Ils sont plusieurs centaines d’avocats, juristes, notaires ou encore professeurs d’université à avoir répondu à l’appel des avocats Thibaut Mercier et René Boustany, fondateurs du Cercle Droit et Liberté, dans leur combat contre les mesures liberticides. Créée en 2014, cette association de sensibilité conservatrice regroupant des professionnels du droit et des étudiants a fait de la défense des libertés publiques un objectif prioritaire, et compte désormais se faire entendre dans le débat sur la gestion de la crise du coronavirus.
Après avoir déposé plusieurs recours contre les mesures de couvre-feu — malheureusement rejetés par le Conseil d’État — les deux avocats n’abdiquent pas et dénoncent cette fois l’injustice du nouveau confinement général imposé à la population, dans une tribune soutenue au départ par 300 signataires et qui en compte désormais plus de 1 500. Parmi lesquels on retrouve notamment les avocats Jacques Trémolet de Villers, Elizabeth Oster (ancien membre du Conseil national des Barreaux), Jean-Baptiste de Varax, Bernard Carayon (maire de Lavaur), Caroline Mecary (ancien membre du Conseil de l’Ordre) ou encore le professeur émérite Jean-Louis Harouel, spécialiste d’histoire du droit à l’université Paris-II Panthéon-Assas.
Défendre nos libertés et nos modes de vie
Les signataires s’indignent notamment qu’un tel consentement « aux violations de nos libertés et de nos modes de vie n’est ni viable ni légitime et que cette mise sous cloche de l’ensemble des Français aura des effets collatéraux majeurs, qui seront plus délétères que le virus lui-même ». Point de vue qui s’inscrit dans la lignée d’une autre tribune publiée au mois de septembre à l’initiative de plusieurs centaines de scientifiques, parmi lesquels le professeur Jean-François Toussaint et l’épidémiologiste Laurent Toubiana, qui dénonçaient des mesures gouvernementales disproportionnées et redoutaient déjà leurs conséquences dramatiques pour la population.
Comme les scientifiques, les membres du Cercle Droit et Libertés considèrent ainsi que « protéger la vie implique de prendre en compte l’ensemble de ses aspects qui sont tout aussi sociaux, culturels, spirituels, politiques et économiques que sanitaires » et rappellent que « la misère humaine et sociale qui découlera de ce reconfinement (faillites, dépressions, suicides, pauvreté, troubles psychologiques, renoncements aux soins) entrainera elle aussi de nombreux morts, mais forcément moins visibles à court terme ».
L’état d’exception laisse craindre des dérives
Insistant sur le fait que « tout état d’exception, même justifié par une situation sanitaire exceptionnelle, implique un risque de dérive », les juristes s’inquiètent en outre que notre droit soit désormais « soumis à l’injonction technico-scientifique des médecins et du Conseil scientifique qui imposent leur vision de spécialistes au détriment d’une vision politique plus globale ». Et estiment dès lors que « le confinement forcé général est disproportionné dans son atteinte à nos libertés publiques, injuste, contraire au bien commun et donc illégal ».
Face à ce risque, le collectif se joint « à de nombreux entrepreneurs et maires de communes ayant tiré la sonnette d’alarme » et demande à l’exécutif « de permettre le déconfinement des forces vives de notre pays et aux élites de tous bords de faire entendre leurs voix pour protester contre ces mesures qui toucheront le plus durement nos plus humbles concitoyens ».
Après le ras-le-bol des scientifiques, des commerçants et de certains élus locaux, un nouveau front de contestation — et non des moindres — vient de s’ouvrir pour le gouvernement, dont les décisions incompréhensibles et disproportionnées commencent à atteindre les limites du supportable pour une partie grandissante de la population.
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