Extrait du livre: La grande tromperie de l’Évangile de David Sheperd
Récemment libéré de prison, un jeune disciple communiste écrivit à sa fiancée pour briser leur relation :
« Nous, les communistes, nous avons un fort taux d’accidents. Nous sommes ceux qui sont fusillés, pendus, ridiculisés et chassés de nos emplois et inconfortables, par ailleurs. Un bon pourcentage d’entre nous sommes tués ou emprisonnés. Nous vivons virtuellement dans la pauvreté et nous rendons au parti tout centime de plus que ce qui est absolument nécessaire pour survivre. Nous les communistes n’avons pas suffisamment d’argent pour les bons films, les bons concerts, ou pour la bonne nourriture, les belles voitures, les maisons décentes. Nous sommes décrits comme des fanatiques. Notre vie est dominée par un seul facteur dominant : la lutte pour un monde communiste. Nous les communistes avons une philosophie de la vie qu’aucune somme d’argent ne peut acheter. Nous avons une cause pour laquelle nous nous battons, un but défini dans la vie. Nous subordonnons nos besoins personnels au grand mouvement de l’humanité; et si nos vies semblent dures ou que nos ego semblent souffrir sous la coordination du parti, nous avons la compensation qu’offre l’idée selon laquelle chacun d’entre nous, dans sa petite voie, apporte quelque chose de nouveau, de vrai et de meilleur par la nature humaine.
Il y a une chose pour laquelle je suis empressé, c’est la cause communiste. C’est ma vie, mes affaires, mon loisir, ma bien-aimée, ma femme et ma maîtresse, mon souffle et ma viande. Je travaille pour cela toute la journée et j’en rêve toute la nuit. Plus le temps passe, plus sa prise sur moi ne fait que croître et ne diminue en rien. Dès lors, je n’ai pas de temps pour une amitié, une affaire d’amour. Je ne peux même pas avoir une conversation sans faire référence à cette force qui pousse et dirige ma vie. J’évalue les gens, les livres, les idées et les actions par rapport à leurs effets sur la cause communiste et par leur attitude à son égard. J’ai déjà été en prison à cause de mes idées, et si besoin est, je suis prêt à aller devant le peloton d’exécution ».
Bien que déçu et mal orienté, ce jeune communiste possède ce que beaucoup de chrétiens professant manquent : l’engagement. Par pitié, nous pouvons secouer nos têtes à cause de sa mauvaise croyance, mais au moins sa croyance a été rendue authentique par ses actions; et ceci est quelque chose que nous ne pouvons pas dire de beaucoup de dits disciples de Christ.
La vraie foi se manifeste toujours par les faits. Il y a une corrélation inséparable entre la croyance et le comportement. Comme Martin Luther avait écrit dans sa préface à son commentaire sur l’épître aux Romains, « Il est impossible de séparer la foi des oeuvres comme il est impossible de séparer la chaleur et la lumière du feu[1] ».
Comment voyez-vous qu’une personne croit en ce que vous lui dites ? Si ses actes reflètent sa croyance. Si vous lui dites qu’une araignée dangereuse est en train de ramper sur son pied, mais il sourit et continue à converser avec vous, vous pouvez être sûr qu’il ne vous croit pas. De même, toute personne qui croit en Jésus-Christ agit en conséquence. Sa foi est prouvée par ses oeuvres. Bien que beaucoup de chrétiens professant déclarent croient que Jésus est le fils de Dieu, leurs actes démontrent qu’ils ne croient pas du tout. Comme Paul avait écrit « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres… » (Tite 1:16).
Jésus, le Président Directeur General.
Imaginez que vous travaillez dans une grande compagnie multinationale. Un jour, pendant que vous êtes à votre poste, un homme bien habillé que vous n’avez jamais vu entre et marche vers votre bureau et dit : « Smith, Je suis le Président-Directeur Général de cette compagnie. Nettoie la saleté sur ton bureau immédiatement ». Que ferez-vous ? Tout dépend de ce que vous croyez ou pas à ce qu’il dit. Le PDG a plus d’autorité que n’importe qui d’autre dans l’entreprise. Il est au-dessus de tous et vous n’avez aucun intérêt à lui déplaire. Ainsi, si vous croyez qu’il est le grand patron, vous allez immédiatement lui obéir. Si vous ne lui obéissez pas, cela indique que vous n’avez pas cru qu’il est le Patron.
Cette analogie est claire. Croire en Jésus résulte en la soumission à Jésus. Nous sommes sauvés par notre foi en Jésus, mais cette foi doit être soumise, sinon, elle n’est pas du tout de la foi. C’est pour cela que Paul a mentionné deux fois dans son épître aux romains l’« obéissance de la foi » (Romains 1:5; 16:26). Le véritable but de tout son ministère était d’amener l’« obéissance de la foi » parmi les païens. « Votre analogie ne tient pas », peuvent répliquer d’autres, « Jésus n’est pas ce patron à craindre ».
Une telle objection révèle le coeur même du problème. Si l’analogie du patron peut être considérée comme erronée, c’est parce qu’en fait Jésus est de loin plus qu’un simple patron. Il est le créateur de tous, le Juge des vivants et des morts. Il possède le Nom qui est au-dessus des autres noms.
Mais dans la tête de beaucoup de chrétiens professant, Jésus est le Sauveur et non le Seigneur. C’est un voisin aimable mais pas le chef de l’église. Il possède tout l’amour, mais pas toute autorité dans les cieux et sur terre. C’est un pote merveilleux, mais pas le roi des rois. C’est un individu formidable, mais ce n’est pas devant lui que tout genoux doit fléchir. Il est bon, mais Il n’est pas Dieu. En réalité, un tel Jésus n’existe pas, et ceux qui sont convaincus du contraire sont de la pire espèce des idolâtres. Ils ont inventé un dieu dans leur imagination.
L’apôtre Jacques a mis en garde à plusieurs reprises contre une foi trompeuse sans oeuvres qui sont les fruits de l’obéissance :
« Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par des faux raisonnements… Si quelqu’un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son coeur, la religion de cet homme est vaine. Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les oeuvres ? La foi peut-elle le sauver ? » (Jacques 1:22, 26; 2:14).
Jacques ne pouvait être plus clair. La foi sans oeuvres ne peut pas sauver. Ce à quoi vous croyez se révèle par vos paroles et vos faits. En plus, dans cette affaire, il est possible que nous trompions notre propre coeur et que nous ayons une religion sans valeur.
