Il y aussi les variantes : « la bonne chrétienne », « la bonne épouse chrétienne », etc.
Le « bon chrétien » est un ensemble de valeurs, de règles, de normes, de préférences qui peuvent varier selon les lieux les temps et les inclinaisons théologiques. Mais cet ensemble n’est jamais clairement décrit, jamais dit, ou écrit. C’est une pression morale plus moins forte qui repose en priorité sur les personnes les moins bien considérées dans les communautés.
Le « bon chrétien » est un moule dans lequel tout nouvel arrivant devrait comprendre qu’il est avantageux de correspondre à cette forme pour être bien accepté dans le groupe.
Seuls les « bons chrétiens » peuvent accéder aux « ministères », ces postes vus comme des promotions internes dans les églises.
Le « bon chrétien » est de préférence marié, les célibataires sont souvent des gens à problèmes…
Évidement les « mauvais chrétiens » doivent être poussés dehors pour ne pas contaminer le troupeau. Le processus est automatique.
En écrivant je me rends compte que l’acceptation du « bon chrétien » a une forme tribale : il faut que la personne ne soit pas dangereuse, ni pour le groupe, ni pour son leader. La tribu doit être unie de manière humaine.
Il n’y a aucun véritable amour dans tout ce processus qui a détruit tant de personnes, tant d’églises et qui a dégouté nombres de « païens » d’essayer de nous approcher. Seuls ceux qui étaient d’avance conformes à ce moule sont venus nous rejoindre. Et ils deviennent les pires défenseurs du système.
Il est intéressant de considérer une rencontre ou Jésus a été appelé « Bon maître »
Marc 10 :17-23
Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui: Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?
Jésus lui dit: Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul.
Tu connais les commandements: Tu ne commettras point d’adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; tu ne feras tort à personne; honore ton père et ta mère.
Il lui répondit: Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.
Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.
Mais, affligé de cette parole, cet homme s’en alla tout triste; car il avait de grands biens.
Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples: Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu!
Jésus n’est nullement impressionné par ce flatteur, Il ne fonctionne pas sur le principe des « bons chrétiens ». Il a tout de suite vu son cœur, et ce qui lui manque. On peut constater aussi que la priorité de cet homme est dans ce qu’il fait, c’est-à-dire son action, son travail, sa position sociale.
Cet homme utilise un vocabulaire agréable, mais il lui manque l’essentiel : se séparer de ses richesses, considérer son prochain. S’il n’y a de place dans notre cœur que pour nous-même, il n’y aura pas de place pour Dieu. Ou alors « dieu » sera juste notre serviteur, pour que l’on puisse être admiré et inclus dans le groupe.
Cet homme est une métaphore de l’église du XXIème siècle : aimé de Jésus, possédant de grands biens, avec un cœur sec. Il s’est éloigné tout triste, et nous avons trouvé une bonne formule pour le consoler. La formule du « bon chrétien ».
Quels sont les « valeurs » du bon chrétien ?
⇒ Être digne d’admiration, par la richesse, les talents oratoires, les « dons spirituels », le chant, la santé, la famille, la connaissance biblique, etc
⇒ Être toujours en forme, tant pis si ce n’est pas vrai, c’est l’apparence qui compte
⇒ Être toujours celui qui fait du bien au groupe, ici aussi l’apparence suffit
⇒ Avoir un bon métier, de préférence libéral, ou dans le domaine sociaux-éducatif, surtout ne pas être un ouvrier, pire, un chômeur ou une personne aux services sociaux.
⇒ Être généreux, mais pas avec n’importe qui, en réalité cette forme de générosité s’appelle « investissement ». Pas question d’être généreux avec un pauvre.
⇒ Si possible venir d’une « bonne famille chrétienne ». on ne fait pas confiance aux inconnus.
⇒ Être marié et afficher la réussite conjugale. Afficher suffit, une maitresse est acceptable si les circonstances l’exige. Madame est parfois pénible…
⇒ L’important c’est l’apparence de la réussite. Il faut donner envie à d’autres de rejoindre cette église tellement performante, pleine de gens heureux.
Je pleure d’écrire cela, tellement c’est triste, tellement c’est éloigné de la parole.
Comment sont les pasteurs et les anciens de ces églises (autrefois) remplies de bonnes personnes ?
