Dans la parabole précédant ce texte, en Luc 15, nous avons le fils prodigue qui bénéfice de la grâce, alors que son frère persiste à vouloir être sous la Loi.
Explications sur Luc 16:1-18 – Le scandale de la grâce
Il dit aussi à ses disciples :
— début de la parabole —
Un homme riche avait un intendant.
Celui-ci lui fut dénoncé comme dispersant ses biens.
L’homme riche, c’est la Loi. L’intendant, c’est la grâce, qui arrose de bienfaits et en même temps s’assure que la Loi soit respectée (en esprit et non pas à la lettre). Jésus, p.ex., ne cessait d’instruire, de soigner et de guérir (grâce) tout en respectant l’esprit de la Loi (aimer) mais en négligeant la lettre s’il fallait p.ex. agir un jour de sabbat (il ne respectait pas le sabbat littéralement, mais était constamment en repos – sabbat – dans son être intérieur).
Ceux qui dénoncent la grâce sont ceux pour qui elle est un scandale.
» Il l’appela et lui dit :
Qu’est-ce que j’entends dire de toi ?
Rends compte de ton intendance, car tu ne pourras plus la pratiquer. »
La Loi, telle que comprise par le vieil homme, refuse de laisser l’intendance à la grâce, qui est la Loi telle que comprise par l’Homme Nouveau.
L’intendant se dit :
Que dois-je faire, puisque mon maître me retire l’intendance ?
Bêcher ? Je n’en ai pas la force.
Mendier ? J’en ai honte.
La grâce ne consiste pas à faire des oeuvres pour assurer le salut (Psaume 127:2 : Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil), et elle ne mendie pas : au contraire, elle donne, gratuitement, disperse, arrose.
Je sais ce que je vais faire, pour qu’ils m’accueillent dans leurs maisons quand je serai relevé de mon intendance.
Afin que la grâce ne soit pas vaine, elle a un seuil minimum, de manière à ce que lorsqu’on veut la brider, elle ait quand même des effets, et puisse être accueillie dans notre être intérieur.
Alors il fit appeler chacun des débiteurs de son maître.
Il dit au premier :
Combien dois-tu à mon maître ?
100 baths d’huile, dit-il.
Et il lui dit : Prends ton billet, assieds-toi vite, écris : 50.
Il dit ensuite à un autre : Et toi, combien dois-tu ?
100 kors de blé, dit-il.
Il lui dit : Prends ton billet et écris : 80.
100, ce sont les oeuvres humaines (10) exigées par la Loi, dont on se vante, que l’on met en avant (à la puissance 2, qui représente le témoignage).
Le seuil minimum de la grâce :
-c’est la moitié de ce qui est attendu des oeuvres de l’esprit (huile) : le reste, ce sont les exigences trop hautes de la Loi mal comprise – la Loi mal comprise est par conséquent 2 fois trop exigeante : il y a ce que Dieu demande, et l’homme en rajoute de son crû.
-et les 4 cinquièmes en ce qui concerne les nourritures spirituelles (blé) : moins, et c’est la chair qui domine – elle ne doit en effet compter que pour 1 cinquième (5, la partie humaine).
— fin de la parabole —
Le Seigneur (*) [et non pas « le maître »] félicita l’intendant injuste, parce qu’il avait agi en homme avisé.
La grâce est plus avisée, plus « humaine » que la Loi. Le Seigneur approuve cela.
Car les gens de ce monde sont plus avisés dans leurs rapports avec ceux de leur génération que les fils de la lumière.
Les fils de la lumière (les « spirituels ») ont tendance à se croire « arrivés » et exigent trop de leur prochain. Ceux qui vivent le réel – ici et maintenant – savent que sans grâce on ne va pas loin. Ce sont eux les véritables spirituels.
Eh bien, moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec le « Mamon de l’injustice », pour que, quand ce sera fini (*), ils vous accueillent dans les tentes éternelles.
