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Le Moyen Âge est une période de l’histoire de l’Europe, s’étendant sur 1000 ans de la fin de l’empire romain se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes.

 

Les structures romaines en Occident ne disparurent néanmoins pas brusquement car les barbares ne représentaient que 5 % de la population d’Europe occidentale.  Le mélange des élites barbares et romaines notamment par le biais du christianisme donna naissance à une nouvelle société intégrant des éléments des deux cultures.  La disparition de la bureaucratie romaine entraîna cependant l’effondrement du système économique romain.  La plupart des nouvelles entités politiques finançaient leurs armées de manière décentralisée par le biais de chefs locaux et du pillage plutôt que de manière centralisée par l’impôt.  La pratique de l’esclavage déclina mais avec la ruralisation de la société, il fut remplacé par le servage.

La fin de l’Empire romain et le début du Moyen Âge virent une diminution importante de la population et la taille des villes se réduisit fortement.  Rome passa ainsi de près d’un million d’habitants au 3ème siècle à environ 30 000 à la fin du 5ème siècle.  Les temples romains furent convertis en églises.

 

L’étendue des territoires des rois et empereurs les avait contraints à déléguer leur pouvoir à des responsables de régions, contrées ou districts.  L’insécurité du territoire était telle que le royaume était délimité géographiquement de telle sorte que l’on pouvait aller d’un point à un autre en une journée de cheval.  Les rivières ou les forêts délimitaient les régions ainsi formées.

La nécessité et la peur avaient imposé un tel réseau de relations entre le responsable d’une région, appelé vassal et l’empereur ou le roi auquel il avait juré fidélité.  Le vassal prêtait serment au seigneur, il occupait ainsi un fief, domaine terrien de taille importante.  Il devait fournir des soldats au seigneur et lui assurait des revenus.  En retour, le seigneur le protégeait avec son armée.

 

Certains champs et villages dépendent directement du vassal qui est retranché dans le château fort.

Le système féodal (du moyen âge) est donc formé d’un ensemble de rapports personnels, fondés sur les aides réciproques qui organisent la société sur de nouvelles bases.  Le puissant a besoin d’hommes fidèles pour l’aider à administrer les terres et l’armée.

Il y a d’autre part les moins puissants qui demandent aide et assistance, ils deviennent ainsi serviteurs du plus puissant.  Mais ils pourront en outre promulguer des lois, recruter des soldats… Le système féodal est né de la faiblesse des États et de l’insécurité qu’elle engendrait.  L’État fut par la suite morcelé en un grand nombre d’unités autonomes et accompagné du déplacement de la vie sociale et économique vers la campagne ainsi que vers la résidence du seigneur : le château.

Le château était le centre d’un ensemble vivant pratiquement en circuit fermé.  Il comprend les habitations du seigneur, des soldats, des paysans libres, des artisans, des serfs (paysans attachés à la terre d’un seigneur) ainsi que tout ce qui était nécessaire à leur vie : les écuries, les entrepôts, les magasins, les fours, les ateliers…  Dans des situations exceptionnelles telles qu’un siège, il pouvait se passer du monde extérieur.

Dans cette période, on distingue trois ordres : la noblesse qui s’occupait de commander et guerroyer, le clergé qui priait pour la paix spirituelle, les paysans quant à eux travaillaient moissonnaient, ils survivaient avant tout.

 

A la mort de Charlemagne, le pouvoir impérial s’affaiblit, les délégués du pouvoir prirent de l’indépendance et de l’importance.  Une noblesse émergea et s’hiérarchisa respectivement en barons, vicomtes, comtes, marquis, ducs et princes.  Il arrivait même que des vassaux soient plus riches que leurs seigneurs.  Ainsi les ducs de Normandie qui contrôlaient l’Angleterre étaient plus puissants que les rois de France.

Lorsque les Capétiens montèrent sur le trône (Les Capétiens forment une dynastie princière d’origine franque qui accède en 987 ap JC au trône de France lors de l’élection d’Hugues Capet, en fait au début, ils ne contrôlèrent que la région Ile de France.  Ses descendants règnent sur la France sans interruption jusqu’en 1792, puis à nouveau de 1814 à 1848) leur pouvoir était très réduit, ils ne contrôlaient pas tout le royaume mais uniquement la région d’Île de France.

Il leur fallait aussi assurer leur hérédité, mais peu à peu les Capétiens parvinrent à restaurer l’autorité royale et à renforcer leur pouvoir.  De son côté, l’Église récupéra le monopole spirituel de l’Occident où la vision dans l’opposition entre le diable et Dieu n’a jamais été aussi forte.

 

La ruralité est le nerf du système, elle constitue la base de la survie économique.  Les industries sont en effet peu présentes, elles se réduisaient à la fabrication des armes, de forteresses, de cathédrales…  Et le commerce interrégional existait à peine.  Les paysans semaient à la main et utilisaient des bœufs pour cultiver. Chaque année, des terres étaient laissées en jachère (non cultivées) afin de les rendre fertiles.  Mais très vite, les conditions du paysan se dégradèrent.

Le temps devint plus humide et plus froid au 13ème siècle, les récoltes furent mauvaises.  Bientôt, il n’y avait plus assez de soleil pour extraire le sel de l’eau de mer, la viande ne se conservait plus.  Ainsi, des maladies apparurent : la typhoïde, la dysenterie et la peste, elles s’ajoutèrent à la famine qui poussait certaines personnes à manger chiens, chats et même leurs propres enfants.  L’espérance de vie moyenne ne dépasse guère 30 ans, et près de 45 % des enfants n’atteignent pas l’âge de 5 ans.

 

Dans la période du moyen âge, on voit apparaître la chevalerie.

Rompant avec la tradition franque qui consistait à partager le royaume entre les fils, le seigneur féodal fit de son fils aîné l’unique héritier du fief.  Les autres fils recevaient une somme d’argent, une armure, un cheval dressé pour le combat, un écuyer et une épée.  Nantis de ce bagage, ils s’aventuraient sur les routes, et avec l’aide de Dieu et de leur épée pouvaient-ils conquérir un fief.  Ce furent les premiers chevaliers.  C’est sous l’influence de l’Église que fut créée la chevalerie, un ordre militaire et presque religieux, difficile à accéder.  Ses membres devaient s’engager à servir le bien, la justice et l’honneur.

