Combien ?

Combien d’injections, avant que le doute les effleure ?

Combien d’humiliations, avant que leur dignité se rebelle ?

Combien d’années d’aveuglement, avant qu’ils constatent que rien ne change ? Et qu’en tendant le bras, ils ne font qu’une chose : la manche pour Pfizer ?

Il est hélas à craindre que ces questions restent sans réponse. Il semble même à craindre que cette question, « Combien ? », apparaisse saugrenue à la plupart des dévots de Sainte Piquouse : quand on aime, on ne compte pas. Or ils l’aiment, leur duperie. Ils l’aiment à la folie — c’est le cas de le dire. Ils l’aiment, ils ont appris à l’aimer, et ils sont désormais obligés de l’aimer. Pour ne pas se renier. Pour ne pas renier leur foi. Car il s’agit d’une foi. Une foi primaire, bien sûr, une foi de cons, bien à l’image de notre époque de cons et de son humanité super-conne ; une foi bien sotte et bien obtuse, une foi fanatique, suivie de son inévitable cortège de sectarisme, d’intolérance et de haine du mécréant. Une foi rudimentaire qui, à rebours de Saint Thomas d’Aquin et de deux mille ans de génie catholique, exclut toute raison. Jusqu’aux plus élémentaires capacités d’observation. Car enfin, il faut être dénué des plus élémentaires capacités d’observation pour ne pas voir que les miracles de Sainte Piquouse n’ont pas eu lieu. Que 90% (90%!) de la population est vaccinée, et que nous vivons toujours masqués. Que nos oreilles se font toujours pilonner par ce vocable ignoble : « gestes-barrières ». Que nous devons toujours « respecter les règles de distanciation sociale ». Que « le port du masque couvrant la bouche et le nez est obligatoire pendant toute la durée de votre trajet ». Qu’« un nouveau confinement n’est pas exclu ». Que « le retour du couvre-feu est une option qui est sur la table ». Que « les entreprises sont fortement incitées à recourir au télétravail ». Que « les boîtes de nuit, qui étaient les premières à avoir instauré le pass sanitaire, ont refermé ». Que « pour endiguer l’épidémie, le gouvernement envisage de fermer les cinémas (qui ne reçoivent pourtant que du bétail à code-barre) ». Que les garçons de café effectuent toujours des contrôles aux frontières de leur terrasse. Que les hideuses tentes de tests sont toujours là. Comme les atroces flacons de gel hydroalcoolique, qui trônent fièrement et vulgairement sur la moindre petite table de restaurant. Que l’épidémie flambe. Et qu’elle se fout amplement de nos petits rituels de dévotion superstitieuse à Sainte Seringue (le jour où je finis ce texte, 23 décembre 2021, j’apprends que nous avons atteint le record de contaminations en 24h depuis le début de la pandémie. Avec 90% des Français vaccinés. La conséquence logique qu’en tirent nos gouvernants — et la majorité de nos concitoyens ? Il est urgent de rendre la vaccination obligatoire pour endiguer les contaminations).

