Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), après deux années de baisse exceptionnelle — Covid-19 oblige —, le nombre d’avortements en France est reparti à la hausse jusqu’à dépasser le niveau d’avant la crise sanitaire. Au total, 234 000 interruptions volontaires de grossesse ont été recensées en 2022, 7 000 de plus qu’en 2019, 17 000 de plus qu’en 2021… soit le plus haut niveau enregistré depuis 1990 !
Depuis mars 2022, le délai légal de recours à l’IVG a été prolongé de deux semaines, s’établissant aujourd’hui à 14 semaines, mais cet allongement du délai légal ne suffit pas à expliquer cette hausse par rapport à 2021 car les IVG tardives représentent moins d’un cinquième des 17 000 IVG supplémentaires.
Un calcul biaisé par l’augmentation de la population ? Que nenni : la part de recours à l’IVG s’élève aujourd’hui à presque 30 pour 1 000 femmes âgées de 20 à 24 ans — une hausse de 2,6 points en un an, qui vient rompre avec la baisse constante depuis 2014.
D’aucuns ont bien tenté de freiner la tendance. Fin mai et début juin, les actions du collectif Les Survivants — des collages “pro-vie” sur des Vélib’, à Paris, et des affiches publicitaires à Lyon — avaient marqué l’opinion, revigorant les uns, effrayant les autres. Ces derniers ont été mieux écoutés par les institutions : mercredi dernier, la Ville de Paris lançait une « grande campagne en faveur du droit fondamental à l’avortement », déclinée en panneaux d’affichage et flyers distribués dans les rues. Jusqu’à soutenir la manifestation du collectif d’associations féministes “Avortement en Europe, les femmes décident !” qui se tiendra demain à 18 h 30, place de la République.
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