 

Les évêques catholiques ont donc fort à faire pour convertir les barbares à leur foi, surtout en Afrique, où les Vandales ont tenté d’imposer l’arianisme dans le sang.  Cependant, la tâche des évêques est singulièrement facilitée par l’aura et le prestige dont se pare leur fonction.

Au sein de l’effondrement général, l’église a tenu bon.  Hiérarchisée, structurée, détentrice d’un savoir et d’une culture, elle apparaît comme le seul centre d’autorité, et souvent elle supplée aux devoirs temporels que les peuples germaniques sont incapables de mener à bien.

Bien que l’on assiste çà et là à des résurgences païennes, l’évangélisation de l’Occident se poursuit, tant dans les villes que dans les campagnes.  Rome apparaît comme le centre de l’Église latine.  La reconnaissance du primat romain progresse dans tous les domaines: dogmatique, disciplinaire et juridictionnel.

 

Parallèlement au développement du monachisme oriental, la culture chrétienne se développe dans cette première époque byzantine.  Les empereurs et les rois se posent en protecteurs du christianisme et veillent à éradiquer, par la force s’il le faut, toute manifestation d’hérésie par rapport à l’église catholique.  Le monde chrétien est réparti en cinq patriarcats: Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

La piété byzantine acquiert son caractère propre.  Et la liturgie commence à se parer de la richesse et du mystère qu’elle a conservés jusqu’à nos jours.  Le culte des icônes prend son essor.

L’Église catholique perçoit des impôts.  Elle reçoit des dons en terres, en meubles ou en argent de la part des puissants qui attendent en retour son aide spirituelle et politique.  Les grandes abbayes disposent de biens fonciers parfois très étendus sur lesquels elles prélèvent des redevances et taxes.  Les évêques deviennent de véritables seigneurs à la tête de riches principautés.  Le clergé se fait obéir et respecter des fidèles.  Il distribue les sacrements nécessaires au salut de l’âme.

Le curé qui baptise les enfants, marie les couples, bénit les moissons et entend les confessions est un personnage incontournable de la vie quotidienne.  L’église et le cimetière sont au cœur du village et sont des lieux d’asile et de réunion.  Les cloches rythment le temps et le calendrier célèbre les temps forts de la vie de Jésus.  Le clergé exerce des fonctions sociales telles que la charité, l’éducation (écoles monastiques puis épiscopales), les soins (hôtel-Dieu, hospice).

 

Au Moyen âge, l’Église jouait donc un rôle très important dans la société.  C’est elle qui avait été à l’origine du découpage de la société entre ceux qui combattaient, ceux qui priaient et ceux qui travaillaient (98 % de la population).  C’est elle qui était chargée de diriger et d’organiser le culte catholique, de dire la messe, d’entendre les confessions et de donner les sacrements.

C’est elle également qui sacrait les rois et les empereurs.  C’est elle qui était chargée de l’enseignement et qui s’occupait d’aider les plus faibles et les plus démunis.  Dans les villes, les évêques créèrent des Hôtels-Dieu (hospices) ainsi que des universités.  Enfin, pour limiter les dégâts des guerres entre seigneurs sur le petit peuple, l’Église mit en place la Paix de Dieu ainsi que la Trêve de Dieu.

Le Moyen Âge vit sous le ciment moral de la chrétienté.  De la ville à la campagne, du seigneur au serf, il soude la vie intime de tous.

Vivre en bon chrétien, c’est songer à une vie après la mort, pour laquelle on doit gagner son salut près de Dieu, viser le règne de la vie éternelle, et donc respecter les enseignements de l’Église pendant la vie terrestre : prier Dieu chaque jour, assister à la messe, communier à Pâques.  Faire l’aumône aux pauvres, des dons à l’Église, partir en pèlerinage, peut permettre aussi d’obtenir le pardon de ses fautes.

De nombreux pèlerins gagnent les lieux abritant des reliques de saints, se rendent à Rome sur le tombeau de Saint Pierre, à Jérusalem sur celui du Christ, à Saint-Jacques de Compostelle.  Les rituels pèlerins se multiplient, en même temps que les saints et de nouvelles découvertes de leurs reliques : contexte de célébration de miracles, de prodiges, de dévotion.  L’année est rythmée par des fêtes religieuses, dont les deux pôles de Noël et de Pâques.  Les villages sont regroupés en paroisses, avec leur église, leur curé, leur cimetière.

Les chrétiens vivent dans la conscience d’une appartenance à un ensemble humain et moral, dont on doit éviter d’être exclu : ne pas vivre en état d’hérésie, ne pas risquer l’excommunication.  Cette vision du monde modèle le comportement des individus : omniprésence du péché, enfer pensé comme une souffrance concrète après la mort. L’idée que la vie terrestre est le règne de l’imperfection, des inégalités, des péchés et des fautes, amène à côtoyer la mort comme une présence naturelle et familière.

 

Histoire de l’empire byzantin et de Constantinople

 

À l’origine, Constantinople a pour nom Byzance et correspond à une colonie grecque.  Dès la fin du IIIe siècle, les empereurs romains songent à transférer la capitale de l’Empire en Orient afin de mieux contrecarrer les attaques des Perses et des Goths.  L’empereur Constantin décide en 324 de faire de Byzance la Nouvelle Rome et lui donne son nom : Constantinople qui est située au carrefour des routes commerciales entre la Méditerranée et la mer Noire, entre l’Europe et l’Asie.

Capitale de l’Empire romain d’Orient à partir de l’an 395, résidence de l’empereur et siège du gouvernement, Constantinople supplante Rome tombée aux mains des Germains en l’an 476.  Liée au développement de son commerce et à sa nombreuse population (près de 500 000 habitants au Xe siècle), sa richesse en fait un centre urbain de première importance.

La basilique Sainte-Sophie est construite en 537, sa vaste coupole monte à 54 mètres.  Elle est longtemps restée la plus grande des églises chrétiennes.

