
Dieu n’est pas contre la richesse ni contre la prospérité, mais le problème vient du fait que nous érigeons cela en idoles et que nous faisons mauvais usage de cette richesse pour satisfaire nos appétits égoïstes.
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