« Mais quelqu’un dira : toi, tu as la foi et moi j’ai les oeuvres, montre-moi ta foi sans les oeuvres et moi je te montrerai la foi parles oeuvres. Tu crois qu’il y a un seul Dieu; tu fais bien. Les démons le croient aussi et ils tremblent. Veux-tu savoir, oh ! Homme vain !,Que la foi sans les oeuvres est inutile ! Vous voyez que l’homme est justifié par les oeuvres et non par les oeuvres seulement. Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les oeuvres est morte. » (Jacques 2:18-20, 24, 26)
Jacques montre que même les démons possèdent un certain degré de foi [2] et leur foi est manifestée par leurs actions : ils tremblent de peur. Et pourtant, combien de chrétiens confessant démontrent moins que le démon leur foi en ne craignant pas Dieu ? [3]
Invitation de Jésus aux paiens à une Foi Obéissante
Jacques défie toute personne à montrer sa foi, sans les oeuvres Jacques 2:18). Les oeuvres ne peuvent pas être séparées de la vraie foi. Voilà pourquoi la véritable foi qui sauve commence toujours par une repentance. C’est pour cela que les appels de Jésus au salut étaient souvent des appels à l’engagement et à l’obéissance. Jésus appelait les gens à une foi obéissante. Et pour le malheur de ceux qui séparent les oeuvres de la foi, Jésus n’avait souvent rien dit du tout concernant la foi lorsqu’il appelait les gens au salut. Ses véritables disciples démontrent leur foi par leurs oeuvres.
Chose étonnante, les appels de Jésus à un engagement sérieux sont toujours ignorés par les dits chrétiens. Ou s’ils sont reconnus, ils sont considérés comme des appels à une relation plus profonde qui doit être établie, non pour les païens, mais à ceux qui ont déjà reçu la grâce salvatrice de Dieu. Malheureusement, beaucoup de ceux qui se déclarent chrétiens et qui disent que les appels de Jésus à plus d’engagement leur sont adressés et non aux païens n’obéissent pas à ces appels tels qu’ils les interprètent.
Premiers pas ou marche sérieuse ?
Voyons un des appels de Jésus pour le salut qui est, à tort considéré comme un appel à une marche plus sérieuse pour les chrétiens :
« Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, Il leur dit : si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme en échange de son âme ? Car quiconque aura honte de moi et de ma parole au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son père avec les saints anges » (Marc 8:34-38).
Cet appel au salut, est-il adressé aux païens ou est-il une invitation à une relation plus profonde adressée aux chrétiens ? En faisant une lecture honnête, la réponse est claire.
Il faut d’abord remarquer que la foule à laquelle il parlait était constituée de la « multitude » et de « ses disciples » (verset 34). Il est évident donc que la « multitude » n’était pas ses disciples. En fait, il leur avait « ordonné » d’écouter ce qu’il allait leur dire. Jésus voulait que chacun, disciples et les autres, comprenne la vérité qu’il était sur le point d’enseigner. Notez aussi qu’il avait commencé en disant « si quelqu’un… ». Ses paroles s’appliquent à chacun et à tout le monde.
Plus on lit, plus on comprend à qui Jésus parlait. D’une façon spécifique, ses paroles s’adressaient à toute personne qui voulait le « suivre », « sauver » sa vie, « ne pas perdre son âme » et être parmi ceux dont il n’aurait pas honte lorsqu’il « viendra dans la gloire de son père avec les anges ». Toutes ces expressions indiquent que Jésus décrivait les gens qui désiraient être sauvés. Devons-nous penser qu’il y a un groupe des gens destinés au ciel qui n’ont pas besoin de « venir » à Jésus et « sauver » leur vie ? Devons-nous croire qu’il y a des vrais chrétiens qui « perdront leur âme », qui ont honte de Jésus et de ses paroles et dont il aura honte quand il retournera ? Il est clair que Jésus parlait du salut éternel.
Remarquez que chacune des quatre dernières phrases du passage ci-haut commence par le mot « Car ». Donc, chaque phrase permet d’expliquer et de s’étendre sur la précédente. Aucune phrase dans ce passage ne peut être interprétée sans tenir compte de la lumière qu’apportent les autres. Première phrase
« Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Marc 8:34).
Une fois de plus notez que les paroles de Jésus s’adressaient à toute personne qui voulait le suivre, toute personne qui voulait être son disciple. C’est la seule relation offerte par Jésus initialement.
Beaucoup désirent être ses amis sans être ses disciples, mais une telle option n’existe pas. Jésus n’appelle personne son ami à moins qu’il ne lui obéisse : « Vous êtes mes amis si vous obéissez à mes commandements » (Jean 15:14).
Beaucoup voudraient être ses frères sans être ses disciples mais une fois de plus, Jésus n’a pas offert cette option. Pour lui, nul n’est son frère tant qu’il ne Lui obéit pas. « Quiconque fait la volonté de mon père qui est dans les cieux est mon ami… » (Matthieu 15:50).
Beaucoup voudraient rejoindre Jésus au Ciel sans être ses disciples. Mais Jésus montre l’impossibilité d’une telle situation. Seuls ceux qui sont engagés pour le ciel : « Personne n’entrera dans le royaume des cieux si ce n’est que ceux qui font la volonté de mon père qui est dans les cieux » (Matthieu 7:21).
Dans la phrase que nous étudions, Jésus a informé ceux qui voulaient le suivre qu’ils ne pouvaient le faire qu’en renonçant à eux-mêmes. Ils doivent être disposés à mettre de coté leurs désirs et se soumettre à sa volonté. Le reniement personnel et la soumission sont les ingrédients essentiels pour être disciples de Jésus.
Mais jusqu’où peut aller ce reniement que Jésus demande ? Etait-il en train de parler de l’abandon de petites choses ? Dans la première phrase, Jésus a utilisé une expression qui ne permet pas de se tromper : « Qu’il… prenne sa croix ». Ce n’était peut-être pas l’expression originale, mais c’était une expression de son époque.
Qu’est-ce que cela signifie ?
A l’époque de Jésus, ne prenaient leur croix que ceux qui étaient condamnés à mort. Evidemment, c’est la dernière chose que quiconque ferait, parce que c’était la dernière que tout le monde voudrait faire. Lorsqu’un condamné prend sa croix, il soulève le morceau de bois sur lequel il allait être crucifié pour y mourir lentement. C’était un moment terrible où l’on faisait face à l’inévitable.