Pour ceux qui tiennent mordicus à la Loi, la grâce est un « Mamon de l’injustice ». Ils monnaient (Mamon) : « Je fais ceci, donc Dieu me doit cela », et la grâce leur semble injuste (elle est gratuite…) – c’est une « monnaie de l’injustice » à leurs yeux.
Alors, allez plus loin qu’eux, soyez « injustes » : graciez, menez au salut!
Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs (Mat 6:12)
Celui qui est digne de confiance dans une petite affaire est aussi digne de confiance dans une grande, et celui qui est injuste dans une petite affaire est aussi injuste dans une grande.
Si vous savez gérer la grâce dans le contexte de la Loi, ou la Loi dans le contexte de la grâce, vous êtes parfait, quelle que soit la circonstance.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance avec le « Mamon injuste », qui vous confiera le véritable ?
Si vous ne gérez pas correctement les choses en contexte de grâce débordante, comment gérerez-vous la grâce tout court (d’autant plus son seuil minimum) ?
Et si vous n’avez pas été dignes de confiance pour ce qui appartenait à quelqu’un d’autre, qui vous donnera votre propre bien ?
Si vous ne faites pas grâce, qui vous fera grâce ?
Aucun domestique ne peut être esclave de deux maîtres. En effet, ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et de Mamon.
Choisissez entre la Loi – marchander (Mamon) le salut – et la grâce du Dieu d’Amour, tout en gardant à l’esprit que Jésus a chassé ceux qui marchandent dans le Temple.
Les pharisiens, amis de l’argent, écoutaient tout cela et tournaient Jésus en dérision.
Ils ont pris sa parabole au 1er degré, et par conséquent ils ont beau jeu de se moquer…
Il leur dit : Vous, vous vous faites passer pour justes devant les gens, mais Dieu connaît votre coeur – car ce qui est élevé aux yeux des gens est une abomination devant Dieu.
Vous vous vous faites passer pour justes car vous enseignez la Loi et la mettez sur un piédestal – mais votre coeur n’est pas rempli de grâce.
Jusqu’à Jean, c’étaient la Loi et les Prophètes – depuis, le royaume de Dieu est annoncé comme une bonne nouvelle, et chacun use de violence pour y entrer.
La Loi doit faire place à la grâce de la bonne nouvelle. Si le coeur de l’être humain est transformé par la grâce, il accomplira de lui-même la Loi, car la Loi désigne ce que fera et ne fera pas l’être humain dont le coeur est UN avec le Coeur d’Amour du Père. Chacun use de violence pour conserver cet esprit et combattre l’ennemi, afin d’entrer et habiter dans le Royaume.
Or il est plus facile pour le ciel et la terre de passer que pour un seul trait de lettre de la Loi de tomber.
Ainsi, l’Esprit d’amour gardera la Loi d’amour dans les coeurs, même si le ciel et la terre passent (…ce qui restera, c’est l’amour – cf. 1 Cor 13:13). Mais pour celui qui s’accroche à la Loi avec un coeur légaliste (Pharisiens), il est plus facile que le ciel et la terre passent, plutôt qu’il renonce à sa Loi, la Loi telle qu’il veut bien la comprendre. De plus il use de violence pour entrer et rester dans son royaume, son système religieux.
Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet l’adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari commet l’adultère.
Comme Adam, vieil homme, le légaliste répudie l’Arbre de Vie (il divorce d’avec Dieu – apostasie signifie divorce) et épouse l’arbre de la connaissance du bien et du mal, répudié par Dieu : il est adultère.
Ainsi, l’esprit religieux légaliste est une abomination devant Dieu. Il croit écouter Moïse et les prophètes, mais en fait il n’écoute que son coeur non régénéré. La résurrection, le nouvel homme, ne l’intéresse pas – d’autant moins la grâce.
(*) leçons par ailleurs approuvées par l’araméen, langue parlée à l’époque
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