Source: Info Chrétiennes

Quand il est question du pardon dans les rencontres de chrétiens, on est souvent surpris des difficultés éprouvées à  parler sereinement de ce sujet.

 

La thématique du pardon fait régulièrement l’effet d’une bombe dans les réunions de maisons, les forums ou les groupes de jeunes. Elle révèle des tensions, des rancœurs, des regrets, des colères, des frustrations que l’on ne soupçonne pas, parfois même, chez les chrétiens les plus matures et fermes dans la foi.

Scott Savage a identifié neuf mythes sur le pardon qui continuent de nuire chaque jour aux chrétiens.

 

Mythe N °1 : Le pardon libère l’autre.
En réalité, le pardon nous libère.

Un dicton dit que, « refuser de pardonner quelqu’un est comme boire de la mort aux rats ». On a trop souvent tendance à  penser que le non-pardon révélera à  l’autre son erreur. Il n’en est rien. En revanche, le fait de pardonner libère  et permet à  celui qui passe au dessus de l’offense, de vivre dans la liberté.

 

Mythe N °2 : Si vous pardonnez, vous oubliez à  jamais.
En réalité, le pardon et l’oubli sont deux choses très différentes.

Oublier n’est ni toujours possible, ni forcément sage. Vous ne pouvez pas vous obliger à  oublier quelque chose, surtout pas un événement douloureux. Par ailleurs, dans certains cas d’abus ou de tromperie, l’oubli peut avoir des conséquences dangereuses sur la victime. Pardonner est nécessaire pour notre bien-être. Oublier est quelque chose de bien différent et non nécessaire.

 

Mythe N °3 : Je peux pardonner les autres, tout en restant dans la culpabilité de mes propres erreurs.
En réalité, la capacité que nous avons à  accorder notre pardon, dépend de  la profondeur du pardon que nous avons nous-même reçu.

Dieu nous a pardonné  et nous permet de pardonner aux autres. Si nous voulons bénéficier de la liberté éprouvée quand on pardonne quelqu’un, il est nécessaire de d’abord faire l’expérience du pardon du Seigneur dans notre vie.

 

Mythe N °4 : Les personnages bibliques n’ont pas eu autant besoin du pardon.
En réalité, les personnages bibliques sont aussi dysfonctionnels que nous !

Moïse a tué, David aussi. L’apôtre Paul persécutait les chrétiens. Les personnages bibliques ont été parmi ceux qui ont eu le plus besoin de pardon. Pourtant, aujourd’hui quand nous rencontrons des personnes comme celles-ci, nous ne leur accordons pas toujours notre confiance. Combien Paul aurait-il dû valider d’évaluations et d’étapes pour devenir l’apôtre qu’il était, s’il avait vécu en 2017 ?!

 

Mythe N °5 : Le pardon est une décision, un acte volontaire.
En réalité, le pardon est une décision et un processus.

Nous ne pouvons pas nous forcer à  lâcher quelque chose à  un instant donné. Nos coeurs ne sont pas des programmes informatiques. Même si nous désirons pardonner, le pardon n’est pas effectif instantanément. Il nécessite plusieurs étapes de lâcher prise. Nous décidons de le faire, nous le faisons… Et nous continuons de le faire au cours d’un cheminement parfois long.

 

Mythe N °6 : Mon refus de pardon révèle mon amour pour  la justice.
En réalité, le refus de pardon peut révéler un désir de vengeance ou un manque de confiance dans le plan parfait de Dieu

Le pardon pourrait être défini comme l’abandon du désir de vengeance, et le choix de faire confiance au Seigneur pour faire justice dans une situation.
Comment surmonter le mal par le bien ? En pardonnant. Ce n’est ni facile, ni rapide. Il n’y a pas de protocole défini à  suivre, mais un cheminement personnel dans les pas du Seigneur.

 

Mythe N °7 : Le pardon et la réconciliation sont la même chose.
En réalité, le pardon et la réconciliation sont des choses très différentes.

En fin de compte, la réconciliation est un don de Dieu dans une relation entre deux personnes blessées et pardonnées. Mais elle peut prendre du temps. La relation ne sera peut-être plus exactement la même, mais elle peut être restaurée au fil du temps, souvent sur une base différente.

Dans certains cas, il n’y a pas de réconciliation, notamment dans les cas d’abus, de violence conjugale, d’emprise affective… Le pardon sans réconciliation peut être très difficile, mais beaucoup le vivent malgré tout.

 

Mythe N °8 : Je dois dire à  la personne que je l’ai pardonnée.
En réalité, ce n’est pas nécessaire de dire que l’on a pardonné.

« Je voulais que tu saches qu’il y a quelques années, tu m’as fait ou dit telle chose. Cela m’a blessé, mais je veux te dire que je t’ai pardonné…« 

Agir ainsi est une manière de réactiver des tensions pourtant éloignées dans le temps. Et cela met inutilement le tort sur une personne. Vous pouvez pardonner sans le dire, car le pardon est pour votre liberté, pas pour celle qui a offensé.

 

Mythe N °9 : Le pardon est quelque chose que je peux faire seul. En réalité, nous devons très souvent être aidés.

Nous avons très souvent besoin d’être accompagnés pour les choses les plus difficiles de notre vie. Nous avons tous des obstacles à  franchir, et nous avons tous besoin d’aide à  un moment ou un autre dans nos vies. Nous avons tous blessé et avons tous été blessés… Nous avons tous besoin de pardonner et d’être pardonnés… Aujourd’hui est peut-être un bon jour pour commencer !

 

La rédaction d’infochrétiennes

Librement adapté du texte de Scott Savage pour Relevant Magazine