Donc cette expression « prendre sa croix » était synonyme de tout ce qu’une personne ne voudrait faire naturellement. Cela symbolise un degré « élevé » d’un reniement personnel, en faisant ce qu’on détestait auparavant. Si c’était une expression du temps de Jésus, on peut imaginer les parents mettant en garde les enfants têtus : « Fils, tu sais que c’est ta responsabilité de vider les toilettes lorsqu’elles sont pleines. Maintenant, prends ta croix et fais-le ». Ou les femmes disant aux maris grincheux : « Chéri, je sais que tu ne veux pas entendre ceci, mais nous devons payer nos taxes au gouvernement romain et nous avons de l’argent que réclame ce collecteur d’impôts malhonnête. Nous n’avons réellement pas de choix dans cette histoire, pourquoi ne pas prendre ta croix et aller au bureau du collecteur d’impôts ce matin ? »[4]
Deuxièmephrase.
La deuxième phrase rend la signification de la première plus claire : « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais quiconque perd sa vie à cause de moi et de l’évangile, la sauvera » (Matthieu 8:35).
Une fois de plus, remarquez que la phrase commence par « Car », la reliant à la première et ajoutant plus d’éclaircissement. Ici, Jésus distingue deux personnes, les mêmes dont il était question dans la première phrase : celui qui va renoncer à lui-même et prendre sa croix pour le suivre et celui qui ne voudra pas. Maintenant, on les différencie en tant que personnes dont l’une perdra sa vie pour Christ et l’évangile et l’autre pas. Celui qui ne renoncera pas à lui veut sauver sa vie, mais la perdra alors que celui qui renoncera à lui-même perdra sa vie mais la retrouvera à la fin.
En clair, Jésus ne parlait pas de perdre ou de sauver sa vie physique. La plupart de ses disciples les plus proches ont perdu leurs vies physiques plus tôt qu’ils ne le voudraient parce qu’ils l’ont suivi, mourant comme des martyrs. Cependant, les dernières phrases montrent que Jésus avait dans sa pensée les pertes et les gains éternels [5].
La personne dans la première phrase qui ne voulait pas renoncer était la même personne dans la phrase suivante qui voulait sauver sa vie. Nous pouvons donc conclure que « sauversa vie » signifie « sauver le programme de quelqu’un pour sa vie ». Ceci devient encore plus clair lorsque nous considérons l’homme qui « perd sa vie pour Christ et pour l’évangile ». C’est celui qui renonce à lui-même, prend sa croix et laisse tomber son propre programme et vit maintenant pour faire avancer le programme et l’expansion de l’évangile. C’est lui qui finalement sauvera sa vie alors que l’autre perdra la sienne. Celui qui cherche à plaire à Jésus au lieu de rechercher son plaisir, se retrouvera heureux dans le ciel alors que celui qui continuera à se faire plaisir finira misérable en enfer, perdant toute liberté de poursuivre son programme.
Troisième et Quatrième Phrase
Et maintenant, la troisième et la quatrième phrase : « Car à quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier et de perdre son âme ? Ou qu’est-ce qu’un homme donnera t-il en échange de son âme ? » (Matthieu 8:36-37). Dans ces phrases, la personne sur laquelle on insiste est celle qui ne veut pas renoncer à soi-même. Il est celui qui veut sauver sa vie mais qui la perdra à la fin. On le présente comme celui qui poursuit ce que le monde offre et qui finalement « perdra son âme ». Jésus expose la folie d’une telle personne en comparant la valeur du monde entier à celle d’une seule âme. Evidemment, aucune comparaison n’est possible. Un homme peut théoriquement acquérir la richesse que le monde a, mais si à la fin il doit passer son éternité en enfer, cet homme aura commis les erreurs les plus terribles. De ces phrases, nous comprenons aussi ce qui empêchent les gens à renoncer à eux-mêmes et à devenir disciples de Jésus. C’est leur désir de satisfaction personnelle que le monde offre. Motivés par l’amour de soi, ceux qui refusent de suivre Christ recherchent du plaisir de péché que les vrais disciples de Christ rejettent par amour et obéissance à Dieu. Ceux qui veulent « obtenir tous les biens qu’ils peuvent », poursuivent la richesse, le pouvoir et le prestige alors que les vrais disciples de Christ cherchent d’abord le royaume de Dieu et sa justice. Toute richesse, tout pouvoir ou prestige qu’ils obtiennent est considéré comme une propriété de Dieu et est utilisée, sans égoïsme, pour sa gloire.
Cinquième phrase
Finalement, nous arrivons à la cinquième phrase du passage que nous étudions. Voyez aussi comment elle se joint aux autres par le même mot « Car » : « Car quiconque a honte de moi et de mes paroles dans cette génération pécheresse et adultère, le Fils de l’Homme aura aussi honte de lui quand Il viendra dans la gloire de son père avec ses anges » (Marc 8:38).
Il s’agit encore ici de l’homme qui refuse à renoncer à lui-même, mais qui veut suivre son propre programme, poursuivre ce que le monde offre et qui à la fin va perdre son âme. Il caractérise cette personne qui a honte de Christ et de ses paroles. Sa honte, évidemment vient de son incrédulité. S’il avait réellement cru que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, il n’aurait certainement pas honte de Lui ni de ses paroles. Mais Il appartient à une « génération pécheresse et adultère », et Jésus aura honte de lui quand il reviendra. En clair, Jésus ne décrivait pas une personne sauvée.
Quelle est la conclusion à tout ceci ? Tout ce passage ne peut pas être considéré comme un appel à une vie plus engagée adressé à ceux qui sont déjà sur la voie du ciel. C’est en réalité une révélation d’une voie du salut à travers une comparaison faite entre ceux qui sont vraiment sauvés et ceux qui ne le sont pas. Jésus n’a pas mentionné une seule fois la foi oui la croyance, bien que la véritable raison pour laquelle une personne refuse de renoncer à lui-même et continue à poursuivre l’offre du monde dans la rébellion et le péché est son manque de foi en Christ. Le fruit de l’incrédulité est la désobéissance. Jésus ne proclamait pas le salut obtenu par les oeuvres, mais un salut qui résulte dans les oeuvres, nées d’une foi sincère. Selon Sa définition, un « chrétien non engagé » n’existe pas.
Le Bapteme, un style Népalais.
L’appel au salut est un appel à l’engagement à Christ. Dans beaucoup de nations du monde, où la persécution est fréquente, ceci est automatiquement compris par les nouveaux croyants. Ils savent qu’en suivant Christ, ils devront payer un prix.
