(Etude datée de 1867 d’un auteur inconnu) Source : regard.eu.org
INTRODUCTION/ Les types et les paraboles.
Nous enseigner les vérités spirituelles au moyen de types et de paraboles, c’était à la fois la manière la plus ingénieuse et la plus digne d’un Dieu plein de sagesse et d’amour, qui savait combien notre faible intelligence est peu capable de saisir les idées purement abstraites.
Les comparaisons faites par les hommes ont leur danger. Aucun de nous ne possède complètement la vérité ; et quand nous essayons de la représenter par des images imparfaites, nous risquons de la dénaturer plus encore qu’en l’exposant d’une manière didactique. Les écarts de l’imagination humaine sont à redouter ; mais lorsque Dieu condescend lui-même à nous enseigner, nous pouvons être sûrs qu’il nous présente la vérité dans sa divine intégrité. C’est ainsi que les paraboles et les types des Écritures revêtent, aux yeux du chrétien, un caractère d’inimitable perfection ; ils nous révèlent la pensée même de Celui qui ne saurait ni se tromper ni tromper ses créatures.
Ce mode d’enseignement est si simple, qu’il est à la portée des esprits les moins développés. Celui qui ne peut comprendre les raisonnements de saint Paul saisira sans peine le sens de la parabole de l’Enfant prodigue. Ce récit des Évangiles, dans sa sublime simplicité, lui révélera des choses profondes, qui, revêtues d’une autre forme, n’eussent point été accessibles à son intelligence.
L’Ancien Testament nous enseigne par des types, le Nouveau par des paraboles. Le type, c’est la vérité préfigurée au moyen d’emblèmes inanimés ou de personnages vivants. Le judaïsme, avec ses ordonnances multipliées et ses cérémonies pleines de significations spirituelles, nous est encore très utile puisque les types qu’il nous présente nous révèlent en détail les glorieuses vérités réalisées par l’Évangile. Ces types, comparés au brillant soleil du christianisme, qui montre sans voile la gloire de Dieu en Jésus-Christ, ne nous apparaissent, il est vrai, que semblables aux pâles rayons de la lune. Mais, de même qu’une lumière trop vive nous empêche souvent d’étudier les contours d’un paysage, et que, pour le bien connaître, il est bon de le voir quelquefois à la douce clarté de l’astre des nuits, de même il nous est bon de revenir parfois aux enseignements de Moïse : le demi-jour que l’Ancien Testament projette sur l’Évangile nous aide à sonder celui-ci avec plus d’intelligence et plus de fruits.
Les types abondent dans l’Ancien Testament ; le Nouveau en rappelle et en explique un grand nombre. Il est important de nous méfier de nous-mêmes dans cette étude, et de ne point aller au-delà de ce qu’indique clairement la Parole inspirée.
L’Épître aux Hébreux, en particulier, nous dévoile le sens profond du culte mosaïque. Les victimes immolées sur l’autel d’airain ; la cuve où se purifiaient les sacrificateurs ; l’autel des parfums, symbole glorieux de l’intercession permanente de Christ ; le voile du temple, qui cachait les splendeurs du sanctuaire, et que la sainteté d’un Moïse, d’un Samuel et d’un Élie n’avait pu enlever, mais qui se déchira du haut en bas à la mort volontaire de Jésus : quels magnifiques emblèmes ! et quelles saintes lumières ne jettent-ils pas sur l’oeuvre parfaite de Christ !
Arrêtons-nous maintenant devant le serpent d’airain, élevé par Moïse dans le désert. On peut dire que le plan du salut tout entier est renfermé dans ce fait symbolique : la chute de l’homme, son impuissance pour le bien, son relèvement par la foi au sacrifice de Christ, toutes ces vérités capitales y sont clairement figurées.
Les Israélites, mordus par les serpents, représentent l’humanité perdue. Les yeux du Tout-Puissant contemplent à toute heure cette humanité mourante, grande famille de condamnés qui succombent à leurs blessures. Quel tableau pour lui ! La mort est passée sur tous les hommes, parce que tous ont péché ; non seulement la mort corporelle, mais aussi la mort éternelle, celle qui sépare l’âme de Dieu, source de toute véritable vie.
Les enfants d’Israël ne trouvèrent point autour d’eux de remède à leurs blessures : le désert de ce monde n’en offre pas non plus à nos âmes empoisonnées par le péché.
L’éducation, la philosophie, la culture intellectuelle, peuvent rendre l’homme capable de vertus sociales ; mais tous ces palliatifs n’ont aucune puissance pour changer le cœur et pour lui rendre la vie spirituelle que Satan lui a ôtée. La miséricorde divine peut seule nous fournir un remède et opérer notre délivrance.
Moïse éleva un serpent d’airain au désert, et, pour nous, Jésus fut élevé sur une croix.
Qu’avons-nous donc à faire pour obtenir la guérison ?
L’Israélite était sauvé par le moyen d’un seul regard ; et c’est aussi en élevant un regard plein de confiance vers Celui qui fut maudit à notre place, que nous sommes délivrés de la colère à venir.
En même temps que la guérison, nous obtenons une vie nouvelle et divine, et nous sommes rendus capables de rentrer pour jamais dans la communion du Seigneur.
C’est Dieu seul qui opère ces choses, c’est lui seul qui fait éclater sa grâce envers les pauvres pécheurs. Que toute gloire lui soit donc rendue ! Il nous aima le premier ; il nous sauva de la mort éternelle par le sacrifice de son Fils, et il nous rend participants de sa sainteté. Rachetés à un si grand prix, le coeur rempli de reconnaissance et de joie par le Saint-Esprit, ne nous écrierons-nous pas, comme les enfants d’Israël délivrés : « Que rendrons-nous à l’Éternel ? »
Voilà le rapide sommaire des vérités importantes que nous allons étudier en détail. Le commentaire du récit de l’Ancien Testament qui va fixer notre attention nous est donné par le Seigneur Jésus lui-même, disant à Nicodème : Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l’homme soit élevé.
Puisse l’Esprit-Saint, dont nous implorons l’assistance, bénir ces quelques réflexions pour les âmes indifférentes ou mal affermies qui les liront !
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