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LE SECRET DE LA VIE VICTORIEUSE
Il est dès lors aisé de comprendre pourquoi Jésus avait demandé à Ses disciples d’attendre jusqu’à ce que la promesse devînt réalité pour eux (Luc 24:49 ; Actes 1:4,5,8 ; 2:33). De quelle autre manière auraient-ils pu jamais accomplir avec joie et paix intérieure le Commandement de leur Seigneur ? Ils avaient besoin d’une expérience de Christ si réelle que leurs vies allaient être remplies de Sa présence. L’évangélisation devait devenir une compulsion consumante en eux, purifiant leurs désirs et conduisant leurs pensées. Rien d’autre qu’un baptême personnel du Saint-Esprit ne pouvait convenir. L’œuvre surhumaine à laquelle ils étaient appelés exigeait une aide surnaturelle – un revêtement de la puissance d’en-haut. Cela signifiait que les disciples, à travers la confession de leur orgueil profondément ancré en eux et de leur inimitié, par leur propre abandon suprême à Christ, devaient venir par la foi dans une expérience nouvelle et purificatrice de la plénitude du Saint-Esprit [5].
Le fait que ces hommes appartenaient au lot commun de l’humanité n’était en rien un obstacle. Ceci sert uniquement à nous rappeler la grandiose puissance de l’Esprit de Dieu accomplissant Ses desseins dans les disciples qui se sont pleinement abandonnés à Son contrôle. Après tout, la puissance se trouve dans l’Esprit de Christ. Ce qui fait la différence, ce n’est pas ce que nous sommes, mais ce qu’Il est.
UNE VÉRITÉ CACHÉE AUX INCROYANTS
Il est bon, toutefois, de mentionner une fois de plus que seuls ceux qui avaient suivi Jésus jusqu’au bout en vinrent à connaître la gloire de cette expérience. Ceux qui suivaient à distance, comme les multitudes, ainsi que ceux qui, obstinément, refusaient de marcher à la lumière de cette Parole comme les Pharisiens, n’entendirent pas même parler de l’œuvre du Consolateur béni. Comme nous l’avons fait remarquer précédemment, Jésus ne jetait pas Ses perles devant ceux qui ne les voulaient pas [6]. Ceci était une caractéristique permanente de Son enseignement tout au long de Sa vie. Jésus réservait, à dessein, à Ses quelques disciples choisis, et plus particulièrement aux Douze, Ses enseignements les plus riches en révélation (Luc 10:22 ; Matthieu 11:27 ; cf. : Jean 16:17). En effet, leurs yeux et leurs oreilles étaient bénis. Beaucoup de prophètes et de rois avaient désiré voir les choses qu’ils voyaient, et entendre les choses qu’ils entendaient, mais ne l’avaient pas pu (Matthieu 13:16,17 ; Luc 10:23,24 ; cf. : Matthieu 13:10,11 ; Marc 4:10,11 ; Luc 8:9,10). Une telle stratégie peut sembler étrange, à moins de nous souvenir que Jésus investissait délibérément tout ce qu’Il avait dans ces quelques hommes, de sorte qu’ils pussent correctement être préparés à accomplir leur travail.
APPLICATION DU PRINCIPE DE NOS JOURS
Toute la question gravite autour de la personne du Maître. Pour l’exprimer simplement, Sa vie était Sa façon de procéder. Et il doit en être de même avec Ses disciples. Nous devons avoir Sa vie en nous par l’Esprit si nous voulons accomplir Son œuvre et pratiquer Son enseignement. Tout travail d’évangélisation ne reposant pas sur ce principe est autant dénué de vie que de signification. C’est uniquement lorsque l’Esprit de Christ en nous exalte le Fils que les gens sont attirés vers le Père.
Bien sûr, nous ne pouvons rien donner aux autres que nous ne possédions nous-mêmes. La capacité même d’abandonner notre vie en Christ est la preuve que nous la possédons. Il ne nous est pas possible non plus de retenir ce que nous possédons dans l’Esprit de Christ, et encore le conserver. L’Esprit de Dieu insiste toujours pour que Christ soit connu. Voilà le grand paradoxe à propos de la vie : nous devons mourir à nous-mêmes pour vivre en Christ, et dans ce renoncement à nous-mêmes, nous devons nous donner aux autres dans le service et le dévouement à notre Seigneur. C’était là la méthode d’évangélisation de Jésus, que seuls Ses quelques disciples purent observer au début, mais à travers ces derniers, elle allait devenir la puissance de Dieu pour vaincre le monde.