Sundar Thapa, un chrétien népalais qui a planté plus de cent églises dans ce pays bouddhiste nous donne sept questions qu’il pose à tout nouveau converti avant son baptême. Les voici :
1-Etes-vous prêt à quitter vos parents par la force ?
2-Etes-vous prêt à perdre l’héritage de votre père ?
3-Etes-vous disposé à perdre votre travail si les gens apprennent que vous êtes chrétien ?
4-Etes-vous prêt à aller en prison ?
5-Etes-vous prêt à être battu et torturé par la police ?
6-Etes-vous prêt à parler de Jésus-Christ aux autres ?
7-Etes-vous disposé à amener toute vote dîme et vos offrandes dans la maison de l’Eternel ?
Si le nouveau converti répond par l’affirmative à toutes ces questions, il doit signer une déclaration reprenant ses réponses, et alors, seulement alors il est baptisé. Combien d’entre nous serions-nous considérés comme chrétiens au Népal ? En bien plus, combien d’entre nous serions considérés chrétiens devant Jésus ?
Des »chrétiens » qui ne sont pas des disciples
Peut-être que le plus grand exemple de la mauvaise interprétation de l’invitation de Christ au salut comme un appel à « une marche plus profonde » est la classification théologique moderne qui fait la différence entre les croyants chrétiens et les disciples. Ainsi beaucoup dans l’église croient qu’on peut être un chrétien destiné au ciel en Christ sans être son disciple. Le niveau d’engagement que Jésus demande à tout celui qui veut être pris pour Son disciple est tellement élevé que beaucoup des chrétiens professant ont déjà admis qu’ils ne sont pas à la hauteur. Mais ils ne s’inquiètent pas car dans leur pensée, devenir disciple est optionnel. Ne comprenant pas la nature de la foi salvatrice, ils concluent que devenir chrétien n’est pas synonyme de devenir disciple car il y a un prix à payer pour devenir disciple alors que le salut est gratuit.
Mais une telle compréhension est sérieusement erronée. Une étude honnête du Nouveau Testament révèle que les disciples ne sont pas les chrétiens d’un niveau d’engagement élevé; ils ne sont que des vrais chrétiens. Dans l’église primitive, la distinction moderne entre « chrétiens » et « disciples » n’existait pas. Toute personne qui croyait en Jésus était son disciple. En fait, « les disciples étaient appelés pour la première fois chrétiens à Antioche » (Actes 11:26).
Croire en Jésus signifiait Le suivre, dans l’obéissance absolue, et c’est toujours la même chose. Le salut est en fait un don non mérité, mais il faut une foi vivante pour le recevoir. L’engagement qui découle d’une telle foi n’est pas méritoire, mais plutôt validant. La grâce qui nous pardonne nous transforme aussi. Ce que Jesus demande pour etre disciple.
Examinons les exigences que Jésus énumère pour que quelqu’un soit un disciple et, en même temps, voyons si les écritures nous enseignent que tout vrai chrétien est un disciple.
Nous lisons dans Luc 14:25 qu’« une grande multitude marchait avec lui ». Jésus n’était cependant pas satisfait. Les grandes foules des fans ne l’impressionnaient pas. Il voulait un engagement de tout coeur et sans réserve. Il attendait une grande allégeance et dévotion sans faille.
Il leur avait donc dit :
« Si quelqu’un vient à moi et qu’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 15:26).
Aucun interprète intelligent de la Bible ne peut dire que Jésus voulait qu’on haïsse littéralement les personnes qu’on aime le plus dans sa vie afin de devenir son disciple. Jésus utilisait une figure de style appelée hyperbole qui consiste en l’exagération pour produire un effet. Il voulait simplement dire que notre amour pour nos proches doit paraître comme de la haine quand nous le comparons à celui que nous lui devons. Il doit être l’objet suprême de notre affection. Ses disciples doivent l’aimer plus que tout autre, eux-mêmes compris.
Jésus avait continué : « quiconque ne porte pas sa croix pour me suivre ne peut pas être mon disciple » (Luc 14:27).
Une fois de plus, ses paroles ne doivent pas être prises littéralement. Il ne veut certainement pas que ses disciples portent des croix en bois partout où ils vont. Porter sa croix est le symbole de quelque chose, et quelle que soit cette chose, qui peut dire que Jésus parlait de quelque chose de facile ou plaisante ? Il pensait, à la limite, à un renoncement et à un engagement personnel.
Notez aussi que cette deuxième exigence, porter sa croix, est exactement ce que Jésus demandait à toute personne qui voulait Le suivre, comme nous l’avons vu dans notre étude de Marc 8:34-38. Dans ce passage, Jésus posait clairement les requis pour le salut montrant clairement que les exigences pour le salut et pour devenir disciple sont exactement les mêmes.
Poursuivant alors son discours, Il avait prévenu son audience sur la nécessité de compter le prix avant de s’engager comme disciples :
« Car lequel d’entre vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi terminer, de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant : cet homme a commencé à bâtir et il n’a pu achever ! Ou quel roi, s’il va faire la guerre, ne s’assied d’abord pour examiner s’il peut avec dix mille hommes marcher à la rencontre de celui qui vient l’attaquer avec vingt mille ? S’il ne le peut, tandis que cet autre roi est loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix » (Luc 14:28-32).
Qui peut raisonnablement discuter qu’il n’y a pas de prix à payer pour devenir disciple, à la lumière de telles paroles ? Jésus de conclure alors : « Ainsi donc, quiconque parmi vous qui ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple » (Luc 14:33). Pour être son disciple, nous devons laisser sous son contrôle la propriété de toutes nos possessions. Nous devenons gestionnaires de ce qui Lui appartient désormais et notre richesse matérielle doit être utilisée pour ses buts, sinon, nous ne sommes pas ses disciples. En clair, Jésus voulait dire que l’engagement est le prix à payer pour devenir disciple. Il doit d’abord être dans nos vies, nous devons l’aimer plus que nos propres vies, nos proches et nos biens matériels. Un autre requis.
Une autre fois, Jésus expliquait ce qu’être son disciple signifiait. Voici le rapport que Jean fait de Son discours dans le temple :
« Comme Jésus parlait ainsi, plusieurs crurent en Lui. Et il dit aux juifs qui avaient cru en lui : si vous demeurez dans mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8:30-32).
