Source : France Soir
Résumé
Des professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie dressent un constat alarmant au sujet des impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants.
Décrivant leurs observations, ainsi que les symptômes relevés dans leurs consultations et analysant les témoignages de parents, enseignants et enfants, ils relèvent de graves perturbations dans le vivre-ensemble et la socialisation, la survenue de nouvelles maltraitances au sein des établissements, une condamnation de la tendresse, de l’empathie et un interdit implicite à l’altérité, une entrave au développement relationnel, psychomoteur ainsi que des régressions dans les apprentissages, une fragilisation majeure de l’autorité bienveillante/contenante et de la posture parentale, une perte de repères structurants et des discours paradoxaux. Le tableau clinique conclut à une souffrance psychique croissante chez les enfants, risquant d’entraîner une explosion de troubles psychiques graves et de passages à l’acte suicidaires.
Nous professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie entendons alerter sur les impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants.
Ce traumatisme provient plus généralement d’une effraction du monde des adultes dans le monde des enfants, les adultes étant traités par l’État comme des enfants, et les enfants comme des adultes auxquels l’on supprime la joie de vivre, les loisirs, la socialisation, la projection confiante dans les adultes et l’avenir, la tendresse et l’innocence.
Le discours adressé aux enfants par la politique sanitaire actuelle est un matraquage de peur, de méfiance, de culpabilité, de maladie et de mort. De plus, il s’agit d’un discours d’adultes mortifère qui ne s’adapte pas à l’âge des enfants, et face auquel les enfants reçus en consultation nous paraissent totalement désorientés.
Les symptômes relevés dans nos consultations
Des enfants de plus en plus nombreux surgissent en consultations, avec un tableau traumatique sans équivoque.
Énumérons quelques-uns des symptômes les plus fréquemment rencontrés :
Angoisse, troubles du sommeil, démotivation, retrait émotionnel, baisse d’énergie (liée au manque d’activités, à la surveillance continue, à l’inquiétude de mal faire), asthénie liée à la peur constante (peur de la maladie, peur de mal faire, peur d’enlever le masque, peur de contaminer autrui, peur d’être grondé, peur de l’autre etc.), sidération, anxiété chronique (due notamment à la consigne induite de ne pas tomber malade pour pouvoir rester à l’école), troubles psychosomatiques (qui perdurent de retour à la maison, par exemple : tics, problèmes de peau, troubles respiratoires et asthmatiques inédits pour des enfants ne présentant pas de symptômes antérieurs, bouffées de chaleur qui entravent le sommeil la nuit, migraines, dermatoses…). Le développement de traits hypocondriaques et des retours d’énurésie chez des enfants déjà grands (ex. : enfants de CM2 qui avaient acquis la propreté depuis longtemps) ont également été constatés.
L’on constate une extrême agitation entraînant des diagnostics en chaîne d’hyperactivité (alors même que les enfants n’ont pas d’espace pour jouer et se dépenser à l’école, que leurs activités sportives et culturelles ont diminué au profit d’un temps plus important passé sur les écrans), des régressions dans le langage, des confusions émotionnelles, psychiques et intellectuelles graves entraînant une régression dans les apprentissages, dans l’adaptation et le comportement en société, une diminution de l’altérité, de la coopération et de l’empathie, un repli sur soi, une perte de spontanéité, et des troubles de type dépressifs inquiétants conduisant à une augmentation des idées suicidaires.
Pour certains, l’école est vécue sur un mode désormais phobique[1].
Les troubles traumatiques se lisent en particulier dans le déploiement exponentiel de sentiments de honte, de tristesse et de culpabilité, ainsi que de symptômes dissociatifs, voire d’épisodes de déréalisation.
Les environnements familiaux et éducatifs ne parviennent plus à contenir les angoisses des enfants, tant la politique sanitaire actuelle est intrusive et violente à leur égard, et nous souhaitons en particulier argumenter sur les raisons d’un tel tableau clinique.