Référence: The Master Plan of Evangelism, Robert E. Coleman – chapitre 4 (publié par Fleming H. Revell, Grand Rapids, Etats-Unis, 1963, éditions New Spire, 1994).
UN AUTRE CONSOLATEUR
Du point de vue de leur propre satisfaction, néanmoins, les disciples avaient besoin d’apprendre d’une façon plus significative la relation liant l’Esprit à la personne de leur Seigneur. Jésus, bien entendu, reconnaissait ce besoin, et par conséquent leur parla plus spécifiquement de ce sujet lorsque les jours de Sa chair approchèrent la fin. Jusqu’à ce moment, Il avait toujours été avec eux. Il avait été leur Consolateur, leur Enseignant, leur Guide. En communion avec Lui, les disciples avaient connu courage et force ; avec Lui, ils ressentaient que tout était possible ; mais leur problème était que Jésus allait retourner au ciel. Dans ces circonstances, il fallait que Jésus leur expliquât comment ils devaient prendre la relève après Son départ.
C’est à ce moment-là que Jésus leur parla de l’Esprit comme d’un » Autre Consolateur » [4], un Avocat, quelqu’un qui se tiendrait à leurs côtés, une personne qui prendrait exactement la même place que Jésus avec eux dans le domaine invisible de la réalité dont Jésus avait rempli la place dans l’expérience visible de la chair (Jean 14:16). De même qu’Il les avait servis pendant trois années, dorénavant l’Esprit les conduirait dans toute la vérité (Jean 16:13). Il leur annoncerait les choses à venir (Jean 16:13). Il leur enseignerait ce qu’ils avaient besoin de connaître (Jean 14:26). Il les aiderait à prier (Jean 14:12,13 ; 16:23,24). En bref, Il glorifierait le Fils en prenant ce qui est à Christ et en le rendant réel à Ses disciples (Jean 16:14,15). Le monde ne pourrait pas recevoir cette vérité, car il ne connaissait pas Jésus ; mais les disciples Le connaissaient, car Il était avec eux, et dans l’Esprit, Il continuerait à être avec eux pour toujours (Jean 14:17).
Jésus ne parlait pas de théorie ou de credo ou de préceptes rudimentaires. Il leur donnait la promesse d’une réelle compensation de la perte que les disciples allaient subir. « Un Autre Consolateur » exactement comme Jésus allait les remplir de la présence même du Maître. En effet, les privilèges dont les disciples allaient jouir dans cette relation plus profonde avec l’Esprit étaient plus grands que ceux qu’ils avaient connus lorsque Jésus avait marché avec eux le long des routes de Galilée. Après tout, dans Sa chair, Jésus était confiné à un seul corps et un seul endroit, mais, dans l’Esprit, toutes ces limitations seraient toutes enlevées. Dorénavant, Il allait pouvoir être avec eux continuellement, et rendu littéralement capable de ne plus jamais les quitter, ni de les abandonner (Matthieu 28:20 ; cf. : Jean 14:16). Dans cette perspective, il était préférable que Jésus, une fois Son œuvre achevée, retournât au Père et envoyât le Consolateur béni afin qu’Il vînt prendre Sa place (Jean 16:7).
Notes:
4) Le terme » un autre » employé ici possède une signification particulière dans l’original grec. Il ne s’agit pas du terme utilisé pour comparer deux choses de qualité inégale, mais plutôt le terme utilisé pour comparer deux choses de la même qualité essentielle, la différence portant uniquement sur la personne. Ainsi, la valeur de ce terme est qu’il identifie la qualité de l’Esprit avec celle du Fils incarné, de telle sorte que l’Esprit, tout en étant une personne différente, est exactement comme Jésus dans Son ministère en faveur des disciples. Voir The Teaching of Christ de G. Campbell Morgan (Fleming H. Revell, New-York, 1913), page 65. Un excellent exposé de l’enseignement de Jésus à propos de l’œuvre du Saint-Esprit peut être trouvé dans le livre de Louis Burtin Crane, The Teaching of Jesus Concerning The Holy Spirit (American Tract Society, New-York, 1905), et dans The Holy Spirit in The Gospels de J. Ritchie Smith (Macmillan, New York, 1926).
