Au plan des effectifs de l’Armée de terre, la transformation a déjà commencé.
Plusieurs régiments d’infanterie ont dissous des compagnies de combat qui avaient été créées en 2015 afin de faire passer la force opérationnelle de 66000 à 77000 hommes. Il n’est pas non plus exclu que des régiments soient supprimés.
Cette décision est justifiée par le Ministre par la nécessité pour l’Armée de Terre de s’investir dans de « nouveaux champs de conflictualité » susceptibles de transformer les menaces liées aux conflits de « haute intensité ».
Une partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour : – renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation. – développer la capacité drone et affecter les moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et l’intégration des effets dans les « champs immatériels ».
En conséquence, une nouvelle organisation de l’Armée de Terre est en cours qui se traduira notamment par la création de deux nouveaux commandements placés sous l’autorité du CEMAT :
– Le Commandement des guerres de demain !
– Le Commandement de la guerre hybride c’est-à-dire relative aux opérations menées sous le « seuil du conflit ouvert » ! Au plan des matériels et de leur emploi. Le drone est devenu la panacée. Selon la nouvelle doctrine, il peut tout faire à faible coût : observer, repérer, dissuader et détruire quels que soient le compartiment de terrain, les contraintes météorologiques, la nature et l’importance des objectifs.
En conséquence, les hélicoptères, Tigre en particulier, voient leur avenir compromis et déjà la programmation de leur maintenance fait débat. Ils seraient remplacés par l’acquisition massive de drones à munitions téléopérées et de robots capables d’évolution sur le champ de bataille.
La messe est dite, malgré la Loi de Programmation militaire 2024-2030 qualifiée d’historique aux budgets annuels évalués à 60 milliards d’euros, malgré les enseignements du théâtre de guerre à l’Est énorme consommateur d’hommes, d’armements lourds et de munitions (une journée de consommation d’obus d’artillerie correspond à la production annuelle française), c’est l’Armée de Terre qui sera une nouvelle fois sacrifiée au plan des effectifs composant les régiments de mêlée et au niveau des armements lourds tels que chars, canons, véhicules blindés, défenses anti-aérienne et anti-chars.
L’Armée sera alors terriblement et durablement affaiblie d’autant que les récents prélèvements massifs en matériels et munitions ont compromis à jamais son potentiel offensif et desséché ses réserves.
Un général d’armée en activité a déclaré :
« L’Armée possède un matériel de première qualité. Nous bénéficions d’une dissuasion de premier ordre. Le Haut- Commandement est remarquable. Nos soldats ont un moral excellent. Nous agissons dans un contexte d’opérations militaires et non de guerre. »
Il s’agissait du Général Weygand, en juillet 1939 ; quelques mois plus tard, la France subissait, lors d’un combat de haute intensité mais très bref, la plus grande et humiliante défaite militaire de son histoire.
Pour la France Par la FOF Nous agissons
Daniel PÉRÉ
«Nouveaux champs de conflictualité (sic), champs immatériels, compartiment de terrain, etc.»
La charité chrétienne m’interdit d’imaginer ce que la personne qui a pondu un verbiage aussi ampoulé et indigent a à la place du cerveau…
Si la république en est à financer ce genre de prose, elle est irrémédiablement condamnée.
Sur le fond, le discours en question est une version remâchée de celui tenu par la Confédération helvétique il y a une vingtaine d’années: on remplace les fantassins (coûteux, puisqu’il faut les vêtir, leur fournir des godillots, les nourrir et surtout leur apprendre à ne pas renifler au garde-à-vous) par de juteux contrats aux copains de big business –tout le monde OU PRESQUE y gagne, comme d’hab…
Au niveau international, notons que l’envoi, par les européens, de matériel lourd (chars, canons automoteurs) au pilon russe qui a pris ses quartiers en Ukraine ressemble fort à un désarmement pur et simple.
Alors, oui, on nous dit qu’on va se rééquiper, dans quelques années. Mais, d’expérience, nous savons qu’en politique ces derniers mots signifient « jamais ». Mieux vaut dès lors comprendre à qui le crime profite.
En l’occurrence, j’ai déjà signalé qu’une ligne de démarcation est en train de se dessiner le long du 30ème méridien (frontière russo-finlandaise, Kiev, Bosphore, Le Caire), à l’est duquel c’est le triangle Moscou-Delhi-Pékin qui mène la barque. L’Europe se retrouve donc coincée entre ce bloc colossal et l’appareil politique washingtonien, dont les liens avec les communistes chinois ne sont plus à démontrer.
Dans ce contexte, le vieux continent apparaît comme un nabot politico-stratégique, et, ne vous y trompez pas, ses dirigeants en sont parfaitement conscients. En conséquence, il ne reste plus à ces gens –ils ont un besoin pathologique de se convaincre de leurs qualités de « leaders »– qu’à serrer les boulons à leurs propres populations, sur le modèle de ce qui se fait en… Chine, décidément bien présente dans ce bref tour d’horizon.