C’est très simple : ils correspondent aux valeurs ci-dessus, et essaient d’être le modèle de leur troupeau. En plus ils doivent veiller à ce que les perturbateurs soient neutralisés. Car ce système étant 100% humain, il ne satisfait pas tout le monde, il y a des râleurs, des « mauvais chrétiens » qui pourraient faire du mal au troupeau.
Ce que très peu de monde voit, c’est que c’est la valeur même de l’Amour qui est pervertie. Car c’est par amour que les « mauvais chrétiens » sont chassés, c’est par amour que le troupeau doit être protégé. C’est par amour, pour ne pas blesser, que l’hypocrisie du système n’est jamais remise en question. C’est par amour qu’on va s’acharner sur ceux qui ne suivent pas comme il faut, car ils pourraient contaminer d’autres personnes avec leurs idées subversives, il faut donc les isoler, les critiquer et convaincre le groupe de la dangerosité des personnes lucides.
Les bons pasteurs savent utiliser la bible, il faut juste sélectionner les passages les plus appropriés pour cette sinistre besogne
Une tâche très importante est d’enlever toute mauvaise herbe de son jardin : prophétie, dons dirigés par l’Esprit, réflexion libre, questions dérangeantes, etc.
Une autre tâche des pasteurs est le « corps pastoral ». Sorte de super-système qui assure à une échelle plus large que tout l’édifice des bons chrétiens reste bien coordonné et ne puisse subir aucune remise en question, surtout de la part d’un ministère soumis au Saint-Esprit.
Pour éviter de perdre une partie de la communauté, en général ceux qui sont demandeurs de plus de « spirituel », il est bon d’organiser plein d’activités différentes, même contradictoires, l’important est que chacun reçoive l’illusion de s’investir pour une cause qui lui semble importante. Il sera ainsi empêché de quitter le groupe par peur de perdre ses amis.
L’épine dans le pied des « bons chrétiens »
Ce système a une épine dans le pied, une grande faiblesse, c’est l’absence d’amour véritable. Ce qui veut dire que la soif d’aimer et d’être aimé que nous avons tous, cette soif n’est jamais comblée, malgré tous les efforts pour plaire, ces églises dépérissent plus ou moins vite. Je crois que le manque d’amour est en train de vider plus rapidement les églises que le Covid19. La méchanceté des chrétiens dépasse tout ce que l’on peut imaginer, et aujourd’hui elle touche trop de monde pour rester invisible. Auparavant seuls les exclus avaient vécus cela, mais la plaie s’est agrandie, ce qui était caché devient visible.
Est-ce que ce système est réformable ?
Non. Jésus a laissé partir cet homme tout triste, Il a respecté son choix, Il a continué sa route. Il n’a rien construit avec lui, même s’il était riche.
Ce système, sans amour véritable, est condamné, il va être vomi. Il est pour le moment bien au chaud, il fait partie du corps, mais il est totalement indigeste.
2 Timothée 3:3-5 nous révèle comment notre Dieu voit cette église remplie de « bons chrétiens »
Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles.
Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là.
Ce système, qui valorise ce qui est opposé à Dieu, ne peut produire que des ministères de « bons chrétiens » toujours pires. Notre Dieu ne va plus supporter cette insulte à son Amour encore longtemps. Le temps de l’indigestion va arriver de manière brusque et violente. Mais nous saurons pourquoi.
Un mot encore à propos des « bonnes chrétiennes »
Comme par hasard, le diable s’acharnant sur les femmes, et Jésus les rétablissant, les femmes subissent encore plus tout ce système. Le poids placé sur les épaules des jeunes mamans est absolument dégueulasse. Quelle honte !
L’interdiction de prêcher est surtout une interdiction de remettre quoi que ce soit en question. Les femmes comprennent souvent plus vite ce qui se passe. Elles pourraient être dangereuses. Il faut donc soit les occuper avec les enfants, soit les encourager au mysticisme, et surtout les occuper dans des tâches sans danger. Au pire une bonne humiliation permet de les faire taire longtemps.
Conclusion :
Ne faisons pas comme le jeune homme riche, lâchons toutes nos richesses « chrétiennes » (nos appartenances ecclésiales), donnons toutes nos richesses aux pauvres, (C’est-à-dire à ceux qui cherchent Jésus et qui ne l’ont pas encore trouvé) et suivons Jésus notre Messie, notre Christ.
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