Notez qu’à deux reprises, Jean nous dit spécifiquement que les paroles de Jésus de Jean 8:31-32 s’adressaient aux gens qui avaient cru en lui. A ces nouveaux convertis, Jésus n’avait pas dit « peut-être que vous voudrez devenir mes disciples ». Non, il les avait immédiatement appelés disciples. Pour Jésus, croire en lui, c’est devenir son disciple. En fait la première chose qu’il avait expliquée à ces nouveaux convertis était comment déterminer s’ils étaient ou non ses véritables disciples. Leur foi était-elle authentique ? Ils ne pouvaient être sûrs que s’ils demeuraient dans ses paroles.
Demeurer dans ses paroles signifie vivre en elles, en faire votre demeure. Cela implique le désir de connaître et d’obéir sa parole, comme il l’avait dit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8:32). Jésus parlait spécifiquement d’être libéré du péché (Jean 8:34-36). Ceci nous dit encore que les vrais disciples de Jésus, ceux qui ont réellement cru en Lui et qui sont nés de nouveau sont caractérisés par une croissance dans la sainteté. Le bapteme des disciples.
Dans la grande mission contenue dans les derniers versets de l’évangile de Matthieu, Jésus a utilisé le mot disciple tel qu’aucun doute n’est permis concernant sa définition du terme. Il a dit : « Allez, faites de toutes les nations les disciples, les baptisant au nom de Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Jean 28:19-20).
Nous remarquons d’abord que ce sont les disciples que Jésus cherche et il veut qu’ils soient baptisés. Vous savez pourtant, vous savez que Jésus et les auteurs du nouveau Testament sont unanimement d’accord que toute personne qui croit doit être baptisée, le plus tôt possible après sa confession de foi en Christ. Ceci prouve une fois de plus que les tous véritables chrétiens sont des disciples. Dans sa grande mission, Jésus ne disait certainement pas que nous ne devions pas baptiser ceux qui ont cru en Jésus et nous ne devions baptiser que ceux qui ont fait un sérieux engagement à devenir disciples.
En lisant la grande commission, il est clair que Jésus considère disciple toute personne qui veut apprendre ses commandements afin de les obéir. Nous savons que l’apprentissage est un processus, donc aucun disciple n’est instantanément obéissant en toute chose. Cependant, tout vrai chrétien est évidemment soumis à Christ, dévoué à l’apprentissage et faisant Sa volonté. Tel est tout vrai chrétien car tout véritable chrétien est un disciple. Le temoignage de Jean
Une autre preuve montrant que les chrétiens et les disciples sont les mêmes se trouve dans l’évangile de Jean et dans le premier épître du même Jean. Comparez les deux versets suivants :
« Je vous donne un nouveau commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. C’est ainsi que tout le monde saura que vous êtes mes disciples si vous vous aimez les uns les autres » (Jean 13:34-35).
« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas est mort » (1 Jean 3:14).
Un amour non égoïste pour les frères est ce qui caractérise les vrais disciples de Christ et c’est aussi ce qui caractérise ceux qui sont passés de la mort à la vie, ceux qui sont nés de nouveau. La raison est simple : les disciples de Christ sont ceux qui sont réellement nés de nouveau [6]. Les Branches attachées à la vigne
Une dernière invitation au salut qui est généralement interprétée comme un appel à « une marche profonde » se trouve dans Jean 15. Une fois de plus, Jésus explique ici ce que signifie être son disciple :
« Je suis le vrai cep, et mon père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; tout sarment qui porte de fruits, il l’émonde afin qu’il porte plus de fruits. Déjà vous êtes purs à cause de la parole que je vousai annoncée. Demeurez en moi et je demeurerai en vous. Comme les arment ne peut de lui-même porter de fruit s’il ne demeure attaché au cep, aussi vous le pouvez pas non plus si vous ne demeurez pas en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche, et puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et que ma parole demeure en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. Si vous portez beaucoup de fruits, c’est ainsi que mon père sera glorifié, et que vous serez mes disciples » (Jean 15:1-8).
Combien de sermons ont-ils été prêchés disant aux chrétiens de « se rapprocher » de Jésus et demeurer en Lui afin de porter beaucoup de fruits ? Jésus ne veut pas que nous pensions que demeurer en lui est une option que le chrétien peut considérer ou pas. Demeure en Lui équivaut à être sauvé car Jésus a été clair : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent » (Jean 15:6). Ceux qui ne demeurent pas en Christ sont condamnés [7]. Ceux qui demeurent en Lui portent des fruits, montrant par là qu’ils sont ses disciples comme Jésus l’a dit (Jean 15:8). Une fois de plus, on voit que les gens qui sont réellement sauvés portent des fruits.
Les grappes ne croissent que sur une branche qui est attachée à une vigne. C’est de la vigne que la branche reçoit la sève nécessaire pour produire de fruits. Et quelle belle analogie qu’est cette image de branche et de vigne pour décrire notre relation avec Christ ! Lorsque nous croyons en Christ, nous devenons une branche vivante et produisant des fruits en Lui. Comme la sève qui coule dans la branche est la source de la capacité de la branche à produire de fruits, le Saint-Esprit en nous est aussi la source de fruits que porte le Chrétien.
Et quelle sorte de fruit est-il produit par le Saint-Esprit ? Naturellement, le Saint-Esprit produit le fruit de la Sainteté. La liste de fruits que Paul présente dans le cinquième chapitre de son épître aux Galates commence par l’amour qui est, comme dit précédemment, la marque de vrais disciples de Jésus. Cette liste continue avec la joie, la paix,, la patience, la gentillesse, la fidélité, la bonté et la tempérance (Galates 5:22). C’est ce que produit le Saint-Esprit qui demeure en nous et cela caractérise, à un certain degré, tout véritable croyant. Nous lisons, par exemple, que les chrétiens de l’église primitive « étaient continuellement remplis du Saint-Esprit » (Actes 13:52). [8]
Evidemment, le fruit peut mûrir. Il en est de même du fruit de l’esprit. Les jeunes chrétiens ont souvent des fruits qui sont encore verts. Néanmoins, si l’Esprit demeure en quelqu’un (et il est en tout vrai chrétien, Romains 8:9), il lui est impossible de ne pas porter de fruits. Qu’en est-il des branches improductives En Christ ?