Le sens critique se meurt. L’esprit logique est mort. La raison est enterrée. L’obscurantisme de notre temps attendait un culte à sa mesure. À sa mesure minable. À sa minuscule mesure. Il l’a trouvé. Les fanatiques de la piquouse sont entrés en religion. Et ils s’y sont donnés corps et âme — enfin, ce qu’il en reste. Ils n’en sortiront pas. Peu de religions, en effet, exigent un engagement aussi total — aussi irréversible — que le culte de Sainte Milledoses. Peu de religions exigent de leurs fidèles qu’ils fassent don de leur corps. Qu’ils sacrifient jusqu’à leur sang, et jusqu’à cinq fois par an, sur l’autel de promesses d’un paradis terrestre sans cesse repoussé, pendant que se répand l’enfer… Il fallait vraiment une humanité déchristianisée, c’est-à-dire vidée de tout instinct de la vérité, donc de la liberté, donc de la dignité, pour qu’une imposture aussi manifeste que ce fétichisme vaccinal prenne naissance et perdure. Sous les applaudissements de centaines de millions de bras perforés pour rien. Des centaines de millions de bras poinçonnés une, cinq, dix, vingt fois en pure perte. En attendant la dose miracle. La Vraie et Vénérée Sainte Booster Dose. Celle que notre Pfizer, qui est aux Cieux, fera un jour descendre sur nous, pauvres pécheurs n’ayant pas encore été assez masqués, assez gel-hydroalcoolisés, assez confinés, assez couvre-feuisés, assez piqués, assez test-PCRisés, assez contrôle-du-pass-sanitarisés, pour la mériter. La Vraie et Vénérée Sainte Booster Dose, celle qui donnera enfin un sens à ces vertigineux effets secondaires encaissés en silence — surtout, ne pas blasphémer les saints sacrements —, à ces féroces controverses, à ces flambées de haine, à ces ruptures d’amitiés, à ces brouilles familiales et, dans de nombreux cas, au sacrifice de ses propres enfants… Pour rien. Puisque rien n’a changé, depuis que nous sommes devenus du bétail à Pfizer. Rien, sinon que la vie d’une poignée d’octogénaires a été prolongée de quelques mois. Et que des centaines de millions de gens vivent désormais avec dans leurs veines une substance expérimentale. Une substance bâclée en quelques mois par des entreprises multi-condamnées pour corruption, autorisée en dérogation à tous les principes élémentaires de la médecine, et qui a déjà tué ou handicapé des centaines de milliers de gens qui ne risquaient rien à attraper le covid. Une substance dont les effets à long-terme sont, par définition, inconnus. Pour « protéger » toute l’humanité d’un virus qui ne tue que les moribonds.

Le peuple des perforés est pris au piège. Il est condamné à la surenchère. Surenchère d’injections, surenchère de déni, surenchère d’absurde. Il est allé trop loin pour maintenant reculer. Non seulement parce qu’il est majoritairement trop stupide, et donc trop orgueilleux pour reconnaître qu’il s’est fait très copieusement truffer. Mais surtout parce qu’il a, dès le début, scellé un pacte de mensonge avec le clergé vaccinal ; un pacte de mensonge qui est aussi, littéralement, un pacte de sang. Ce qui lui confère une force considérable. Le peuple des perforés a donné son corps au mensonge. Chaque nouvelle injection renforce ce pacte de mensonge, et de sang ; consolide cette « effrayante solidarité qui lie la victime consentante au bourreau » dont parlait Bernanos. Cette sourde complicité entre le dupe et l’imposteur, pour sauver les apparences… pour ne pas concéder à ceux qui nous avaient prévenu, et que nous avions combattus avec rage, qu’ils avaient finalement raison… Autant dire que seuls les plus intelligents, c’est-à-dire les plus humbles (la faculté d’autocritique et, a fortiori, d’autodérision, étant sans doute la plus haute forme d’intelligence), auront le courage de se dédire. D’admettre qu’ils ont été floués. Les autres, c’est-à-dire les crétins, majoritaires dans notre époque déchristianisée, s’enferreront dans une surenchère de déni qui les mènera jusqu’aux confins de la démence (vous me direz que la plupart y sont déjà, en pleine démence). Pour se prouver qu’ils ont raison, ils se feront piquer, repiquer, rerepiquer avec fureur. Jusqu’à ce que que contamination s’ensuive… Inlassablement, ils se feront farcir tout le système sanguin de cinq, dix, trente doses de rappel, jusqu’à n’être plus que d’immenses bonbonnes de Pfizer. Et si leurs rituels de fanatiques ne marchent toujours pas, ils hurleront que c’est la faute des non-vaccinés. Vous pourrez bien leur dire que plus de la moitié des morts du covid sont des gens vaccinés, ils vous gueuleront quand même que c’est la faute des non-vaccinés. Que des gens vaccinés 27 fois meurent encore du covid, ils beugleront que c’est la faute des non-vaccinés. Qu’avec 90% de vaccinés, nous atteignons des pics de contamination sans précédent, ils brailleront que c’est la faute des non-vaccinés. Vous pourrez produire pour la contredire les faits les plus probants, les plus limpides, les plus éloquents, la Sainte Alliance des bipèdes troués n’en aura cure. Car la mauvaise foi se fout des preuves. Et la foi se fout des faits.

 

 

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