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A Return to the Cave of Letters January 2011Featured ArticlesVideos

 Actes 23 :5-8, … Les sadducéens disent qu’il n’y a point de résurrection, et qu’il n’existe ni ange ni esprit

 

Parmi les trouvailles archéologiques découvertes en 1960 dans la Grotte aux Lettres par l’équipe de Ygal Yadin dans le Désert de Juda, se trouvaient dans un panier enfoui dans la poussière des pelles à cendres, des aiguières et une patère (poêle) en bronze. S’appuyant sur le rouleau  en cuivre découvert dans la grotte n°3 de Qumrân indiquant les 64 endroits où furent cachés des objets du Temple mais également une pièce de monnaie du 1er siècle découverte dans la Grotte des Lettres par l’archéologue Richard Freund, celui-ci parvient à la conclusion qu’il a découvert une de ces caches mentionnées dans le rouleau de cuivre, et que cette Grotte des Lettres a été occupée juste avant la destruction du Temple en l’an 70, il en déduit que ces ustensiles  provenant du Temple furent cachés là. Or la patère présente un personnage de la mythologie grecque : la déesse de la mer Téthys mère d’Achéloos. Il n’y a rien d’étonnant au fait que des éléments mythologiques païens figurent dans le Temple de Jérusalem à l’époque d’Hérode dont l’éducation était gréco-romaine. Il semble de toute évidence que la société juive de cette époque était plus imprégnée de la culture gréco-romaine qu’on se l’imagine parfois aujourd’hui.

D’ailleurs sur la fresque représentant le chandelier du Temple figurant sur l’arc de triomphe de Titus à Rome, apparaissent sur sa base, des représentations mythologiques, y compris celle de cette déesse Téthys.

Comment les Prêtres du Temple pouvaient-ils s’accommoder de cette situation ?

Nous savons qu’ils étaient Sadducéens, et que cette catégorie sociale constituait la classe dirigeante et privilégiée de la nation juive à l’époque hérodienne.

L’Apôtre Paul s’est soustrait au jugement du Sanhédrin en provoquant une polémique à propos de la résurrection des morts à laquelle croyaient les Pharisiens, mais non-pas les Sadducéens. Le texte des Actes des Apôtres n’apporte guère plus de précision sur la conception quant à l’existence de l’âme après la mort, sinon qu’ils ne croyaient pas à la résurrection. (Actes des Apôtres chap. 23, versets 6-8).

Que faut-il comprendre par le fait que les Sadducéens ne croyaient pas à résurrection des morts ? Cela reviendrait-il à dire que les Sadducéens ne croyaient pas à la vie après la mort ? La Loi de Moïse n’aurait-elle été pour eux qu’un simple code civil et moral sans plus ? C’est difficile à imaginer. Une philosophie et des valeurs métaphysiques devaient se rattacher très certainement à leur compréhension de la Loi et les Prophètes.

 

Dans le contexte de cette époque, la pensée grecque est peut-être en mesure de nous aider à comprendre plus amplement les croyances des Sadducéens.

Le philosophe Platon fait usage du Logos, un concept qui concorde avec la croyance juive, et est largement utilisé par les penseurs juifs de langue hellénique dont le plus connu est Philon d’Alexandrie.

Selon Platon et Pythagore et plusieurs philosophes grecs de l’antiquité, l’âme n’est qu’une portion de l’éther qui s’y rejoint après la mort.

Les Sadducéens pouvaient très bien s’accommoder de la conception de Platon sur la vie après la mort : « Celui qui meurt après avoir eu une vie faite de justice et de sainteté se rend dans les îles de félicité, à l’abri de tous les tracas, jouissant d’une félicité parfaite et permanente » (Gorgas 523ab). Cependant selon eux, le péché ne détruit pas l’âme, mais la laisse subsister dans un état d’inaccomplissement.

Selon cette philosophie, l’âme est prisonnière du corps dont elle souffre les affres, car il y a antinomie et dualité entre le corps et l’âme.  L’âme est à l’étroit dans le corps dont elle n’aspire qu’à s’extraire. (Phédon 65b). « L’âme n’aspire qu’à l’Etre » (Phédon 65c), c’est le triomphe de l’esprit sur la matière (République Vii, 533b), l’âme est exilée au centre des réalités existentielles, elle aspire à la pure vie intellectuelle évoluant dans la lumière totale. L’élan amoureux n’est que la forme primitive de l’extase après quoi l’âme aspire.

Si les Sadducéens étaient empreints de ce courant de pensée très répandu à cette époque dans le monde hellénistique, s’ils estimaient comme ces penseurs grecs que l’âme n’aspire qu’à se détacher du corps qui la retient et dont elle est antinomique, on peut très facilement considérer qu’ils n’avaient aucune difficulté à repousser l’idée d’une résurrection de la chair, et peut être est-ce ce qui explique leur conflit d’opinion d’avec les Pharisiens.

V.E.

 

SOUFFLE: Le mot grec Pneuma, en latin spiritus, désignait au IVe siècle av.J.C., et même avant, une pure réalité matérielle, le pneuma présente, sans aucune variation, un sens purement matériel, et chez Platon et Aristote, pneuma a un rôle physiologique ou météorologique, alors qu’il ne figure pas dans leur philosophie de l’être.

Dans la médecine grecque antique, le pneuma est la forme d’air circulatoire nécessaire au fonctionnement systémique des organes vitaux.

Pour Platon, l’être humain est composé de trois niveaux : le soma (le corps), la psyche (l’âme) et le nous (le divin dans l’homme). Ce dernier niveau est accessible par l’intuition, de manière fugitive et indirecte, mais n’est pas une composante de l’homme, seulement une perception éphémère et accessoire du divin.

 

ANGE : grec ἄγγελος / ággelos signifiant « messager ».

Dans la mythologie Gréco-romaine, les anges n’existent pas, ce sont essentiellement des divinités ailées : Hermès, Némésis, Kéres, Niké …

Elles puisent leur origine dans la mythologie assyro-babylonienne.

Divinités gréco-romaines ailées

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divinités assyro-babylonniennes ailées

 

Être muni de 4 ailes appelé Kéroub ou Karibou (Chérubin) sur un sceau néo-assyrien, v. 1000-612 avant JC

 

 

 

 

 

 

 

 

Déesse ailée de la mythologie égyptienne

 

Dans la Bible il est fait mention d’êtres ailés, particulièrement dans les visions prophétiques de Daniel, d’Ezéchiel et de l’Apocalypse de Jean. Mais les seuls êtres ailés reconnus sont lesכרובים  kerouvīm (chérubins) qui signifie « les rapprochés ». Ils sont mentionnés à diverses reprises : (Genèse 3 :24), (Exode 25 :18-22, 37 : 9), (Nombres 7 : 89), (Ézéchiel 10). (1Rois 6 :23). Dans ce dernier verset les chérubins ont 4 ailes ainsi que dans Esaïe 6 :2-3 :

Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient: Saint, saint, saint est l’Éternel des armées! toute la terre est pleine de sa gloire!

 

Il est intéressant de remarquer que quelquefois la mythologie païenne présente des approximations avec le texte biblique. Il s’avère que la révélation originale est déformée et interpolée d’éléments mensongers semés par Satan, mais que néanmoins, il n’a pas pu complètement éradiquer des éléments de vérité qui subsistent dans la mémoire de tous les peuples antiques, comme par exemple le déluge que l’on trouve dans tous les récits mythologiques, ainsi que la notion d’expiation par le sacrifice.