Mais Jésus n’avait-il pas parlé de la possibilité d’avoir des branches « en Lui » qui ne porte pas de fruit ? Oui, il en avait parlé. Sa déclaration doit néanmoins être interprétée dans le contexte de l’analogie de la branche et de la vigne. Notez d’abord que les branches improductives en lui étaient emportées (Jean 15:2). Ceci signifie, à la limite, que la branche qui était attachée ne l’était plus. Ce qui était arrivée à la branche après qu’elle ait été emportée peut faire l’objet d’autres discussions. Quoiqu’il en soit, dès que la branche « était emportée » et qu’elle n’était plus attachée, elle « ne demeurait dans la vigne » Qu’est-ce qui arrive à la branche qui ne demeure plus à la vigne ? Jésus l’a dit quelques versets plus loin, « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, puis il sèche, puis on ramasse les sarments et les jette au feu, et ils brûlent ».
Nous devons évidemment être très prudents dans l’interprétation de toute analogie, parabole ou métaphore. Une métaphore se définit comme étant une comparaison entre deux choses qui sont fondamentalement dissemblables mais qui ont quelques similarités en commun. Quand je dis à ma femme que ses yeux sont comme une piscine, je veux dire qu’ils sont pénétrants, noirs, bleu et attirants. Mais les similarités s’arrêtent là. Je ne veux pas dire que les poissons y nagent ou que les canards se posent sur eux ou qu’ils gèlent en hiver.
L’analogie de Jésus n’est pas différente. Nous pouvons y chercher une explication spirituelle bien longtemps après que les similarités se soient terminées. Par exemple, Je ne vais pas utiliser l’analogie de Jésus de « la branche et de la vigne » pour prouver que les chrétiens portent plus de fruits en été comme les grappes de raisin.
De la même manière je ne vais pas arriver à une conclusion hâtive selon laquelle Jésus voulait nous faire savoir que le vrai chrétien en Lui pouvait ne pas produire le fruit lorsque nous savons que le point central de cette analogie contredit cette idée. La conclusion la plus logique est que la branche improductive qui était en lui représente un chrétien anathème (Luc 8:12-13). Il est donc devenu imprédictible et est finalement coupé de Christ. Quelque soit ce que vous pensez, cette chose peut arriver, comme le dit la Bible (et je vais le prouver dans un autre chapitre plus loin). La seule possibilité est que la branche improductive représente un faux chrétien, prétendu attaché à Christ, mais en réalité, mort, ne puisant rien de la vie de Christ comme le montre l’absence des fruits dans sa vie. Jésus, cependant n’a pas défini les branches en incluant ceux qui ne font que confesser leur appartenance à Christ mais qui ne le sont pas en réalité. En Clair, pour lui, les branches sont ceux qui sont en lui.
Ceux qui portent des fruits ont la promesse d’être élagués par Dieu lui-même. Peut-être que Jésus parlait de l’émondage qui arrive lors de la nouvelle naissance dès que quelqu’un manifeste le fruit initial de la foi et de la repentance [9]. Ou peut-être qu’il parlait du processus de sanctification que Dieu accomplit dans la vie de tout chrétien qui coopère avec Lui (Phil. 2:13). Quoiqu’il en soit, l’analogie de Dieu comme vigneron veut montrer Dieu coupant de nos vies tout ce qui lui est indésirable. Tout ce qui empêche la production des fruits par le Saint-Esprit demeurant dans la vie du croyant est susceptible de rencontrer son sécateur. Une petite objection.
Considérant les traits de choses spirituelles, une question est de temps en temps posée en ce qui concerne Joseph d’Arimathé qui était, selon la Bible, un disciple secret de Jésus (Jean 19:38). Comment pouvait-on parler de lui et le traiter de disciple alors que sa dévotion était secrète ? Ceci ne contredit-il pas tout ce que j’ai écrit sur l’engagement que doit démontrer tout véritable disciple ?
Que je dise d’abord que je suis toujours troublé lorsque après avoir donné verset sur verset pour prouver une vérité, quelqu’un s’arrange pour sortir un verset obscur qui semble contredire tout ce que j’ai enseigné. Il le cite alors fièrement comme si ce seul verset annulait tout ce que nous avons analysé. Cette objection vaut cependant la peine d’être considérée. Tout ce que j’ai écrit concernant l’engagement sans prix des disciples est fondé sur la Bible. J’ai exactement dit ce que la Bible dit. Ainsi, ce fardeau de réconcilier la dévotion secrète de Joseph d’Arimathé avec tout ce que Jésus avait enseigné concernant l’engagement des vrais disciples tombe sur tous et non sur moi seul.
Pour répondre à l’objection, Joseph d’Arimathé était très dévoué à Jésus, selon la Bible, un « homme bon et juste » (Luc 23:50). Cependant, étant un membre important du Sanhédrin, il a gardé secret sa dévotion par crainte des juifs (Jean 19:38). Les juifs qu’il craignait ne devaient être que les autres membres du Sanhédrin.
Evidemment, Joseph d’Arimathé savait qu’il y aurait quelques conséquences négatives s’il révélait ce qu’il éprouvait réellement à l’égard de Jésus. C’est possible que ce qu’il craignait, c’était de se faire chasser du Sanhédrin, ce qui aurait pour résultat la perte devant eux de l’opportunité qu’il avait d’avoir une influence positive pour Jésus.
Nous avons appris dans Luc 23:51 qu’il n’était pas d’accord avec le plan d’action du Sanhédrin concernant l’arrestation, le jugement et la mort du Christ. Et après la mort de Jésus, il avait osé faire face à ce qu’il craignait avant, comme il est écrit, ilavait prit courage et il était allé devant Pilate pour demander le corps de Christ (Marc 15:4). Il avait alors préparé le corps de Jésus et l’avait enterré dans sa propre tombe. Il est fort probable que ses actions étaient découvertes par le Sanhédrin. Et pourtant, Jésus avait été crucifié et les autres membres du Sanhédrin pensaient qu’il ne s’occuperait plus de Jésus.
La dévotion de Joseph d’Arimathée à Christ était évidente et le secret de sa relation avec Jésus n’était que temporaire. Au-delà de tout ceci, il est possible d’être un chrétien dévoué à Christ et avoir peur des conséquences qui résulteraient de cette dévotion. Joseph avait certainement beaucoup d’autres fruits dans sa vie pour rendre valide son engagement à Christ. Qu’en est-il des chrétiens « charnels » ?
Une autre objection qui est toujours soulevée est celle de « chrétiens » dits charnels. Ils sont une classification moderne des chrétiens supposés authentiques mais qui s’abandonnent à la chair et dont les comportements charnels les rendent indissociables des non chrétiens. Bien qu’ils aient « accepté » Jésus, ils ne font montre d’aucun engagement à son égard. Beaucoup d’entre eux ne vont dans aucune église et sont impliqués dans toute espèce de péché, et cependant ils prétendent être sous la grâce, sur le chemin menant au ciel.
