Au sujet de « porter sa croix » (par exemple Matthieu 16:24), j’y ai beaucoup réfléchi au cours de ma vie.
Comme la majorité des Ouest-Européens nés au début des années 60, je suis d’abord passé par le catholicisme et son catéchisme. Le sens y était nettement doloriste, avec en plus cette idée répandue dans le catholicisme que je crois profondément fausse, que la souffrance personnelle offerte contribue au salut du monde.
C’est vrai que Paul avait dit en Colossiens 1:24 qu’il complétait dans sa chair ce qui manque aux souffrances du Christ mais le catholicisme en a inféré que, en quelque sorte, toute souffrance « offerte » fait de nous des christs. Je ne vais pas développer. Je rejette fondamentalement cela sur base notamment des derniers versets de Hébreux 9.
Sans doute Jésus n’a-t-il pas proclamé Matthieu 16:24 en grec. Mais l’Esprit a voulu que Ses Paroles nous soient conservées en grec.
Or, parce que le supplice était romain, il existait un mot désignant spécifiquement la croix en latin, « crux ». En revanche, ce n’était pas le cas en grec. Cette langue n’avait pas de mot spécifique car le concept même n’était pas connu.
Le mot « stavros » désigne le genre de tronc long et droit de certains arbres, par exemple les peupliers, dont on peut faire des palissades en coupant les branches latérales. En liant ensemble de tels troncs avec des cordes, les Grecs savaient faire une enceinte.
Le linguiste (génial) Julius Pokorny y avait vu la vieille racine indo-européenne signifiant « se tenir debout »: STA-
On la retrouve dans le latin stare (d’où l’infinitif « être », en français, l’Etat, la station …), l’anglais stand, l’allemand stehen, le russe stat’, le polonais stac’, etc. etc.
Donc, un stavros était un fût que l’on dressait, que l’on mettait debout. C’est pour cela que les croix des Romains faisaient penser aux Grecs à leurs stavroi.
Mais c’est fondamentalement un bois de construction et plutôt de construction de palissades et d’enceintes de campements militaires que de construction de charpentes et de toits.
C’est pourquoi je comprends plutôt que Jésus nous dit de porter, certes quelque chose de lourd, mais qui va servir à construire. Nos stavroi mis ensemble peuvent former une enceinte défensive.
Julius Pokorny, et c’est très convaincant, estimait que la même racine que « stavros », écrit en grec avec un upsilon « stauros », se retrouve aussi en latin dans des mots que le français conserve dans inSTAURer, reSTAURer et tous leurs dérivés. Ces mots évoquaient bien le fait de mettre debout ou sur pied quelque chose ou de remettre debout.
Et c’est ce qui me parle le plus. Je dirais que l’oeuvre de la croix du Christ dans ma vie a d’abord été « restauration », remise debout, remise sur pied.
Au sujet de « porter sa croix » (par exemple Matthieu 16:24), j’y ai beaucoup réfléchi au cours de ma vie.
Comme la majorité des Ouest-Européens nés au début des années 60, je suis d’abord passé par le catholicisme et son catéchisme. Le sens y était nettement doloriste, avec en plus cette idée répandue dans le catholicisme que je crois profondément fausse, que la souffrance personnelle offerte contribue au salut du monde.
C’est vrai que Paul avait dit en Colossiens 1:24 qu’il complétait dans sa chair ce qui manque aux souffrances du Christ mais le catholicisme en a inféré que, en quelque sorte, toute souffrance « offerte » fait de nous des christs. Je ne vais pas développer. Je rejette fondamentalement cela sur base notamment des derniers versets de Hébreux 9.
Sans doute Jésus n’a-t-il pas proclamé Matthieu 16:24 en grec. Mais l’Esprit a voulu que Ses Paroles nous soient conservées en grec.
Or, parce que le supplice était romain, il existait un mot désignant spécifiquement la croix en latin, « crux ». En revanche, ce n’était pas le cas en grec. Cette langue n’avait pas de mot spécifique car le concept même n’était pas connu.
Le mot « stavros » désigne le genre de tronc long et droit de certains arbres, par exemple les peupliers, dont on peut faire des palissades en coupant les branches latérales. En liant ensemble de tels troncs avec des cordes, les Grecs savaient faire une enceinte.
Le linguiste (génial) Julius Pokorny y avait vu la vieille racine indo-européenne signifiant « se tenir debout »: STA-
On la retrouve dans le latin stare (d’où l’infinitif « être », en français, l’Etat, la station …), l’anglais stand, l’allemand stehen, le russe stat’, le polonais stac’, etc. etc.
Donc, un stavros était un fût que l’on dressait, que l’on mettait debout. C’est pour cela que les croix des Romains faisaient penser aux Grecs à leurs stavroi.
Mais c’est fondamentalement un bois de construction et plutôt de construction de palissades et d’enceintes de campements militaires que de construction de charpentes et de toits.
C’est pourquoi je comprends plutôt que Jésus nous dit de porter, certes quelque chose de lourd, mais qui va servir à construire. Nos stavroi mis ensemble peuvent former une enceinte défensive.
Julius Pokorny, et c’est très convaincant, estimait que la même racine que « stavros », écrit en grec avec un upsilon « stauros », se retrouve aussi en latin dans des mots que le français conserve dans inSTAURer, reSTAURer et tous leurs dérivés. Ces mots évoquaient bien le fait de mettre debout ou sur pied quelque chose ou de remettre debout.
Et c’est ce qui me parle le plus. Je dirais que l’oeuvre de la croix du Christ dans ma vie a d’abord été « restauration », remise debout, remise sur pied.