La maladie et la mort : un rapport terrorisé au corps et au vivant
Les enfants absorbent tous les jours par les médias et au sein de leurs établissements scolaires le conditionnement d’une peur permanente et latente de la mort.
Le corps est désormais investi principalement à travers la maladie. Il devient un ennemi persécuteur dès l’apparition du moindre symptôme, entraînant sentiment de culpabilité et rejet de l’enfant. De plus, le corps est traqué et investi par des lavages de mains incessants (voire compulsifs) avec du gel hydro alcoolique, ou le signalement du masque mal mis sur le visage.
Le corps de l’enfant est également maltraité dans certaines situations, par exemple des parents dénoncent des situations ubuesques où le recours au casier au collège et lycée est interdit, ainsi les enfants doivent porter des sacs jusqu’à 11 kg, et prendre des itinéraires contraignants et épuisants au sein de l’école pour rejoindre une salle de classe[2].
Dans cet article paru dans le Lancet Child & Adolescent health, les auteurs insistent sur l’impact tragique des mesures politiques d’isolement social sur les enfants et les adolescents[3]. Ils rappellent que les interactions sociales font partie des besoins humains de base, tout comme le besoin fondamental de manger ou dormir. Se sentir insuffisamment relié aux autres a des conséquences négatives profondes et durables sur la santé physique et mentale, et cela peut même aller jusqu’à induire plus de mortalité[4].
Certains protocoles de biosécurité obligent les enfants à se tenir sur une case, ce qui entrave le libre déploiement du mouvement nécessaire à un développement psychomoteur harmonieux, notamment dans les cours de récréation.
Le masque est vécu tant comme une marque de musèlement qu’un objet fétiche irrationnel qui éloignerait un ennemi invisible. Aussi dès que l’enfant retire son masque pour retrouver une vie normale, il peut vivre des éprouvés de terreur et de culpabilité. Nous avons des retours d’orthophonistes et de psychologues indiquant que les enfants ont tellement peur de se faire gronder ou encore de mourir s’ils le retirent, qu’ils sont désormais bloqués pour enlever le masque.
La réalité est que les enfants ont un besoin important de voir le visage des personnes qui s’occupent d’eux : lire les visages, les expressions, les mimiques, ce qui se traduit par le jeu universel des grimaces (tirer la langue, etc.) ; la lecture du visage permet à la fois un apprentissage des émotions sur le visage de l’autre, et un apprentissage de ses propres fonctions nécessaires au langage et à la communication.
Le 06 septembre 2020, les professeurs de pédiatrie Christèle Gras-Le Guen, vice-présidente de la société française de pédiatrie, et Régis Hankard, coordonnateur du réseau de recherche clinique pédiatrique Pedstart, sont formels : « la COVID-19 n’est pas une maladie qui concerne les enfants. (…) la Covid-19 n’est définitivement pas une maladie pédiatrique. »[5].Ils rajoutent : « L’idée qui se dégage de ces observations est qu’il ne faut surtout pas que les enfants fassent l’objet de mesures draconiennes, pénibles à vivre, qui pourraient bouleverser leur quotidien, alors que ce microbe ne les concerne que vraiment très peu. »
En dépit de ce constat médical, les plaintes des enfants quant au port du masque peuvent être banalisées, voire réprimandées, sous prétexte qu’il ne serait pas si terrible de porter un masque toute la journée (« les chirurgiens en portent bien eux ! »). D’où le message implicite qu’il n’est désormais plus permis aux enfants de se plaindre dans leur quotidien d’un quelconque désagrément ou mal-être physique et/ou psychologique.
De surcroît, sur un plan physiologique, l’on prive les enfants d’oxygène, ce qui aggrave tout ce que nous allons dire ensuite. Le port du masque en continu rend en effet la respiration difficile et accentue le ressenti d’angoisse[6]. Des médecins observent également une recrudescence de problèmes respiratoires de type bronchites asthmatiformes[7]. Le manque d’oxygénation du cerveau engendre des déficits de la concentration, de l’attention, de la mémoire, risquant de conduire davantage d’enfants en échecs scolaires, sans parler des répercussions sur leur immunité.
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