 

Au 5ème siècle, l’Empire byzantin s’étend sur les Balkans au sud du Danube, l’Asie mineure, le Nord de la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine, l’Égypte et la côte de la Libye.  Par des concessions financières, l’Empire parvient à détourner les migrations des Goths vers l’Occident et évite ainsi la submersion.  Il en est de même avec les attaques des Huns commandés par Attila.  Depuis 392, le christianisme est la seule religion autorisée dans l’Empire romain.  L’Empire byzantin est alors en proie à des divisions religieuses entre chrétiens.  Les ariens, les nestoriens et les monophysites contestent la doctrine chrétienne officielle.  Bien que condamnés par différents conciles, ces mouvements religieux gardent des adeptes et cela accentue la séparation entre chrétiens d’Orient (encadrés par un clergé soumis à l’empereur par l’intermédiaire du Patriarche de Constantinople) et chrétiens d’Occident (où le clergé est progressivement soumis à l’autorité du pape-évêque de Rome).

 

Au 6ème siècle, l’empereur Justinien Ier tente de reconstituer l’Empire romain tel qu’il était quatre siècles auparavant.  Son général Bélisaire parvient à conquérir l’Italie, l’Afrique du Nord et le sud de l’Espagne, mais la plus grande partie de l’Espagne des Wisigoths, la Gaule des Francs et le nord de l’Italie des Ostrogoths lui échappent.  Les interventions de l’empereur dans le domaine religieux créent des conflits avec la papauté.

Rapidement, une partie des conquêtes sont perdues.  L’Italie est conquise par les Lombards, un peuple germanique. Puis au début du 7ème siècle, les Avars menacent la frontière du Danube.  Des tribus slaves s’introduisent dans les Balkans.  De 610 à 641, l’empire est dirigé par Héraclius.  Il parvient à reprendre aux Perses la Syrie et la Palestine. Mais, cette reconquête est rapidement perdue par l’invasion arabe qui, de 632 à 646, submerge la Syrie, la Palestine, l’Arménie, la Mésopotamie et l’Égypte.  En 671/674, les Arabes assiègent sans succès Constantinople.

Protégée par de puissantes murailles terrestres et maritimes (l’enceinte comprend un mur double du côté de la terre, jalonné de tours nombreuses et bordé d’un fossé.  L’ensemble des remparts a une longueur de 22 km), Constantinople résiste aux multiples attaques des Perses (626), des Arabes (674-678 et 717-718), des Bulgares (813 et 913) ou des Russes (860, 941, 1043).

C’est à cette époque que l’Empire byzantin abandonne une partie de son héritage romain.  Le grec devient la langue administrative en évinçant le latin.  Occupés à défendre l’Orient où ils sont menacés, les Byzantins renoncent à reconstituer l’Empire romain.

 

La population de la ville, d’abord grecque puis latine, est également composée d’Arméniens, de Bulgares, d’Arabes, de Russes, le plus souvent marchands ou soldats.  Si les particularismes religieux ou culturels des différentes communautés ne posent pas trop de problèmes, les Byzantins supportent mal la concurrence commerciale : en 1172, les Vénitiens sont expulsés tandis que des marchands italiens sont massacrés en 1181.

Constantinople reste longtemps la ville la plus grande et la plus riche de la chrétienté.  Lorsque les croisés la découvrent en 1096, puis en 1203, ils sont émerveillés.  La cité tombe en 1204 sous les assauts des barons de la quatrième croisade, à la solde des marchands vénitiens.  Elle est mise à sac et pillée.

Malgré des reconstructions à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, Constantinople ne cesse de décliner ; elle ne compte guère plus de 35 000 habitants au XVe siècle.

Le sultan Mehmet II assiège et prend la ville en 1453.  Trois jours de libre pillage sont décrétés.  Constantinople change encore une fois de nom : elle devient Istanbul, capitale de l’Empire ottoman.

 

Le roi Clovis

 

A 15 ans, Clovis est hissé sur le pavois (bouclier) pour être proclamé roi des Francs à Tournai en 481.  Le royaume est maigre et d’autres saliens contrôlent les régions voisines.  Très vite le jeune roi veut s’affirmer et refuse de partager son pouvoir.  Il réunit les petites tribus avoisinantes et s’allie avec deux autres rois saliens afin de s’emparer du royaume de Syagrius (général romain qui a régné en Gaule du Nord) ainsi que sa ville : Soissons.  La guerre déclarée en 486 ap JC, Clovis et ses troupes triomphent sur les Romains aux portes de Soissons.  Syagrius vient alors se réfugier chez le chef des Wisigoths : Alaric, mais par peur de représailles, Alaric livre le chef romain à Clovis qui l’égorgea.  Grâce aux rançons obtenues pour la libération de riches notables et au butin amassé lors de la conquête, il put former une armée permanente.  Poursuivant sa marche victorieuse, il étendit le royaume des Francs jusqu’à la Bretagne et la Loire.

Pendant ce temps, Théodoric le Grand chef des Ostrogoths s’est imposé un grand royaume en Italie, il se maria avec l’une des sœurs de Clovis. Voulant échapper au pouvoir des Goths, Clovis chercha une alliance auprès des Burgondes.  Ainsi un mariage fut arrangé entre Clovis et Clotilde la fille du chef des Burgondes.  Ayant reçu une éducation catholique, Clotilde s’employa à convertir son mari dont le peuple pratique le culte païen.  Mais à l’Est, les Alamans agressent les frontières, menaçant les Burgondes, les Saliens et les Ripuaires.  Un affrontement a lieu à Tolbiac en 496 ap JC, la bataille part à l’avantage des Alamans, après avoir invoqué les dieux païens, Clovis s’en retourne vers le dieu de Clotilde et lui jure de se convertir s’il gagne la bataille.  Par miracle, le chef Alamans est tué. Bientôt ses soldats fuient et sont en déroute.  Il restait alors au chef franc de respecter son vœu.

Lors de la bataille de Tolbiac, un ange proposa à Clovis d’échanger les trois crapauds (symbole païen) qui ornaient son bouclier contre trois fleurs de lys d’or.  Ainsi, la fleur de lys devint l’emblème de la monarchie française jusqu’en 1830.  Elle flotte encore sur le drapeau du Québec.