5) Cette promesse fut accomplie au bénéfice des apôtres à la Pentecôte (Actes 2:4). Cependant, elle ne s’arrêta pas là. A maintes reprises, Luc attire notre attention sur le fait que la plénitude de l’Esprit était l’expérience permanente qui soutenait l’Eglise primitive (Actes 4:8,31 ; 6:3,5 ; 7:55 ; 9:17 ; 11:24 ; 13:9,52). Certainement qu’à partir de cette constatation, il apparaîtrait que la vie remplie de l’Esprit fût la norme dans l’expérience chrétienne, bien qu’elle ne fût pas une réalité pour tous. C’est pourquoi, par exemple, Paul fut contraint d’exhorter les Ephésiens à être » remplis du Saint-Esprit » (Ephésiens 5:8). A cet égard, il serait bon de lire The Tongue of Fire de William Arthur (The Epworth Press, Londres, 1956) ; A Plain Account of Christian Perfection de John Wesley (The Epworth Press, Londres, non daté) ; The Way to Pentecost de Samuel Chadwick (Fleming H. Revell, New York, 1932) ; » Soyez Remplis de l’Esprit » dans les Discours sur les Réveils Religieux de Charles G. Finney (Fleming H. Revell, New York, 1958) ; The Full Blessing of Pentecost d’Andrew Murray (Oliphans Ltd, Londres, 1954) ; When The Holy Ghost Is Come de Samuel Logan Brengle (Salvation Army Printing and Publishing House, New York, 1911) ; The Baptism With The Holy Spirit, R. A. Torrey (Fleming H. Revell, New York, 1895) ; They Found The Secret de V. R. Edman (Zondervan, Grand Rapids, 1960) ; et le sermon de Billy Graham, Revival in Our Time (VanKampen, Wheaton, Illinois, 1950) ; pour ne citer que quelques unes des présentations les plus populaires de ce sujet. Il se peut que la terminologie utilisée pour décrire cette expérience varie suivant les perspectives théologiques particulières des auteurs, mais l’étude de l’histoire chrétienne révèle que cette expérience, quelle que soit la façon dont elle est définie, a été une expérience commune à tous ceux qui ont été puissamment utilisés par Dieu pour communiquer l’Évangile aux autres d’une manière appropriée.
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6) Un bon exemple de cela est donné par le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5:3-7 ;27 ; Luc 6:20-49). Il ne fut pas destiné principalement à la foule qui voyageait à pieds, bien qu’elle ne pût s’empêcher d’entendre l’enseignement (Matthieu 7:28,29). Cette sublime déclaration à propos de la conduite morale et éthique à adopter dans le Royaume fut adressée à ce petit nombre de disciples proches qui pouvaient apprécier l’enseignement du Maître. » Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu’Il Se fut assis, Ses disciples s’approchèrent de Lui. Puis, ayant ouvert la bouche, Il les enseigna » (Matthieu 5:1,2 ; cf. : Luc 6:17-20). Sans doute que la preuve la plus éclatante qui illustre la façon dont Jésus se gardait délibérément d’enseigner ceux qui ne le désiraient pas, était que jamais Il ne s’associa à la promesse messianique. Bien qu’il ait révélé la chose à Ses amis de bonne heure dans Son ministère (Jean 4:25,26,42), et qu’Il ait autorisé les disciples à propager cette affirmation, les Écritures ne rapportent nulle part qu’Il ait jamais déclaré aux chefs religieux de Jérusalem qu’Il était le Messie promis, jusqu’au moment de Son procès, et jusqu’à l’instant où le grand sacrificateur lui demanda de dire noir sur blanc s’Il était le Christ (Marc 14:61,22 ; Matthieu 26:63,64).
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