D’où est venu ce concept de chrétiens charnels ? Il vient d’une interprétation erronée de ce que Paul avait écrit dans le troisième chapitre dans sa lettre aux Corinthiens :
« Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait et non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous par charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? » (1 Corinthiens 3:1-3).
La version de King James donne la même traduction que le NASB, d’où l’origine du concept « chrétiens charnels ».
La question est de savoir si Paul définissait une catégorie des chrétiens qui, de par leurs comportements, étaient non distincts des païens parce qu’ils suivaient leur nature charnelle. Contrairement à tout ce que le Nouveau Testament nous enseigne, beaucoup disent oui. « Paul n’avaient-ils pas dit à ces chrétiens », demandent-ils, « qu’ils marchaient comme des hommes ordinaires (3:3), montrant qu’ils agissaient comme les païens ? »
On trouve la réponse en regardant tout ce que Paul avait dit à propos de corinthiens. En le faisant, nous découvrons que les « Corinthiens charnels » étaient certainement différents de ceux qui n’étaient pas sauvés parce que leur foi vivante se manifestait par beaucoup d’indications extérieures de leur dévotion à Christ. Oui, étant de deux natures, comme tous les chrétiens, ils faisaient face à cette bataille entre la chair et le spirituel. Beaucoup d’entre eux n’étant pas spirituellement mûrs s’abandonnaient à un certain degré à leur vielle nature (la chair), ne marchaient pas dans l’amour les uns envers les autres. Ils se disputaient à propos des enseignants, chacun disant que le sien était le meilleur et ils ne faisaient pas montre de considération mutuelle pendant la sainte cène. Ils se traduisaient les uns les autres en justice. Le fruit d’amour devait grandir en eux et Paul a beaucoup écrit spécialement pour attirer leur attention sur ce point.
La raison première de leur problème était leur ignorance de ce que Dieu attendait d’eux. Parce qu’ils étaient de bébés en Christ que Paul nourrissait du lait de la parole de Dieu au lieu de la viande (3:2). Leur connaissance était limitée. Voilà pourquoi Paul leur avait écrit pour corriger diverses erreurs. Une fois qu’il leur avait dit ce que Dieu attendait d’eux, il était sûr qu’ils se remettraient en ordre. Les Corinthiens spirituels et »charnels »
Quelles sont certaines de ces oeuvres des corinthiens qui les faisaient identifier comme des gens possédant une foi dévouée ? Qu’est-ce qui les caractérisait et les distinguait des autres non chrétiens ? Voici quelques-unes de ces oeuvres que la Bible nous révèle.
D’abord, quand Paul avait initialement prêché l’évangile à Corinthe, il avait remporté un véritable succès. Dieu lui-même lui avait dit qu’il y avait beaucoup de gens à Corinthe qui seraient sauvés (Actes 18:10) et Paul y était resté pendant une année et demi. Beaucoup avaient cru et étaient baptisés (Actes 18:8). Le baptême était le premier acte d’obéissance à Christ.
Décrivant certains corinthiens, Paul avait écrit qu’ils étaient avant des fornicateurs, des adultères, des homosexuels, des voleurs, des cupides, des ivrognes…(1 Corinthiens 6:9-10). Mais à présent, ils étaient lavés et sanctifiés; ils étaient transformés. Ceci en lui seul s’inscrit en faux contre la notion selon laquelle les corinthiens n’étaient pas différents des non chrétiens.
En outre, Paul a ordonné aux chrétiens de Corinthe de « ne pas s’associer à toute personne se disant chrétien mais qui reste immorale, cupide, idolâtre, ivrogne, escroc, traître, et de ne même pas manger avec une tellepersonne (1 Corinthiens 5:11). Il est clair que les chrétiens de Corinthe n’étaient en rien coupable de ces choses sinon Paul ne leur aurait pas interdit de s’associer et de manger entre eux !
La première lettre de Paul était, en partie, une réponse à une lettre venant d’eux et traitant de beaucoup de problèmes. Ils lui posaient des questions pour savoir ce qui était correct, indiquant par-là leur propre désir de faire ce qui était bon. Etait-il bon pour un célibataire de se marier ? Qu’en est-il de ceux qui avaient déjà été mariés ? Que pensait-il du fait de manger de la viande qui avait été sacrifiée aux idoles ? Beaucoup de chrétiens de Corinthe, par dévotion pour Christ, refusaient de manger une telle viande de peur d’offenser le Seigneur. Ceci est une autre indication d’une foi vivante.
Dans 1 Corinthiens 11:2, Paul écrit : « Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données ». Ces gens ne sont-ils pas différents des non chrétiens ?
Les chrétiens de Corinthe prenaient souvent le repas du Seigneur (bien que de fois de façon inappropriée) en obéissance à l’ordre de Jésus (1 Corinthiens 11:20-22). Ils se rassemblaient souvent pour adorer le Seigneur (1 Corinthiens 12:14) et les païens ne le faisaient pas de leur temps.
Ils avaient le zèle pour les dons spirituels (1 Corinthiens 14:12).
Le fait que les deux lettres étaient pleines d’exhortations à la sainteté indique que Paul croyait qu’ils écouteraient ce qu’il leur avait écrit. Il leur avait instruit d’excommunier tout hypocrite (1 Corinthiens 5:1) et de faire une collecte d’argent pour les pauvres de Jérusalem (1 Corinthiens 16:1-4), quelque chose qu’ils faisaient déjà avec zèle (2 Corinthiens 8:10, 9:1-2). Ils montraient de la sorte leur amour pour les frères, ce qui est exactement ce que Jésus a dit être la marque de ses vrais disciples (Jean 13:35).
La seconde lettre de Paul montre que beaucoup, si pas la plupart d’entre eux, avaient écouté les instructions contenues dans sa première lettre (2 Corinthiens 7:6-12). Entre les deux lettres, Tite avait voyagé pour Corinthe et en était retourné avec 7:13-16). Les bébés grandissaient. Oui, il y avait encore quelques problèmes à Corinthe et Paul avait dû voyager encore pour les résoudre personnellement. Qu’en est-il des oeuvres qui seront brulées ?
Un autre argument qui est généralement utilisé pour supporter l’idée d’une catégorie spéciale des chrétiens charnels se base sur les paroles de Paul dans 1 Corinthiens 3:12-15. Dans ce passage, Paul n’avait-il pas assuré les corinthiens qu’ils seraient sauvés, même si leurs oeuvres étaient brûlées lors du jugement ? Ceci n’indique t-il pas que quelqu’un peut être totalement improductif ou sans fruit et être pourtant sauvé ?