 

Au-delà de la promesse faite à Tolbiac, Clovis savait qu’il pouvait tirer un avantage de sa conversion au catholicisme. En effet, il pourrait s’attirer la bienveillance des populations gallo-romaines dont la plupart était régis par des rois germaniques.  Cependant Clovis hésita, la moitié de son peuple vouait le culte païen, la reine Clotilde demanda l’appui de l’évêque Rémi qui influençait beaucoup Clovis.  Ainsi, à Reims, Clovis fut baptisé par Rémi avec 3 000 de ses soldats.  Les populations gallo-romaines accueillirent les Francs non plus comme des envahisseurs mais comme des libérateurs.  L’Église, qui était la plus haute autorité spirituelle, choisit ainsi le camp des Francs.

 

Vers l’an 500, Clovis intervient dans une querelle familiale des Burgondes.  Chilpéric, le père de Clotilde est assassiné par son frère Gondebaud.  Après avoir affronté Gondebaud pour venger sa femme, Clovis se résout à signer un traité d’alliance avec celui-ci en 502.  Cette nouvelle alliance inquiéta de plus en plus Alaric le chef des Wisigoths qui en fit part à Théodoric des Ostrogoths.  Clovis entraîna ses tribus franques ainsi que les Burgondes à Vouillé près de Poitiers pour affronter les Wisigoths, ennemis des Francs de longue date.  Alaric fut vaincu et tué par les propres mains de Clovis.  L’armée de Théodoric fut quant à elle contenue par les Byzantins de l’empereur Anastase, qui a signé une alliance avec les Francs.  Clovis s’empara alors de Toulouse, capitale des Wisigoths, ainsi que du légendaire trésor d’Alaric.

 

Après la victoire de Vouillé, Clovis reçut à Tours le signe de la protection bienveillante de l’Empire Romain d’Orient qui lui donna le titre de consul et d’auguste.  Cette investiture l’élevait comme souverain légitime, aussi s’employa-t-il à réunifier le royaume franc qui est encore morcelé par l’existence de petits territoires régis par des rois.  Clovis commença à s’attaquer à ses deux alliés Saliens, il fit raser la tête au premier (la chevelure était le symbole du pouvoir royal, ainsi les soldats avaient la nuque rasée), puis il les exécuta.  Les Saliens unifiés, il restait les Francs Ripuaires à soumettre.  Clovis mit en œuvre une machination démoniaque, en incitant le prince des Ripuaires à assassiner son père Sigebert le roi.  Par la suite, le jeune prince fut tué alors qu’il amenait les trésors de son royaume à Clovis.  Clovis sût alors convaincre la population ripuaire de le choisir comme roi.  Cette attitude barbaresque déconcerta l’entourage du roi des Francs.

En 509 ap JC, Clovis choisit Paris comme nouvelle capitale de son royaume, la ville est déjà un pôle actif de la Gaule et fut le lieu de résidence de certains empereurs.  Se considérant comme le chef de l’Église, Clovis s’employa à convertir la Gaule entière au catholicisme.  En 511 ap JC, le grand roi meurt à Paris.  Ainsi, comme le voulait la tradition, le royaume fut partagé entre les quatre fils de Clovis.  L’unité mérovingienne était perdue et les territoires ainsi formés allaient se défier pendant des années.

 

Le pape Grégoire 1er

 

Grégoire, qu’on a surnommé le Grand. Il était né à Rome en 540 ap JC, d’une famille noble, et aurait pu arriver aux places les plus éminentes, mais à l’âge de 35 ans, il renonça au monde et aux honneurs, employa ses richesses à fonder plusieurs monastères et à soulager les pauvres, et fit de son palais à Rome un couvent où il menait une vie austère, s’assujettissant aux travaux les plus humbles, et consacrant le reste de son temps à la prière et à des actes de pénitence.

Grégoire devint abbé ou supérieur de son couvent ; il avait déjà été ordonné diacre, et, à la mort du pape Pélage, il fut nommé à sa place évêque de Rome, en 590, par le sénat, le clergé et le peuple, tant était grande la confiance que lui avait acquise son renom de charité et d’austérité.  Grégoire se dévoua tout entier à la tâche difficile que lui imposait la charge dont il était revêtu.  C’était un temps de troubles et de misère extrêmes, dans l’État et dans l’Église.  Comme évêque de Rome, la première ville d’Occident, il fut obligé parfois d’intervenir dans les affaires politiques pour préserver son peuple contre les Barbares qui la menaçaient ; mais il consacra surtout son temps à corriger les vices du clergé.

 

Grégoire apporta aussi beaucoup de soins à l’organisation des services religieux.  Il introduisit le mode de chant sacré qui porte encore son nom (chant grégorien) dans l’Église romaine.  Jusqu’alors tout le peuple chantait, mais il établit des choristes à qui seuls était réservée cette partie du culte.  Le peuple se contentait de quelques réponses.  Il pensait que les cérémonies et le chant attireraient et retiendraient le peuple dans les églises et qu’il en résulterait du bien.  C’est à lui qu’est due la forme primitive du culte et l’ensemble de cérémonies qu’on appelle la messe chez les catholiques romains, mais à laquelle, depuis lui, on a beaucoup ajouté.  C’est ainsi qu’au temps de Grégoire, le vin de la Cène était donné à tous les assistants, tandis que l’Église romaine a décidé que le clergé seul doit participer à la coupe.  De même à cette époque, on n’enseignait pas encore la transsubstantiation, mot qui désigne la doctrine de l’Église romaine suivant laquelle, quand le prêtre a prononcé les paroles de la consécration : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang », le pain, ou plutôt l’hostie, est changé littéralement dans le corps du Seigneur.

 

Grégoire avait une vénération extraordinaire et superstitieuse pour les reliques des saints, chose étrangère à l’Écriture.  De plus, tout en étant indigné de ce que le patriarche de Constantinople prenait le titre d’évêque universel, lui, Grégoire, maintenait la suprématie de l’Église de Rome sur les autres, prétendant que les papes étaient les successeurs de Pierre, à qui les clefs du royaume des cieux avaient été données.

