Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait plus vu dans les médias : l’épidémiologiste Laurent Toubiana a relevé « le Défi de la vérité » ce matin, peu avant la conférence de presse d’Olivier Véran. Après avoir longtemps prêché dans le désert, le chercheur à l’Inserm fait son retour à un moment « où la compréhension du phénomène évolue dans la population ».

« Le fait de répéter ce que je disais au tout début a un relief différent. C’est pour ça que je reviens aujourd’hui, parce que l’histoire recommence. […] Comme disait Karl Marx « la première fois c’est une tragédie, la deuxième fois c’est une farce. Aujourd’hui, nous en sommes à la cinquième farce. »

Comme il l’explique dans un article publié sur le site web de l’IRSAN (Institut de Recherche pour la Valorisation des Données de Santé), qu’il dirige, la grande faute des gouvernants est d’avoir pris « des indicateurs extrêmement anxiogènes », notamment celui du taux d’incidence (nombre de personnes diagnostiquées positives au Covid-19 pour 100 000 habitants par jour), gonflé artificiellement en raison de ce qu’il appelle la « testomania ». « D’habitude pour caractériser une épidémie, on regarde le nombre de malades et de morts que génère cette épidémie. Aujourd’hui, on a changé de paradigme. On décide qu’une épidémie c’est le nombre de personnes testées positives à une trace d’un virus. » Or, comme le rappelle Laurent Toubiana, il y avait très peu de cas graves parmi ces cas positifs. « D’ailleurs, un certain nombre d’études ont démontré qu’au passage de cet événement Covid, la surmortalité pour 80% de la population était nulle, voire négative, en 2020. Seuls les plus de 65 ans ont connu une surmortalité faible, de l’ordre de 4%. » Autre élément à garder en tête : le rapport de l’ATIH, que nous avons déjà abordé sur le site de FranceSoir, a révélé que « seuls 2% de l’activité hospitalière a été consacrée en Covid [en 2020] ».

Voir aussi : « Laurent Toubiana: La « cinquième vague », nouvel épisode d’un feuilleton qui n’a que trop duré« 

L’épidémiologiste se refuse à répondre à la question du « pourquoi ». Mais il ne peut s’empêcher de souligner que les indicateurs privilégiés par le gouvernement ont permis de légitimer des mesures extraordinaires, au sens littéral du terme. « Si vous dites qu’au pic de la quatrième vague, en août dernier, il y avait 31 malades [et non testés positifs, ndlr] du Covid-19 pour 100 000 habitants, ça fait moins peur. Et donc, il est plus difficile de justifier des mesures de confinement et la vaccination généralisée. » On pourrait ajouter l’obligation d’une dose de rappel pour continuer à bénéficier d’un passe-sanitaire, comme vient de l’annoncer Olivier Véran, ce jeudi en tout début d’après-midi.

Pour aller plus loin : le site de l’IRSAN et le site « covid » de Laurent Toubiana

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