Le contexte de ce passage révèle l’erreur de cet argument. Paul écrivait à propos de récompenses que chaque serviteur recevrait ou perdrait, se basant sur la qualité de leurs oeuvres. Comparant l’église à une « construction de Dieu » (3:9) et déclarant qu’il avait posé la fondation « qui est Jésus-Christ », Paul écrivait pour dire que chacun devait faire « attention sur la façon qu’il battit dessus » (3:10). Il est fort possible de faire une mauvaise construction. D’une façon figurative, Paul mentionne alors six différents matériaux de construction qui pouvait être utilisé : l’or, l’argent, les pierres précieuses, le bois, le foin et la paille (3:12). Les trois premiers sont de grande valeur et incombustibles alors que les trois derniers sont de faible valeur et peuvent facilement brûler.
Selon Paul, le type de matériau utilisé par chaque serviteur pour construire ne se verra pas nécessairement maintenant. Mais un jour cependant, cela se fera clairement voir car « l’oeuvre de chaque homme…se révélera au travers du feu; et le feu lui même testera la qualité de l’oeuvre de chacun » (3:13). Paul continue :
« Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumé, il perdra la récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu » (1 Corinthiens 3:14-15).
On a toujours discuté pour savoir quels types d’oeuvres constituent « l’or, l’argent et certaines pierres précieuses », et qu’est ce qui constitue « le bois, la paille et le foin ». Néanmoins, c’est une vérité établie que les serviteurs qui bâtiront sur le fondement du Seigneur avec des briques bidons et de l’argile du faux évangile verront que ce passage s’appliquera lorsque le Seigneur testera la qualité de leurs oeuvres. Beaucoup des gens impies qui sont présentement à l’église se retrouveront dans le feu de l’enfer et les serviteurs qui les « avaient gagnés » à Christ ou qui assuraient leur salut par la proclamation d’une fausse grâce comprendront que leurs efforts ne servaient à rien, dans la construction du « vrai temple » de Dieu. Ce qu’ils avaient bâti brûlera et ils « connaîtront de perte » (3:15) et ne recevron,t aucune récompense. Mais lui-même, étant un vrai croyant « sera sauvé, mais comme à travers le feu » (3:15).
Il est clair que l’intention de Paul dans ce passage n’était pas de rassurer les dits « chrétiens charnels » qu’ils pouvaient ne pas porter des fruits et être cependant sûrs de leur salut. Il écrivait à propos de récompense que les serviteurs recevraient ou manqueraient, eu égard à la qualité de leur oeuvres qui seront révélées lors du jugement.
Oui, les vrais chrétiens peuvent de fois agir charnellement. Chaque fois qu’ils se laissent conduire par la chair, on peut dire qu’ils sont charnels, agissant comme des hommes ordinaires. Il n y a donc pas un groupe spécial de « chrétiens charnels » dans le corps de Christ, destiné au ciel, mais qui s’abandonnent complètement à leur nature charnelle. Et comme Paul disait dans sa lettre aux Romains :
« Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez[10]; mais si par l’esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8:13-14).
Et comme il avait écrit aux chrétiens de Galates : « Ce qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Galates 5:24). Qu’est-ce que vous auriez fait si…
L’histoire, probablement une fiction, était fréquemment racontée dans un petit village lointain de l’Amérique centrale. Un dimanche matin, au moment où le culte normal allait commencer, les portes derrière le sanctuaire s’ouvrirent brusquement sur deux hommes non rasés, en tenue de combat et brandissant des armes. Les chaînes de balles entouraient leurs torses.
La peur envahit toute la congrégation. Les guérilleros communistes dans la région tuaient impitoyablement les chrétiens. Leur temps était-il arrivé ?
L’un des hommes ordonna le silence et parla : « Vous les chrétiens, vous parlez toujours de voir un jour votre Seigneur que vous appelez le Fils de Dieu. Eh ! Bien ! Aujourd’hui, c’est votre jour de chance car dans quelques minutes, vous allez découvrir si votre Dieu existe réellement. Alignez le long du mur, de chaque coté de cette église ! »
La congrégation se déplaça rapidement à travers les bancs, de chaque coté de l’église.
« Maintenant, avant de vous tuer, nous voulons être sûrs que seuls les vrais chrétiens vont mourir. Toute personne ici qui ne croient pas réellement que Jésus-Christ est le Fils de Dieu peut rapidement sortir par la porte de sortie du sanctuaire.
Beaucoup n’hésitèrent pas. En moins d’une minute, la moitié de l’église était partie.
Dès que la dernière personne fut partie, les portes furent fermées. Un des guérilleros regardait par la fenêtre la fuite de ceux qui étaient sortis de l’église. Alors, il posa son arme avec un large sourire dit : « Bien-aimés, s’il vous plait, pardonnez-nous. Nous voulions adorer le Seigneur avec vous ce matin. Mais nous voulions le faire avec des vrais chrétiens. Maintenant, louons ensemble le Seigneur ! » Et quel culte merveilleux ils ont eu ce matin !
Cette histoire est habituellement racontée pour provoquer ceux qui se disent chrétiens pour savoir ce qu’ils auraient fait s’ils étaient présents ce matin-là. Cependant, croire que cette histoire est vraie exigerait la déconsidération du fait que deux chrétiens porteurs d’armes avaient agi dans la tromperie, proférant de menaces de mort et reniant Christ, juste pour adorer Jésus avec des vrais chrétiens. Et faisant ceci, n’ont-ils pas renié Christ un peu plus que ceux qui étaient sortis de l’église ?
Ceci étant, je voudrais un peu atténuer cette histoire en changeant la fin. Bien que beaucoup de changements semblent fictifs, c’est une de mille façons dont se termine l’histoire.
En une minute, la moitié de la congrégation était partie.
Quand la dernière personne quitta l’église, les portes furent fermées. L’un des guérilleros regardait par la fenêtre pendant que ceux qui étaient sortis quittaient la cour de l’église. Alors, il pointa son arme sur le reste du groupe des chrétiens dévoués, avec une grimace terrifiant sur son visage, leur dit : « Préparez-vous à rencontrer votre Dieu ». Après avoir dit ces mots, il appuya sur la gâchette. Et quel culte ils eurent ce matin, en présence de leur Seigneur !
Traduit par Église de Maison.com
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