Grégoire avait à cœur l’évangéliser des païens d’Angleterre.  Dans ce but, il choisit un de ses amis nommé Augustin, abbé d’un monastère.  C’était un homme d’un grand zèle et d’une ardente piété, sur qui Grégoire pouvait compter. Mais à ces qualités, Augustin joignait beaucoup d’orgueil spirituel, et au désir de sauver les âmes, il joignait avant tout celui de rattacher les convertis à l’Église de Rome et de les soumettre à l’autorité du pape.  Il partit en l’an 596 ap JC avec quarante missionnaires.

Après un long et pénible voyage, ils débarquèrent en Angleterre, sur l’île de Thanet, dans le Kent.  Le roi de ce pays était alors Ethelbert, le plus puissant des monarques anglo-saxons.  Il avait épousé une princesse chrétienne, Berthe, fille de Charibet, roi de Paris.  Augustin envoya à Ethelbert des messagers pour lui annoncer l’arrivée d’hommes qui apportaient la bonne nouvelle du chemin à suivre pour obtenir le bonheur éternel, la gloire du ciel, avec la paix et la bénédiction du vrai Dieu.

 

Ethelbert consentit à les recevoir, mais en plein air, de peur que ces étrangers n’usassent des artifices de la magie. Les prêtres païens pouvaient lui avoir suggéré cette pensée.  Pour frapper ce peuple grossier et produire sur le roi une certaine impression, Augustin et ses moines se rangèrent en procession, firent porter devant eux une grande croix en argent avec l’image du Christ, et s’avancèrent, en chantant des cantiques latins, vers l’endroit où les attendaient le roi et sa cour.  Augustin s’acquitta de son message, annonçant aux païens étonnés la bonne nouvelle des bénédictions éternelles du ciel.  Le roi, bien que favorablement disposé, lui dit cependant qu’ils ne pouvaient, lui et son peuple, changer de religion sans de sérieuses considérations.  Il promit aux missionnaires de les protéger, et leur dit que ceux de son peuple qui le voudraient, pourraient se joindre à eux.  Puis il leur assigna pour célébrer leur culte une vieille chapelle ruinée située près de Cantorbéry, sa résidence, et qui avait servi autrefois aux chrétiens bretons.

 

La vie pieuse et dévouée d’Augustin et de ses compagnons et les miracles que, dit-on, ils opérèrent, gagnèrent la confiance du peuple, et bientôt le roi et nombre de ses sujets acceptèrent le christianisme tel qu’Augustin le leur apportait, c’est-à-dire quelques doctrines chrétiennes, mais en même temps les erreurs, les cérémonies et la suprématie de Rome.  C’est ainsi que l’Église romaine s’implanta en Angleterre.

Grégoire, pour ne pas heurter les populations païennes dans leurs habitudes, avait conseillé à Augustin de transformer les temples païens en églises, en les consacrant à tel ou tel saint.  Les fêtes chrétiennes furent célébrées aux mêmes jours que l’avaient été les fêtes païennes.  Dans ces fêtes, on égorgeait des animaux, et le peuple s’en nourrissait, le tout sous l’invocation d’un saint.  Les coutumes païennes étaient ainsi conservées sous une autre forme ; la nouvelle religion s’accommodait à l’ancienne.

 

Dans l’ensemble du pontificat de Grégoire 1er, on notera une importante réforme administrative à l’avantage des populations rurales, ainsi que la restructuration du patrimoine de toutes les églises d’Occident, afin d’en faire « des témoins de la pauvreté évangélique et des instruments de défense et de protection du monde agricole contre toute forme d’injustice publique ou privée».   Ses lettres nous le montrent.  On l’y voit revendiquer les terres dépossédées de leurs propriétaires ou envahies, nommer des intendants, leur tracer les règles à suivre, leur imposer les mesures nécessaires pour la perception et la centralisation des revenus.  En somme, il se comporte en haut dignitaire impérial, et en quelques années, la papauté se trouve en possession d’un revenu régulier et de ressources abondantes, devenant l’une des premières puissances financières de l’Occident.  Enfin, il associe les moines à l’action pontificale, non seulement en fondant de nouveaux monastères, mais également en octroyant à quantité d’entre eux des privilèges d’exemption qui les placent directement sous son l’autorité papale.

Grégoire Ier meurt le 12 mars 604 et est inhumé au niveau du portique de l’Église Saint-Pierre de Rome.  Cinquante ans plus tard, ses restes furent transférés sous un autel, qui lui fut dédié, à l’intérieur de la basilique, ce qui officialisa sa sainteté.

 

Mahomet et la naissance de la religion musulmane

 

Mahomet naquit en l’an 570 à la Mecque, en Arabie, où l’idolâtrie subsistait presque partout.  Ayant perdu son père de très bonne heure, il fut élevé par son oncle Abou Taleb, qui le mit dans le commerce.  Il eut ainsi l’occasion de faire de fréquents voyages en Syrie, et là, ayant été en contact avec des chrétiens et avec des Juifs, il apprit à connaître l’Ancien et le Nouveau Testament.  Mais là il fut aussi témoin des divisions, des pratiques superstitieuses et de la mondanité qui s’étaient glissées dans l’église.  Mahomet voyait donc d’un côté la folie de l’idolâtrie, et d’un autre ne voulait ni du judaïsme, ni du christianisme défiguré qu’il avait eu sous les yeux.  Il pensa alors établir une religion plus pure, en prenant dans les livres saints des Juifs et des chrétiens ce qui lui convenait, et il y mêla ses propres pensées.  Pour faire recevoir cette religion, il prétendit avoir eu des révélations de Dieu.

 

Ce ne fut qu’à l’âge de quarante ans que Mahomet commença à se donner comme prophète, envoyé de Dieu.  Il avait épousé à 25 ans, une riche veuve plus âgée que lui, et pendant les quinze années qui suivirent son mariage, il se retirait fréquemment dans une caverne du mont Hira, près de la Mecque (ville en Arabie saoudite).  Un jour, en revenant de sa retraite, il déclara à sa femme qu’il avait reçu la visite de l’ange Gabriel qui lui avait annoncé sa mission d’envoyé de Dieu.  Dès lors il commença à enseigner sa doctrine, mais seulement dans sa maison et à un petit cercle d’amis et de connaissances.  Sa femme fut son premier disciple ; puis il gagna plusieurs membres de sa famille et quelques personnages notables de la ville.  Il leur enseignait qu’il fallait croire en un seul Dieu, et le reconnaître, lui, Mahomet, pour son prophète ; ensuite croire à des récompenses et des châtiments à venir, et comme formes religieuses, il imposait des prières et des ablutions (Acte religieux de purification consistant dans le lavage de tout ou d’une partie du corps).  Ce n’était pas, disait-il, une nouvelle religion, mais celle de leur ancêtre Abraham, restaurée dans sa pureté.  Il appuyait ses doctrines sur de prétendues révélations que lui apportait, disait-il, l’ange Gabriel.  Ces révélations recueillies et réunies dans la suite, formèrent le Coran ou livre sacré des mahométans.

 

Après trois ans, le nombre de ses adhérents ne montait encore qu’à quarante.  Il n’avait jusqu’alors fait connaître sa doctrine qu’à un nombre restreint de personnes, mais enfin il se décida à l’annoncer publiquement et à attaquer avec force l’idolâtrie de ses compatriotes.  Ceux-ci irrités, l’auraient tué sans l’intervention de son oncle.  L’opposition ne découragea pas Mahomet, il continua à prêcher et vit le nombre de ses partisans s’accroître.  Mais en l’an 622 ap JC, ses adversaires excitèrent le peuple contre lui, et il se vit obligé de s’enfuir à Yatreb, ville qui depuis fut nommée Médine (ville d’Arabie Saoudite).  Mahomet avait à Médine un certain nombre de partisans qui avaient gagné les habitants à sa cause.  Ils vinrent à la rencontre du prophète méprisé, et le saluèrent comme roi et prophète.

Ce fut le commencement de ses succès.  Ses révélations lui ordonnèrent d’employer le glaive contre les idolâtres et ceux qui ne se soumettraient pas à lui.  Une grande armée de ses ennemis, à laquelle s’étaient joints les Juifs, vint investir Médine ; mais Mahomet réussit à semer la division parmi les principaux chefs qui, l’un après l’autre, abandonnèrent le siège.  Une trêve de dix ans fut conclue, d’où les Juifs étaient exclus.  Mahomet assiégea et prit plusieurs de leurs villes, s’empara de leurs biens, fit prisonniers leurs femmes et leurs enfants, et tua la plupart des hommes.

 

Les habitants de la Mecque ayant violé la trêve, Mahomet, à la tête de dix mille guerriers, les attaqua et s’empara de la ville.  Les habitants se soumirent à lui et il pardonna à tous ceux qui embrassèrent sa foi.  Ensuite il détruisit les 360 idoles qu’ils adoraient, fit disparaître tout vestige d’idolâtrie, orna leur temple et le consacra au culte du seul Dieu.  Puis il fit ses prières et ses dévotions (devoirs religieux) dans le sanctuaire appelé Kaaba, petit édifice qui se trouve au milieu du temple et que l’on dit avoir été érigé par Abraham.  Là se trouve une pierre noire, objet de la vénération des fidèles, et qui passe pour avoir été autrefois un autel consacré au vrai Dieu.  Chaque année des milliers de musulmans de tous pays viennent en pèlerinage à la Mecque, la ville sainte.  Tout mahométan doit faire ce pèlerinage au moins une fois en sa vie. Il en rapporte le titre de « hadji », c’est-à-dire pèlerin.

 

Mahomet devint ainsi chef suprême, à la fois religieux et temporel, de toute l’Arabie.  Il projetait d’attaquer l’empire romain d’Orient qui subsistait encore, mais la mort mit un terme à ses desseins.  En l’an 632, il fit encore un pèlerinage à la Mecque, et là, après avoir fait ses dévotions, s’adressant à la foule qui l’entourait, il dit : « Écoutez mes paroles et qu’elles descendent dans vos cœurs. Je vous ai laissé une loi.  Si vous vous y attachez, elle vous préservera toujours de l’erreur. C’est une loi claire et positive, un livre dicté d’en haut.  Ô mon Dieu ! ai-je accompli ma mission ? ».  Et mille voix répondirent : « Oui, tu l’as accomplie ! » Le prophète ajouta : « Ô mon Dieu ! entends ce témoignage ».

 

Mahomet retourna chez lui et mourut peu après.  La nouvelle de sa mort jeta une grande consternation chez tous ses adeptes, qui avaient pensé qu’un prophète tel que lui ne pouvait pas mourir.  Mais quelqu’un de la foule s’écria : « Musulmans, sachez que Mahomet est mort, mais Dieu est vivant et ne peut mourir.  Oubliez-vous ce passage du Coran : « Mahomet n’est pas plus qu’un apôtre ; d’autres apôtres sont morts avant lui ».  Et cet autre passage : « Tu mourras certainement, ô Mahomet ! et eux aussi mourront » ?

Cette citation du Coran apaisa les esprits : il était clairement révélé que le prophète devait mourir.  Alors se posa la question importante de savoir qui lui succéderait.  Abou Bekr, dont Mahomet avait épousé la fille, fut élu, et devint ainsi le premier calife, c’est-à-dire le vicaire ou remplaçant de Mahomet.

 

L’empereur Charlemagne

 

Charles est probablement né le 2 avril 742 dans le royaume Franc, sur le territoire de l’actuel Belgique.  Il est le fils aîné de Pépin le Bref et de Berthade de Laon, dite « Berthe aux grands pieds ».  Pépin le Bref est lui-même le fils de Charles Martel.  Le 28 juillet 754, le pape Étienne II couronne Pépin le Bref.  Charles apprend alors l’art de la guerre et du pouvoir en suivant son père.  A la mort de Pépin le Bref en 768, Charles est couronné roi en même temps que son frère Carloman.  Il porte le nom de Charles Ier le Grand, en référence à sa taille (il mesure 1.90 mètre).

Le royaume de Pépin est donc divisé en deux, Charlemagne ayant comme capitale Noyon et Carloman, Soissons. Pépin avait misé sur une bonne entente entre ses deux fils, mais il ne faut que quelques mois pour que l’Histoire contredise ses espoirs.  L’an 770 est une année difficile pour Charlemagne, qui doit affronter la révolte des Aquitains sans que son frère daigne l’aider.  De surcroît, il croit faire une bonne opération en épousant Désirée, la fille du roi des Lombards, mais le visage de sa nouvelle femme n’est guère gracieux.  Dès l’année suivante, lorsque son frère Carloman meurt tandis que son beau-père Didier s’en prend aux territoires du Saint-Siège, la situation change brusquement.

 

Ne laissant guère le temps à ses neveux de se partager les terres de Carloman, Charlemagne s’en empare immédiatement.  Prenant le parti de Rome contre celui de Didier, roi des Lombards, il en profite pour répudier Désirée et épouser la belle Hildegarde.  Dès l’an 773, il scelle son union avec le Saint-Siège en attaquant les Lombards qui capitulent à Pavie.  Charlemagne obtient sa première victoire importante et ajoute la Lombardie à son Royaume.  Se portant garant de la sécurité des États pontificaux, il renforce encore ses liens avec l’Église.  Dès lors, Charlemagne se donne pour mission de christianiser l’Europe, et notamment les rois saxons (les saxons, peuples germaniques qui s’installent en Angleterre à partir du 5ème siècle, on les appelle alors : les Anglo-Saxons).

Au-delà de sa propre croyance, Charlemagne insiste tout au long de son règne sur la nécessité de christianiser les puissants comme la population, car c’est un ciment puissant pour unir des peuples de langue et de culture différentes.

Charlemagne multiplie les combats et les conquêtes, notamment à l’est.  Deux raisons le motivent : une situation politico-économique qui nécessite l’acquisition de nouvelle terres et de nouvelles richesse pour garantir la pérennité du royaume, et la volonté de christianiser.  En l’an 772, il fait un coup double en s’attaquant à l’Irminsul.  Monument païen, l’Irminsul (ou arbre-monde) est de surcroît un lieu chargé de trésors.  Brisant une idole, Charlemagne en profite pour enrichir le royaume.  C’est le début d’une longue et violente lutte contre les Saxons.

 

D’un caractère autoritaire, Charlemagne veut contrôler la bonne tenue de son royaume.  Or, sa grande étendue rend cette tâche extrêmement difficile à l’époque.  Le roi nomme donc des hommes de confiance à la tête des différentes régions créées pour l’occasion, et nommées les comtés.  Leur nombre est d’environ 300.  Il y renforce son contrôle en créant des inspecteurs royaux, dont la charge est de s’assurer de la bonne application des directives royales.

Bien qu’il puisse faire preuve d’autoritarisme et de brutalité, Charlemagne est loin d’être un guerrier frustre assoiffé d’or et de nouvelles conquêtes.  Il s’entoure des plus grands savants de son temps pour réformer le royaume.

 

Atterré de constater que certains moines ne savent pas écrire et révolté par l’existence de religieux peu scrupuleux et sombrant facilement dans l’ivrognerie, il charge l’Église de former plus rigoureusement religieux et laïques.  Pour cela il décrète l’instauration d’écoles libres et accessibles gratuitement.  Celles-ci sont destinées à former l’élite administrative et religieuse du pays.  Contrairement à la croyance populaire, Charlemagne n’a pas inventé l’école, mais il a permis aux écoles de s’ouvrir et d’accueillir une population plus large.

En l’an 782, Charlemagne est aux prises avec l’ancien chef Saxon Widukind, qui le bat au mont Sunthal.  Le roi franc fait alors preuve d’une violence inouïe en ordonnant l’exécution des 4 500 otages retenus à Verden.  Finalement, Widukind sera battu en 785.  Charlemagne consolide sa présence en s’emparant de la Bavière en 788, puis de la Carinthie, détenue par les Avars.  Il met d’ailleurs à cette occasion la main sur le Ring, enceinte fortifiée remplie de trésors amassés par ce peuple au cours de leurs raids.

En l’an 800, Charlemagne assiste à la cérémonie de Noël, lorsque le Pape Léon III le couronne et prononce la formule « À Charles Auguste, couronné par Dieu grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire ! ».  Le fait d’avoir été sacré par le pape lui confère une plus grande légitimité.  Pourtant, Charlemagne serait sorti de la cérémonie en colère.  Il convoitait certainement le titre d’Empereur et devait être en négociation avec le Pape.  Toutefois, la cérémonie le prend au dépourvu.  En effet, laisser Léon III lui poser la couronne, c’est admettre qu’il doit son pouvoir et sa légitimité d’Empereur à l’Église.

 

Charlemagne bénéficie d’une légitimité nouvelle.  Malgré quelques difficultés sporadiques à l’est, les frontières de l’Empire sont stables et Charlemagne se consacre avant tout à la politique intérieur durant les quatorze dernières années de son règne.  Souhaitant moraliser le pays, il multiplie les initiatives favorisant une meilleure organisation de l’Empire et un renouveau culturel.

Quelques années avant sa mort, Charlemagne projette de partager son empire entre ses trois fils.  Cependant, Pépin et Charles, ses deux aînés, meurent entre 806 et 813.  Sentant ses forces décliner, Charlemagne décide finalement de transmettre son titre d’Empereur à Louis, son dernier fils.  Louis le Pieux est couronné en 813.  Un an plus tard, Charlemagne décède le 28 janvier 814, dans sa capitale d’Aix-la-Chapelle.  En restaurant l’Empire, Charlemagne a contribué à stabiliser l’Europe du Moyen-Age et à asseoir la présence et le pouvoir de l’Église.  Cependant, son immense Empire ne lui survivra pas.

 

Le règne de Louis le Pieux est marqué par de nombreuses menaces sur l’unité de l’Empire : non seulement il dut faire face aux raids des Vikings, mais ses fils se révoltèrent contre lui en plusieurs occasions.  Les ambitions des grandes familles aristocratiques s’affirment alors de plus en plus, menaçant le pouvoir impérial.

 

L’église orthodoxe

 

Comme à Rome, l’empereur byzantin est élu par acclamation de l’armée et du peuple.  L’Église ne joue aucun rôle dans cette élection bien que l’empereur soit couronné par le patriarche de Constantinople dans la basilique de Sainte-Sophie.

L’empereur se considère comme le chef du monde chrétien et l’Église est à son service.  Il convoque et préside les conciles, qui se réunissent pour tenter de fixer la vraie doctrine, l’orthodoxie, et condamner les erreurs, les hérésies.  L’empereur se donne en effet pour mission de défendre la foi véritable.

Entre 730 et 843, une querelle éclate à propos des images saintes (les icônes) et des reliques.  Ces peintures du Christ ou des saints sont vénérées par le peuple de Constantinople et par les moines.  Certains empereurs du 8ème siècle tentent néanmoins d’imposer le rejet des images (iconoclasme).  Le rétablissement des images en l’an 843 marque la victoire des moines : les monastères se multiplient et s’enrichissent.

 

Si les Églises d’Orient et d’Occident ont les mêmes fondements et la même foi, elles s’éloignent progressivement l’une de l’autre.  Les usages sont différents : la liturgie est célébrée en latin en Occident, en grec en Orient ; les prêtres, en Orient, portent la barbe et peuvent se marier.  S’ajoute à ces différences un véritable conflit d’autorité. En sacrant Charlemagne empereur, en 800, le pape affirme son indépendance vis-à-vis de l’empereur byzantin.

En 862, le roi de Moravie demande à l’empereur byzantin de lui envoyer des missionnaires.  Deux moines, Cyrille et Méthode, convertissent les Moraves (les Tchèques).  Pour traduire la Bible, Cyrille met au point une écriture de la langue slave, qui donnera naissance à l’alphabet cyrillique.

De même, désireux de consolider son pouvoir et d’établir une paix durable avec l’Empire byzantin, le roi des Bulgares choisit de se faire baptiser.  L’Église bulgare, orthodoxe et de langue slave est fondée.

 

L’influence de Constantinople et de l’orthodoxie ne se limite pas aux Balkans.  Vladimir, prince de Kiev, épouse la sœur de l’empereur byzantin Basile II.  En 989, il impose le christianisme comme religion officielle de la Russie.  Le christianisme s’étend ensuite lentement dans la principauté.

En l’an 1054, une ambassade du pape Léon IX est mal reçue par le patriarche de Constantinople.  La crise éclate et aboutit au schisme entre chrétiens d’Occident et chrétiens d’Orient.

En l’an 1204, Constantinople est pillée par les croisés.  La rupture est définitive.

 

Je vais maintenant vous présenter les différences principales entre la religion catholique et la religion orthodoxe.

Dans la pratique de la foi, les différences peuvent paraître importantes, spirituellement et théologiquement, chrétiens orthodoxes et catholiques sont assez proches.

La grande différence se porte sur le statut du Pape catholique romain.  L‘évêque de Rome, très tôt dans l’histoire chrétienne, avait une position d’honneur à cause de l’importance historique de sa ville.  Mais, même si les orthodoxes étaient heureux de reconnaître le pape, ils rejetaient sa suprématie sur l’église dans son ensemble, son infaillibilité sur les questions religieuses.  Au cours du deuxième millénaire, l’église catholique romaine a développé un concept extrêmement centralisé de l’autorité spirituelle, du pouvoir, mais l’église orthodoxe a toujours toléré une plus grande indépendance.  Elle est effectivement composée d’un certain nombre d‘églises autonomes.

 

Les catholiques et orthodoxes sont en désaccord sur la façon dont l’Esprit Saint circulent au sein de la trinité et touche les fidèles : du Père par le Fils chez les orthodoxes, alors que chez les catholiques, le Saint Esprit procède du Père et du Fils.

Le statut spécial de Marie, « mère de Dieu », même si le dogme de l’Immaculée conception chez les catholiques n’est pas reconnu comme tel par les orthodoxes qui reconnaissent toutefois la maternité divine de la Toute Pure Vierge-Marie, « Mère de Dieu ».   je suppose qu’il est inutile de vous dire que Marie n’est pas la mère de Dieu mais qu’elle est la mère de Jésus venu sur terre.

Pour les catholiques, la crucifixion de Jésus a sauvé l’homme.  De par sa mort, Jésus a lavé les pêchés du monde.  Pour les orthodoxes, le salut est obtenu par le triomphe du Christ sur la mort dans la résurrection.

 

Alors que les catholiques ont des statues et des tableaux pour représenter les saints, l’église orthodoxe a une riche tradition iconographique.  Et l’art grec, contrairement à l’art occidental, ne se focalise pas sur l’image de Jésus, saignant sur la croix.

Chez les orthodoxes, le baptême se fait par immersion.

Pour l’église orthodoxe, les prêtres peuvent être ordonnés s’ils sont mariés et peuvent avoir des enfants.  L’Église catholique l’interdit et impose le célibat.

 


MAV : Je rappelle ce que j’ai mis dans le préambule:

 J’ai trouvé ce livre essentiel, vital, pour beaucoup de chrétiens au final bien mal enseignés, à une heure où les événements se précipitent et où une meilleure connaissance de notre Grand Dieu est indispensable pour avoir les yeux tournés vers le ciel, et non vers la terre où il n’y a que ruine, désespoir, peur, terreur, et quand tout empire, presque chaque jour.

Comme l’a dit notre Dieu par son prophète Osée :

 » Osée 6:3 Oui, cherchons à connaître l’Eternel, efforçons-nous de le connaître. Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore, et il viendra vers nous comme la pluie, comme les ondées du printemps qui arrosent la terre. »

Cette connaissance grandit dans la lecture de la Bible. Merci à Dominique de nous transmettre le fruit de son formidable travail. Je publierai un chapitre par semaine, chaque samedi – si je peux ! – car il y a largement matière à méditation dans chacun d’eux. Mais vous pouvez aussi demander à Dominique la totalité du livre dès maintenant, si vous avez soif de vous plonger bien plus vite et loin dans cette lecture. Nous avons tous, toujours, besoin d’être enseignés dans la vérité.


LIVRE DE DOMINIQUE :

 Ce livre vous est proposé gratuitement, donc, si on vous en demande de l’argent, refusez.

Auteur : Dominique Verheye, dans l’écoute du Saint Esprit. verheyed@gmail.com